Être incarnant le mal, la tentation, le vice, le péché originel. Il est mentionné selon toute vraisemblance autant de fois que Dieu. Il est l'adversaire, l'ennemi juré. Le nom "Satan" apparait déjà dans le Bible hébraïque. Depuis des générations durant, Satan est l'entité démoniaque, celui dont il faut craindre. C'est grâce à cette crainte que l'Eglise joue sur l'aspect maléfique où cette noirceur abyssale peut atteindre chaque homme. La puissance de l'Eglise atteint son paroxysme avec cette propagande de l'époque. S'unir contre le mal absolu. Il est toujours plus simple d'avoir un ennemi commun plutôt que de se confronter à nos faiblesses, nos doutes, nos remises en question.

En vérité, j'ai pitié de Satan. Symboliquement bien sûr. Nous lui avons assigné cette place de porte étendard de ce qu'il y a de plus mauvais en l'être humain. Il porte à notre place tout ce qui nous rappelle notre condition de mortel. Nous déplaçons notre fragilité pour qu'on se sentent mieux afin de se percevoir comme être bon. Faisant partie du bon camp. Comme si le monde n'était que rivalité entre le blanc et le noir, le bon et le mauvais. Soyons fort. Soyons honnête avec nous-même. En chacun de nous, il y a un Satan, un ennemi dont nous devons combattre tout au long de notre vie pour ne pas qu'il empiète sur notre libre-arbitre.