Pandore

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Pandore fut piquée par la curiosité au point qu’elle ouvrit la boite interdite. Ce fut le geste fatal par excellence...

De cette boîte s’échappa : la maladie, la vieillesse, la guerre, la folie, le vice, la famine, la misère, la tromperie, la passion mais aussi l’espérance. Paniquée, Pandore tenta de refermer la boîte tant bien que mal mais c’était trop tard. Tous les maux de l’Humanité s’abattirent sur les Hommes. Seule l’espérance resta au fond de cette boite.

Alors que les jours se suivent à Athènes. Nous entamons le dernier acte d’une pièce qui marquera le début d’un nouveau cycle de ma vie. Une nouvelle opportunité s’offre à moi. Mais à ce moment là, je ne le sais pas encore...

Où en étais-je..?

Ah oui ! Je dois reprendre la voix douce de jeune fille pleine d’aplomb que j’étais  à treize ans.

Demain soir se joue une pièce de théâtre du nom de "Pandore". Je suis toute excitée ! J’ai explorée le sujet et lu des livres de mythologie grec il y a quelques années. Ça me passionne ! Je suis perplexe quant à l’idée hyper masculine insinuante que Pandore ait pu ouvrir la boîte simplement par curiosité.

Mais c’est plus fort une femme ! Selon moi elle l’a ouverte par ambition.

Nous somme logés dans une petite auberge de jeunesse charmante. Régulièrement, notre groupe se réunit à la réception qui possède un bar. Notre bracelet ne permet pas de consommer de l’alcool. Mais comme pour beaucoup de choses, les trois petites souris ont trouvé le moyen de sortir sans autorisation de l’établissement. Ces sorties nocturnes leurs permettent de ramener de l’alcool.

Les petites souris fraudeuses ont installé leur bar à cocktail dans nôtre dortoir. Ce qui a le don de m’agacer, c’est que Lamia, elle aussi est de la partie ! Personnellement je ne comprend pas cette volonté pour certains de transgresser une interdiction aussi futile. Bref, tout cela m’irrite et me rend agréssive. Il va falloir me calmer sinon je vais faire un carnage en commençant pas les petites souris !

Bien qu’elles soient en minorité, ce sont elles que l’on remarque le plus. Nous sommes plus nombreuses. Pourtant elles continuent d’imposer leurs lois. Les souricettes sont si tyranniques qu’elles mériteraient bien une leçon pour la vie... Je suis allongée sur le matelas, la couette sur la tête afin d’atténuer les bavardages alcoolisés des filles. J’ai maintenant du mal à respirer. Il fait bien trop chaud et la climatisation semble avoir rendue l’âme. Je sors donc la tête de sous la couette et dit :

— "Apparemment mon confort ne vous intéresse pas ? Lamia ! Demain se joue Pandore, on en parle depuis un moment toutes les deux."

—"Ambrounette chérie. Arrête de jouer les prudes et viens boire un verre avec nous ! Me répond Lamia hilare les yeux embués par l’alcool, avant que les trois petites souris renchérissent avec un joyeux :"À la santé de la Sainte-Ambre."

—" D’accord impossible de vous convaincre. Je vais vous laisser. Mais lorsque je reviendrai, plus un mot !" Leur dis-je avec rage.

—"Steuuuplai copine, prends nous en photo ! Tiens, mon téléphone." me dit Lamia en me jetant son portable à travers le dortoir. Chose qu’elle n’aurait jamais faite en temps normal.

— "Désolée Lamia mais ton portable vien de s’éteindre." lui dis-je avec le sourire.

— "Déso’, je l’ai sûrement mal branché. Prends les photos avec le tiens et envoies les moi après." finis par me dire Lamia qui tient désormais à peine debout. Je saisis mon téléphone et prends quelques clichés. Je continue. Elles se prennent au jeu et se mettent à faire des poses bien plus suggestives. Alors pour piquer leurs orgeuils, je leurs dit d’enlever leurs nuisettes. Toutes en petite tenue, elles continuent de boire et crier les seins à l’air.

Moi qui pensais qu’en stimulant leurs bêtises elles finiraient par redescendre sur Terre. C’est loupé mais tant mieux car elles doivent apprendre de leurs erreurs. Avant d’envoyer les photos à Lamia, je tente de la prendre par les sentiments et lui dis :

—"Tu me déçois... j’espère que tu n’oublieras jamais les photos et l’état dans lequel tu y figures."

— "Franchement, désolée Ambre j’avais de la batterie. C’est que je crois qu’il déconne mon tél. Promis je me rattrape demain pour la pièce." me dit elle avec le hoquet avant de rendre son repas du soir sur mon lit. Les petites souris éclatent de rire pendant que Lamia se confond en excuses :

—" Pardon Ambre. Vraiment. Je ne voulais pas. Je vais tout nettoyer. J’te jure." La colère monte en moi. Mes muscles se crispent, ma mâchoire se serre. Je n’ai qu’une envie, c’est de l’étouffer dans son propre vomi pour la faire taire.

Mais je sais que je ne peux me laisser aller dans ces extrêmes. Je respire profondément pour me calmer les nerfs. Lamia me fixe, attendant ma réaction. Les rires stridents des souris ne m’aident pas à rester zen. Je crie alors à Lamia :

—" Mais t’es sérieuse ? Espèce de pauvre fille ! Obligée de boire pour se sentir grande ! Ce soir je dors dans ton lit. Une bonne nuit de sommeil dans ton vomi te permettra de réfléchir !" Je jette un dernier regard agressif aux souris devenues silencieuses puis quitte la chambre les idées embrouillées par tant de questions. Je déambule dans l’auberge aux murs colorés à la recherche d’une bonne dose de sérénité. J’entre alors dans les toilettes du couloir, celui qui donne sur la chambre de ma prof.

Par précaution, je dois me faire discrète. Si jamais je la réveille, elle risque d’entendre le bordel dans notre dortoir. Je saisis alors la poignée avec délicatesse et prudence puis bloque ma respiration dans l’espoir de ne pas être entendu. J’utilise du papier wc pour envelopper mes jolies petites spartiate afin de masquer le bruit des semelles claquant le carrelage froid.

Désormais, j’ai l’air d’un pingouin qui peine à se déplacer sur la banquise. Isolée dans une cabine, je repense à l’ embrouille avec Lamia tout en regardant cette photo ridicule. Mais seule dans les toilettes ne le suis-je pas plus qu’elles ?

Après plusieurs minutes de réflexion et d’introspection, j’entends une conversation qui semble provenir d’une des ventilations sortant du mur sur lequel est fixé le sèche-mains. Celui-ci est mitoyen à la chambre de ma prof. Je me dirige alors en direction du bruit. Je colle mon oreille contre la grille froide. Je sens un filet d’air me chatouiller la nuque. Je comprends à sa voix que ma prof principal est en colère et cela pique ma curiosité. Elle parle de plus en plus fort. J’entends alors :

— " Tu effaces cette vidéo, s’il te plaît. Je suis encore mariée ! ". Rien de plus gênant que de comprendre que la prof est infidèle. Mais ça ne me surprend pas, j’ai toujours trouvé qu’elle cherche trop à plaire.

— "Non, non ! Cette vidéo de nous deux sous la douche, c’est mon assurance tous risques. Hors de question que je passe pour un faire-valoir ! Je peux te laisser un peu de temps. Mais si tu ne fais pas ce qu’il faut, la vidéo pourrait bien se retrouver dans les mains d’un cocu ignorant ! ".

Je reconnais immédiatement la voix du pion ! Il tente de faire chanter ma prof. Cela me rappelle ce chantage dont je suis victime également. D’autant plus que l’homme mystère a fait sa réapparition dans mon esprit. Surtout depuis que j’ai trouvé une liste de noms sur la fiche d’emprunt des lecteurs dans le livre que m’a donné ma tante. Je suis encore plus attentive à l’altercation. Ni l’un, ni l’autre ne s’imaginent que quelqu’un les écoute...

Le ton monte ! 

C’est ce qui me permet de tout entendre. J’ai comme l’impression de percevoir des bruits de lutte.

— "Arrête tes conneries ! Tu l’as cherché. Dégage, arrête putain, laisse ce téléphone !" hurla le pion.

—  "Qu’est ce que je peux faire alors pour que tu l’effaces ?" demanda la prof d’un ton désespéré.

— "Il y a bien un moyen. Et je sais que tu va aimer ça ! Déshabille toi et allonge toi sur le lit." répond-il avec autorité. "C’est ça ! Continue ! Bouge tes douces petites fesses jusqu’au lit." reprit-il. Apparemment, elle s’accommode de cette situation. Simulant un plaisir partagé et jouant le jeu. Simplement sous la pression d’un individu prêt à tous les chantages pour obtenir ce qu’il veut.

Moi je vous le dit c’est un viol ! À cette époque j’avais treize ans. Je sentais en moi comme une envie destructrice accumulée depuis des semaines avec cette histoire de liste. Je me posais tant de questions...

Devais-je punire les âmes perdues ? Ce que j’entends continue de me faire bouillir de l’intérieur.

— "Clac, Clac. Arrête ! Pas si fort. Tu me fais mal !" supplia la prof. Je suis désormais en ébullition.

— "Tais toi et fais la chienne ! Je comprends pourquoi ton mari ne te baise plus. Regarde toi, tu n’es plus de premiere qualité ! Et pourtant je t’accepte comme tu es."

— "Arrête de me serrer la gorge ! Je t’en prie, vas-y plus doucement." l’implora-t-elle. C’en est trop ! Je dois faire quelque chose. Je me redresse et me cogne la tête contre l’angle du sèche-mains. Tentant de retrouver mon équilibre, j’appuye sur le bouton. Cela fait plus de bruit que la soufleuse utilisée par les service de nettoyage dans notre cour de récréation au collège.

Je m’empresse de retirer le papier autour de mes spartiates et sors à la hâte des toilettes. Au même moment je suis interpellée par le pion.

— "Qu’est ce que tu fous dans les toilettes communes à cette heure ?" Me demande-t-il, sortant à peine la tête de la chambre.

— "Je cherche la prof. J’ai mal et..., enfin tu sais pas où elle est ? Peut-être que je me trompe hein, mais je croyais, qu’elle était, enfin euh, rentrée dans cette chambre il y a une heure." balbutiais-je devant lui comme une petite sote gênée, qui se perd dans un tas d’explications.

— Ça a un rapport avec les morceaux de papier toilette qui dépasse de tes sandales ? Me questionne-t-il l’air taquin. Puis ajoute. " Bon, d’accord je vois. Oui elle est bien ici. On devait finir le petit compte-rendu sur le séjour. Mais je peux peut-être t’aider ?" Me dit il l’air interrogateur semblant pressé d’en finir avec cette discussion.

Il est vrai que dans ma hâte j’ai complètement zappé d’enlever tout le papier autour de mes pieds. J’ai une dégaine des plus étrange. Mais bon, rien de grave. Au contraire cela me rassure. Je suis bien cette ado maladroite par moment.

—"J’ai des ampoules. Et non, ça ne peut être qu’elle. C’est à un endroit qui ne te regarde pas." lui dis-je avec affirmation, le tutoyant comme tout le monde le fait au collège. Il me faut faire preuve d’une grande naïveté pour qu’il me prenne au sérieux. Je faisais tout cela simplement pour paraître normale à ses yeux.

Ai-je fais ce qu’il faut ce jour là ?

Peu importe !

Moi j’ai pris les devants. Je ne pouvais pas rester là sans rien faire !

Le dire c’est bien, mais ça n’a aucune valeur sans les actes. Je vais donc devoir tout prendre en main. Seule. Comme une grande. Continuons. Je commence à fatiguer, j’ai froid et mes jambes sont bien lourdes mes chères étoiles. Une simple erreur d’appréciation et je pourrais tomber à tout moment.

Continuons.....

— "OK Ambre, elle finit de ranger quelques notes et elle vient te voir." me dit le pion, un peu gêné. J’attends alors deux minutes et arrive ma prof principal qui, comme si de rien était me lance :

— "Ambre, je suis là. Viens on va parler plus loin. Il va rester dans ma chambre pour travailler. Il y a encore des choses à faire. C’est pour ça qu’il reste." me dit la prof comme pour justifier la présence du pion dans sa chambre. Puis ajoute :
— "On va aller prendre l’air." Je lui répond tout en me tordant de douleur :
— "Parfait Madame, je suis vraiment mal, très mal, Merci."
— "De rien Ambre. Je suis aussi là pour ça, quel est ton problème ?"

— Un problème de fille. Lui dis-je tout bas tandis que le pion referme la porte. J’attends d’être a l’extérieur, assises l’une à côté de l’autre et lui dit :

— "Pour être honnête Je n’ai aucun problème."

— Pourquoi me demander alors ? me répond t-elle d’un air inquiète.

— Je viens juste de vous sortir d’une situation  difficile Madame. J’ai simplement fait exprès de faire du bruit dans les toilettes en déclenchant le sèche-mains. Tout cela dans l’espoir de faire sortir l’un d’entre vous.

— Jeune fille nous nous arrêterons là pour ce soir. J’ai des choses plus urgentes à régler. marmonne-t-elle tout en baissant les yeux. Apparemment la prof ne me prend pas au sérieux. Je dois donc me montrer plus autoritaire en lui disant sèchement :

— Ne m’interrompez plus s’il vous plaît. Maintenant nous pouvons  parler de votre problème si vous le souhaitez. C’est pour ça que je suis là." Lui dis-je tout en adoptant une posture sans émotions.

— Ambre, je ne vois vraiment pas de quoi tu parles. me répond elle, la voix tremblante.  Elle n’a rien de crédible. Son mascara  coule de ses yeux. Je vois alors des larmes.

Celles d’une femme. D’un être qui souffre. Un sentiment d’empathie m’emplie alors mais je peine à l’exprimer. Se sentant démasquée, elle n’a d’autre choix que de craquer. C’est là qu’elle  fond en larmes devant moi qui ne suis qu’une  simple ado à ses yeux et me dit :

— Ambre, j’apprécie le geste. Mais s’il te plaît tu n’en parles à personne !" me supplit-elle la voix chevrotante. Reniflant en rythme tout en se frottant les yeux avant d’ajouter :

— Tu es bien trop jeune. Oublie ce que tu as entendu. Tu ne pourrais pas comprendre, ce n’est pas de ton âge."

Mes petites étoiles, cette réplique me fait penser qu’elle manquait quelque peu de respect à mon intelligence d’ado surdouée cette prof !

— Très bien Madame. Vous me jugez trop  jeune  pour une conversation   impliquant un possible viol ? Cesser donc de pleurer !" lui dis-je un brin agacée.

— Ambre, ce n’est pas un viol ! Je ne comprends pas ce que tu a cru entendre. Effectivement, il me fait un peu de chantage... Puis tu as maintenant compris que je trompe mon mari. Je suis un peu responsable de ce qu’il m’arrive tu ne crois pas ? me questionne-t-elle. À moins qu’elle interroge sa propre conscience.

— Vous voyez madame,  je n’ai peut-être pas votre âge. Mais je sais reconnaître quand une personne est manipulée dans le but d’obtenir des faveurs sexuelles. Sans vous manquer de respect, vous faites preuve de naïveté. De mon point de vue c’est un  viol prémédité ! Mais je ne vous juge pas, je vous comprends ! Je vous propose donc de me charger de lui sans plus tarder. Assène-je avec froideur et détermination.

— Ambre ça me touche. Je comprends tes propos mais si je choisis de parler, avec cette vidéo il risque de ruiner tout ce que j’ai construit."me dit elle tortillant ses doigts dans tous les sens.

— C’est bien pour cela que je vais vous aider à récupérer cette foutue vidéo !

 — Je ne devrais pas avoir cette conversation avec une élève. Mais vu les circonstances, je suis prête à t’écouter.

 – Très bien ! Restez ici et attendez mon signal.

— De quel signal parle tu ?" me demande-t-elle.

— J’ai quelques petites choses à régler avec certaines personnes. Soyez patiente. 

Mes petites étoiles...

Je suis alors retournée au dortoir. J’ai rédigé 4 lettres : une pour Lamia et les trois autres pour les petites souris. Dessus je débite un tas de menace et d’informations sur leurs vies personnelles.

Je leur fais part qu’une alliance contre le crime est en train de se former. Il est dans l’intérêt de ces filles de soutenir mes projets de rédemption.

Mes petites étoiles. Oui une personne risque de souffrir, c’est inévitable...

Mais ce n’est peut être pas celle à qui l’on pense qui souffrira le plus.  À suivre........

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