Chapitre 30

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Voilà deux semaines qu'elle était rentrée.

Taeliya était encore alitée et travaillait ses cours depuis sa chambre. L'université avait été très compréhensive avec elle. Ils avaient fait en sorte de lui faire parvenir tous les cours et les examens pour qu'elle rattrape son retard. Mais elle allait bientôt devoir retourner sur le campus et bien qu'elle tentait d'endiguer cette peur, elle ne pouvait totalement l'effacer de son esprit.

Pourtant, Noah l'aidait du mieux qu'il le pouvait pour préparer son retour dans la société. Il lui avait beaucoup enseigné, ils avaient finalement réussi à prendre un peu de recul face à ce qu'il s'était passé ces derniers jours.

Taeliya avait imposé une condition au groupe de démons : ils devaient rester loyaux envers son père. Ils continueraient à faire ce qu'ils savaient faire de mieux. Elle ne leur interdirait pas de continuer à jouer les démons, mais ils avaient des obligations envers la jeune femme et ils la savaient trop fragile pour ne pas l'accepter.

Noah s'entraînait depuis deux bonnes heures avec ses hommes et quelques-uns du clan quand ils entendirent des exclamations dans le couloir qui menait aux sous-sol.

— C'est quoi tout ce bordel ? s'exclama Jess, sourcils froncés. He Martha ! Il se passe quoi ?

— Alya a été attaqué à sa boutique ! Taeliya l'a appris et elle a décidé de se rendre là-bas avec les filles pour faire un état des lieux ! Le Boss est parti avec elle !

— Taeliya est sortie ?!

— Oui ! On a pourtant essayé de l'arrêter, mais Alya est toute seule sur place.

— Où est passé Zolan ?!

— Il a été envoyé ailleurs pour une course rapide ! s'exclama la femme pressée.

— Carl, prépare la voiture, Kim ! s'écria à son tour Noah.

— Tout de suite ! répondirent les deux démons.

Ils quittèrent les lieux précipitamment. Noah donna ses ordres aux autres ainsi qu'aux hommes du clan avec qui il s'entraînait. On pouvait sentir la tension régner en maître dans l'esprit du géant rien qu'aux veines apparentes qui longeaient son cou et ses bras puissants.

— Martha, le fauteuil n'est plus là !

— Ils sont partis avec ! répondit la femme. Joe et le Boss ont forcé Taeliya à partir avec !

Soulagé de savoir qu'ils avaient gardé une certaine autorité sur la jeune femme, Noah pouvait se rassurer de la voir quand même entourée.

Il fonça droit vers le garage, deux voitures quittèrent le manoir pour se rendre à la boutique de la compagne de leur chef.

Une fois sur place, ils trouvèrent la rue barricadée. Aucun moyen de passer.
Un homme accouru vers eux, Kim baissa sa fenêtre :

— Passez ! On a besoin de bras !

— Où est Taeliya ?

— Jess ? Passez, vous verrez bien...

Le jeune mafieux semblait perplexe. On fit signe à ce que la barricade soit écartée le temps de faire rentrer les deux SUV qui allèrent se garer un peu plus loin. Ils trouvèrent la boutique saccagée. Les vitres avaient explosées, l'intérieur retourné, la plupart du matériel était détruit, le reste n'en parlons pas...
Une fois hors des véhicules, ils purent entendre une voix :

— Tout ce qui peut être sauvé doit être mis dans les camions ! Le reste, mettez-les dans les bennes ! Ce qui est important doit être étiqueté : le moins fragile avec du blanc et le plus fragile avec du noir ! Compris ?!

— Oui !

Ils assistèrent au premier essaie de la jeune femme assise dans son fauteuil. Taeliya se tourna vers son père manches retroussées sur ses biceps puissants et tatoués. Tous les deux échangèrent quelques mots puis se séparèrent.

La jeune femme poussa son fauteuil vers une voiture où ils aperçurent Alya, sous le choc.
La coiffeuse tremblait les yeux grands ouverts, cherchant à comprendre ce qui venait de lui arriver. Les deux femmes discutèrent posément. Jess quitta le groupe pour se précipiter vers elle et l'avertir qu'il était venu accompagné. Elle se tourna vers Noah et d'un regard il comprit ce qu'il y avait à faire.

— Tristan, tu montes avec Carl ! Cherchez ce qu'il y a encore à sauver et ce qui peut donner un indice sur ce qu'il s'est passé. Vous deux, rejoignez le chef. On doit évacuer ce qu'on peut Vous avez entendu les ordres de la Princesse ?

— Oui !

— Okay, alors allez-y ! Kim et les autres vous venez avec moi. Vous quatre, retournez au manoir et prenez ce qu'il faut pour sécuriser l'endroit. Personne ne doit y entrer ou en sortir sans qu'on ne le sache. On ne doit pas louper celui ou celle qui a fait ça à Alya. Vous trois, rejoignez Sonia. Les femmes doivent aussi avoir besoin d'aide.

Une fois les ordres donnés, tous partir. Il s'approcha des deux femmes, se pencha pour embrasser la tête de sa belle.

— Alya, vous allez bien ?

— Je... Je ne sais pas quoi penser... Je dois être sous le choc comme dit Taeliya.

— Des indices ? demanda Kim.

— Quand j'ai ouvert ce matin, j'étais toute seule. En général on est au moins deux, mais pas aujourd'hui. Je n'avais personne avant au moins 13 h. Au mon Dieu... Heureusement qu'il n'y avait que moi !

— Où est Zolan ?

— Je l'avais envoyé faire des courses. Je n'avais pas spécialement besoin de lui. Le pauvre, quand il est revenu il était pas bien du tout. dit-elle, tremblante.

— C'est lui qui nous a appelé, avoua Taeliya.

— Que c'est il passé ?

Alya était si choquée. Taeliya lui prit les mains, apportant ainsi la force nécessaire à cette dernière pour se replonger dans les souvenirs encore un peu trop embrouillés par la peur et l'incompréhension de la situation.

— Je... J'étais dans l'arrière-boutique, faisant l'inventaire des produits quand j'ai entendu la sonnette de la porte. Je suis sortie et j'ai vu deux hommes en noir avec masques et capuches, des battes dans leurs mains. Ils ont commencé à fracasser ce qu'ils voyaient, puis ont balancé je ne sais quoi. C'est ce qui a fait exploser les vitres. J'ai réussi à m'enfuir avant de finir en cendre...

— Ont-ils dit quelque chose ?

— Non, ils n'ont rien dit du tout, c'est ça le plus étrange ! s'exclama la coiffeuse.

— J'ai envoyé Tristan et Carl fouiller votre appartement, pour chercher le moindre indice. Les autres sont partis déblayer votre salon et on pourra trouver quelque chose. D'autres sont partis chercher le matériel qu'il nous faut pour enquêter, déclara Noah. Taeliya, tu restes avec elle ?

— Oui, papa est déjà à l'intérieur, il ne veut pas que j'aide et j'ai encore un peu mal, mais je refuse de laisser Alya affronter ça toute seule.

— Je refuse de te laisser seule aussi.

— Tarik, reste avec nous ! ordonna alors Taeliya.

— Bien sûr ! répondit le démon en s'approchant.

Il échangea un regard sombre avec son chef avant que celui-ci ne les quitte pour se diriger vers le chantier.

— Désolée, je sais que tu veux y aller aussi, mais c'était ça ou on me renvoyait au manoir... s'excusa la jeune femme un sourire contrit sur le visage.

— Pas de soucis, votre sécurité est toute aussi importante, répondit le démon en lui adressant une moue adorable pour un être violent comme lui.

— Zolan est dans le coin, il s'en veut beaucoup, lui dit-elle.

— Pourquoi il est pas avec vous ? demanda le démon intrigué.

— Je l'ai envoyé aider papa. Ils ont besoin de bras et pas d'une handicapée, souffla la jeune femme.

— Vous n'êtes pas handicapée mais en pleine guérison, rétorqua l'homme.

Elle lui tapota l'avant-bras en signe d'abandon. Pour se faire pardonner, elle lui offrit un sourire éclatant qu'il accepta d'un hochement de tête.

— Je suis désolée Taeliya...

La jeune femme tourna la tête vers la coiffeuse complètement pétrifiée par le fait d'avoir frôlé la mort.

— Pour quoi ? D'avoir été attaqué ? En quoi c'est de ta faute ?!

— Mademoiselle a raison, lui dit Tarik. Vous n'êtes en rien fautive de ce qu'il s'est passé.

— Si tu t'excuses pour ce genre de choses, sache que mon père sera en colère.

— Il est bien trop fier pour ça... répondit Alya, souriant légèrement à la belle en fauteuil.

— Il a son tempérament, concéda la jeune femme en hochant la tête. Mais tu comptes beaucoup pour lui comme pour moi. Tu es des nôtres, le clan protège ceux qui en font partie.

La coiffeuse lui adressa un regard agrandit de surprise, éclairé par les larmes qui menaçaient de couler à nouveau.

— Tarik !

— Quoi ?!

— Amènent les !

Il prit les commandes du fauteuil roulant et, accompagné d'Alya, poussa jusqu'à l'entrée de la boutique saccagée.

— Alya, vous reconnaissez ceci ? demanda Tristan qui venait de descendre de l'appartement en tenant une sorte de pochette comme celle qu'elle avait l'habitude d'avoir à sa taille.

Alya essuya ses yeux et se concentra sur la pochette que tenait le démon.

— Ce n'est pas la mienne mais celle de mon employé.

— Celui qui me fait froid dans le dos ? demanda Taeliya.

— Oui, celui-là. Où avez-vous trouvé ça ?

— Dans votre salon, sous un meuble.

— Comment c'est possible ? Mon logement est toujours fermé et il a interdiction d'y monter ! Qui plus est, il est en congé depuis trois jours !

Un silence pesant s'installa. Ils étudièrent chacun leur tour la pochette encore pleine de ses instruments. Mais l'un d'entre eux attisa la curiosité de la jeune étudiante.

— Je peux ?

— Mettez des gants, on ne sait jamais.

On lui tendit une paire en latex noir et elle pu explorer l'objet.

Parmi les ciseaux et peignes se trouvait un objet qui n'avait rien à y faire.

— Je crois qu'il faut le retrouver ! déclara-t-elle. Soit il est en danger, soit le danger c'est lui ! Ceci, sans être une experte dans le domaine, appartient à une goupille de grenade !

Immédiatement on cria le nom du patron et de Noah.

— Il y a une goupille !!

— Taeliya ! recule ! ordonna Noah tandis qu'on écarta les deux femmes de la pochette.

Tarik tira sur le fauteuil et les poussa plus loin possible mais pas assez pour que la jeune femme ne remarque que quelque chose d'autre n'allait pas.

Elle se tourna soudainement pour observer les environs et trouva un endroit recouvert de gravats.

Elle bloqua les roues de son fauteuil, percutant le pauvre démon interloqué, se leva et tituba. Son bras en écharpe collé à son ventre, elle avança jusqu'à l'amas de caillasses. Elle tendit l'oreille alors que Noah se précipita sur elle.

— Il est là...

Noah se figea. Le regard vairon de sa douce s'était instantanément assombri. Il observa l'endroit qu'elle lui montra du doigt.

— Mon ange, recule... ordonna-t-il à voix basse.

Elle lui obéit et fit trois pas en arrière mais resta à bonne distance de son compagnon, ne voulant rien rater de ce qu'il pourrait découvrir.

Noah fit signe à Kim et Carl de l'aider à soulever les gravats pour dégager l'endroit. Ils trouvèrent un passage assez étroit qui menait à un sous-sol. Tristan amena un pied de biche pour faire sauter la petite porte.
La descente était sombre, mais on pouvait y voir une faible lumière vacillante un peu plus loin.

— Prends ça, dit Carl, en tendant au jeune démon une lampe torche.

— Jess, accompagne-le ! ordonna Stein, qui venait de rejoindre sa fille.

— Oui chef.

Les deux jeunes hommes s'engouffrèrent dans la cage d'escalier et évoluèrent lentement, prenant bien garde de ne pas tomber sur un piège ou de glisser sur le sol usé par le temps.

— Faites attention à vous ! s'exclama la jeune femme inquiète.

Mais ils étaient déjà profonds pour l'entendre. Ils évoluèrent lentement et avec précaution, jusqu'à ce qu'après cinq bonnes minutes ils s'approchent de cette lumière vacillante. L'origine était une ampoule aussi vieille que le monde qui risquait de claquer à tout moment. Si Jess s'en inquiéta, Tristan, lui, était dans son élément.

— Ne me quitte pas des yeux, lui ordonna le jeune démon sans se retourner.

— Tu veux pas que l'on se tienne la main non plus ?

— Pourquoi pas ? Je pourrai te ramener tranquillement à la surface comme ça. Tu auras un bon point de la part de la Princesse pour être revenu en entier.

— Ferme-la...

Tristan sourit, mais quand ils atteignirent leur but, le démon plaqua Jess contre le mur, une main sur sa bouche. De l'index il lui indiqua de se taire, il avait repéré du bruit. À quelques mètres d'eux, se trouvait l'employé qui faisait les cent pas. Grommelant des phrases qui n'avaient aucun sens.

— Je suis dans la merde... Elle sait, oui elle sait... Non je dois rester là. Je suis dans la merde, je vais mourir ici... Pourquoi il a fallu qu'elle s'entiche de lui ? Putain c'est la merde !

Ce mec est fou, pensa Tristan en se penchant légèrement en arrière pour étudier les lieux sans se faire repérer.

Il était beaucoup trop exposé, il devait disparaître. Il lâcha Jess et s'effaça dans l'ombre du couloir pour se fondre dans le décor. Il observa l'homme tout en mettant en place un moyen de le neutraliser en évitant de blesser Jess. Il devait pouvoir remonter ce dingue sans qu'il lui échappe.

Il pouvait voir que la pièce était remplie de cartons différents, un vieux lit miteux et une table sous une lumière dont le lustre n'était pas de la dernière génération. La poussière rendait l'endroit insupportable, mais il s'exhorta au calme, se concentrant pour étudier toutes les possibilités jusqu'à ce qu'il trouve une ouverture. L'homme s'approcha de l'endroit où se trouvait Jess, s'il continuait de s'en approcher il allait le découvrir et devenir incontrôlable, il fallait agir. Il attendit encore un peu, sortit de sa cachette pour lui asséner un coup sur la nuque, ce qui l'envoya directement au tapis.

— Vite ! Faut le ligoter et le ramener dehors avant qu'il se réveille ! s'exclama Tristan en attrapant la corde qu'il avait repérée.

Ils se dépêchèrent de le ligoter. Jess ouvrit la marche tandis que Tristan balança l'homme inerte sur son épaule. Ils marchèrent aussi vite qu'ils purent malgré le couloir exigu.

— On y est presque ! l'avertit Jess alors qu'il apercevait les escaliers glissant.

— Tristan ! Jess ! entendirent-ils.

— On l'a !

— Faites attention !

— Princesse ?

— Faites le passer en premier, vous n'aurez pas de soucis pour remonter ! dit la jeune femme alors qu'ils se trouvaient en bas des marches.

Tristan mit un pied sur la première marche et vit les bras de son Boss s'allonger pour venir l'aider à récupérer son fardeau. Allégé d'un poids, il fit passer Jess devant lui qui fut récupéré par Carl, Kim lui tendit la main et l'aida à sortir.

— Bien joué les gars ! s'exclama Carl en leur assénant une accolade virile.

— Faut faire attention, il est vraiment pas net comme mec. les avertit Jess.

— Il a un pet au casque, ça c'est sûr... Il parlait tout seul comme Gollum, compléta Tristan

Taeliya sentit un long frisson lui remonter le long de la colonne vertébrale. Elle jeta un regard sur l'homme assommé, Alya à sa droite se tenait proche de Stein. Le mafieux sentait que quelque chose n'allait pas, mais il n'arrivait pas à mettre le doigt sur ce que son instinct lui indiquait.

— On devrait l'embarquer, proposa Jess. Ce fou risquerait de nous échapper.

Noah tourna son regard vers sa belle. Cette dernière ressentait, tout comme son père, une sensation étrange lui courir le long du corps, comme si une menace était imminente.

— Fouillez-le ! ordonna Stein. Je veux m'assurer qu'il soit juste un fou et non plus grave ! Bien qu'après ce qu'on a trouvé, il a pu être commandité par un ennemi !

— Sa bouche ! Vérifiez sa bouche ! s'exclama Noah.

Tristan releva la tête de l'homme inconscient et força pour lui ouvrir la bouche. Il vérifia la dentition mais ne trouva rien qui pourrait lui sembler suspect. Pourtant, quelque chose n'allait pas. Tous l'avaient senti, ils savaient qu'il était suspect et que quelque chose les mettait en danger.

— Il faut l'éloigner d'ici, dit Stein.

— Papa, j'ai peur qu'il se passe quelque chose...

— Moi aussi ma puce. Mais mieux vaut éviter que ça ne mette les habitants en danger aussi. Marc, il faut aller chercher le fourgon et vite !

— J'y vais !

— Laurent, va chercher Joe, on doit examiner son corps avant de le déplacer ! ordonna Taeliya.

— Tout de suite !

— Que chacun arrête de fouiller ! ordonna le mafieux, dégagez un périmètre de sécurité pour éviter les dégâts humains ! Vous cinq, allez voir les habitants et demandez-leur de quitter la rue le temps qu'on inspecte chaque endroit !

— Oui chef !

Tous s'agitèrent. Ils n'étaient pas habitués à ce sentiment qu'est l'inquiétude. Mais à cet instant... ils la ressentaient fortement, et ils se devaient d'épargner le plus de pertes possible.

Les groupes se formèrent, chacun obéit à l'ordre qu'ils avaient reçu. Toquant aux portes, aidant les habitants à réunir quelques affaires ou leurs animaux pour les déposer dans un gymnase appartenant au clan, quelques rues plus loin.

Joe arriva chargé d'un appareil pour échographie. On lui fit de la place après l'avoir équipé pour le protéger.

Le fourgon se gara à quelques pas.

Tout était mis en place pour sécuriser les lieux et les vies présentes.

L'opération était très délicate et le moindre faux mouvement pouvait tous les mener à déclencher une dégringolade de situations chaotiques.

— Joe, qu'est-ce que ça donne ?

— Il faut l'opérer rapidement ! Vous aviez raison, il a quelque chose dans l'estomac. Ça doit être tout récent. Mais je ne peux pas faire l'opération, il doit être envoyé dans un centre militaire.

— Qu'est-ce que tu as trouvé ?

— Une bombe. C'est un martyre.

— Oh putain...

Taeliya devint blême. Cet homme s'était vendu lui-même à la mort pour détruire Alya et son commerce ou atteindre Stein et le clan ? Elle trembla de tout son corps. Ils avaient tous senti un danger arriver et ils l'avaient trouvé. Aurait-elle dû le laisser dans ce sous-sol ou avait-elle eu raison de le faire sortir ? Quoi qu'il en soit, il devait être sauvé. Marc, ancien militaire, était connu des bases des alentours, aussi fut-il tout désigné pour embarquer l'homme inconscient. Joe et quatre autres hommes, dont Tarik et Tristan firent partie du trajet jusqu'à la base la plus proche.

— Faites attention à vous ! leur cria-t-elle blanche.

— T'en fais pas Princesse, on va revenir ! répondit Marc avant de mettre le contact et de partir en trombe.

— Boss, on a presque fini de tout sortir. Les femmes ont vidé les placards d'Alya. Ou du moins ce qui était encore viable...

— Mettez tout dans le camion et on rentre au manoir. Je veux savoir qui et pourquoi.

Il se tourna vers la femme et lui dit :

— Je te promets de faire en sorte de savoir qui s'en est pris à toi et de remettre ton commerce sur pieds.

— Je... Je vais faire les démarches nécessaires ! refusa-t-elle. L'assurance pourra évaluer les dégâts et savoir combien je peux récupérer. Le tout c'est que tu trouves qui a fait ça et que les habitants soient en sécurité.

— Je vais faire fouiller les habitations pour m'assurer qu'ils peuvent rentrer tranquillement chez eux, lui assura-t-il.

[...]

Mais tout ceci leur prit plus de temps qu'il ne l'aurait pensé. Après deux mois agités, il avait enfin pu tenir sa promesse envers Alya. Joe avait réussi à obtenir les informations à force de patience et aussi... de torture psychologique, signature de certains des membres du clan. La base militaire avait réussi également à retirer la bombe et à la désamorcer à temps. Ils avaient retracé sa confection et les informations qu'ils transmirent au clan avaient été surprenantes.

Noah avait éclaté dans une colère noire que Taeliya avait eu grand mal à maîtriser. Tout comme Stein. Les kidnappeurs de la jeune femme avait tenté quelque chose de plus grand pour s'assurer de la disparition de Stein et de son clan. Au moment de l'enlèvement de la jeune femme, pour assurer leurs arrières mais surtout la foldingue d'épouse de Kingsley puisse parfaire l'expression : « si je ne peux pas l'avoir, alors personne ne l'aura ». Sauf qu'ils ne s'étaient jamais attendu à disparaître avant ni qu'Alya soit mise sous protection rapprochée.

L'assurance avait traîné, mais Alya avait pu être remboursée. Une somme qu'elle n'espérait pas. Mais grâce à ça, elle avait pu entreprendre de faire des travaux dans sa boutique. Stein avait forcé la coiffeuse à emménager au manoir.

Sa vie prenait un tournant radical, elle avait d'abord rencontré la fille retrouvée du chef du clan le plus sanguinaire du pays, puis, elle avait formé une amitié durable avec cette même jeune fille ainsi qu'avec le clan. Enfin, elle avait rencontré leur chef et avait démarré une relation avec ce dernier. Aujourd'hui, elle vivait parmi eux. Taeliya avait été la première à applaudir la nouvelle. Elle avait bien guéri, mais l'Oni refusait encore qu'elle porte certaines choses ou qu'elle fasse certains mouvements sans le voir paniquer. Elle avait fait son retour à l'université, non sans l'appréhender, mais finalement personne ne l'avait vraiment embêté.

Durant les deux mois, Taeliya, Alya et les femmes du clan, notamment Sonia, avaient dû faire des boutiques pour réaménager la chambre du maître et trouver les nouveaux meubles pour la boutique qui avait finalement retrouvé son aspect d'origine. L'appartement du dessus, qui était anciennement le logement de la coiffeuse, avait été aménagé pour être une réserve.

Le clan s'était donné du mal pour l'aider, elle ne savait comment les remercier. Elle avait pu apprendre beaucoup de Sonia et de Taeliya sur le fonctionnement de leur famille.

L'été commença et voyait l'année de la jeune femme se terminer. Elle avait encore une thèse à rendre avant fin août pour valider la fin de ses études.

Ses examens arrivaient rapidement et tous le clan découvrait une nouvelle facette de la jeune femme : stressée, concentrée, renfermée. Elle ne parlait presque plus, enfermée dans le bureau qui servait de chambre d'appoint.

Noah avait tout tenté pour ne pas se retrouver dans la ligne de mire de sa compagne, afin de lui laisser le plus d'espace possible jusqu'au premier jour des examens.

Cette fin d'année s'annonçait... sportive.

***

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