5. Réveillon de Nouvel An.

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5.     Réveillon de Nouvel An

 

Le soir du réveillon, Madison s’était apprêtée et portait une robe anthracite dont le décolleté en V ravit le regard de Gaétan.

— Tu es superbe Madison ! Et les paillettes argentées que tu portes dans les cheveux… C’est féerique.

Il la prit dans ses bras, mais n’osa pas l’embrasser. Madison l’interrogea du regard.

— J’ose pas t’embrasser, j’ai peur de défaire ton maquillage.

Madison éclata de rire et l’embrassa à pleine bouche, puis elle lui essuya les quelques paillettes qu’elle avait déposées sur ses joues dans la fougue qu’elle avait mise à l’embrasser.

— Tu es pas mal, toi aussi, Gaétan… Viens, il est temps de se mettre en route.

Ils passèrent souhaiter la bonne année à Mathilde et André qui s’étaient préparés une soirée « cinéma » en amoureux. Clémence et Christophe, eux, passaient le réveillon avec des amis à Bruxelles.

Arrivés sur le lieu de la fête, Madison et Gaétan furent accueillis par les amis qu’ils avaient croisés au marché de Noël. Chloé s’occupa plus particulièrement d’eux. Le couple se sentit bien et se défoula sur la piste de danse.

Après quelques cocktails, Madison sentit sa tête tourner quelque peu et décida d’aller se reposer un instant, à l’écart, laissant Gaétan s’épuiser sur la piste de danse.

En se dirigeant vers un coin plus calme, Madison fut rattrapée par Chloé qui lui lança,

— Hé ! T’as vu, il y a une branche de gui !

Lorsque Madison se retourna pour faire face à Chloé, cette dernière lui colla un langoureux baiser sur la bouche.

Saisie, Madison se recula en fronçant les sourcils et bredouilla,

— Mais… Chloé, non… Je…

Chloé la regarda et la rassura,

— Désolé Madison, c’était trop tentant… Je ne recommencerais pas, t’es la nana de mon meilleur ami.

Madison respira et lui sourit.

— Oui, je suis avec Gaétan et heureuse en couple !

— Ça, j’le sais !

Interloquée, elle se remémora ce que lui avait expliqué Gaétan et sourit puis lui proposa,

— Ça te va si on s’assoit ? Je suis crevée !

— Oui, viens, on va pouvoir papoter entre filles !

Elles s’installèrent et discutèrent un bon moment, puis, Chloé s’ouvrit à Madison.

— Tu sais, j’en ai déjà parlé à Gaétan, mais je compte faire mon coming out la semaine prochaine. Je vais l’annoncer à mes parents. Ma mère s’en doute, mon père, lui, a plus de mal avec ça. 

— Il ne peut pas l’entendre, que tu préfères les filles ?

— Ben, tu sais, dans le village, quand tu changes de couleur de cheveux, ça jase déjà, alors si j’annonce officiellement mon homosexualité, ça ne va pas le faire… Surtout la fille cadette du notable du coin !

— C’est à ce point ?

— Esprit de village ! C’est pour cela que je préfère les grandes villes.

Chloé soupira profondément puis sourit à Madison,

— Je suis super contente que Gaétan t’ait trouvée ; il est bien avec toi, tu le combles.

Madison sourit, Chloé continua,

— Il y a juste qu’on a les mêmes goûts, lui et moi !

Elle éclata de rire, Madison la suivit, mais lui précisa,

— Écoute, perso, je t’apprécie, mais pas autant que tu le voudrais, je crois.

Chloé la prit dans ses bras et la berça en lui disant,

— Je sais, t’inquiète, mais bon, quand Gaétan me parlait de toi, tu me semblais tellement idéale… Et maintenant que je te connais, je comprends qu’il ait craqué pour toi, t’es trop sympa !

Elle soupira et lui dit, en boutade,

— Mais t’es prise et pas intéressée ! Si un jour tu vires ta cuti, n’hésites pas à m’appeler ! 

Madison éclata de rire et lui répondit,

— D’accord, si ça arrive, tu seras la première au courant !

Gaétan les découvrit, hilares. Il s’imposa en se logeant entre elles deux et en les prenant par les épaules.

— Alors les filles, ça va ? Je suis content que vous vous entendiez si bien, mes chéries !

— Mes chéries ! S’exclama Chloé. T’as bu combien de verres toi ?

— Assez, je crois !

Il s’esclaffa, les deux filles se regardèrent d’un air entendu… Il était bien entamé !

Madison regarda sa montre et fit une moue triste.

— Il est déjà deux heures du matin, on va devoir y aller !

— Et vu l’état dans lequel il est, t’as intérêt à ne pas trop traîner, sinon il va s’endormir… Et quand il a bu, il pionce ferme, Gaétan.

Elles se regardèrent et éclatèrent de rire. Madison proposa à Gaétan de se préparer puis le guida ; il se laissa faire, son esprit flottait, quelque peu noyé dans les brumes de l’alcool.

— Tu veux de l’aide pour rentrer ? Proposa Chloé.

— Je veux bien de l’aide pour le mettre en route, sinon, ça ira, on n’est pas très loin et le froid le réveillera un peu. Enfin, j’espère !

— Ok, je te file mon numéro, envoie-moi un message, que je sache si vous êtes bien rentrés !

— D’accord, et, zou, maintenant, on y va.

Une fois sur le trottoir, Chloé dit au revoir à ses amis ; Gaétan flottait encore bien, Madison, elle, avait un peu dégrisé pendant la discussion qu’elle avait eue avec Chloé. Alors qu’elle faisait la bise à cette dernière, elle lui dit,

— Et dire que dans dix heures, nous sommes censés nous remettre à étudier… Je ne sais pas s’il y arrivera ?!

— J’espère juste qu’il ne sera pas malade !

— Il supporte mal l’alcool ? Il est souvent malade quand il se prend une biture ?

— C’est la première fois que tu le vois ivre ?

— Oui…

— T’inquiète, les rares fois où je l’ai vu dans cet état, tout ce qu’il fait, c’est dormir ! Et en plus, il risque de se réveiller frais comme un gardon !

Après avoir encore rigolé un moment, Madison, déclara,

— Eh bien, il ne me reste plus qu’à le conduire jusqu’à mon lit et à le border ! Je te souhaite une bonne année, Chloé, j’espère que ça se passera bien avec l’annonce que tu as à faire à ton père, vraiment.

— Merci Madison, je l’espère aussi. Bonne année à toi et à Gaétan, j’espère que ce n’est que le début d’une belle et longue histoire pour vous deux.

Madison, se mit à marcher, Gaétan lui emboîta le pas, collé à elle, à demi-endormi.

 

Sur le chemin du retour, Madison souriait. Elle avait un bon pressentiment, cette nouvelle année serait une bonne année pour elle, elle le sentait.

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