Daryl resta impassible devant les suppliques d'une banalité plutôt puérile de Victor, puis pour le punir, il décida de lui donner une petite leçon qu'il n'était pas près d'oublier.

• tu viens de me dire que tu feras absolument tout ce que je te demanderais, j'ai bien compris le sens exact des paroles prononcées à l'instant V gris ?

Le gardien était tellement content de pouvoir s'en sortir sans encombre, qu'il répondit hâtivement. Sans se méfier une seule seconde des répercussions que sa naïveté allait bientôt provoquer pour lui dans un avenir proche.

• oui, tout à fait maître geôlier, je ferai absolument tout ce que vous me demanderez sans discuter, je suis à vos ordres.

Daryl eut un rictus amusé au bord des lèvres, puis lentement, il fit part au gardien de sa requête dûment réfléchie.

• je suis rassuré V gris. J'avais justement quelque chose de délicat à te demander, j'ai besoin de ta femme pour se rendre d'urgence en zone rouge. « Zone des esclaves sexuels choisis pour asservir une personnalité ». Un VIP cherche un jouet féminin pour l'asservir dans la salle de jeux les amazones, il lui manque une esclave.

Le gardien vacilla et ne sut absolument pas comment réagir face à la demande impitoyable du geôlier. Exigence qui en réalité était un ordre et savait que refuser était passible de peine de mort pour lui et sa femme Amy.

• je vous en supplie geôlier, ne lui faites pas ça. Ce qui est arrivé au larbin est de ma faute, ma femme n'a rien à voir avec ça.

Daryl n'aimait pas la lâcheté et pour lui faire comprendre qu'il risquait bien plus que de perdre la vie. Il avait décidé de lui faire croire que sa conjointe allait être offerte en cadeau à un dignitaire, mais il n'avait nullement l'intention de faire subir à cette femme une pareille atrocité. Il voulait néanmoins donner une leçon de savoir-vivre au gardien, afin qu'il réfléchisse sur ses actes dans l'espoir qu'il n'oublie jamais, tout en se divertissant de chaque instant de son supplice amplement mérité.

• tu m'as demandé ce que je voulais, eh bien... Je veux que ton épouse aille dans le secteur rouge. Je te laisse lui expliquer pourquoi elle doit s'y rendre ! Dis-lui de montrer son tatouage à l'entrée que la personnalité qui lui aura été attribuée soit prévenue de son arrivée. Tu peux disposer ta punition a été décidée, malheureusement la sanction qui a été prise contre ta stupide personne, ne concerne pas seulement ta pitoyable personne et ta femme va l'apprendre à ses dépens.

Les larmes au bord des yeux, le gardien tourna les talons et disparut dans un immense bâtiment. Lieu dans lequel se trouvait de nombreuses chambres d'esclaves, où son épouse attendait dans l'une des cellules, ignorant tout de son avenir incertain. Satisfait Daryl jeta un coup d'œil rapide à Sylvain qui restait impassible, puis il se tourna vers le gardien-chef qui gardait les yeux rivés au sol pétrifié par ce qui venait de se passer juste devant lui, avant de prendre une voix tranchante pour s'adresser à l'homme qui attendait sans bouger d'un iota, pétrifié intérieurement par une stupéfaction soudaine et incontrôlable.

• je vois que tu gardes la tête baissée, tu auras appris au moins une des règles à respecter ! Dommage que ce soit l'unique et seule règle que tu es apprise... Bref je ne vais pas te faire attendre plus longtemps. En effet, J'ai pris ma décision et tu seras sanctionné pour ton incompétence, ainsi que pour ta violence, pourtant ton travail de gardien-chef était simple. Surveiller le nouveau larbin, puis t'assurer que les règles soient bien respectées. Non seulement tu désobéis, mais en plus tu entraînes les gardiens dans ta folie et à cause de toi, je dois vous sanctionner tous les trois pour brutalité. Compte tenu de la gravité de la situation, ainsi que de ta désobéissance, je t'envoie en zone de rééducation. (Zone de conditionnement d'esclaves ayant enfreint d'importantes règles, puis mit au cachot et rééduqué pour devenir des esclaves dociles faciles à vendre).

Le geôlier s'arrêta de parler, puis il salua les sentinelles qui escortaient un groupe de femmes jusqu'au bâtiment réservé aux gardiens et à leurs familles. Sous le regard bienveillant des gardes sanctionnaient qui pensait sûrement à leur propre épouse, avant de reprendre le fil de sa conversation.

• ensuite, pour te rappeler ce que subit un larbin novice quand il arrive, tu seras enchaîné avec la tenue obligatoire qu'ils doivent porter. De plus j'ordonnerais au gardien chargé de te surveiller de te laisser jeûner les deux jours de ton isolement, avant que tu ne sois fouetté en place publique devant ton père et ta mère pour te forcer à réfléchir aux graves conséquences de tes actes. Tes parents ne seront pas punis de coups de fouet pour tes fautes, car ce sont des personnes âgées. Selon tes progrès en rééducation je déciderai si tu peux ou non rejoindre la zone d'éducation et ainsi retrouver ta famille. Ta punition prendra effet demain matin à sept heures, je t'accorde la dernière soirée avec tes proches, profites-en pour réfléchir sur ton avenir, mais n'oublie pas que tu as un bracelet électronique pour te retrouver si l'envie folle de t'évader te venait subitement à l'esprit en pleine nuit.

Abasourdis le futur larbin en rééducation accepta sa punition la tête haute, puis s'adressa fièrement à Daryl, avec le peu de dignité qu'il avait encore, ainsi que de sa faible fierté qui avait été durement ébranlée par les événements.

• j'obéirai au gardien-chef chargé de ma punition, puis, je me soumettrai aux nombreux châtiments, ainsi qu'à la discipline infligée contre moi pour violence.

Le geôlier hocha la tête en signe d'approbation, puis il le laissa rejoindre son bâtiment en l'observant disparaître à l'intérieur pour regagner son logement. Un pied-à-terre disposant de deux petites chambres mitoyennes qu'il partageait avec ses parents.

Daryl regarda le dernier gardien qui le dévisageait avec arrogance en soutenant son regard, puis lui parla d'un ton sévère pour le recadrer, en le rappelant brutalement à l'ordre. Une mise au point indispensable pour le remettre au plus vite à sa place.

• je t'ai permis de me regarder en face, mais ne te sens pas obligé de me prendre de haut, tu risquerais de le regretter amèrement. Baisse-moi ses yeux de conquérant tout de suite, avant que je sois forcé de m'occuper de ton cas.

Sylvain était un homme de principe qui n'avait pas peur d'affronter les difficultés, mais malgré son courage et sa grande fierté. Il baissa le regard et obtempéra sans faire d'histoires pour éviter le conflit avec le geôlier, car il en était conscient pour se faire respecter, l'homme qui avait été choisi pour être son superviseur était capable du meilleur comme du pire. Daryl qui avait l'habitude de dresser ce genre de larbin à forte-tête s'avança à quelques centimètres de son visage et s'adressa à lui.

• donc, il ne reste plus que toi S vert. Dis-moi gardien, je connais la couleur attribuée à ta famille, c'est le vert comme je peux le voir sur ton tatouage, mais l'initial S à côté de ta couleur signifie quel prénom. Ne t'inquiète pas des conséquences concernant ta confession forcée, je suis ton geôlier, alors tu peux répondre à ma question sans aucune crainte, tu ne seras pas puni par le Conseil pour désobéissance.

Sylvain n'avait jamais dit son prénom, il était interdit de le prononcer en public et seule sa femme le connaissait, alors le seul moment où il pouvait l'entendre, c'était le soir avec sa dulcinée dans le privé de leurs chambres à coucher, quand toutes les portes se verrouiller. Il avala sa salive et répondit d'un air terriblement embarrassé.

• je m'appelle Sylvain. Cette information est suffisante maître geôlier ? Où vous vouliez savoir autre chose me concernant !

Il avait atteint sa cible... Parler de lui mettait S vert mal à l'aise et Daryl était amusé de le voir ainsi gêner, mais cette histoire avec les gardiens et le nouveau larbin n'était pas fini, puisqu'il fallait qu'il règle cette histoire avec ces trois gardes indisciplinés, avant de pouvoir passer à autre chose. Les mains sur les hanches le geôlier regarda Sylvain, puis ne perdit pas de temps et reprit le fil de la conversation, en abordant aussitôt le sujet des sanctions qu'il allait devoir donner à cet homme.

• on verra ça la prochaine fois Sylvain, pour l'instant je dois décider de ta punition. Tu as pris tes responsabilités en m'avouant que tu avais eu peur d'éventuelles sanctions, si tu désobéissais à ton gardien-chef. Que tu t'étais laissé entraîner dans cette histoire par peur des représailles, Je te remercie pour ta franchise et sache que pour cette raison, j'ai décidé de te donner une sanction légère...

Daryl prit une grande inspiration pour reprendre son souffle et poursuivi.

• Je t'envoie dans la zone éducation. (Zone d'apprentissage des esclaves, un formateur apprend ou réapprend les règles aux larbins). Tu seras pris en charge par un éducateur pour revoir les règles du centre et tu seras soumis à une surveillance stricte de ton formateur, qui fera un rapport toutes les semaines sur toi. Si tu ne fais pas d'effort pour t'améliorer dans les connaissances nécessaires pour être au centre ou que tu n'écoutes pas ton instructeur, tu seras renvoyé en rééducation.

Il regarda Sylvain, puis marqua un temps d'arrêt pour que ce dernier intègre les informations qu'il venait de lui donné et continua la discussion.

• dans le cas, où ça ne suffirait pas pour te convaincre, rappelle-toi que l'organisation sépare et vend les familles d'esclaves qui leur sont devenues inutiles, ou pire encore. Ton enfant sera proposé à l'adoption et ta femme finira entre les mains d'un proxénète ! Je pense que tu sais ce que ça veut dire, tu ne reverras plus jamais ta famille. J'espère vraiment que tu as compris l'importance de ta soumission et crois-moi sur parole, si je te dis que tu dois absolument obéir, tu n'as pas le choix !

L'homme d'une vingtaine d'années était conscient qu'il devait se plier aux règles fixées par le centre. Son égoïsme et son imprudence mettaient toute sa famille en danger. Si Anika était offerte à des proxénètes et son enfant à naître vendus à cause de lui, jamais il ne se le pardonnerait. Le sort qu'on lui réservait ne le concernait pas qu'à lui, il devait se soumettre pour protéger ceux qu'il aimait. Le superviseur venait de le mettre en garde et il avait eu entièrement raison, car ils étaient tous en danger et il le savait parfaitement bien

• j'ai bien compris maître geôlier, je ferais mon éducation avec sérieux, merci pour vos avertissements vous n'aurez pas à le regretter. Je vous suis reconnaissant de m'avoir donné une deuxième chance pour éviter à ma femme de finir dans un bordel, livrée comme une vulgaire prostituée, ou pire encore que mon futur enfant soit proposé à l'adoption pour être vendus sur le marché aux esclaves.

Daryl savait combien il était dur de vivre au centre pour un larbin, mais il n'avait pas le choix, il devait faire respecter les règles où c'est lui qu'on punirait à leur place.

• je n'en doute pas gardien, je suis sûr que tu veux connaître ton futur enfant pour profiter de ce moment magique, qui est de devenir père en passant plus de temps avec ta femme, puis Je suis sûr qu'elle a hâte de te serrer dans ses bras, afin de partager cette chance et ce bonheur dans le privé avec toi et qu'elle sera ravie de te susurrer des mots d'amour en prononçant ton prénom.

En constatant que le visage de son ancien gardien était en train de virer au rouge, quand il évoquait sa vie privée, le superviseur se mit à sourire amusé, puis pour abréger sa gêne reprit la conversation en le tranquillisant.

• mais, je te rassure, ce tête-à-tête était une exception, à présent je t'appellerais S vert, mais, maintenant que je connais ton prénom, j'espère que je n'aurai plus à te punir ainsi, car ça m'ennuierait de devoir recommencer. Si jamais tu te posais la question et que tu n'osais pas me le demander, sache que je m'appelle Daryl. Maintenant retourne auprès de la future maman, je n'ai plus rien à te dire, pense seulement que les cours d'éducation commencent demain à huit heures.

Sylvain venait d'échapper à la rééducation et ça grâce à l'indulgence de Daryl et il n'était pas près de l'oublier, car au fond il savait que même si le geôlier semblait dur, il n'était pas mauvais et n'avait simplement pas eu le choix, en effet lui aussi était piégé au centre, tout comme lui et ça même si le conseil lui donnait de temps à autre des autorisations pour quitter l'enceinte, afin qu'il puisse se rendre aux réunions tenues secrètes et exigeant sa présence. Des sorties qu'il faisait toujours accompagner d'une sentinelle, afin qu'il puisse se rendre à l'extérieur tout en étant surveillé.

• merci maître geôlier, je retourne dans ma chambre, le couvre-feu va bientôt sonner et je dois y être avant la fermeture des portes.