Chapitre 18

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La fête battait son plein qu’on annonça l’heure des cadeaux ainsi que du traditionnel gâteau.

Cette année était particulière, car elle sonnait le passage réel à l’âge adulte pour la jeune femme ainsi que la fin de son ancienne vie et le début d’une nouvelle.

Stein s’approcha de sa fille, bien installée sur les cuisses de son compagnon, et sortit de sa poche de veste une petite boîte ainsi qu’une enveloppe qu’il lui tendit.

La jeune femme ouvrit la boite pour y découvrir un petit écrin en bois patiné et trouva à l’intérieur un anneau.

— Maria la portait le jour de sa mort. C’était la bague de fiançailles de sa grand-mère, elle voulait que tu l’aies quand tu aurais l’âge de la porter. Je pense qu’il est tout indiqué que, maintenant que tu as vingt et un ans ma chérie…

Le regard brillant de quelques larmes, elle se laissa étreindre par son père qui la tint fermement contre lui. Taeliya admira l’alliance en argent autour de laquelle, telle une liane sauvage, s’était enroulé un autre anneau torsadé fait de quelques petits diamants qui brillaient sous la lumière des projecteurs. Son cœur se serra quand elle ouvrit l’enveloppe pour lire ce que sa mère y avait inscrit :

« Pour ma fille que j’aime. Je suis la plus heureuse des femmes, de voir mon bébé la porter et la transmettre à son tour à mes petits enfants. Tu es l’amour de ma vie, mon bébé, ma petite fille… Je t’aime. »

Les larmes de Taeliya glissèrent en silence sur ses joues, gâchant le maquillage fait par Hélène qui s’empressa de lui donner de quoi stopper les dégâts. La lecture de la petite lettre avait laissé tout le monde ému jusqu’aux larmes. Tous ou presque se souvenaient de cette femme généreuse à qui elle ressemblait beaucoup. Stein lui embrassa le front et lui souhaita un joyeux anniversaire la gorge bloquée par cette envie de pleurer qu’il refoula du mieux qu’il pouvait.

— Elle serait si fière de toi.

— Elle l’est, j’en suis sûr. Tout comme elle est près de nous.

— Je t’aime ma Princesse, dit Stein.

— Je t’aime aussi papa.

Le moment fut immortalisé, comme ceux qui suivirent quand elle découvrit le reste de ses cadeaux : du nouveau matériel, des toiles, des vêtements, un bon pour un voyage spa entre filles, des bijoux discrets et quelques autres babioles. Alya lui avait acheté des petites créoles argentées qu’elle essaya immédiatement et qui restèrent à ses oreilles durant toute la soirée. Même les démons s’étaient creusés la tête pour un cadeau commun ainsi que d’autres personnalisés. Carl et Tristan sortirent un grand cadre avec tout le clan pris en photo durant l'été de ses vingt ans : Noah, toujours fidèle à lui-même la tenait par la taille, son père près d’elle. Tout le monde souriait.

L’image avait été prise par un client de l’hôtel, qui avait été menacé par les membres du clan, pour avoir eu des regards un peu trop appuyés. La scène avait fait rire la jeune femme.

Taeliya se leva et leur sauta au cou pour les remercier, jusqu’à ce que Noah ne lui tende un paquet.

— Qu’est-ce que c’est ? demanda-t-elle en le fixant du regard.

— Quelque chose qui va t’être très utile, Princesse.

Le sourire énigmatique qu’il affichait lui indiquait qu’il avait fait une bêtise. Elle ouvrit le paquet et en tira une nuisette noire presque transparente. Elle planqua rapidement le vêtement, les joues rouges de honte, le regard agrandit.

— Tu me vois vraiment porter ça ?

— Je te vois aussi sans.

— Voyons… Je suis encore là si vous m’aviez oublié tous les deux, soupira Stein épuisé par les envies salaces de son bras droit, faisant rire tout le monde.

— Désolé Boss, mais il faut bien parer une Princesse, non ?

— Tu es inépuisable… soupira Stein.

— Prenez du repos Boss, ça ne fait que commencer, lui assura l’Oni dont le regard luisant n’avait pas lâché sa compagne qui n’avait pu s’empêcher de caresser le fin tissu. Ça te plaît ?

— Oui, merci.

Elle se pencha et lui offrit un baiser aussi léger que la caresse du vent, éveillant en lui le démon affamé qu’il était.

Encore une semaine… On doit tenir encore une semaine, on l’a promis.

Depuis quand tu tiens ce genre de promesse ? Ça fait plus d’un an qu’on attend ça !! grinça le démon.

Si tu continues je vais trouver le moyen d’attendre jusqu’à ses quarante ans…

Oh ça va, ça va ! Elle est tellement belle…grommela le démon de Noah.

Oui, elle l’est. Je me demande comment ces gens-là ont pu lui faire subir tout ça…

Heureusement pour eux, ils sont morts. Je les aurais détruits pour avoir osé la blesser. tempéra l’entité sombre qui partageait l’esprit de Noah.

On est d’accord. Mais patience mon ami, dans une semaine elle sera enfin à nous. Stein est un homme de parole, il ne nous opposera pas de résistance. murmura Noah qui attendait ce moment depuis tellement de temps.

Il l’a lui-même dit : « laisse-moi une semaine après son anniversaire pour profiter de ma fille encore innocente. »

Pauvre homme, s’il savait que sa fille avait un humour aussi pourri que toi. s’amusa Noah.

Hé ho l’humain ! Ton humour est le mien, alors critique pas ! grommela le démon.

Noah aimait taquiner son démon intérieur. Il restait toujours très impressionné du don qu’avait sa compagne pour l’apaiser durant ses grandes colères et calmer son démon qui ronronnait comme un petit chat quand elle les touchait. Ils avaient changé et elle aussi. Plus belle, plus affirmée, sa soif de connaissance et son émerveillement pour toutes choses étaient restés intacts, son innocence était la seule chose que Noah avait peur de briser au risque de la voir devenir plus sombre et se tuer toute seule dans ce monde de luxure qu’il s’apprêtait à lui offrir.

[…]

Ce soir-là, Taeliya oublia sa rencontre foireuse avec les deux derniers membres vivants qui la reliait à sa mère. Elle oublia la tristesse et la colère qu’elle avait pu ressentir envers ces personnes sans-gêne qu’elle avait pourtant espéré pouvoir apaiser pour reconstruire sa famille.

Ce soir, grâce à sa famille et Alya, elle oublia que dehors, le danger la guettait tapis dans un buisson ou dans une voiture garée à l’entrée du manoir. Elle oublia que, à quelques pas, marchait un sombre avenir qui risquait de tout gâcher.

Noah l’avait déjà senti et savait que dans peu de temps, il devrait la mettre en sécurité pour la protéger. De qui ? De quoi ? Il l’ignorait encore, mais pour lui il n’y avait aucune différence, peu importait ce qui se trouvait dehors, pour lui, ça devenait son ennemi numéro Un. Le clan devait se tenir prêt à passer à l’attaque et en chacun d’eux bouillonnait un instinct mortel, faisant écho à son démon déjà agité dans sa cage spirituelle.

Mais pour ce soir, Taeliya passerait la plus belle soirée d’anniversaire avec sa famille et s’endormirait dans les bras de son compagnon qui veillerait sur elle, gardant tous ses sens en alerte. Alya utilisera l’ancienne chambre de la jeune femme pour y passer la nuit. Stein refusera de la raccompagner, prétextant que c’est trop dangereux de conduire en pleine nuit.

Oui, cette nuit, tout le monde laissera la jeune femme dans l’ignorance, sans compter sur cette capacité de survie qui l’avait déjà mise en garde de ce qu’il se passait derrière elle.

Dès le lundi suivant, elle reprit sa routine, mais inquiète. Elle ne pouvait leur dire qu’elle savait déjà ce qui la guettait au point qu’elle s’accrochait à Noah la nuit. Lui qui ne dormait pas. Les poings serrés, prêt à passer à l’attaque. Elle ne pouvait leur dire que la nuit, même ses démons refusaient de s’en prendre à elle tant elle était entourée de cette peur qui lui collait à la peau.

Elle avança dans le campus comme si de rien n’était, mais son cœur lui faisait mal à force de battre comme un fou furieux.

Elle se sentait épiée. Dès qu’elle se retournait pour savoir d’où lui venait cette impression, celle-ci disparaissait, lui laissant cette sensation étrange et désagréable qu’à la moindre occasion, ça allait lui tomber dessus sans qu’elle ne s’y attende.

Du calme Taeliya ! se sermonna-t-elle. Tu ne tiendras pas la semaine comme ça ! Il faut que tu leur dises si tu veux qu’ils ne te laissent pas tomber…

Finir seule sans son père et Noah ?

Taeliya n’arrivait pas à le concevoir, rien que l’idée qu’elle se retrouve sans l’un d’entre eux, voir même les deux, lui déchirait le cœur et coupait sa respiration au point qu’elle se sentait étouffer. Le vertige était de plus en plus grand, lui donnant l’impression qu’un trou se formait sous ses pieds pour l’engloutir et ne lui donner aucune échappatoire possible.

Sa crise de panique fut de plus en plus violente jusqu’à la faire tomber à genoux, le poing fermé contre sa poitrine. Elle tenta de l’endiguer, mais cette pression fut si grande et le danger si puissant qu’elle poussa un cri de terreur.

Les élèves et professeurs accoururent pour tenter de savoir si elle allait bien, mais Taeliya ne pensait qu’à une chose : Noah.

Il fallait que quelqu’un l’appelle, que quelqu’un aille le chercher, le prévenir qu’elle n’allait pas bien du tout.

Son téléphone !

Bien que son corps restait figé par la crise, elle se força à allonger le bras pour fouiller son sac et trouver son portable.

— Faites-lui de la place ! s’écria l’infirmière, visiblement prévenue de l’urgence. Elle a besoin de respirer ! Mademoiselle, vous m’entendez ? Qu’est-ce qu’il ce passe ?

Taeliya lui glissa le téléphone dans les mains, incapable de parler. La femme la regarda et comprit qu’elle voulait de l’aide, elle lui montra l’écran et la jeune femme appuya sur le « ONI ».

— Allô ?

Vous n’êtes pas Taeliya. Où est-elle ?

— Vous êtes de sa famille ? Je suis l’infirmière universitaire. Elle est en train de faire une crise et je ne sais pas si elle a un traitement.

Où ? Kim, fais demi-tour immédiatement !

— Pas loin de l’entrée du bâtiment 5.

Mettez le haut parleur !

— C’est bon, elle vous entend.

Princesse ?

Une respiration erratique, un léger sifflement dans la voix, voilà tout ce qu’il pouvait entendre. L’inquiétude lui fit pénétrer le campus avec le SUV.

Princesse, je suis pas loin, écoute-moi. Tout va bien, je suis bientôt là. Tu dois te concentrer sur ma voix, uniquement ma voix.

Taeliya ferma les yeux par moments pour chercher son souffle et se concentrer, mais la pression augmenta et sa crise avec, jusqu’à ce qu’elle pousse un hurlement strident qui fit reculer tout le monde. Le SUV arriva à cet instant. Noah descendit pour se précipiter sur elle.

— Taeliya !

Elle planta son regard vairon effrayé dans le sien. Noah s’accroupit près d’elle et dans un élan de lucidité, elle se jeta pour s’accrocher à lui comme si sa vie en dépendait.

— Je suis là, je suis là… Kim ! Carl !

— Oui, chef !

Les deux démons sécurisèrent le périmètre, faisant reculer les curieux agglutinés, leurs téléphones en mains filmant la scène.

— On m’a appelé quand elle a commencé sa crise de panique, l’informa l’infirmière alors qu’il tentait de calmer sa belle en la tenant serrée contre lui.

Les battements effrénés dans sa poitrine permirent à la jeune femme de trouver un point auquel s’accrocher pour ne pas sombrer totalement.

— Merci, dit Noah.

— Chef, on devrait la ramener.

— Il faut qu’elle aille à l’hôpital ! s’exclama l’infirmière.

— Nous avons un médecin, répliqua Carl d’une voix qui ne souffrait d’aucune réplique.

Elle voulut ajouter quelque chose mais Taeliya gémit :

— Joe…

— Je sais ma belle, Kim l’a déjà appelé, il nous attend au manoir. Je vais te ramener, tu te sens assez forte pour le trajet ?

— N… No… Oni… gémit-elle sa respiration raccourcit.

Le mot fit frissonner tout le monde. L’infirmière poussa un petit cri d’effroi et recula de quelques pas, les mains devant sa bouche.

Noah la souleva dans les bras, Carl récupéra ses deux sacs et son téléphone, il ferma la marche tandis que Kim ouvrait la portière pour que leur chef y fasse entrer la jeune femme. Le SUV quitta le terrain fonçant droit vers le manoir où les attendaient déjà Stein et Joe.

Noah sorti en trombe, Taeliya tremblante, accrochée à lui, sentant cette pression dangereuse s’éloigner progressivement mais encore très présente autour d’elle. Sa peur était si grande, son cœur n’allait pas tenir si elle se laissait aller dans cette imagination morbide qui l’avait subitement prise à la gorge.

— Qu’est-ce qui c’est passé ?

— Je ne sais pas. L’infirmière présente sur place nous a dit qu’elle a eu une crise de panique, et qu’elle s’est mise à crier comme si quelqu’un cherchait à la tuer.

— Il faut la monter dans ta chambre, c’est le seul endroit où elle se sent en sécurité ! ordonna Stein, le regard fermé.

Noah acquiesça et grimpa les marches rapidement, suivi de deux hommes. Une fois à l’intérieur, Noah installa sa compagne sous les draps. Elle tremblait, mais moins, l’antre du démon était effectivement le seul lieu empli de cette aura meurtrière. L’aura sombre et puissante si froide qu’elle avait un effet apaisant sur la jeune femme à l’esprit torturé.

Accrochée comme une désespérée au bras de son compagnon, l’empêchant de la quitter, elle interdisait à Noah de la laisser seule, beaucoup trop terrifiée de le voir disparaître. Comprenant qu’elle avait besoin de lui, il s’installa la ramenant contre son torse puissant, adossé à la tête de lit. Il la tint contre lui telle une proie dans les griffes d’un aigle. Le démon en lui s’agitait comme un fou, effrayé par l’état de la jeune femme. Il avait entendu son cri d’effroi et l’avait complètement choqué. Noah ne savait pas comment gérer cette situation, hormis de rester avec elle pour tenter de l’apaiser et de lui créer un cocon sécuritaire où elle pourrait enfin souffler.

Tu dois rester avec moi, elle a besoin de nous ! s’écria Noah.

J’ai peur humain, le danger qui l’entoure ne semble pas avoir envie de la quitter.

Je l’ai senti aussi, mais on ne peut pas la laisser comme ça. Elle se bat contre beaucoup trop de choses, on doit être là pour elle, tu la voulais alors ne la laisse pas !

Je ne vais pas la laisser, je veux l’aider ! S’exclama le démon en tournant dans l’esprit de Noah.

Alors hurle.

L’ordre surpris le démon.

Tu sais ce que ça signifie.

Je m’en remettrais, mais elle en a besoin. Je me suis rendu compte qu’il n’y a que ça qui l’apaise et éloigne tout ce qui tente de s’en prendre à elle. On doit le tenter pour lui venir en aide.

Tu l’auras voulu humain. gronda le démon.

— Sortez tout de suite, ordonna Noah le regard complètement noir.

— Noah…

— Joe, sortons immédiatement, dit Stein comprenant l’intention de son bras droit. Tu ne dois pas l’abandonner… Oni.

— Vous en faites pas, elle est à moi. lui répondit une voix presque dédoublée et terrifiante.

Les deux hommes quittèrent précipitamment la chambre et firent partir tous ceux qui se trouvaient à proximité pour s’enfermer des étages plus bas.

— Qu’est-ce qu’il se passe ?

— L’Oni va entrer en action.

— Merde… pesta Carl.

— Ça veut dire quoi ?

— Que l’on va devoir rester ici pendant deux bonnes heures. Il va falloir calmer votre curiosité parce que ça peut vous coûter la vie.

— Qu’est-ce qu’il va faire ?

— Libérer le pire pour obtenir le meilleur.

[…]

Dans la chambre, le démon et l’homme se partageaient le corps entre cris déments et la rage de l’instant. Taeliya était accrochée à eux, le corps tremblant devenant plus chaud à mesure qu’il possédait son âme. Leurs respirations se firent saccadées, la chambre se remplissait d’une aura dangereuse mais qui était la seule chose utile pour ramener Taeliya au calme. Leurs corps s’entrechoquèrent, il ne pouvait plus la lâcher et elle refusait de s’éloigner tant la peur la tenait serrée entre ses griffes d’aciers.

Moment qui s’intensifia et dura plus longtemps que prévu, mais quand Noah cessa de livrer toute sa noirceur renfermée, il s’effondra avec sa belle, épuisés, dans le lit.

Essoufflé, il se recroquevilla contre le dos de la jeune femme accrochée aux bras qui la tenait fort.

— Tout… Tout ira mieux demain… lui promit-il avant de sombrer, le visage caché contre la nuque de sa belle, dans un sommeil sans rêves.

Taeliya, soulagée de pouvoir enfin respirer, libérée de cette sensation de danger grâce à Noah et son démon, elle les rejoignit dans un sommeil lourd et profond dans lequel quelque chose d’exceptionnel se passa.

Maman ? s’étonna-t-elle.

Bonjour mon Ange, pourquoi tu es là ?

J’ai fait une crise de panique, on m’a ramené à la maison.

Tu vas bien ? s’inquiéta la femme en s’approchant de sa fille, lui caressant la joue.

Oui, rassure-toi.

Est-ce que c’est grâce à eux ?

« Eux » ?

Maria montra à sa fille deux entités qui se rapprochaient lentement d’elles dans une démarche que Taeliya reconnut sans mal.

Noah…

Princesse ?

Cette voix…

C’était celle de son compagnon, elle n’attendit pas longtemps pour courir vers lui, sauter dans ses bras et embrasser son visage, sa bouche, pleurant à chaudes larmes.

Qu’est-ce que tu fais là ?

On a dû entrer sans y faire attention.

« On » ?

Une ombre terrifiante apparut à sa gauche, la laissant sans voix. Taeliya n’en avait pas peur, sa mère non plus, ce qui était étrange. Noah la laissa glisser contre son corps afin d’aller à la rencontre, pour la première fois, de son démon intérieur.

Elle avança une main timide et la posa sur la joue de l’ombre menaçante penchée au-dessus d’elle. Elle l’entendit ronronner de plaisir contre la caresse de ses doigts fins.

Tu es aussi grand que lui, remarqua-t-elle en souriant.

L’humain est plus facile à guider vu qu’on fait la même taille.

Taeliya pouffa.

Vous êtes bien les mêmes tous les deux, dit-elle. Approche.

Intrigué, le démon s’agenouilla face à elle et sentit se poser sur son front ses lèvres fines et douces dont la chaleur le fit feuler.

Merci de m’avoir aidé.

Nous sommes les chevaliers de la Princesse, répliqua le démon, frissonnant.

Noah.

Maria ? se figea l’homme en découvrant la femme.

Bonjour mon ami, ça fait longtemps.

Trop. Tu as donc trouvé ta fille.

Grâce à toi.

Ou plutôt… grâce à eux. gronda-t-il en montrant d’un geste du menton, les démons de la jeune femme qui lorgnaient attendant le moment opportun pour l'attaquer à nouveau.

Oui… J’ai beau essayer, nous n’arrivons pas à les faire partir, il n’y a que quand elle est avec toi qu’ils se tiennent éloignés d’elle. avoua la femme, poussant un soupir de résignation.

Je peux essayer quelque chose.

Le démon et Noah se lancèrent un regard entendu, mais la jeune femme les arrêta.

Taeliya ? fit l’Oni surpris.

Ce sont mes démons. déclara-t-elle d’un ton ferme. Je dois le faire seule.

Princesse…

Dis-moi, quel est ton nom ? Quel nom as-tu donné à ton démon profond ?

Kaelis.

Kaelis… ça se rapproche de mon prénom, fit remarquer la jeune femme en souriant. Ne faites rien pour eux, c’est à moi de le faire. Avec vous à mes côtés, j’y arriverais.

Princesse…

Kaelis se releva et déposa un baiser sur la joue de la jeune femme qui ressentit une intense chaleur se répandre dans tout son corps.

Il est l’heure ma fille, tu devrais y retourner, ton père va s’inquiéter.

Ne t’inquiète pas Maria, je veille sur eux. dit Noah à la femme.

Merci mon jeune ami, faites attention à vous trois. Kaelis est certes une part de toi, mais l’autre n’est pas à négliger. lui dit-elle en souriant.

Taeliya est la seule part de lumière que j’accepte en moi. Kaelis et moi y sommes attachés.

Bon retour mes amis, ma fille.

Je t’aime maman.

Je t’aime aussi…

Le réveil se fit en pleine nuit.

Noah se redressa pour trouver sa belle assise au bord du lit, les larmes coulant sur ses joues.

— Princesse.

— Je t’aime Noah.

***

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