Chapitre 27

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Le silence était entrecoupé de gémissements de douleur, de respirations rapides dues à l'effort, ainsi que par les grondements sourds des démons. Noah contenait difficilement Kaelis, mais ils avaient fait ce que Taeliya leur avait demandé. Maintenant, ils devaient en finir avec ces deux-là avant de la retrouver. 

— Je commence à perdre patience, gronda Stein. Vous avez assez usé de mon temps ainsi que de ma générosité. J'ai fermé les yeux sur vos agissements, beaucoup trop longtemps. Vous avez eu l'audace de vous en prendre à ma fille sans savoir que celle-ci est malade et qu'actuellement... vous avez participé à sa mort. Alors... Pour vous rendre la pareille, nous allons participer à la vôtre.

Sans se concerter poignard en main, ils leur tranchèrent la gorge jusqu'à en découper la tête qu'ils laissèrent retomber sur le sol jonché de cadavres.

— Cherchez tout ce qui pourrait être utile ou précieux ! ordonna Stein qui regardait la scène macabre, le regard vide.

Divisés en groupes, les mafieux fouillèrent les lieux. Certains trouvèrent des employés encore en vie...  aucune pitié.

L'ordre était de tout réduire en cendres, alors ils tuèrent les derniers survivants et récupérèrent tous les documents ou objets qui pouvaient servir au clan. Une fois les bras chargés, les pièces vidées et les derniers habitants assassinés, ils retournèrent dans la grande salle.

— Vous avez tout vidé ?

— Oui chef, il restait encore du monde, mais on a trouvé quelque chose...

— Venez, Alexei doit prendre ça en photo, dit une des femmes.

C'est curieux et tendu qu'ils se dirigèrent vers le sous-sol. Longeant un long couloir, ils s'arrêtèrent dans une première salle.

— Ils devaient la laver ici... 

Stein avait le cœur brisé. Noah et Kaelis n'en menaient pas large.
Mais le pire fut quand ils entrèrent dans la salle où ils découvrirent la cage et là... 

— Prends tes photos mon gars et vite ! lui conseilla Kim.

Le jeune homme obéit. Entra dans la pièce pour prendre moult images mais c'est en regardant le chef et son bras droit qu'il eut lui aussi les larmes aux yeux.

— Il faut y aller. Sonia est à l'hôpital avec eux. Elle a pris Stan'.

— Rentrons.

— Je...

— Tu nous accompagnes.

Sur le chemin, Alexei pouvait sentir la tension augmenter. Le clan tout en entier était encore en colère et il partageait avec eux l'indignation du traitement que la jeune femme avait subit. Quand ils arrivèrent à l'hôpital, ils furent accueillis par le fameux Joe qu'on lui présenta comme le médecin du clan ainsi que celui de la jeune femme.

— Comment va-t-elle ?

— Elle est encore au bloc. Tu ne peux pas la voir. Suivez-moi.

À l'intérieur, il rencontrèrent la femme et le fils de Joe puis retrouvèrent Alya. Carl et Tristan s'approchèrent de leurs compagnons, mais le silence était bien plus éloquent que les mots qu'échangèrent Sonia et Alya avec le reste du clan.

— Personne n'a mangé encore et il y a une salle d'attente vide.

— Je n'ai pas faim, déclara Stein dont le regard n'avait pas lâché l'entrée du bloc opératoire. 

Noah et lui se dirigèrent vers le premier rang de sièges.

— Madame Alya, allez le voir, il a besoin de votre soutien, lui conseilla Kim. Vous, allez chercher de quoi manger et boire. Alexei, reste ici, je ne sais pas combien de temps ça va prendre, mais il est tard et ce n'est pas sûr pour toi de rentrer. Tout le monde est encore très tendu alors tiens-toi tranquille, compris ?

— D-D'accord.

— Allez-y.

Noah sentait le manque lui couper la respiration. Sa belle était là, subissant une opération. Elle devait être de nouveau sur pieds, elle devait revenir. Il n'arrivait pas à se dire qu'il pouvait la perdre à tout moment. Se venger ne lui avait pas procuré de satisfaction, bien au contraire... mais la savoir au bord de la mort lui arrachait les entrailles.

— Elle va s'en sortir, leur assura Joe en les rejoignant. Ta fille est une battante, elle a survécu durant dix-neuf ans avant que tu ne la récupères, elle survivra à ça.

— Tu as sans doute raison, mais je ne peux m'empêcher de penser que c'est de ma faute. Je ne l'ai pas assez protégée, pas assez mise en garde ou entraînée pour qu'elle puisse se défendre...

— Tu n'es pas le seul à te sentir comme ça, Boss... Je me le reproche aussi, répliqua Noah le regard rivé sur la double porte. J'aurai dû refuser la mission et rester avec elle. Mais je ne peux pas prévoir qu'un abruti se mette en tête de vouloir jouer avec ma femme, uniquement parce qu'il veut avoir l'ascendant sur nous. 

Stein ne pouvait qu'approuver les dires de son bras droit mais, l'un comme l'autre, se trouvaient dans une situation qui les mettait au plus bas.

Il faudra donc attendre deux bonnes heures avant que le voyant au-dessus de la porte ne s'éteigne, annonçant la fin de l'opération. Ils se levèrent et s'approchèrent des deux portes battantes qui s'ouvrirent sur le lit roulant poussé par deux infirmières.

— Docteur ?!

— Vous êtes de la famille ?

— Je suis son père, ne m'épargnez pas ! Dites-moi comment elle va ?

— Les prochaines heures seront déterminantes, mais je peux vous dire que c'est une battante. Elle avait une côte cassée, une autre fêlée, de multiples blessures dû à un mauvais traitement.

— Ma fille a été enlevée...

— Kal.

— Joe ?

— C'est...

— Oui.

— Dans ce cas, je comprends mieux la situation. Elle a beaucoup souffert, on a dû la mettre sous respirateur, son cœur s'est arrêté durant quelques instants mais est repartie d'une façon qu'on ne s'explique pas.

— C'est-à-dire ?

— Eh bien... Mes assistantes discutaient des personnes qui attendaient qu'elle sorte du bloc, mais à la description de celui-ci, dit-il en pointant Noah non sans le trouver terrifiant, son cœur s'est relancé avec plus d'énergie.

Le démon sursauta.

— Je peux aller la voir ? demanda-t-il.

— Je... euh... Oui, bien sûr, mais...

— C'est son fiancé, avoua Stein.

— Dans ce cas, suivez-moi.

La horde se leva pour les suivre et remplir le couloir devant la chambre de la jeune femme endormie, entourée de machines dont les bruits donnèrent envie à Noah de tout détruire pour la ramener chez eux, dans le silence le plus complet. Mais il devait se faire violence car, même si le bruit était énervant, il permettait aux médecins de connaître l'état de la jeune femme.
Une marque violacée sur sa joue le fit entrer dans une colère dévastatrice.

— Il a osé la toucher ! rugit-il. Il a osé la frapper !

— Sors de là ! Taeliya a besoin de repos ! s'exclama Stein, bien qu'il savait que c'était peine perdu.

— Monsieur, fit une infirmière en s'adressant au démon fou de rage. Vous êtes l'Oni ?

Noah se figea et dévisagea la nana en uniforme.

— Elle... Avant d'entrer au bloc, elle m'a demandé de vous donner ça.

Elle tira de la poche de sa blouse, un bracelet qu'il reconnut. 

— Oui... Je le lui ai offert, souffla Noah.

— Elle nous a dit que vous seriez sûrement... en colère, ou quelque chose du genre. Elle vous dit que vous devez le garder sans le casser jusqu'à ce qu'elle se réveille.

Noah, bien que hors de lui, reconnaissait bien là Taeliya. Elle lui lançait un défi qui pouvait paraître absurde, pourtant il signifiait beaucoup pour le démon : ne pas casser son précieux cadeau voulait dire qu'elle le contrôlait malgré son état. Il tendit sa large main vers la femme terrorisée qui y déposa le bracelet et referma ses doigts dessus.

— Son opération s'est bien passée, elle doit juste se reposer, elle se réveillera bientôt. Logiquement... Ne vous inquiétez pas, elle était juste très fatiguée, un morceau de sa côte cassée lui avait perforé un organe, dit le médecin. Rien de très grave, mais il fallait l'opérer assez rapidement.

— On va la faire transférer dans une chambre privée où elle sera seule, vous pourrez rester avec elle, leur dit Joe en s'adressant à son chef et le démon qui ne lâchait pas la jeune femme du regard sans vouloir s'en approcher, de peur que sa colère la blesse.

[...]

Dans son inconscience, Taeliya se sentait légère mais une douleur aiguë la fit se plier en deux.

Taeliya ?

Maman !

Tu as mal ? demanda la femme inquiète.

Oui. Je crois qu'ils ont trouvé ce qui me faisait mal durant l'opération.

Tu auras beaucoup souffert mon ange... J'espère que tu pourras enfin avoir la vie heureuse que tu souhaites tant...  murmura tristement Maria.

Je l'espère aussi. Papa a annoncé devant beaucoup de gens que j'étais fiancée à Noah. ne put s'empêcher de dire
Taeliya, les joues légèrement colorées.

Ton père a toujours beaucoup apprécié ce garçon. Il est bien dommage qu'il ait dû attendre de te rencontrer pour trouver une certaine paix.

Comment était-il ? demanda la jeune femme curieuse d'en apprendre plus sur son compagnon.

Bien plus terrifiant que maintenant... Mais il a toujours été adorable avec moi. Il était comme un fils pour Stein. Je suis contente qu'il l'ait choisi pour toi. sourit l'esprit à sa fille.

Je pense que c'est lui qui succédera à papa quand il décidera de se retirer. dit cette dernière, le regard perdu dans la vague.

Hmm... Tu sais ma chérie. Ton père ne quittera jamais son poste, à moins d'y être forcé ou mort. Pour lui, son clan c'est toute sa vie. Mais tu l'es tout autant.

Les deux femmes passèrent du temps à se balader dans un jardin à la française. Style qu'elles appréciaient particulièrement. Taeliya pouvait sentir la présence de son père et du démon tout près d'elle. La regardaient-ils, penchés sur son lit attendant un signe de sa part ?

Comment est-elle ?

Qui ça ? la question surprit Taeliya qui se tourna vers sa mère.

La compagne de ton père.

Comment tu le sais ? la jeune femme la dévisagea, ne sachant si sa mère allait lui en vouloir ou non.

Je suis partout autour de toi ma chérie. Je sais que tu voulais bien faire avec mes parents, mais tu n'aurais pas dû t'infliger autant de douleur pour rien, ma chérie. Ton père doit refaire sa vie. Je le verrais quand il me rejoindra.

Alya est très gentille, c'est une coiffeuse avec un caractère bien trempé. répondit enfin la jeune femme.

Elle m'a l'air charmante. Est-ce que c'est elle ?

Oh, oui c'est elle. fit Taeliya en voyant une image de la femme leur apparaître dans ce rêve qu'elle voudrait ne jamais quitter.

Tu lui as dédié une place dans ton cœur, mon ange.

Je ne veux pas que tu croies que je cherche à te remplacer maman !! Mais je voulais soulager papa...

L'esprit vint caresser la joue de sa fille et la prit dans ses bras.

Je sais très bien quelles étaient tes intentions mon ange et je te remercie de prendre soin de ton père.

Je t'aime maman.

Moi aussi ma chérie. Plus que tout.

Les deux femmes se serrèrent l'une contre l'autre jusqu'à ce que la voix de Stein se fraye un chemin dans son inconscience :

— Taeliya... Ma fille, mon adorable petite Princesse... Il est temps de te réveiller maintenant. Ouvre les yeux s'il te plaît, reviens parmi nous. Tu as assez dormi comme ça, ça fait déjà trois jours.

Trois jours ? Le temps passe t-il si lentement ici ? demanda la jeune femme en regardant sa mère.

Il est temps en effet mon cœur que tu rejoignes ton père et ton compagnon.

Maman ?

Il faut que tu les retrouves. Vis bien ta vie mon ange. On se retrouvera dans tes songes et plus tard quand vous me rejoindrez tous.

Je t'aime...

Moi aussi mon petit bébé. Prends soin de ton père et dis-leur que je leur donne ma bénédiction.

La voix de sa mère devint un écho de plus en plus lointain. Sentant son corps devenir plus lourd, comme si la gravité terrestre la rattrapait, Taeliya sentit la douleur être plus insupportable.

[...]

Un bruit strident lui fit mal aux oreilles. au point qu'une migraine fulgurante vint lui vriller le crâne. Elle tenta d'ouvrir les yeux. Taeliya dû battre les paupières jusqu'à ce que ses yeux soient assez humidifiés pour les ouvrir totalement.

D'abord aveuglée par la lumière filtrée à travers les rideaux tirés, elle papillonna encore avant de réussir à détecter plusieurs formes noires dans la chambre. Pensant d'abord que ses détracteurs avaient réussi à s'enfuir, elle reconnut une odeur familière :

— Papa...

— T-Taeliya ? Tu es réveillée !!

— Cri pas, s'il te plaît...

— Pardon, pardon chérie. Comment tu te sens ?

— J'ai mal aux oreilles et à la tête. J'ai mal partout mais sinon ça va. Que c'est il passé ?

— Tu as été emmené d'urgence à l'hôpital et ils ont découvert un morceau d'os qui avait perforé un de tes organes. Mais les médecins ont dit que ce n'était pas mortel, juste qu'il fallait t'opérer pour éviter que ça ne le devienne.

Stein sentit son cœur se serrer puis repartir de plus belle quand elle leva sa main pour tenter de prendre la sienne, ses yeux avaient encore du mal à s'ouvrir complètement. Il s'installa sur le rebord du lit et lui prit la main. Cherchant le contact pour se rassurer lui, autant que sa fille. Il voulait la sentir bien vivante. Il lui caressa les cheveux, dégagea quelques mèches de son front qu'il vint embrasser.

— Je vais appeler Joe et le Dr Jilan. C'est lui qui t'as opéré.

Mais à peine se leva-t-il pour sortir de la chambre qu'elle lui attrapa la main. Il pouvait lire la peur sur son visage. Les séquelles psychologiques allaient être très longues à faire partir.

— Steph !

— Oui Boss ? dit un homme en entrant dans la chambre, tout va... Oh merde ! Mademoiselle, vous allez bien ?!

— Bonjour, ça fait du bien de voir quelqu'un en plus de papa. dit-elle en saluant le mafieux qui lui adressa un sourire soulagé.

— Appelle Joe, va chercher le Dr Jilan et prévient-les.

— Pas de soucis. Content de vous voir réveillée.

— Merci, contente d'être de retour chez les vivants.

Le mafieux quitta la chambre, téléphone à l'oreille. La nouvelle de son réveil fit le tour du service et il ne fallut pas longtemps avant que les deux médecins n'arrivent dans la chambre.

— Taeliya !

— Bonjour Joe, Dr Jilan je présume ?

— En effet, bonjour Mademoiselle Carlington. Comment vous vous sentez ?

— Elle dit avoir mal partout, répondit son père sans la quitter d'une semelle.

— C'est normal. On va pouvoir vous débrancher. Par contre on va devoir vous emmener faire quelques examens pour s'assurer que tout va bien.

— D'accord, faites vite avant que la horde n'arrive, ironisa la jeune femme.

— Tu vas en effet bien mieux ma puce, répondit son père en riant à son tour.

— Je suis une Carlington, rétorqua-t-elle, faisant rire les hommes qui l'entourait.

Une infirmière entra et aida les deux médecins à débrancher les machines auxquelles elle avait été reliée, puis elle fut emmenée un étage plus bas.

Tandis que Joe et son collègue lui faisait faire des examens, la horde prévenue était déjà en route. Noah avait sauté dans son véhicule, accompagné de son équipe survoltée. Alexei parmi eux se sentait à la fois oppressé par les démons et excité de rencontrer la jeune femme sous un autre jour.

Quand ils arrivèrent, elle avait été remontée dans sa chambre et déjà le clan était en train d'investir le parking.

— Tu as entendu ?

— Ouais, Steph a appelé Sonia pour prévenir tout le monde.

— Grouillez-vous !

Tous se précipitèrent vers la chambre, mais se retrouvèrent refoulés à l'entrée.

— Joe !

— Elle fait un brin de toilette, laissez-lui un peu d'intimité !

— J'ai presque fini ! entendirent-ils de l'autre côté de la porte.

— Taeliya ?!

— Princesse !!

— Deux secondes ! dit-elle non sans pouffer.

Le soulagement était partiel, il leur fallait une confirmation visuelle. Ils devaient la voir pour s'assurer qu'elle était bien réveillée et en vie. C'est quand la porte s'ouvrit sur l'infirmière les bras chargés de vêtements d'hôpitaux qu'ils se pressèrent pour investir la chambre, mais la voix de Stein les arrêta :

— Sonia, Alya !

— On a pris ce que tu nous as demandé, répondit la coiffeuse.

— Entrez, les autres, dehors !

— Boss !! s'exclamèrent certains outrés.

— Les démons arrivent ! s'exclama quelqu'un.

— Ils ne doivent pas rentrer !

Mais déjà les rugissements de Noah parvinrent jusqu'à elle. Taeliya eu tout juste le temps de crier :

— Je suis nue, n'entrez pas !

Noah se figea devant la porte. 

Sa voix... Dieu que c'était bon de l'entendre et qu'il pouvait partiellement en apprécier le timbre timide mais pressé à travers la porte.

— Tu as cinq minutes Princesse.

— Je suis blessée, lui rappela-t-elle. Laisse-moi un peu plus, je peux pas encore m'habiller toute seule. Sonia et Alya sont là pour m'aider.

— On fait au plus vite ! s'empressa de dire Alya.

Taeliya rougit, son cœur battait à tout rompre. Il lui avait manqué et elle se rendait enfin compte de ce que son père pouvait ressentir avec l'absence de sa mère.

— Papa.

— Oui ma chérie ?

— J'ai vu maman.

Le silence fut pesant. Tandis que les deux femmes l'aidaient à s'habiller, elle lui raconta ce dont elle se souvenait et dit :

— Elle vous donne sa bénédiction.

— Oh ma chérie... 

Alya la prit dans ses bras, les larmes aux yeux. Stein posa une main chaude sur sa tête, l'attira à lui pour embrasser son front. Il lui était reconnaissant pour beaucoup de choses, mais savoir que sa femme l'avait enfin rencontré, lui transporta le cœur au point que des larmes roulèrent sur ses joues.

— Merci ma fille.

Elle lui entoura la taille et posa son visage contre lui, les yeux étaient fermés sous le coup de l'émotion.
Mais le moment s'écourta quand les grondements de Noah s'intensifièrent de l'autre côté de la porte, faisant rire père et fille.

— Je crois qu'il y en a un qui est encore plus pressé que moi de te voir.

— Laissons-le entrer avant qu'il ne fasse des dégâts, proposa Sonia en se reculant de quelques pas.

— Reculez, je n'arrive pas à ouvrir la porte ! retentit la voix de Stein.

Il adressa un clin d'œil à sa fille. Maintenant habillée décemment et débarrassée de ce maquillage qui ne lui convenait pas, elle était bien plus présentable et elle-même.

Il actionna la poignée et laissa entrer le démon qui fonça droit vers le lit, mais se figea.
Le clan, les démons, Alexei, tous entrèrent dans la chambre privée pour tenter de voir leur Princesse en vie. Elle pouffa quand Jess vint s'excuser de ne pas avoir agi comme il le fallait. Marc se confondit également en excuses. Elle leur répondit qu'ils n'avaient pas à le faire, ils avaient fait ce qu'il fallait et que si elle avait été enlevée, ce n'était pas de leur faute. Mais elle savait qu'elle ne pourrait pas leur enlever ce sentiment de culpabilité qu'elle lisait dans leurs regards embués.

Kim vint la prendre dans ses bras, Carl lui caressa la tête, Tristan et les autres lui tinrent la main, tout en évitant de lui faire mal, sachant que son corps avait été maltraité. Le silence s'abattit sur la pièce quand elle l'appela Lui.

Noah hésita, il tremblait de tout son corps. Son regard se disputait entre l'envie de lui sauter dessus, de la posséder devant tout le monde, la prendre dans ses bras et retourner hurler sa rage dehors ou tuer à nouveau ce couple déjà mort.

Mais il la vit lever un bras. Cette main fine et blessée qui l'invitait à s'approcher d'elle, comme si elle voulait l'amadouer tel un animal sauvage. Il fit un pas, mais s'effondra au sol, à genoux et pleura en silence.

***

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