7. Le blues de Madison

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7.     Le blues de Madison

 

— Mad ! Viens voir, Chloé a mis les photos en ligne !

— Attends, je termine de relire le chapitre sur la gestation bovine.

Il la regarda, elle était toujours plongée dans les syllabi. Lui, il avait décroché depuis un bon quart d’heure et avait envie d’une pause avec elle.

— Je vais nous préparer un petit goûter. Tu crois que ta tante serait d’accord que je fouille dans ses placards ?

— Mmh…

Madison était concentrée, il décida de la laisser et de poser directement la question à Mathilde.

Dans la cuisine, il croisa André.

— Bonjour Gaétan ! Alors, vous révisez bien tous les deux ?

— Bonjour oncle André, oui, ça carbure ferme ! Madison ne lâche pas ses résumés.

— Et toi, tu flânes un peu ? Tu te changes les idées ?

— Oui, et… En fait, je comptais demander à tante Mathilde si je pouvais prendre quelques petites choses pour grignoter. 

André sourit.

— Tu peux me le demander aussi, tu sais ! Il y a des biscuits et des fruits prévus, nous avons pensé à vous deux lors des dernières emplettes.

André prépara un plateau avec les biscuits pendant que Gaétan fit bouillir de l’eau dans le but de préparer un thermos de thé vert.

Une fois paré, il retourna dans la chambre de Madison. Il la trouva devant l’ordinateur portable, elle rigolait toute seule.

— Ça va ?

— Oui ! Viens, les photos sont trop marrantes ! Elle nous a tagué sur pas mal d’entre elles.

Il s’approcha et s’installa.

— On a de quoi grignoter, ton oncle et ta tante ont pensé à nous. Montre-moi les photos qui te font autant rire.

Certaines photos les montraient sur la piste de danse ou faisant des grimaces avec d’autres. Les commentaires allaient bon train. D’autres photos étaient plus intimistes, montrant Madison et Chloé en pleine discussion ou se prenant dans les bras et puis une autre, à trois, avec Gaétan les tenant toutes les deux par les épaules.

— Elle est belle, la dernière, celle où tu es avec Chloé et moi. Entre ta meilleure amie et ta petite amie.

— Oui, elle est bien. Et on ne voit pas trop que je suis mort bourré !

Ils éclatèrent de rire à ce souvenir.

— Cette période de la fête reste toujours un peu vague, pour moi. Heureusement que j’ai pu compter sur toi, ma belle.

Ils échangèrent quelques baisers puis Madison lui rappela,

— De fait, j’ai même dû te déshabiller ! Tu n’arrivais plus à m’aider tellement tu étais entamé et mort de rire.

— Désolé…

Il était à la limite d’éclater de rire, mais lui glissa, juste avant,

— Je t’adore Madison !

Une fois Gaétan calmé, elle lui dit,

— Heureusement qu’elle n’a pas posté de photo du moment où elle m’a roulé un patin !

— Mince, j’ai raté ça !

Il souriait, Madison leva les yeux au ciel.

— Arrête, elle est sensée l’annoncer à son père aujourd’hui !

— Arf, Victor, j’espère que cela se passera bien !

— Quoi, il est si peu ouvert ?

— Bah, je ne sais pas trop, mais, les frères de Chloé m’avaient déjà expliqué qu’il avait « repéré » les « bons partis » de la région pour les inviter régulièrement à la maison, histoire d’offrir un panel de choix à Chloé.

— Quoi ?

— Ben, oui, lui faire rencontrer les mecs qui avaient potentiellement sa bénédiction quoi.

— Tu en faisais partie ?

— Oui.

— Mince, c’est dur, non ?

— Quoi ?

— Ben, le fait de présélectionner le futur mari potentiel de ta fille.

— Oh, tu sais, ça se fait, par chez moi.

— C’est… Pour rester « entre notables » ?

— Un peu, oui…

Madison se fit songeuse, Gaétan réagit,

— Qu’est-ce qu’il y a, Mad ?

— Ben, je ne fais pas partie des notables, moi.

— Et alors ?

— Ta famille, ça la dérange ?

Gaétan se redressa vivement et lui prit la main avant de lui répondre.

— Madison Delatour, tu es celle que j’aime. Il n’y a que ça qui importe à ma famille et surtout, à moi.

— Tu me le dirais, si ça devait tourner au vinaigre entre nous à cause de ça ?

— Mais, arrête, Mad, ma mère t’adore et mon père aussi !

Madison souffla tristement.

— Merci Gaétan, Je suis désolée, j’ai un petit coup de mou, je crois.

— A cause de quoi Mad ? Il y a un truc qui t’a blessé ? Qu’est-ce qui se passe, là, tout d’un coup.

Elle coula dans ses bras puis finit par lui expliquer,

— En fait, je crois que ça revient fouetter le fait que j’aurais vingt ans en avril et que je ne connais toujours rien sur mon père.

Elle soupira.

— Quand je vois comment vous vous entendez bien avec vos parents, Chloé et toi, je vous envie.

— Tu ne sais vraiment rien du tout sur lui ? Ta mère ne t’a rien dit ?

— Rien, à part qu’elle estime qu’il l’a lâchement jetée lorsqu’elle lui a appris qu’elle était enceinte de moi.

Madison avait le regard triste en lui disant,

— Parfois, je me demande pourquoi elle m’a quand même mise au monde… Elle aurait dû se faire avorter.

— Mais non, Mad, arrête de penser comme ça !

— Elle ne m’a jamais aimée, Gaétan, j’ai toujours représenté un poids pour elle. Heureusement que j’avais tonton André et tante Mathilde.

Elle se tut puis, plus vivement, reprit,

— Quand tu fais un bébé avec quelqu’un que tu aimes, tu aimes le bébé qui arrive, non ? Ici, c’est à se demander si elle l’aimait réellement, celui avec qui elle m’a fait ou si j’étais un accident. Mais dans ce cas-là, pourquoi m’avoir gardée ?  

Gaétan la berça, tentant de la rassurer autant qu’il le pouvait. Le dossier « paternel » était sensible pour Madison, il le savait.

— Viens, ma puce, vient dans mes bras.

Il caressa ses cheveux et continua à la rassurer.

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