Chapitre 19

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Je t’aime Noah…

Cette phrase n’arrêtait pas de tourner dans la tête du mafieux, assis sur un canapé de bar un verre de whisky déjà bien entamé dans sa main. Il regardait le sol, perdu dans ses pensées. La jeune femme s’était confessée et il n’avait pas su lui répondre. Qu’aurait-il pu lui dire sans avoir le sentiment de la mettre en danger ? Est-ce que lui aussi l’aimait ? Quelle était cette douleur qu’il ressentait à chaque fois qu’il devait s’éloigner d’elle ou quand elle partait comme
ce matin-là alors qu’il était resté muet face à sa déclaration ?

Taeliya n’avait rien dit, elle s’était contentée d’attendre puis de quitter la chambre pour ne pas y revenir. Voilà un peu plus de trois jours qu’elle avait réintégré l’ancienne. Se battant seule contre ses démons. Il l’entendait pleurer mais ne savait s'il avait encore le droit de s’imposer près d’elle pour la maintenir en sécurité. Pourtant, jamais elle ne s’était plainte de son manque de réaction, et encore moins de son silence.

Ça faisait plus d’un an qu’ils étaient ensemble, alors pourquoi n’arrivait-il pas à se lancer ? De peur qu’une fois ces mots dit, il la perde ? C’était une possibilité. D’ailleurs, son esprit était étrangement très calme, son démon ne lui parlait plus, le vide dans son esprit était très dérangeant.

— Salut beau gosse, t’attends quelqu’un ?

— Il vaudrait mieux pour vous de ne pas essayer, de peur d’y perdre chaque pièce de votre joli corps ma douce, fit une voix toute proche.

— Pourquoi ? C’est un meurtrier ? ironisa la femme aguicheuse.

— Et le pire de tous, répondit Noah d’une voix vibrante de froideur pourtant si lasse.

Son regard vide et assassin se posa sur la femme qui pris peur et décampa aussitôt.

Stein s’installa à côté de lui, un verre en main.

— Qu’est-ce qu’il ce passe entre toi et ma fille ?

— Elle m’a dit « je t’aime » et je n’ai rien dit.

— Elle s’est déclarée ? Je pensais qu’elle l’avait fait l’an dernier déjà.

Intrigué, Noah tourna vers son chef un regard curieux.

— Comment ça ?

Stein pris place dans un fauteuil à côté du sien et se servit également un verre d’alcool qui fit tourner avant d’en avaler une gorgée.

— Elle est venue me voir un soir pour me dire qu’elle souhaitait te préparer un anniversaire spécial durant lequel elle allait se déclarer. Elle voulait mon soutien mais malheureusement, ce soir-là tu n’étais pas là. Tu avais dû partir en mission de nettoyage, car une des galeries avait été dévalisée et que j'avais besoin de toi pour les traquer. Elle s’y était pourtant préparée, ça faisait des semaines qu’elle y travaillait. Elle avait même écrit une lettre.

Noah sursauta.

Une lettre ?

— Quelle lettre ?

— Elle ne te l’a pas donné ?

— Elle m’a juste donné la boite avec mon bracelet. Je ne…

Noah se mit à réfléchir, mais ne trouva aucun souvenir d’une quelconque lettre ou même d’un mot dans la boite.

— Elle a dû rebrousser chemin pour ne pas te préoccuper alors… laissa entendre Stein, soupirant.

— Boss, je sais pas quoi faire… fit le géant esseulé.

— C’est bien la première fois que je te vois aussi démunie.

— C’est même pire que ça, je…

— Tu as peur que si tu lui dis ce que tu ressens, ça la mettra en danger ? Je vais t’avouer quelque chose : depuis le jour de sa confection, elle a été mise en danger. Lui dire que tu l’aimes n’y changera rien. T’éloigner d’elle non plus, crois-moi j’ai déjà testé. Elle est bien plus en sécurité avec toi, et si tu ne lui dis rien, elle te laissera pour aller ailleurs. Tu le sais aussi bien que moi, ma fille est sensible et son amour pour toi n’est pas à négliger. Mais toi, que ressens-tu pour elle ?

Noah ne prit même pas le temps de réfléchir à ce qu’il allait lui dire que ça sorti tout seul :

— Je suis vide sans elle. L’Oni n’est plus en vie quand elle est loin et je ne ressens plus le goût du rire ou la sensation de la chaleur du soleil. Chaque fois qu’elle est là, devant moi, j’ai ce besoin vital et vicieux de vouloir la prendre dans mes bras, d’avoir envie de la toucher et de sentir qu’elle respire pour m’apaiser. Quand je rentre de mission, je veux la voir, même si elle dort. Ma noirceur ne la dérange pas, bien au contraire ! Elle la cherche pour se protéger de ses peurs. Elle m’a déjà vu plein de sang et n’a jamais rien dit, elle m’a même aidé à le retirer. Je suis vide sans elle et quand elle apparaît devant moi, souriante, joyeuse, j’ai l’impression que le soleil est pâle à côté d’elle…

Stein sourit, bien que surpris par la tirade du démon blessé.

— Je ne te connaissais pas poète.

— Tu as demandé, Boss.

— Je sais, je sais. Alors si tu ressens de l’amour pour elle, pourquoi tu n’as rien dit ? Tu veux qu’elle trouve meilleur ailleurs ?

— J’y ai déjà pensé… égoïstement… avoua Noah peu fier de lui. Mais le simple fait de l’imaginer avec quelqu’un d’autre me met hors de moi et j'ai envie de tout détruire.

— Je te conseille de ne pas perdre de temps dans des réflexions inutiles. Car elle ne va pas tarder à t’échapper si tu restes là.

Il devait agir, son Boss avait raison. S’il s’entêtait à rester planté ici sans rien faire, il allait la perdre. Noah regarda sa montre et constata qu’elle allait bientôt finir sa journée de cours.

— Tiens, dit Stein en lui tendant une clé. Profitez-en. J’ai fait remplir le frigo. Sonia a déjà préparé ses affaires, tout est dans ta voiture. À toi d’agir pour ne pas perdre cette jeune femme qui est folle de toi.

— Merci Boss.

Il vida d’une traite son verre et quitta le bar pour filer droit vers le manoir, y faire son sac et partir récupérer sa belle qu’il trouva bien triste. Il s’en voulait amèrement de lui avoir fait tant de mal. Quand il sortit du SUV, il sut qu’elle allait lui échapper. Il bouscula la foule qui lui bloquait le passage et vint se poster face à elle.

— Salut ma belle.

— Salut…

— Princesse, j’ai un truc à dire. Mais je serai plus à l’aise si tu me regardais dans les yeux.

Taeliya refusa, de peur de pleurer face à cet homme qui avait ignoré sa déclaration et qui l’avait encore plus mise de côté les jours qui ont suivi ce désastre. Elle avait tant pleuré déjà, mais son cœur lui faisait mal, si mal qu’elle en avait la respiration coupée. Plus rien n’avait eu de sens pour elle depuis ce fameux matin. Elle avait perdu sa joie, son cœur lui faisait mal, son corps ne lui répondait plus, elle ne voulait plus rien mais se forçait à vivre pour ne pas perdre la face. Pourtant, il était là, impitoyable et aussi arrogant qu’avant. Seulement, il semblait aussi vide qu’elle, son regard n’était plus aussi tendre et chaud qu’avant, il était totalement vide. Elle ne ressentait pas la présence de Kaelis non plus. Noah était devenu comme elle : une coquille vide.

Face au silence de la jeune femme, Noah perdit patience. Il la souleva dans ses bras et captura sa bouche avec folie. Taeliya poussa un petit cri de surprise, mais son corps fut le premier à réagir. Trahis, elle se laissa aller contre le corps brûlant de son compagnon, allumant le sien aux sensations qui lui avaient tant manqué. Le souffle court, Noah se lança :

— Je suis désolé Taeliya. Je sais pas comment te le dire. Je suis pas doué avec ça, mais je ne veux pas te perdre parce que je suis un abruti incapable de te dire que je t’aime plus que tout.

Taeliya se figea.

Elle planta son regard brillant de larmes dans l’ombre du sien qui semblait terrifié et à bout de nerfs.

— Princesse, je suis désolé de t’avoir blessé, je suis un imbécile. Ton père a raison, je ne peux pas rester sans rien faire et te voir partir avec quelqu’un d’autre parce que j’ai été trop con pour ne pas te dire ce que je ressentais. J’ai peur que, si je te dis ces mots-là, ça te mette en danger. Tu sais, ton père a raison sur un point : tu es en danger depuis ta naissance. Je suis jamais à l’aise quand t’es loin de moi et te laisser partir m’est complètement impossible. J’ai pourtant essayé de m’imaginer sans toi, te voyant sourire au bras d’un autre et j’ai tout de suite eu envie de l’assassiner de la pire des manières alors que ce n’était qu’une image… J’ai besoin de te protéger, mais égoïstement, je veux te garder près de moi pour ça. Je nous ai mis tous les deux en danger, parce que tu sais Princesse… Je t’entendais toutes les nuits et je voulais te rejoindre, mais comme un con j’ai préféré m’éloigner… Sauf que, comme tu le vois, ça ne m’a servi à rien hormis à me montrer que sans toi je suis mort. L’Oni perd même de son sens quand t’es pas là. Pardonne-moi Princesse. Pardonne le con que je suis et mon incapacité à-…

Tealiya lui prit le visage entre ses mains et posséda ses lèvres avec soulagement. Le savoir aussi amoureux d’elle qu’elle ne l’était de lui rempli son cœur de joie. Son esprit reprenait vie et son corps retrouva sa chaleur. À peine quelques jours et ils étaient au bord de la mort. Ils n’avaient tenu qu’un court laps de temps mais ça avait paru une éternité pour eux au point qu’ils étaient déjà en train de s’avouer ne pas pouvoir vivre l’un sans l’autre.

— Je t’aime Oni…

— Je t’aime aussi Princesse.

Ils se sourirent et Noah l’embarqua avec lui.

— On est que tous les deux ?

— Oui, je t’emmène quelque part pour le week-end. Ton père m’a donné les clefs et Sonia a préparé tes affaires. Tout est dans le coffre.

— Vous avez pensé à tout.

— Ton père l’a fait. Il savait… Depuis le début il savait qu’on serait incapable de rester séparé. Et je pouvais pas rester planter la comme un con.

— S’il ne l’avait pas fait, tu serais venu ?

— Oui. Peut-être trop tard, mais je serais quand même venu te chercher.

Il l’aida à s’installer sur le siège à côté du sien, lui attacha la ceinture avant qu’il n’enclenche le moteur et quitte le campus avec une certaine précipitation. Il avait besoin de mettre de l’espace entre eux et le monde afin de se retrouver et de mieux se comprendre.

Il roula pendant une bonne demi-heure, jusqu’à atteindre un bout de forêt où Taeliya trouva une petite maison à l’image d’une cabane canadienne pour une famille de six personnes. Il se gara et l’aida à descendre. Ils marchèrent jusqu’à la porte d’entrée dont Noah sortit la clef de sa poche de jean. Prudent, il lui fit signe de rester derrière lui, une main sur son pistolet pendu à un holster accroché à sa taille. Elle laissa Noah lui prendre la main pour qu’elle le suive. Marchant doucement, cherchant à ne faire aucun bruit ou le moins possible, s’assurant que la cabane était effectivement vide et sécurisée.

Après une bonne vingtaine de minutes à inspecter l’endroit, Noah pu ranger son arme.

Ils visitèrent la maison et Taeliya pu apprécier l’endroit à sa juste valeur. Elle y trouva un goût très prononcé pour le bois et ce côté très solitaire que transmettait la maison. Pourtant très solide, les bruits de craquements la firent sursauter. L’odeur de cette maison était très apaisante, annonçant un week-end calme, loin du manoir et de l’agitation du clan, mais sans cette noirceur qui caractérisait le démon adossé à elle.

— C’est paisible.

— Peut-être un peu trop, dit Noah en la pressant contre son torse dur. Si ça ne va pas on rentre au manoir.

— Tu avais organisé cette escapade depuis longtemps, avoue.

— Oui, ton père m’avait donné son accord. Mais rien ne te force à rester si tu ne te sens pas à l’aise.

Taeliya se retourna dans le cercle de ses bras et lui fit face.

— Je suis à l’aise avec toi, peu importe où c’est. On peut être sous un pont comme sur la lune, tant que tu es avec moi, je suis à l’aise. Ma place est là.

Elle lui enserra la taille et releva la tête, lui offrant ainsi ses lèvres pour un baiser qu’il lui donna avec plaisir.

— Mon dieu que cette petite sorcière va me tuer, souffla-t-il.

— Toi ? Un démon craint de tous ? Tu ne ferais pas le poids contre une simple femme ?

— Contre toi je suis toujours faible. Tu es bien plus puissante que le démon.

Taeliya pouffa mais ne put qu’apprécier de retrouver son compagnon charmeur et taquin.

— Si je ne me trompe pas, ton père a dit qu’il avait fait remplir le frigo. Tu as faim ?

— Un peu, je n’ai pas mangé grand-chose depuis…

— Désolé ma belle… la coupa-t-il, voulant éviter de se rappeler sa propre bêtise et la souffrance qu’il lui avait infligée.

Noah posa son front contre le sien et ferma les yeux. Elle pouvait ressentir sa tristesse et son désarroi.

— Je peux te poser une question ?

— Que veux-tu savoir ?

— Est-ce que tu es déjà sortie avec une fille ?

— J'ai eu des aventures, je ne vais pas te le cacher, je suis un homme après tout. Mais sortir avec quelqu’un comme une relation dans le sens que tu l’entends… non. Tu es la première et la seule.

— Pourquoi ?

— La vie de mafieux n’aide pas forcément à avoir une relation stable ou une vie de famille enviable. On a toujours des missions, on rentre rarement sain et sauf, on veut pas inquiéter notre moitié qui doit rester dans l’ignorance pour ne pas se retrouver en danger. Et puis, je ne ressentais pas l’envie de me coltiner quelqu’un qui ne comprendrait pas ma vie et qui me ferai des crises toutes les cinq minutes pour mes absences répétées.

— Alors, pourquoi maintenant ?

— Parce que, quand bien même je n’ai pas envie de ressentir tout ça, tu m’as éblouie la première fois que je t’ai vu. Quand ce professeur t’as poursuivi, j’avais envie de lui écraser la tête sur le béton de la route. Tout mon corps voulait se précipiter pour te sauver et mon cœur était à la limite de la rupture. Tu étais adorable et tu n’avais pas peur de moi. Pourtant tu venais à peine d’arriver dans le clan, tu aurais dû être effrayée et me fuir, même si j’ai été chargé de ta protection.

— Je n’avais rien ressenti de dangereux. répondit-elle alors qu’il la souleva dans ses bras, l’embarquant avec lui pour s’installer sur l’un des fauteuils du salon, Taeliya sur ses cuisses. Je ne vais pas te mentir en disant que je n’avais pas ressenti le danger venant de toi, mais tu dégageais une telle prestance et un désintérêt total pour ma vie que j’avais compris que je ne risquais rien avec toi. Tu ne m’étais pas hostile.

Taeliya posa sa tête contre son torse et le laissa lui caresser le bras. Tous les deux perdus entre souvenirs et profondes réflexions. Noah s’en voulait et Taeliya aussi. Il y a un an elle aurait dû lui donner cette lettre, mais s’était ravisée. Elle s’était clairement dégonflée et l'avait planquée dans son ancienne chambre, de peur qu’il ne la trouve. Par chance il s’était simplement contenté du cadeau qu’elle lui avait offert. Cadeau qu’il portait tout le temps depuis.

— Noah.

— Hmm ? Une autre question ?

— J’ai eu un petit-ami.

Elle le sentit se raidir.

— Ça n’a pas duré, tranquillise-toi. Mes… parents ne voulaient pas qu’on me touche et nous n’étions pas assez amoureux je crois, pour aller aussi loin.

Le mafieux tiqua.

— Taeliya, tu veux dire que…

Elle se redressa et plongea dans son regard abyssal.

— Oui.

Il la vit rougir et se cacher le visage entre ses mains.

— Taeliya, regarde-moi.

— C’est la honte.

— Rien du tout. Princesse regarde-moi.

Elle écarta ses mains et le fixa, attendant la suite.

— Tu me dis que, en plus d’être amoureuse d’un abruti comme moi, un mafieux dangereux et sanguinaire qui partage son esprit avec un démon aussi fou que moi, tu es vierge et tu…

— Silence ! s’exclama-t-elle de plus en plus rouge, plaquant ses mains sur sa bouche virile. Tais-toi, pitié ne va pas plus loin ! Oui je le suis, oui j’aime un homme dangereux qui côtoie la mort tous les jours et qui joue avec. Et oui… je compte bien offrir ce que j’ai de plus précieux, après mon cœur, à cet homme-là !

Noah gronda si fort que la maison se mit à trembler. Il retira les mains qui barraient sa bouche, lui attrapa la nuque et plaqua ses lèvres en un baiser fiévreux.

— J’ai failli tout gâcher alors que tu es l’être le plus pur qu’il m’ait été donné de rencontrer.

— Est-ce que tu as des remords à cause de ce que je viens de dire ?

— Entre autres, mais il y a tellement de raisons qui me font dire ça. Ma connerie en est la principale cause mais surtout que, comme je te l’ai dit, tu es ma première relation.

— Je ne sais pas ce qu’on doit faire, ni comment le faire. dit-elle, je suis aussi novice que toi. On ne m’a jamais embrassée, on m’a déjà tenu la main, mais tout ce que tu as fait jusqu’à maintenant était une première fois pour moi.

— Il ne t’a jamais embrassé ?

— Non, il me trouvait trop coincée pour ça et de toute façon, je… n’avais pas le droit…

Offusqué, le géant gronda à nouveau, faisant sourire sa belle dont il captura de nouveau la bouche en un baiser qui l’ébranla jusqu’à la pointe de ses cheveux.

Oh Dieu ! Quelle douce petite chose !

Noah dû se refréner.

Pas encore, pas maintenant, pas comme ça.

Taeliya venait de lui avouer qu’elle ne s’était jamais donnée à qui que ce soit. Elle était aussi blanche que la neige, aussi pure qu’un bouton de rose prêt à éclore. Il devait alors réfléchir à comment lui faire passer ce cap avec douceur et qu’elle soit comblée.

— Laisse-moi du temps, lui demanda-t-il. Je ne veux pas gâcher ma chance.

— Que veux-tu faire ?

— Préparer ta plus belle première fois.

Taeliya sourit, elle savait que malgré les apparences, il était très à cheval sur ce genre de règle. Noah était du genre à se retenir pour lui faire plaisir. Elle venait de lui avouer son plus lourd secret et il ne voulait pas gâcher sa chance de se rattraper. De plus il était si sérieux que dans son regard elle pouvait y voir la détermination d’une promesse d’un instant magique qui découlerait sur un nouveau chapitre de leur vie ensemble. Elle lui donnerait sa vie et ferait tout pour la protéger. Elle avait toujours rêvé d’un chevalier en armure sans se douter que ce dernier lui apparaîtrait sous les traits de l’homme le plus dangereux du monde. Malgré tout, il était doux, attentionné, attentif avec elle, même son démon intérieur était un petit chat avec elle. Pour elle, Ken et Barbie étaient un mensonge. Son chéri était bien plus que ce que les petites filles pouvaient imaginer. Il avait toutes les qualités et les défauts qui lui convenaient et sa décision de s’offrir toute entière à lui n’avait pas été sans réflexion, bien au contraire. Elle avait attendu ses vingt et un ans pour se laisser du temps jusqu’à être prête à sauter ce pas avec lui et aujourd’hui, il lui promettait de lui faire découvrir ce nouveau monde, dans une ambiance qu’il aura imposée pour l’aider à ne pas souffrir.

— D’accord.

Il lui sourit, rassuré qu’elle ne se braque pas. Elle était si belle, si adorable qu’il se demandait comment il avait réussi à attendre tout ce temps. Mais maintenant qu’il avait découvert la raison derrière cette innocence, il devait revoir son attitude sur beaucoup de choses.
Taeliya n’était pas une dévergondée, ça il le savait… elle était apeurée et ne rêvait que du Prince d’un conte de fées. Il devait être ce prince ! Peut-être était-ce ça au final qui l’avait aidé à tenir : l’innocence et le rêve chevaleresque de sa belle. Cependant il ne pouvait pas se leurrer : il n’était pas un Prince, juste le vilain dragon que l’on décapite à la fin du récit pour faire sourire les petites filles et donner des idées aux jeunes garçons qui rêveraient de faire pareil… Simplement, Taeliya était la petite fille pour qui il lirait indéfiniment cette histoire de chevalier bravant l’interdit royal afin de l’atteindre dans sa haute tour et lui offrir son cœur.

Il la regarda se lever et partir en direction de la cuisine qu’il pouvait facilement voir d’ici. Elle ouvrit le frigo et soupira, il la regarda découvrir les lieux, étudier l’endroit et se familiariser avec la maison. Il la regardait papillonner à travers la pièce et les meubles telle une petite fée curieuse.

Ne fais pas le con cette fois.

Tiens t’es revenu ? s’étonna Noah.

Je ne suis jamais partie. grommela Kaelis.

Bah voyons. Qu’est-ce que tu foutais ?

Je te faisais la gueule.

Bon dieu on dirait une gonzesse en crise… soupira le mafieux.

dis donc l’humain, c’est pas exactement ce que tu as fait subir à la Princesse ?! répliqua le démon furieux.

Oh ça va… On a pu en discuter. Je sais ce que j’ai à faire. répondit Noah.

Et tu comptes t’y prendre comment ?

Tu verras.

Noah savait à présent ce qu’il voulait et ce qu’il n’avait pas envie de perdre. Taeliya méritait bien plus et bien mieux de sa part, ce qu’il comptait faire pour elle resterait un mystère jusqu’à ce qu’il se sente assez prêt à passer à une nouvelle étape dans laquelle ils évolueraient ensemble.

***

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