Chapitre 1

5 minutes de lecture

« Tout ce qui a un début a une fin, mais chaque fin est le début d'un nouveau départ. »

Serge Zeller

*****

Le souvenir de cette nuit hideuse embrassait les cellules minutieuses de ma mémoire fine.Le taxi passait devant l'endroit le plus détestable de ma vie.

"Orphelinat Cloud"

Le lieu s'est transformé, en cette matinée froide, en une scène de crime. La police a envahit l'établissement. Je vis de loin la femme la plus odieuse que j'aie connu un jour.

Luna

Elle occupait un homme vêtu en casual. Un jean et une chemise blanche qui laissait entrevoir son corps de dieu grec.

Mon taxi me rendit le plaisir de s'arrêter juste devant cette scène grâce à l'embouteillage.

Je contemplais la maison où j'ai passé les trois années les plus mélancoliques de ma vie. Je reis les misères que Luna me faisait endurer, les enfants qui se moquaient de ce qu'il nommait un handicap... Et plein d'autres choses.

Je continuai mon chemin à pieds, je ne risquerais pas d'être en retard dès le premier jour de mon stage.

_Quand est ce que tu l'as vu pour la dernière fois? interrogea l'inspecteur.

_Hier soir, je lui ai donné du lait à la cannelle et je l'ai couvert, se souvint Luna.

Elle! Couvrir un enfant et lui donner son lait?! Elle a du le lui verser dans la bouche d'un seul trait en l'accompagnant avec des coups de fouet tellement violent que leur trace persistera pour des semaines.

Un des agents me demanda de quitter le lieu pour ne rien endommager, et avant que ne puisse réagir, l'inspecteur se rua devant moi, enfermant mon bras, enveloppé dans un perfecto noir, entre ses doigts forts.

_La première chose qu'on nous apprends au service: L'assassin revient toujours sur les lieux de crime. Qu'est ce que tu fais à l'intérieur de la rubalise?

Je le défiai du regard. Je n'arrivais pas à assumer que, dans quelques instants, je ferai partie de ces brutes impolis.

Un enfant sortit de l'établissement, détournant le regard du vantard loin de moi. Un agent l'informa que le petit se cachait dans les toilettes. Il me lâcha le bras, et s'adressa à la responsable, puis au garçon.

_ Il fallait s'assurer avant d'informer la police, avertit l'inspecteur, parle petit, pourquoi tu étais caché?

L'interrogé balaya l'inspecteur, puis Luna du regard.

_ On ne te fera aucun mal, fais moi confiance et dis moi la vérité.

Pourtant, l'enfant resta muet, le visage traumatisé par des expressions indéchiffrables. Luna intervint:

_ Il est sourd muet, chef!

Luna murmura des mots d'excuses, faussement intimidée par la remarque de son interlocuteur.

Il lui lança un regard soupçonneux, donna ses ordres pour s'apprêter à partir.

Dans un moment d'inattention de sa part, je m'éclipsai ers mon travail.

******

Je demandai le bureau de Monsieur Jason Lambert, le directeur de cette préfecture.

Il m'accueillit chaleureusement. Il semblait avoir appris mon dossier par cœur.

Il me guida vers un autre bureau et me parla d'un prénommé Steven King dont le bureau était toujours en désordre complet.

La star de cette conversation entra, poursuivie d'une indienne et d'un geek de mon âge.

_ Vous avez de bons CV mais aucune expérience, déclara-t il, et sans se tourner vers moi, il continua, toi tu es virée.
_Pardon?!
Monsieur Lambert intervint et lui implora de me donner une dernière chance.

_ Sortez! Ordonna-t il.

Il me fit face.

_ Pourquoi ce retard?
Le geek entra en trombe et demanda si sa collègue et lui étaient admis.
_ Veux tu être viré?
_Non, chef! Acheva-t il et sortit en claquant la porte.
Il revint sur le champ, ouvrit la porte en verre, caressa la poignée et murmura:

_Vous voyez, elle n'est pas cassée, c'est bon, je pars. Merci, chef... Et bonne chance pour toi.
_ Pourquoi tu es en retard?Redemanda le chef.
_ Vous connaissez déjà la réponse! ironisai-je.
Je connaissais ce visage, ce corps, cette voix et surtout cette impolitesse et frime enveloppant ses mots.
_ Qu'est ce que tu faisais autour d'une scène de crime?
_ Je visitais une amie.
Il tint mon dossier, le feuilleta, et lit à voix suffisamment haute pour que je l'entende.
_ Emily Stewart, 23 ans, département de psycho-criminologie... Honnêtement, je ne te fais pas confiance, et je ne serais pas responsable d'une personne aussi improfessionnelle que toi, avoua-t il.
_Testez moi! Criai je presque.
Ma vie dépendait de ce travail. Je ne pouvais pas le perdre.
_30 tours, si tu me dépasses, tu auras ce boulot.

Je n'étais pas sûre de cette situation. Certes, je pratiquais du sport depuis longtemps, mais je n'ai jamais essayé la course. Je ne savais pas de quoi j'étais capable côté vitesse.
J'acceptai le défi.

*****

La distance qui nous séparait augmentait petit à petit.

En pensant aux changements que ce poste engendrera, mon corps fut parcouru d'une bouffée de chaleur. Ma vitesse eut une montée en flèche.

je n'étais que de quelques pas de lui. Je l'ai dépassé. Mais quelque chose clochait. Le son de ses pas en contact du sol ne s'entendait plus, et à la place une respiration saccadée chatouillait ma ouïe. Je me retournai vers lui.

Il était allongé à dos sur la piste de course.

Il se leva en me remarquant, marchant à lents pas vers la sortie du stade, puis vers son bureau.

Il s'empara d'une bouteille d'eau qu'il vida tout de suite.

_ Vous êtes diabétique, vous devez injecter votre dose d'insuline, réclamai-je avant de sortir un bonbon à l'orange et de le lui tendre. Tenez, gardez en toujours sur vous.

_ Comment le sais tu?

_ Votre souffle est coupé, vous êtes nerveux, vous avez trop soif, vous tremblez, votre pouls augmente, et vous devez avoir le vertige. Votre tête tourne, n'est ce pas? énumérai-je.

_Tu es psycho-criminologue n'est ce pas?

Je hochai la tête en affirmant.

J'allais traverser la porte pour sortir, le pas nonchalant.

_ On commence à 8 heure normalement, mais sois là un peu plus tôt, ordonna-t il depuis le seuil de la porte de son bureau... et bientôt le mien aussi.

J'ai été admise. Je me fis violence pour ne pas me mettre à danser devant les yeux curieux de mes futures collègues.

*****

Aucune voix n’émanait à mon entrer.La maison semblait vide.

Je poussai la porte de la chambre, cherchant un gros pull.

Il était là, endormi, ses cheveux mi-longs roux ébouriffés.

Sur sa commode, un tas de somnifères, d’antidépresseurs de toutes les formes, pilules, gélules, seringues s’éparpillaient jusqu'au sol.

Ma présence le perturbait, puisqu'il ouvrit les yeux, rouges comme deux gouttes de sang.

_ Elle me hante, Em'. Si j'aurais seulement été fort comme toi. Si j'aurais seulement pu surmonter ce passé, avoua-t il, le regard perdu dans le vide.

Je ne savais pas dire. J'étais trop nulle pour savoir quoi dire ou quoi faire pour le revigorer. Lui dont seule la présence me réconforte.

_ Tu sais... Tu dépasseras tout ça. Regarde moi droit dans les yeux, et tu sauras à quel point tu es fort. Si je suis cette personne que je suis aujourd'hui, c'est grâce à toi.

Je lui adressai un sourire reconnaissant, et continuai:

_ Nous le dépasseront ensemble, maintenant, tu descends, je te donnerai une bonne raclée à Fifa.

*****

Salut, tout le monde!

Je vous présente un nouveau chapitre. J'ai hate de lire vos commentaires, vos avis et vos conseils.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 3 versions.

Vous aimez lire The Girl With The Black Scarf ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0