Chapitre 10 : le réveille

6 minutes de lecture

Toujours sous l'effet des calmants injectés, Logan encore étourdi était en train de se réveiller progressivement de son état d'inconscience. Les paupières alourdies, il cligna plusieurs fois des yeux, avant d'être éblouis par la clarté du jour, puis il essaya de se redresser sans succès puisque son cerveau était encore embrumé. Ces idées étaient terriblement confuses et quand il voulut bouger les membres, il fut incapable de faire le moindre geste, puis soudain il réalisa avec effrois qu'on l'avait attaché aux barreaux de son lit en se servant de sangles de contention. Effrayer de se voir ainsi maîtriser, il s'agitait comme un forcené dans tous les sens furieux de se voir ainsi immobilisé, tout en poussant des cris hystériques en proférant des insultes haineuses.

  • détachez-moi, putain ! Laissez-moi partir espèce d'enfoirés. Vous m'avez entendu misérable ordure, arrêtez de vous cacher, montrez-vous salauds !

Le médecin qui était en pleine discussion avec le geôlier et Sylvain au sujet du malaise du nouveau larbin, afin de vérifier auprès d'eux si son état de santé était suffisamment stable pour leur permettre de le voir, sursauta brusquement quand des cris endiablés provenant de sa chambre résonnèrent dans les longs couloirs de l'établissement. Vladimir fit un geste de la main pour signifier à ses interlocuteurs de rester devant la porte pour ne pas affoler son malade, puis il se précipita dans sa chambre pour le maîtriser en le maintenant fermement par les épaules.

  • détendez-vous tout va bien, aller calmez-vous maintenant, vous n'avez rien à craindre, vous êtes en sécurité.

Logan le regarda d'un œil noir, tout en remuant le haut du corps en s'énervant, puis il vociféra contre le médecin qui essayait de le calmer en vain.

  • lâchez-moi, espèce d'enfoiré ! Je vous dis de me lâcher putain de merde !

Vladimir desserra la pression qu'il exerçait au niveau des épaules de son patient, puis il lui parla d'une voix détendue pour tenter de l'apaiser un peu.

  • doucement, je suis le médecin du centre, si vous voulez que je vous lâche, vous allez devoir vous calmer. Vous avez fait un malaise, alors relaxez-vous et laissez-moi faire mon métier, je cherche simplement à vous soigner.

Il inspira profondément pour se maîtriser, tandis que ses pieds et ses poings étaient liés. Puis il regarda le médecin qui venait de le lâcher, en le fusillant d'un regard furieux.

  • vous attachez vraiment tous ceux que vous êtes censé soigner ! Monsieur le soi-disant docteur. Laissez-moi rire et arrêtez de me prendre pour un demeuré, dites-moi plutôt qui vous êtes et où se trouve ma famille !

Vladimir vérifia la perfusion intraveineuse du malade, installé sur un pied roulant, puis il nota les renseignements nécessaires pour le suivi clinique, sur le registre médical des infirmières accrochées au lit. Ensuite il répondit au mieux à ses interrogations en gardant une certaine distance professionnelle.

  • je vous l'ai dit... Je suis médecin. Vous avez eu une crise de panique, alors j' ai dû vous injecter un sédatif pour vous calmer. Vous étiez déshydraté, anémié et couvert de contusions, je vous ai donc fait transférer à l'infirmerie pour vous mettre sous surveillance médicale.

Le médecin toucha les entraves qui empêcher son malade de bouger, en regardant ce dernier droit dans les yeux, puis il continua de lui parler.

  • Toutefois vous vous êtes montré violent et c'est pourquoi les infirmières ont dû vous attacher au lit, c'était pour leurs sécurités autant que pour la vôtre. En ce qui concerne votre famille, je ne sais pas où elle se trouve. Cependant, le geôlier a fait le nécessaire pour qu'on puisse les faire venir auprès de vous. Vous allez bientôt les revoir, malgré tout pour le moment vous ne devez pas vous inquiéter pour ça.

Logan tirait nerveusement sur ses entraves, anxieux pour ses proches, puis il parla d'une voix pleine d'incertitude au médecin, qui était en train de vérifier son pouls avec vigilance avec deux doigts placés sur son poignet.

  • qu'est-ce qui me prouve que se dénommer geôlier où vous-même tiendrait parole, en laissant ma famille libre de venir me retrouver dans cette foutue chambre à la noix. Je veux être sûr qu'ils seront épargnés une fois que je vous aurais donné ce que vous voulez ! Néanmoins pour le moment ce qui est sûr, c'est que vous ne m'avez donné aucune garantie du contraire !

Habitué aux réactions brutales des larbins fraîchement débarqués au sein du centre. Le médecin essayait de faire comprendre au prisonnier que ni Daryl ni lui n'était responsable de son enlèvement, mais que par contre eux aussi étaient séquestrés au même titre que lui dans cette forteresse par de dangereux criminels.

  • vous n'êtes pas la seule victime de cette organisation, cet endroit compte une centaine de familles, toutes enfermées ici. Nous sommes tous réduits à l'esclavage, puis on nous oblige à suivre les règles imposées par des hommes à qui nous devons obéissance. Si on résiste, ils nous punissent et menacent nos proches. Le geôlier et moi ne faisons pas exception, nous sommes des prisonniers tout comme vous.

Troublé par les déclarations du médecin, Logan avait pourtant beaucoup de mal à lui faire confiance et ne pouvait s'empêcher de douter de la véracité de ces propos, ainsi que de ses troublantes intentions.

  • ah oui... Vraiment. Parce que je suis censée vous croire sur parole !

Vladimir aurait voulu lui prouver sa bonne foi, lui expliquer tout en détail, mais c'était peine perdue et il manquait de temps pour le mettre en garde contre ce dangereux réseau appelé les hommes de l'ombre. Un groupe d'individus qui n'hésiteraient pas à tous les menacer, s'ils n'obéissaient pas aux règles imposées par cette redoutable horde de malfaiteurs.

  • pourtant, je dis la vérité et vous allez devoir me faire confiance, si vous voulez survivre à l'organisation qui vous séquestre, croyez-moi !

Le prisonnier ouvrit la bouche en déglutissant pour répondre, quand la tête de Daryl émergea dans le chambranle de la porte qui venait de s'entrouvrir en faisant un bruit de grincement le faisant sursauter. Le geôlier ferma la porte derrière lui et s'avança au centre de la pièce, avant de faire un signe de tête amical au médecin, ensuite il s'agrippa au montant métallique du lit où son larbin était allongé, puis comme à son habitude quand il s'adressait aux prisonniers, il le tutoya de manière claire et détachée.

  • comment ça va, tu te sens mieux ? Espérons que ce repos forcé t'aura un peu calmé.

Logan le dévisagea un moment, puis répondit sèchement d'un ton revêche.

  • je vais très bien, alors dites-moi plutôt comment va ma famille ! Ou sont-ils !

Les yeux du geôlier se tournèrent brièvement vers la porte, puis un sourire cordial se dessina au coin de ses lèvres, avant qu'il ne lui réponde.

  • ils attendent dans le couloir, mais avant je dois te parler d'un détail important. Ça concerne S vert, l'un des trois gardiens qui t'ont frappé, le métier qu'il exerçait avant de finir au centre était tatoueur. Il sera donc présent pour m'assister et va te graver une inscription sur la main, la première lettre de ton prénom et la couleur choisie pour que l'on puisse identifier ta famille. Bien entendu ce code d'identification unique est obligatoire, j'ai donc besoin de lui pour effectuer le marquage et c'est non négociable. Évidemment si tu restes tranquille, tes proches pourront rester auprès de toi, pendant que mon assistant procédera au tatouage dans cette chambre.

Logan écoutait son interlocuteur tout en tirant furieusement sur les lanières entourant ces poignets. Partagé à la fois par un sentiment de soulagement et d'inquiétude. Il aurait voulu avoir assez de force pour se libérer, afin de sauter de ce lit pour défoncer cette maudite porte en passant à travers d'un coup de pied, afin de rejoindre les siens pour les serrait fort dans ses bras, suite à quoi il se serait jeté sur ce bâtard de gardien pour lui fracasser la tête.

  • ça va ok, c'est bon. Je laisserai votre garde-chiourme dessiner sur ma peau si ça peut vous faire plaisir, mais avant retirez-moi ces trucs. Déjà que j'ai le visage couvert de contusions, je ne veux pas que ma femme et mon fils me voient sangler comme une bête furieuse !

Daryl fit mine de réfléchir en observant le nouveau larbin attentivement, puis s'adressa au médecin, en le voyant lui faire des signes discrets pour qu'il libère son patient, tandis que ce dernier lui tournait le dos.

  • c'est bon doc, tu peux le détacher. Je vais aller prévenir S vert qui est resté dans le couloir avec la famille du captif, qu'ils peuvent rentrer dans la chambre ! Je pense que le larbin a compris où se trouve son intérêt à coopérer.

Le médecin ne put s'empêcher de sourire à cet ordre, puis il se plaça à côté de Logan, en attrapant la sangle accrochée à son poignet pour la desserrer.

  • je m'en occupe maître geôlier. vous pouvez aller dire à la famille ainsi qu'à S vert de venir dans cinq petites minutes. Le larbin sera fin prêt à les recevoir pour qu'ils assistent tous ensemble au marquage de son initiale, mais aussi au remplissage de la couleur qui aura été choisie par le Conseil, identification qui sera la marque de tous les membres de la famille.

Annotations

Vous aimez lire Nathalie M ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0