Chapitre 5 : L'insupportable cauchemar de Daryl

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Daryl regarda Sylvain qu'il venait de remettre en éducation pour le punir suite à sa violence, puis il le vit rentrait dans le deuxième bâtiment vert comme la couleur de son tatouage. Ensuite il appela un veilleur de nuit afin qu'il organise une surveillance nocturne pour le nouveau larbin, tout en précisant qu'il fallait aller le voir toutes les heures, pour vérifier son état de santé et il descendit l'escalier du sous-sol pour voir s'il allait bien, avant de devoir regagner sa chambre-cellule dès que le couvre-feu sonnerait. Debout devant la cellule du nouveau larbin recroquevillé en boule sur lui-même, il vit que celui-ci s'était endormi sans même réalisé qu'il avait placé un somnifère dans sa bouteille d'eau. Un geste qu'il avait effectué afin qu'il puisse se reposer et ainsi permettre à son corps de se remettre du choc subi, tout en espérant le voir se rétablir des sévices endurés, de façon à ce qu'il soit en forme pour la première journée d'éducation, qui débuterait le lendemain quand le médecin V blanc aurait donné son feu vert. Sorti de ses pensées par le bruit sonore du couvre-feu réserver aux geôliers, Daryl qui devait respecter les horaires stricts de son droit de circuler, vérifia une dernière fois l'état général de Logan, puis il se hissa à la surface pour se rendre dans son dortoir. Il effleura des doigts le contour du mot geôlier inscrit à l'arrière de sa tête. « Les esclaves nommés par les membres du Conseil, à un poste de responsable ont un tatouage temporaire sur la nuque désignant leurs rangs dans la hiérarchie du centre ». Puis il observa le boîtier électronique qui était toujours attaché à sa cheville, avant de marcher jusqu'au bâtiment jaune réserver aux geôliers et pénétra à l'intérieur pour regagner sa chambre individuelle. Petite mais agréable la pièce disposée d'une salle de bain et d'un bureau placer sous une fenêtre à barreaux en acier, ainsi qu'une grande étagère fixée au mur, il regarda par le carreau, puis s'allongea sur le lit métallique placer contre la paroi, tout en prenant la photo de famille posée sur la couverture, puis il toucha le visage de sa femme et de ses deux enfants avec tristesse, avant que la porte programmée pour se verrouiller à vingt-deux heures, ne se referme pour la nuit jusqu'au lendemain matin six heures, le laissant seul face à ses idées noires, pensées envahies de triste songe et de peur nocturne. Cette nuit-là hantée par d'horribles cauchemars, il rêva de ses premiers jours au centre. Enchaîner par les poignets à une poutre scellée au centre de la pièce, les mains et les pieds écartés, il avait subi des violences commises par un homme sadique qui l'avait torturé pendant plusieurs jours avant de lui briser les doigts avec un maillet. Puis sur ces entrefaites il l'avait sodomisé en lui introduisant le goulot d'une bouteille dans l'orifice, provocant chez lui de terrible douleur et des déchirures à l'intérieur de ses entrailles, ainsi que plusieurs fissures avec des saignements anaux. Laisser pour mort dans d'atroces souffrances, il avait été sauvé de justesse par un esclave récemment nommé gardien. L'homme l'avait transporté d'urgence à l'infirmerie afin qu'il soit pris en charge par le personnel soignant, avant qu'on ne le place dans le service de Vladimir, sous surveillance dans l'unité des soins intensifs en réanimation. Resté plusieurs jours inconscients, il s'était réveillé en pleine crise de paniques causées par un état de stress post-traumatique " ESPT " et il était tellement agité et brûlant de fièvre que les infirmières avaient dû l'attacher à son lit pour le protéger de lui-même. Choquer par ce qu'il avait vécu il recrachait toute nourriture et refuser qu'on puisse le toucher. Autorisé à se rendre auprès de lui pour l'aider à surmonter, puis à se remettre du traumatisme, sa famille était restée à ses côtés pour sa convalescence et après plusieurs mois de repos dans la douceur de son cocon familial, comme de son suivi psychologique avec le docteur Vladimir Béliak. Le centre qui l'avait jugé prêt à débuter son éducation de nouveau larbin l'avait obligé à retourner dans son cachot pour reprendre son éducation, sous la surveillance bienveillante de son ami qui avait pris soin de lui en devenant dès ce jour-là son confident intime et son médecin attitré. Hanté par le visage de son agresseur dans des cauchemars qu'il revivait chaque nuit, Daryl se réveilla en sursaut et alla se passer de l'eau froide sur la figure et resta immobile devant le miroir au-dessus du lavabo, l'esprit assiégé par les images d'un homme sans visage qui l'empêchait de trouver le sommeil. Il avait du mal à se concentrer, néanmoins il n'avait pas le choix et malgré ses nombreuses interrogations sur l'identité du geôlier qui l'avait agressé à l'époque, il devait se reprendre et oublier cet individu qu'il n'avait jamais revu, car s'il voulait revoir ses deux filles il devait se concentrer et faire ce que les hommes de l'ombre attendaient de lui. En effet sa femme était morte d'une crise cardiaque, dans d'étranges circonstances deux ans auparavant et le centre avait décidé de lui enlever ses enfants pour l'obliger à faire son travail. Il n'était pas très fier de devoir faire ça, sélectionner des familles pour le compte d'une organisation criminelle, afin qu'elles soient enlevées par des traqueurs, « sbires qui enlèvent des familles et pourchassent les prisonniers en fuite pour ensuite les faire éduquer au centre », mais on ne lui avait pas laissé d'autres choix et pour l'encourager à fournir du bon travail, le centre lui avait accordé un droit de visite pour voir ses filles et dans trois jours, il pourrait serrer dans ses bras Charlyn 10 ans et Cassidy 16 ans, la dernière fois qu'il les avait vues c'était pour l'enterrement de sa défunte femme Héléna. Autoriser à téléphoner trois fois par semaine à ses deux puces, pendant une demi-heure et placer sûr écoute leurs rares conversations étaient surveillées, mais c'était le seul moment où il pouvait entendre la voix de ses deux anges, ensuite il retourna se coucher sans trouver le sommeil, puis, après quelques heures d'insomnie à regarder des clichés, il avait fini par s'endormir.

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