Indépendance

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C’était le grand jour. Je l’attendais depuis tellement de temps que je ne saurais vous dire depuis quand. En me réveillant, je le sentis, je le perçu. La meute était différente. Je ne saurais pas vous dire en quoi, car rien n’avait vraiment changé. Tout le monde savait ce qu’il allait se passer. Nous allions partir. Partir loin. Fonder notre meute. Démarrer notre vie.

Laisser-moi vous raconter notre vie jusqu’ici, jusqu’à ce jour fatidique. Fondateur.

Il y a 24 lunes, je naissais. Dans une tanière assez douillette composée de mousse, d’herbe, de feuille et des poils de ma mère. Avec mes sept frères et sœurs nous nous sommes contenté dès notre naissance de boire ou manger, comme vous voulez, de toute manière ce lait constituait notre seul breuvage et notre seul aliment. Pas d’eau ni de viande. Nous sommes restés trois semaines dans la tanière. A partir de là nous étions devenus suffisamment fort pour sortir de la tanière. Même si maman et le reste de la meute veillaient sur nous. Nous avons joué tous les huit. Mon jeu préféré était la bagarre ! Je gagnais toujours d’ailleurs. J’avais quatre frères et trois sœurs. Un jour, on quitta la tanière et la petite clairière de devant. Celle où on jouait. Nous partions. Notre objectif était un autre endroit sur notre territoire. Il était loin ! Mais heureusement, au milieu de notre périple, nous avons joué à mon deuxième jeu préféré. La chasse ! Sauf que là ce n’était pas un jeu c’était pour de vrai ! On s’est régalé ! Le soir, alors que le soleil illuminait de ses derniers rayons rouges sans la forêt, nous sommes arrivés. Depuis ce jour mes frère et sœur et moi-même avons accompagné la meute de partout, nous chassions avec eux aussi, et je devenais de plus en plus bon. Dans la meute nous étions une vingtaine. Il y avait mon père et ma mère, les chefs. Puis cinq loups et louve plus grand que nous, il devait avoir au moins 36 lunes ! Et enfin, tout en bas de la hiérarchie, ma fratrie qui fut bientôt rejointe par cinq nouveaux louveteaux. Plus le temps passait plus nous devenions fort. Et puis un jour…

Et puis ce fameux jour arriva ! Nous venions d’avoir 24 lunes, autrement dit le moment où nous pouvions quitter la meute pour fonder la nôtre, et donc ne jamais revenir, ou nous pouvions partir temporairement. Je n’avais qu’une envie. Partir. Suivre mes propres règles. Etre mon propre chef ! Je savais chasser, je savais me battre, j’étais fort et j’en imposais. Certains de mes frères et mes sœurs me respectaient comme si j’étais au rang supérieur de la hiérarchie alors que ce n’était pas le cas !

Ce matin-là donc, une ambiance particulière imprégnait notre campement. Chacun s’éveilla à son rythme. Mes frères, mes sœurs et moi-même dirent au revoir. Des gémissements d’agitation étaient poussé parmi la meute. Nous partîmes d’abord tous les huit ensembles puis nous nous sommes séparé, courant chacun au-devant de notre propre vie, au-devant de l’inconnu, nous étions maîtres de nos décisions pour la première fois et ce sentiment de liberté était aussi exaltant que terrifiant. Notre cœur et nos poumons étaient à la fois gonflé de joie et de fierté mais aussi comprimé par la peur et la méfiance.

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