Celle dont on ne doit pas prononcer le nom

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J’ai essayé, en vain, de parler de ce qui me tourmente, de dire ce que je ressens, d’étaler ce que j’ai dans les tripes, mais « sapristi » qu’il est difficile d’exprimer librement ces pensées intimes, que ce soit avec son propre frère, sa mère ou même avec la personne avec qui on vit tous les jours.

Lors de ma derniere visite chez ma vieille mère de quatre-vingt-treize ans, je m’étais promis d’aborder discrètement le sujet, pour savoir comment elle voyait cela, je pensais pouvoir saisir l’occasion au cours d’une discussion ou en écoutant les informations, qui sont pourtant bourrées de mauvaises nouvelles, mais je n’ai pas réussi… Pourquoi ?

Je craignais certainement qu’elle ne considère ma question comme déplacée, inappropriée, comme si je l'attendais, comme si je la souhaitais.

Mais comment aborder un sujet, aussi sensible, quand on ne sait pas dans quel état d’esprit est l’autre, la plupart du temps on craint le rejet, l’agressivité ou d’être considéré comme dépressif, triste ou suicidaire ;

Essayez donc de poser cette simple question « Y penses-tu quelquefois ? » ou “en as-tu peur ? ou encore “Penses-tu qu'il y ait un après ?” vous verrez comment le regard des gens change instantanément, ils deviennent inquiets et vous demandent si tout va bien dans votre vie.

C’est peut-être pour cela que l’on préfère se taire et se dire que le bon moment viendra bien un jour, que le jour où l’autre s’ouvrira à ce type de propos, on en profitera pour s’engouffrer dans la brèche et s’épancher autant que faire se peut.

L’expression orale permet, en temps normal, à tout individu, de laisser sortir son trop-plein d’émotions, de sentiments ou d’idées, quand cela est possible, bien entendu, parce qu’on ne peut pas dire tout ce que l’on pense devant n’importe qui, n’importe où et n’importe quand.

Il faut donc, pour pouvoir soulager sa conscience, trouver « La » personne réceptive, le moment opportun et le bon endroit… Pas facile…

Ce qui me préoccupe, en réalité préoccupe la plupart des gens, mais tout le monde fait semblant de ne pas s’y intéresser, c’est tabou, il y a des choses que l’on ne doit pas évoquer, il y a des choses qui doivent rester dans l’ombre.

C’est un peu comme « Voldemort » il ne faut pas prononcer son nom.

L’homme a cette fâcheuse tendance à camoufler tout ce qui le dérange, sous des apparences parfois trompeuses, de faire comme si tout allait bien, comme si nous étions des êtres immortels.

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