Chapitre 8 - partie 2

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Ils entrèrent sans difficulté, le kappa leur adressa d’un signe de main la porte du patron.

À peine arrivé devant la porte, Toad se cacha derrière avant de dire, le diable aux jambes qu’il les laissait se débrouiller à partir de là.

Les deux femmes ouvrirent la porte.

— Bonjour, monsieur Lomeron, je suis Faith.

— Je ne tiens pas à être dérangé. Comment êtes-vous arrivées là ?

Elle se contenta de sourire. Il la regarda de bas en haut, réfléchit un instant et d’un air peu concerné annonça.

— Oh vous cette Faith, j’ai entendu parler de vous. On dit qu’il ne vaut mieux pas se retrouver en face de vous. Je m’attendais à quelqu’un de plus impressionnant.

— Désolée de vous décevoir.

— Vous n’avez pas de nom de famille.

— Pour quelle utilité ? Vous m’avez bien reconnu sans.

Il la regarda sans rien dire. Elle leva les yeux au ciel, et se présenta.

— Lowe, Faith Lowe. Mais ça n’apporte pas grand-chose.

— Que me voulez-vous ?

— Les incidents, les suicides vous en avez entendu parler?, demanda-t-elle en regardant par la fenêtre.

— Ça ne me dit rien.

— Pas grave. Les faellissons vous en avez vendus ?

— Tous les jours, j’en vends presque 1 tonne quotidiennement.

— Et même aux humains ?

— Non, certainement pas c’est interdit.

Malgré l’affirmation, elle sentit au début une pointe d’hésitation.

— Je ne suis pas flic, je ne suis pas là pour contrôler ce que vous faites ou trafiquez ?

— Je ne vous permets pas… rétorqua-t-il outré avant d’être coupé par la voix monotone de la jeune femme.

— Vous êtes nouveau dans ce monde, vous ne connaissez rien de ce qui s’y passe. Mais je vais vous aider. Avec moi, c’est simple vous m’aidez en me disant ce que vous savez et vous ne le regretterez pas.

— Je vais vous demander de sortir.

Alors qu’il allait mettre la main sur son téléphone fixe, une autre main arriva avant lui l’empêchant de le décrocher.

— Je sais que vous n’êtes pas stupide, vous avez sûrement bien couvert vos arrières pour ce petit business, et à vrai dire tant mieux pour vous. Mais je veux savoir dans cette liste de clients et d’intermédiaires, si certains de mes noms sont dedans.

Elle s’approcha de lui, le coinçant entre elle et Eho. Leur arrivant à la taille, le petit être féérique suait, respirant avec difficulté. Malgré ça il arrivait encore à soutenir son regard. Pas mal, pensa-t-elle.

— Ne jouez pas ce petit jeu avec moi.

— Je n’aime pas celui auquel vous jouez. Donnez-moi ces noms.

— Faites attention à ce que vous dites vous pourriez avoir des ennuis, menaça-t-il en reprenant du poil de la bête.

— Je valse avec les ennuis tous les jours, et je les adore.

— Ceux-ci ne vous plairont pas.

— J’ai entendu mieux comme menace. Soyez plus original, mon cher.

— À votre place, je ne réclamerais pas cela.

— Vous n’êtes pas à ma place donnez moi ces documents. Elle s’arrêta un instant surprise d’elle-même alors le petit homme eut le regard vide durant un instant avant de secouer la tête.

Elle reprit mesurant sa voix.

— Les documents… maintenant.

Voyant qu’elle semblait se relâcher, il profita pour reprendre la main et retourner la situation.

— Je n’ai aucune raison de vous les donner. Mes affaires ne vous concerne pas. Et ce que je fais de ces faellissons encore moins. Je suis un homme riche et puissant, j’ai beaucoup d’influence dans tous les milieux.

— Tu parles, vous n’êtes qu’un vendeur de bonbons.

— Je suis à la tête d’une industrie, d’un groupe, moi. Qui ne cesse de grandir. Je travaille avec les plus grands, moi, Lagnola, Doucirte, Haribo… et même le grand Ombreliano…

Il s’arrêta un instant comprenant qu’il venait de faire une erreur. Faith sortit son portable de sa poche avec affichage sur l’écran de la fonction enregistrement. Il déglutit. Ombreliano était un parrain de la drogue très recherché qui contrôlait la moitié du marché de la ville.

— Ce n’est pas une grosse révélation, mais ça suffira à la police d’obtenir un mandat pour mettre le bazar chez vous.

Son sourire était carnassier.

Il s’était fait avoir. Avec une extrême difficulté dans ces mouvements, tant sa rage était forte, il ouvrit son coffre caché derrière un minibar. Et sortit un paquet de dossiers. Dedans il fouilla et fit un tas d’une dizaine de feuilles de ces intermédiaires. Puis elle demanda en serrant les dents les noms des humains. Elle les lut à partir d’un SMS de Rémy sur son portable, mais sans résultat. Finalement, elle prit en photo les feuilles des intermédiaires. Avant de s’en aller, il dit :

— Je n’aurais pas dû vous laisser entrer.

Elle lui sourit de nouveau, et sans lui répondre lui annonça.

— Au fait, Bienvenue dans la cour des grands. Vous êtes maintenant baptisé.

En partant, elle sentit le regard lourd de colère de Lomberon. Toad discrètement sortit des escaliers et la regarda.

— Je suis viré c’est ça.

— Pas forcément.

— Je ne l’ai jamais entendu aussi en colère. Nom d’un petit têtard, s’il sait que c’est moi j’suis viré, voire pire. Et il le saura.

Il regarda derrière lui, soupira plein de regret. Se remontant le moral annonça :

— De tout de façon j’ai jamais aimé ce travail.

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