Une nouvelle affaire

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 Une faible ampoule éclairait un petit appartement mal rangé. Une homme dans la quarantaine était affalé en sous-vêtements dans son canapé et tenait de ses deux mains son volumen électronique déplié. En glissant son doigt sur l’écran de son rouleau de plastique flexible, il survola rapidement ce qui était publié sur Orbis, le réseau social de référence du monde civilisé. Il voyait de nouveau les mêmes polémiques absurdes, les mêmes scandales de sénateurs, les mêmes résultats de combats de gladiateurs, de courses dans les arènes, les mêmes conseils beauté et cuisine pour les ménagères modèles. Sur les plateformes audiovisuelles, rien de nouveau à part les mêmes films d’inspirations historiques ou mythologiques aux combats dantesques de héros armés d’épées ou d’éclairs multicolores. Blasé, le quarantenaire posa négligemment son volumen sur la table basse débordée par des blocs de feuilles de papyrus, des amphores vides et des verres malpropres. La tête lourde, affecté par la fatigue, il s’endormit en ronflant bruyamment.

 Soudain, son volumen électronique se mit à sonner et à vibrer, le réveillant brusquement. Il s’assit en bougonnant et ouvrit son rouleau sur lequel s’affichait l’annonce de réception d’un nouveau message. Il était d’un certain Publius Domitius Varro et disait ceci :

 “Lucius Rabirius Hirus, Je fais appel à vos services privés car je ne puis faire confiance à personne pour veiller à ma sécurité et à ma vertu. Veillez me retrouver dans ma demeure non loin du Nouvel Amphithéâtre, vous ne pourrez pas la manquer.”

 Pour Rabirius, c’était une nouvelle affaire comme il avait dû en traiter tant d’autres dans sa carrière d’inquisitor privé. Nombreuses étaient les grandes familles de la Cité qui le payaient afin d’enquêter sur des intrigues qu’elles ne souhaitaient pas confier aux autorités et garder secrètes. Il se dit cependant que son commanditaire n’était pas n’importe quel patricien. Publius Domitius Varro était l’un des plus riches et plus influents d’entre eux car il détenait la plus puissante corporation médiatique de divertissements de masse de tout le monde romain. Même s’il était loin de supporter ce patricien aux frasques grossières, Rabirius savait qu’il tenait une affaire en or. Quel que soit le service que Domitius Varro lui demanderait, il le ferait payer plus cher que les tarifs auxquels il était accoutumé.

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