Hurler au diapason d'ombres trop vite enfuies,

Sentir le poids des mots se libérer du joug

Fait des spectres sanglants de souvenirs honnis

En un instant de bruit, de fureur et de vous.

 

Hurler en poésie pour échapper aux maux

Imposés fermement à ce jour maladif

Par l'ombre incandescente. Et se donnent des mots

Où surnage mon âme, bien trop frêle esquif.

 

Hurler du fond d'un cœur devenu presque sourd

A force de se perdre et puis de s'oublier,

Refusant d'écouter les appels au secours

Lancés par des humains oubliant de crier.

 

Hurler contre le sort se déchaînant sans cesse

Au point que la douleur se fasse confidente

De ces sombres pensées, insidieuses traîtresses

Où s'envole mon âme pour ne plus être ardente.

 

Hurler alors en chœur avec le fol écho

Entraperçu enfin caché dans la colère

Où se noyait ma vie et ôter le fardeau

Déposé en mon cœur par mes larmes amères.

 

Hurler contre ce roi en mon coeur découvert

Jusque là bien caché en une obscurité

Mâtinée de blancheur, poussé par mes travers

A se dissimuler et à m'abandonner.

 

Hurler face à lune et célébrer la nuit,

Me noyer en son sein pour mieux me lever

Et encore avancer dans le temps qui s'enfuit,

Obscur et froid sentier où je dois cheminer.