4. Chloé

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4.     Chloé

 

Finalement, Madison finit par sympathiser avec Chloé et les autres amis de Gaétan. Malgré la pile de syllabi qui ne diminuait pas de volume sur le bureau de Madison, ils décidèrent de s’octroyer une petite pause dans leur planning d’étude pour pouvoir fêter le passage à l’an neuf.

— Si on ne reste que de vingt-deux heures à une heure du matin, ça devrait, aller, nous serons relativement « frais » pour recommencer à travailler dès l’après-midi du premier janvier.

— Je pense que cela nous ferait du bien, Gaétan. Et puis, ils sont sympas les copains de Chloé.

Il sourit puis lui demanda,

— Et Chloé ? Ça va, tu t’es remise de votre rencontre ?

— Oui, je dois dire que sur le moment, j’ai été vachement refroidie par son aplomb et tes petits sourires… Mais tu m’as rassuré, mon cher compagnon.

Elle lui sourit en choisissant le terme qu’il avait utilisé pour elle-même face à Chloé. Il capta l’allusion et lui dit,

— Ma chère compagne, il n’y a que toi que je veux dans ma vie, dans mon couple.

— Et Chloé, elle a compté, pour toi ?

Il soupira, tout en ayant un sourire en coin puis la prit dans ses bras avant de lui expliquer,

— Oui, elle a été ma première petite amie. On avait dix-sept ans, on se connaissait depuis notre enfance. Nous sommes sortis ensemble pendant tout un été, pendant que nous étions en vacances à la mer, avec nos deux familles et une autre famille du village d’où je suis.

Madison l’écoutait en souriant et en lui grattouillant légèrement le torse au travers de son pull.

— Un soir qu’on avait chapardé quelques bières, on s’est installé dans les dunes et on a parlé de nos envies et de nos amours. Et on a décidé de, comment dire, tester certaines choses à deux.

— Oh, mais…

Devant la mine interrogative de Madison, il précisa, après avoir rigolé,

— Non, on n’a pas tout testé, tu en sais quelque chose…

— Elle ne voulait pas ?

— C’est nous deux, on ne voulait pas aller trop vite. On s’entendait, et on s’entend toujours super bien, mais chacun, on avait envie de le faire avec quelqu’un dont on serait amoureux.

Un peu perdue, Madison demanda,

— Tu n’étais pas amoureux d’elle ?

— Ben, je le croyais, au début, mais je me suis rendu compte qu’il s’agissait plus de curiosité, d’envie de savoir comment tourner ma langue dans la bouche d’une fille qu’autre chose… C’était la même chose de son côté. On en a parlé, un soir, le soir où on pensait « qu’on allait le faire ».

Il se tut puis reprit,

— On s’est retrouvé, l’un en face de l’autre, nus et hésitants.

Il sourit à ce souvenir.

— Elle m’a demandé, « t’as vraiment envie ? », je lui ai répondu, « et toi ? » et on a explosé de rire. On s’est enlacé et puis on a vidé notre sac, chacun. Je lui ai dit que je n’avais pas envie de me « servir » d’elle pour avoir de l’expérience de ce côté-là. Que je l’adorais comme copine, mais que je n’éprouvais pas de vrais sentiments amoureux pour elle.

Il se tut et ajouta,

— Je n’éprouvais pas, pour elle, ce que je ressens pour toi Madison. Avec toi, j’ai eu envie de tout te donner.

Madison se colla à lui, amoureusement, puis lui demanda,

— Et pour elle ?

— Elle m’a expliqué à peu près la même chose. Elle avait envie d’être amoureuse.

Gaétan soupira longuement,

— Quoi ? Lui demanda Madison.

— Ben, elle a attendu d’être amoureuse, mais, bon… Elle m’a aussi expliqué qu’elle était déjà tombée amoureuse d’une fille, sans rien concrétiser, et qu’elle se posait des questions par rapport à ça.

— Elle est homo ?

— Je crois qu’elle se pose toujours la question. Elle est aussi tombée amoureuse d’un gars, avec qui elle a eu sa première fois. Mais bon, elle m’en a parlé par la suite. Comment dire, ce ne fut pas un excellent souvenir pour elle. Techniquement, ça s’est bien passé, mais elle n’a rien ressenti comme plaisir.

Il inspira profondément puis lui précisa,

— Je crois qu’elle voulait se prouver qu’elle était hétérosexuelle. En plus, je ne pense pas qu’elle était vraiment réellement amoureuse de lui. Elle n’a jamais connu ce que nous connaissons, nous deux.

— Elle t’en parle ?

— Oui, et quand je lui explique comme on est sur la même longueur d’onde, nous deux, je vois bien qu’elle n’a jamais vécu ça. Sauf par rapport à la fille dont elle était amoureuse.

— Dis… Tu lui parles de nous ?

Il lui sourit,

— Oui, enfin, pas tout hein ! Mais de tout l’amour que j’éprouve pour toi, oui, je lui en parle. Ça te dérange ? Je ne lui donne pas de détails, rassure-toi. Je n’ai rien dit sur toi, juste qu’avec toi, je suis comblé, à tous niveaux.  

Madison, se redressa face à lui et lui dit,

— Tant que tu ne lui racontes pas ce que je t’ai expliqué de la période avec Nicolas, et que tu ne donnes pas tous les détails de ce qu’on fait, je suis d’accord.

Il hocha la tête puis un sourire dévora son visage. Intriguée, Madison lui demanda,

— Quoi ?

— En fait, je lui ai expliqué quelque un des trucs que t’avait donné Clémence. Elle a testé et apprécié !

Madison fronça les sourcils, il répondit rapidement,

— Toute seule ! Je ne l’ai pas aidé Mad !

— Ah ! Ouf, j’ai eu peur, là, tout d’un coup !

— Mais, ça me fait rire, je me demande si Clémence se rend compte de l’impact de ses conseils !?

— Mmh, j’en sais rien, mais moi, j’ai envie de les remettre en pratique. Je n’ai plus du tout la tête à relire les cours. Je ne sais pas pour toi, mais personnellement, j’ai envie de fusionner avec mon compagnon à moi.

Gaétan marqua son accord pour le programme proposé.

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