Chapitre 3 : Les gardiens

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Après s'être assuré que le prisonnier dormait. Daryl remonta les marches pour rejoindre les gardiens qui avaient baissé le regard en le voyant, puis il leur fit face pour leur parler de leur invraisemblable et intolérable comportement barbare.

  • je vous rappelle que vous êtes tous sous mes ordres matricules - M bleu, V gris et S vert, alors de quel droit maltraitez-vous un de mes larbins si violemment qu'il a finis par s'évanouir dans mes bras. Je croyais vraiment que je pourrais vous faire confiance à tous les trois, mais apparemment l'éducation qu'on vous a enseignée au centre pour devenir de bons esclaves obéissant n'aura pas suffi à vous éviter les ennuis !

Daryl se plaça à quelques centimètres du gardien-chef Miller, puis parla à ce dernier avec une grande froideur et une extrême fermeté dans la voix, tout en le toisant d'un œil mauvais de ces yeux verts profondément hostiles et sévères.

  • cite-moi une règle importante établie par le Conseil, que tous les gardiens doivent respecter. Surtout quand ils sont chargés de la soumission des nouveaux prisonniers.

Michael qui portait l'uniforme des gardiens-chefs, un vêtement étant constitué d'une longue veste graver de l'emblème du centre. Une image symbolisant un ange aux ailes noires, ainsi qu'un joli t-shirt gris moulant. Frottait nerveusement la paume de ses mains sur son pantalon de cuir noir en étudiant du regard les lacets rouges de ces bottes, après il examina le tatouage gravé sur le dos de son ample main droite, représentant la couleur unique choisie pour identifier tous les membres de sa famille, puis il répondit à son superviseur avec la peur au ventre.

  • il est interdit de se montrer excessivement violent contre un nouveau larbin, sauf si l'un des membres du conseil ou ton geôlier ne te l'ait expressément ordonné avant.

Daryl se rapprocha du gardien qui était visiblement terrorisé, puis il lui parla avec une certaine dureté, mais sans jamais avoir de gestes violents envers lui.

  • alors peux-tu m'expliquer comment mon larbin s'est retrouvé couvert de bleus, puis pourquoi le gardien-chef censé être responsable des autres surveillants a pu laisser les choses dégénérer ainsi, sans avoir une seule seconde l'idée lumineuse de venir prévenir un de ses supérieurs que la situation avec le prisonnier avait dégénéré !

Le gardien-chef mis une demi-seconde pour réfléchir, puis, après un instant de réflexion, il ingurgita sa salive nerveusement avant de répondre au superviseur.

  • je suis vraiment désolé, maître geôlier... J'ai manqué de sérieux avec votre nouveau larbin, la situation m'a échappé et je n'ai pas pu me contrôler.

Daryl se mordit fébrilement la lèvre en levant des yeux agacer vers le ciel, avant de lui répondre d'une manière fataliste.

  • c'est tout ce que tu trouves à dire pour justifier la situation, tu te moques de moi ! Vous l'avez tellement frappé qu'il ne tenait plus debout et tu veux me faire croire qu'aucun de vous n'a vu l'état dans lequel vous l'aviez mis, Vraiment !

Le geôlier croisa les bras en croix devant sa poitrine, puis il reprit la parole en s'adressant au prisonnier qui attendait sa sanction

  • on vous avait simplement demandé de vous occuper des larbins insoumis, emmener au cachot afin de les reprendre en main. Dans le but de les préparer à accepter les ordres en les enchaînant de force, de leur mettre le boxer que doivent porter les nouveaux arrivants. On ne vous a pas demandé de les tabasser, les affamés ou les assoiffés. Ce traitement est réservé aux larbins en rééducation et je suis à deux doigts de vous y envoyer tous les trois pour avoir désobéi aux ordres qu'un supérieur vous avait donnés.

Daryl se retourna brusquement vers les deux autres gardiens silencieux, les fusillant d'un regard noir furieux, avant de poursuivre en les interrogeant à leur tour.

  • quant à vous deux, je me demande pourquoi vous avez décidé de suivre aveuglément le gardien en chef ! Pourquoi aucun de vous deux n'a donné l'alerte en signalant que votre supérieur déraillait, mais pire, qu'il vous avait demandés de torturer le nouveau larbin et qu'il était en danger. Bon sang par tous les diables. Vous pouvez m'expliquer les raisons qui pourraient justifier ce putain de merdier !

Debout immobile devant son geôlier, on pouvait lire sur le visage de Vince Jenkins alias - V gris, La peur qu'il pouvait ressentir envers Daryl. Cet homme lui inspirait de la terreur, si bien que ce fut Sylvain Clark le matricule - S vert qui répondit en premier à la question, que venait de poser son superviseur visiblement furibond contre eux.

  • nous sommes vraiment désolés maître geôlier, nous avons eu peur des sanctions si nous désobéissions au gardien-chef. Nous nous sommes laissé entraîner dans cette folie, on ne peut pas vous donner d'excuse valable qui justifierait nos actes vis-à-vis de votre nouvel apprenti larbin, la seule chose qu'on peut faire après ça, c'est s'excuser en priant pour votre clémence.

Daryl qui admirait le courage de Sylvain, décida de faire quelque chose qu'il ne s'autorisait que très rarement avec les prisonniers, emprisonnés tous comme lui au centre. Des hommes placés sous sa surveillance, dont il devait superviser le bon travail en le contrôlant lui-même.

  • j'apprécie ta franchise larbin, « esclave », alors pour saluer ton honnêteté ainsi que ta bravoure, je t'autorise à relever la tête pour me regarder dans les yeux en me parlant.

Selon le règlement de l'établissement, Sylvain devait baisser la tête en présence d'un supérieur et savait que toute infraction aux règles pouvait entraîner de sévères punitions, mais, il fut surpris par le geôlier qui venait de lui permettre de lui faire face, il releva fièrement le menton pour lui montrer que le centre n'avait pas détruit sa personnalité, puis comme le voulait la règle, il attendit qu'on lui adresse la parole pour pouvoir parler, mais Daryl se détourna brusquement sans laisser à ce dernier le temps de réagir et se planta devant Vince, qui venait de se figer pour s'adresser à lui.

  • tu confirmes la version de S vert ? Je te préviens par avance qu'il est inutile d'essayer de me mentir, mon sixième sens a toujours fini par découvrir la vérité. maintenant Vas-y gardien, tu peux me parler, qu'as-tu à dire pour ta défense ! Je suis impatient de connaître les excuses foireuses que tu vas oser me servir pour essayer de te disculper.

Apeurer le gardien Vince tremblait et mit quelques secondes avant de pouvoir réagir, en essayant de trouver des raisons valables pour justifier ses actes immondes, ainsi que son abjecte médiocrité auprès de son supérieur, manifestement exaspérer.

  • je vous demande pardon Maître geôlier... J'ai obéi aux ordres du gardien-chef. J'ai fait ce qu'il demandait, dresser le nouveau larbin. Je vous en supplie monsieur, je me rachèterai pour vous avoir déçus, mais, ne me punissez pas pour les erreurs d'un autre.

Daryl inspira et malgré le dégoût que lui inspirer cette stupide mauviette. Il mit une main ferme sur son épaule et parla avec un timbre de voix détachée sur un ton exagéré, qui se voulait ironique avec une pointe sur-jouée de pitié.

  • pauvre V gris, tu es victime des circonstances. Le larbin a mérité d'être maltraité, puis merde après tout, tu n'as fait que ce qu'on te demandait et tant pis pour les dégâts que ta stupidité a provoqués. Je me demande bien ce que je vais faire d'un gardien qui se chie dessus au moindre petit problème. Dis-moi lopette ! Que ferais-tu toi si tu étais à ma place ? On pourrait demander à ta femme pour voir ce qu'elle pensera après avoir découvert le comportement héroïque qu'a eu son pathétique mari !

Humilié et déstabilisé le gardien avait honte de sa propre faiblesse. Sa femme allait bientôt être informée de sa lâcheté et il n'acceptait pas d'être à ses yeux rien de plus qu'un minable trouillard. Un pauvre loser. Un lamentable moins que rien.

  • je suis désolé maître geôlier, je ferais tout ce que vous me demanderez, mais pitié monsieur ne dite-rien à ma femme. Je vous en donne ma parole sur ceux que j'ai de plus cher sur cette terre. Ça ne se reproduira plus jamais je vous en fais le serment.

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