XII - Glissant

Une minute de lecture

C’est peut-être à cause de nos péchés que la friction nous a abandonné. Un beau matin, ou plus probablement au milieu de la nuit, plus rien n’a adhéré à rien. Le champ de bataille que fut la rue, avec tous ces automobilistes qui essayaient en vain de diriger leur véhicule, et ces piétons raides qui tombaient sans arrêt sur leur séant, ne fut que l’écho du rude réveil que chacun expérimenta. Déjà, les sauts du lit furent catastrophiques et toutes les moquettes épaisses du monde n’y changèrent rien. Plus tard, dans la cuisine, les tartines décolèrent en masse (et atterrirent en plus systématiquement du mauvais côté) et les tables furent des patinoires et les assiettes et bols des palets de curling. On ne vous raconte pas la douche avec ses savonnettes encore plus indomptables et les serviettes qui n’essuyaient plus qu’à peine. La bonne nouvelles, c’est que les avions et les trains consomment beaucoup moins et qu’il est beaucoup plus facile de déplacer ses meubles. Par contre les violons et les contrebasses ne font plus un bruit, et quand on a un voisin un peu trop mélomane, ça n’a pas de prix.

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