Il y a des choses dans la vie, des émotions, qui restent un mystère !

À l’adolescence je m’y suis confrontée ! Bien que celles-ci puissent nous être utiles pour améliorer des relations qui nous sont importantes.

La jalousie, est susceptible de nourrir nos démons, nous conduisant à adopter des comportements dommageables. Comme lorsque nous sommes partis en Grèce.

Je me souviens...

Aujourd’hui est un grand jour pour moi ! Je prépare mes bagages minutieusement par peur d’oublier une chose qui pourrait m’être essentielle. Derrière moi, ma tante avec sa liste de choses à faire. Elle paraît stressée et semble vouloir le faire à ma place.

Ce comportement a le don de m’énerver !

Comment pourrait-elle savoir ce dont j’ai besoin ?

À croire qu’elle vit dans ma tête !

— Ambre ne traîne pas trop ! me dit ma tante comme si c’était elle qui avait un avion à prendre.

— Je pense être assez grande pour me gérer toute seule ! Je n’ai pas attendu d’avoir une tante comme mère pour être autonome.

— Ok Ambre, ne monte pas sur tes grands chevaux s’il te plaît. Je fais tout pour te mettre à l’aise, je ne vois pas pourquoi tu es si méfiante à mon égard. tente-elle de m’apitoyer avec un air de chien battu.

Rien ne peu me faire oublier son nom  inscrit sur la liste de l’homme mystère . Je vis avec !

Mais je n’oublie pas !

Je préfère donc lui donner la meilleure des réponses, l’ignorance !

Bon, tout y est : trousse de toilette, sous-vêtement, un pour chaque jour, je déteste avoir le cul sale - mon maillot de bain et mes petites robes d’été aussi, car j’ai lu dans un livre qu’il faisait chaud à Athènes, même au printemps.

Le taxi m’attend. Ça fait trois fois qu’il klaxonne.
— Ciao mon oncle ! criais-je gaiement avant de partir comme une voleuse.

— Bon séjour mademoiselle Ambre ! Me dit mon oncle avec un clin d’œil enjôleur.

Oui , mon oncle est quelqu’un qui paraît charmant pour la plupart des gens. Il me semble plutôt honnête, je vais faire un effort. Lui il n’y avait pas son nom sur la liste de l’homme mystère !

J’ai bien vu le regard de ma tante attendant un geste d’affection. Une embrassade ou un sourire qui la rassurerait sur la manière dont je la vois.

Ça y est ! Mon cœur s’emballe à l’idée de découvrir une terre qui m’est alors inconnue et remplie de mythes en tout genre. Alors que le chauffeur s’apprête à démarrer, j’aperçois ma tante dans sa robe de chambre en soie.

Elle me fait de grands signes en tenant un livre à la main. Je décide tout de même d’aller la voir. Après tout, il y a peut-être un bouquin en jeu.

C’est mon pêché mignon la lecture !

— Qu’est ce qu’il se passe ? Je suis pressée ! Lui dis-je de manière agressive.

— Tiens ma belle ! Ce livre est pour toi. Je t’ai entendue parler de jalousie avec Lamia. Du coup, j’ai pensé qu’il pourrait te plaire.

— Tu m’espionnes maintenant ?  Répondis-je avec agacement.

— Pas du tout ! C’est que les pièces de la maison raisonnent et les murs ne sont pas bien épais. Fais un effort. J’essaie simplement de m’intéresser à toi. Mais visiblement il n’y en a que pour ton oncle ! tenta-t-elle de se justifier l’air vexé.

— Tu ne serais pas jalouse par hasard ? lui dis-je d’un ton amusé et taquin.

— Bon tu fais bien attention à toi ! Et s’il y a quoi que ce soit tu nous appelles avec ton smartphone.

Tiens, j’hésitais à te la donner. Prends cette liste elle te sera utile. Me dis ma tante en me tendant le livre et le bout de papier.

Le beau chauffeur brun, lui s’impatiente.
—  S’il vous plaît ne trainons pas ! J’ai une liste de clients longue comme le bras aujourd’hui miss Ambre.

Je m’empresse de monter dans le taxi. La voiture démarre. Je passe la tête par la vitre baissée et tente une approche plus douce avec ma tante en glissant gentiment un petit :

— Tata ! J’apprécie le geste. À dans une semaine ! Bise ! Tout en lui adressant un coucou de la main. Durant le trajet j’observe tout. Ayant le soucis du détail, j’aperçois ce qui semble être la cross d’un révolver dans la boîte à gants qui vient de s’ouvrir après le choc d’un dos d’âne. Je ne suis pas sûre. C’était furtif. Il l’a rapidement fermée d’un coup sec de la main avant de jeter un regard dans le rétroviseur intérieur.

Mes chères étoiles, vous ne pensiez tout de même pas qu’elle puisse avoir peur la petite Ambre ?

D’ailleurs elle s’est toujours méfiée de lui. Ça m’ impressionne pas les armes.

Ni lui d’ailleurs ! J’ai remarqué il y a peu qu’il attendait toute la journée garé dans une petite rue adjacente tout près du collège.

Alors qu’il dit avoir beaucoup de clients ! Toute ces choses et ces questions m’empêchent de tourner réellement la page.

Bien que je me fasse sûrement des idées. Mon oncle paye très cher ce chauffeur de luxe. C’est toujours le même avec sa carrure de garde du corps. Mon oncle a aussi dit : " lorsqu’on a les moyens de prendre ce qu’il y a de mieux à ses yeux, pourquoi s’en priver ?".

Je dois arrêter à tout prix de voir le mal partout. Le chaufeur m’aide à sortir mes bagages du coffre. Je suis enfin arrivée devant cette gare routière ! Toute ma classe s’y trouve.

Prête à découvrir le monde !

Rien d’autre ne m’importe. J’ai cette soif d’apprendre qui m’est inscassiable. Pourtant, je suis de nouveau sujette à mes envies de meurtre lorsque j’aperçois les trois petites souris sur ma droite qui semblent avoir reniflé un nouveau fromage.

— Prête ton oreiller, j’t’ai dit ! Crie une première d’entre elles.

— Vas-y fais pas le mec ! Rajoute une seconde avec dédain.

— Tu veux pas que j’lui dise que tu es en sang sur elle ? Surrenchit le dernier rongeur. Bizarrement cela me rappelle les fois où mon père a pu me faire du chantage pour arriver à ses fins.

Puis, je suis très attentive à ce qui m’entoure et douée pour détecter l’émotion que ressent une personne. Je décide de passer à l’action.

— Alors mes petites souris ! La rédemption vous connaissez ? Leur dis-je d’un air joyeux.

— C’est pas sur ma liste, je passe mon tour ! S’empressa de répondre la moins courageuse.

— Pas de rédemption pour moi non plus ! Suivit une deuxième souris.

— D’ailleurs, obligé tu fais la folle parce que tu étais en foyer !

Mais ça y est !

Ça prend plus avec nous ! Osa me défier la plus intrépide. Je suis à deux doigts, de lui décoller une gifle dont seul mon père avait le secret. Les nerfs me montent et sans y réfléchir, je lance mon bras... mais je sens qu’on me le retient ! C’est la professeure principale.

— On arrête les chamailleries et les comportements négatifs jeunes filles ! S’exclama-t-elle sur un ton trop enjoué pour la situation.

Elle ne perdent rien pour attendre les souris. La vengeance est un plat qui se mange froid dit-on. Pour le moment je n’ai pas très faim...Il vaut mieux écouter ce que la prof a à dire.

La gare routière est bondée ! Je sens que ce moment va être gênant. Pour elle et du coup pour moi... 

— "Mes chèrs élèves. Nous y sommes ! Prêts pour l’aventure ?" Hurla-t-elle avec exubérance afin de couvrir le bruit de fond des voyageurs . " Quand je fais la liste de tout ce que l’on a accompli cette année, je ne peux vous dire qu’une chose : félicitations à tous ! Et nous allons en profiter pour remercier votre surveillant, qui a accepté ma demande !".

— Félicitations Madame  ! Dis-je à ma professeure qui se mit à rougir.

— Je crois qu’il y a eu méprise. Je parlais simplement du fait qu’il ait accepté de nous accompagner. Me répondit-elle avec gêne tandis que le pion sourit bêtement accoudé au car l’aire amusé .

Le mec tape la pause à chaque fois qu’il doit rester sur place. Ça m’angoisse de voir ça ! Pourtant tout le monde semble sous son charme . Moi je le trouve faux.

Bref, je vais réserver une place dans le car pour Lamia. Elle est en retard. Hors de question que je fasse le trajet avec un autre élève qu’elle. Je monte dans l’autobus qui doit nous emmener à l’aéroport . Je suis assise tout devant, pas de nouvelles de Lamia. Je ne pourrai pas retenir les assauts de certains gars de la classe.

Peu importe ! Je place mon sac à dos dans le porte bagage au-dessus de ma tête. C’est là que je vois Lamia avec un garçon. Elle l’embrasse. Puis avance vers moi.

— Salut, Ambre. Ouais, je le trouve mignon. Enchaîna-t-elle répondant à mon regard interrogateur. Et il est tout en haut de ma liste des beaux gosses de la classe .J’étais avec lui au téléphone hier soir. C’est pour ça que j’ai pas pu t’appeler. Mais bon tu comprends !? N’est-ce pas ? Me dit Elle tout en s’asseyant à mes côtés.

Franchement ! Sans vouloir être trop méchante. Elle a déjà de la poitrine et des formes. Elle est en avance sur nous toutes ! Je crois que c’est grâce à ses attributs qu’elle a tant de succès auprès des mecs !

Mes pensées sont abstraites et me répugnent !

Serais-je jalouse ?

Ou bien simplement envieuse ?

J’ai la sensation tout à coup d’être l’une des trois petites souris qui ont humilié Lamia la dernière fois dans les toilettes du collège.

Non ! Je suis un félin, pas un rongeur. Pour ne pas créer de conflit. J’acquiesse d’un petit "oui" , en guise de réponse à chacune de ses phrases. Je préfère ne pas lui dire le fond de mes pensées. J’observe autour de moi les autres élèves comme si le temps c’était arrêté. Comme si je n’avais pas ma place dans ce monde. Je suis là physiquement, pourtant mes pensées sont ailleurs. Certains se chamaillent, d’autres écoutent de la musique pendant que la prof fait les yeux doux au pion.

Nous descendons du car. Je saisis mes affaires et m’empresse d’entrer dans l’aéroport quand un homme semblant alcoolisé me bloque l’entrée tout en agrippant mon sac, il est à deux doigts de faire tombé le livre que m’a tante m’a et dit :

— Une petite pièce pour moi, mademoiselle ! Allé pour un ancien combattant ! Me dit l’homme portant un masque chirurgical et un bonnet vissé sur la tête. Je lui donne alors le peu de monnaie qu’il me reste.

— Merci, gamine! Baragouine-t-il en me souriant. Il est prend alors un air théâtrale tout en titubant et dit :

— Pour tout acte de charité, j’offre un dicton de vie. Voilà le tiens : "Si vous pensez être responsable de votre sort, de l’avoir bien mérité. Cherchez d’abord la rédemption. Elle vous rendra l’humanité dont les démons vous ont privé.".

— C’est plutôt les démons qui devraient demander pardon ! Rétorque-je avec force d’un ton cynique au pauvre homme. Cela aura servi à le faire partir. Il semblait même apeuré.

Une fois devant les bornes d’enregistrement de l’aéroport, la prof principale gère tout l’administratif. L’agent d’escales qui doit enregistrer mes bagages me dit que je n’apparaît pas sur la liste des passagers.

Merde ! Ça me gonfle.

Qu’est-ce qu’ils ont tous avec leurs listes à la con !

Depuis le départ il n’est question que de ça !

J’ai l’impression d’entendre le mot "liste" partout ! 

Je veux oublier !

Mais tout ce qui m’entoure ne cesse de me ramener à mes souvenirs funestes. Au point que j’en deviens paranoïaque ! Finalement, c’est le surveillant qui vient à ma rescousse et solutionne ce problème de nom sur la liste. En même temps je peux pas deviner que je dois préciser que j’ai des tuteurs et non pas des parents !

L’embarquement commence et nous sommes invités à monter dans l’avion. Ma première fois ! Je ressens en moi une excitation indescriptible. Cette adrénaline est si forte que je sens mes narines se dilater et mes mains devenir moites.
Cela me rappelle le moment où j’ai vu ce couteau à fromage posé sur la table du salon chez mon père, deux ans et demi plus tôt.

Je m’assois à côté du hublot. Seule et sans amie. La "pauvre fille" a préférée faire le trajet avec ce type à la langue frétillante qu’avec la passionnante Ambre.

Très bien !

Je n’ai besoin de personne. Un bon livre me fera bien mieux passer le temps.  Je saisis l’ouvrage que m’a offert ma tante. Sur la couverture un peu écornée, je lis le nom de l’auteur : Robert Jacks, et le titre " De l’Envie à la Jalousie" ’... Je m’y plonge avec plaisir. C’est pile la lecture qu’il me fallait !

Je dévore chaque mot pendant qu’un tourbillon de réflexions bouscule mes certitudes. Mon bras gauche est tout engourdi. Je suis tellement prise par le livre que je n’ai rien senti. Le commandant de bord annonce au micro que nous allons bientôt atterrir. C’est à ce moment que je lis un passage qui m’interpelle. Il me rappelle q’un démon 
peut s’immiscer dans l’âme des gens !

Il se nomme Jalousie !

Est-il en moi ?

Voilà mes petites étoiles. Jusqu’à ce moment là, mon amitié avec Lamia était ma seule vraie préoccupation.

Pas la Liste.

Reprenons... 

Je suis sortie de mes pensées par la personne assise à côté de moi. Elle commence à rassembler ses affaires. J’en fais de même mais mon bouquin me glisse des mains.

C’est quand je me baisse pour le ramasser que je vois un bout de carton dépasser des pages auquel je n’avais jamais prêté attention. Je tire dessus. C’est une espèce fiche cartonnée à petits carreaux. Vu la couleur, elle est aussi vieille que le livre.

En y regardant de plus près je peux lire des mots partiellement effacés : "Bibliothèque municipale de" mais je n’arrive pas à déchiffrer la suite.

Ma tante m’a offert un livre de bibliothèque !

Au dos de la fiche jaunit on pouvait y distinguer différentes écritures. Des noms et des prénoms avec des dates À la lecture, certains me paraissent familier. Avant même que l’avion ne se pose, j’avais compris que je ne vivrais pas ce voyage comme mes camarades.

— Merde c’est quoi ce bordel ! Non ! Pas ça s’il-vous-plaît ! Pas encore ! C’est un cauchemar ! Dis-je en serrant les dents pour ne pas que l’on m’entende.

Tout semble s’écrouler devant mes yeux larmoyants de rage !

Plusieurs mois de paix intérieure pour découvrir que le livre détient exactement la même liste de noms que celle de cet enfoiré d’homme mystère !

Et ma tante ?

Est-elle impliquée ?

Qu’elle est le lien entre tout ça ?

À cette époque ,cela a engendré une réaction en chaîne qui va tout remettre en question !

Et l’élément déclencheur ? Cétait à Athènes, au théâtre lors d’une sortie nocturne.

Nous allions voir une pièce du nom de Pandore !

À suivre...