Les cons

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Les cons m’ont toujours fasciné. Beaucoup ont écrit sur les cons, Brassens, Coluche, Frédéric Dard et tant d’autres et pourtant il y a tant à dire sur eux.

Pourquoi les cons me fascinent-ils ?

Parce qu’ils sont partout et qu’ils peuvent jaillir dans votre vie au moment, à l’endroit où vous vous attendez le moins.

Même dans le désert le plus aride le con peut apparaitre sans la moindre raison. Vous pouvez vous cacher dans l’endroit le plus reculé de la terre, si vous ouvrez la porte à quelqu’un vous aurez quatre-vingt-dix pour cent de risque de vous confronter à un con. C’est statistique. Et le pire, il vous suffit de vous placer face à un miroir et vous trouverez face à vous un con. Parce que, obligatoirement, un jour ou l’autre vous avez été un con. Vous l’êtes peut-être encore ? Mais je m’égare, ce n’est pas à moi de juger (mais aux cons qui vous entourent).

Attention, un con ne peut être con seul, il doit toujours l’être en présence de quelqu’un d’autre car… On est TOUJOURS LE CON D’UN AUTRE.

Je dois vous avouer que j’en suis moi-même un. J’ai pu le constater quand je m’y attendais le moins. Sur un parking, une voix m’a traité de vieux con. C’est bizarre il y a bien longtemps, c’est du sobriquet de jeune con que l’on m’avait affublé.

D’où une première règle, hyper importante : LES CONS VIEILLISSENT.

Une autre règle « les cons peuvent instantanément changer d’aspect ». Par la magie du verbe vous pouvez vous voir traiter de gros con sans que pour cela votre embonpoint puisse le justifier. Les cons donc vieillissent et grossissent, mais ils ne maigrissent pas. Vous a-t-on déjà traité de maigre con. Jamais !

Les cons semblent appartenir à une classe sociale en particulier. Ne dit-on pas pauvre con. Le con n’est pas riche, pourtant la connerie n’est-elle pas la chose la mieux partagée du monde. Les riches ne sont pas exempts de connerie. Je dirais même que l’on y trouve les spécimens les plus avancés dans ce domaine.

Le con n’est pas républicain, plutôt royaliste. « Putain, ce mec là c’est vraiment le roi des cons. Le con règne donc sur un royaume de gros, petits, grands, … cons. Est-on roi des cons de père en fils ? Non pas forcément, mais certains oui ! Il y a-t-il qu’un seul roi des cons ? Non, il en naît un à chaque seconde et il y en a des millions. Ce qui fait dire que les cons ont ceux-ci de particulier de pouvoir être à la fois maître et sujet. Tous les cons à un moment de leur vie peuvent devenir roi.

Les cons se reproduisent-ils ? Pas forcément quoique ! En général ils sont une génération spontanée..

Un exemple… Imaginez…

Vous vous trouvez dans un parking de supermarché, vous allez faire des courses. Vous trouvez une place super, à côté du garage à caddies. Elle va se libérer, la voiture qui l’occupait sort, tout va bien. Et là, venue du diable vauvert, d’une autre planète, sans doute, un con mais alors là un vrai con.

Ah, j’oubliais il y a aussi les vrais cons. C’est-à-dire qu’il en aurait qui seraient des faux cons. C’est quoi un faux con ? Un mec pas con du tout et qui joue au con. Ah, oui c’est ces gonzes à qui l’on dit « joue pas au con avec moi ». C’est ça, il joue la comédie ! Ils ne sont pas cons du tout, ils font semblant. J’ai compris ! Alors le vrai con c’est le mec sur qui il n’y a aucun doute sur sa connerie. Plus con que lui tu meurs !

Donc le vrai con arrive et fait crisser ses pneus et oui ses pneus. Pas les pneus de sa voiture, ses pneus ! Le vrai con fait corps avec son engin, il est l’engin, ce sont ses pneus à lui qui crissent. Et le voilà qu’il déboule et qu’il va prendre votre place.

Ce qu’il faut savoir c’est que ce con là, quelques secondes plus tôt était un chic type, un mec sympa, super gentil, pas con du tout, le cœur sur la main, prêt à donner sa chemise à des pauvres gens heureux, qui a marié la Denise, … Je m’égare.

Mais voilà, ça fait un quart d’heure qu’il tourne en rond dans ce con de parking — oui, là, je ne sais pas comment un parking peut-être con, mais c’est un con qui le dit, alors — à chercher une place et il en ras le bol. Cette place, c’est l’Eldorado, elle est pour lui, y’a pas à chier !

Pour rien gâcher au tableau, à côté de lui, il y a sa femme qui le tance « Allez, vas-y, fonce ! Putain t’es mou ! T’as pas de c… ou quoi ! »

J’avais oublié, le con se conjugue aussi au féminin. Je ne voudrais pas passer pour un macho, mais je dois vous dire que la conne, puisqu’il s’agit d’elle, est beaucoup plus virulente et réactive que le con. Autre chose, nous avons vu que le con peut grossir, pas maigrir, ça jamais, mais il peut grandir et inversement rapetisser. Ne dit-on pas grand con ou petit con et ça sans aucune considération morphologique. Voilà, je crois que je n’ai rien oublié. Je reprends.

Deux voitures, deux couples, quatre cons. Quatre cons vous dites ? Et oui, n’oubliez pas votre femme, juste à côté de vous. Vous croyez qu’elle est immunisée contre la connerie ? Que nenni ! Regardez-là, elle est en train de se transformer. Ses joues rougissent, ses yeux se plissent, elle va devenir terrible.

« Putain ! Tu vas pas te laisser faire ! Et puis merde, j’y vais ! »

Là, ça devient plus grave. Le con ne se satisfait pas d’agression verbale, il en vient aux mains. C’est la confrontation physique.

Votre femme est maintenant au milieu du parking, faisant de son corps un rempart et vous enjoint de vous garer. Dans l’autre voiture, le conducteur fulmine, sa femme enrage.

« Ecrase-la cette poufiasse ! » hurle-t-elle, hystérique.

Le drame est imminent. Non ! Il ne va pas le faire, il ne va pas écraser votre douce et tendre, c’est pas possible. En effet, il s’abstient. Car le con a ses limites… Quoique.

Vous vous garez, un peu honteux de le devoir à votre femme. Votre virilité en prend un coup. C’est en général un ressort qu’utilise la conne pour manipuler le con. Mais là, ça craint, c’est elle qui a géré. Pour vous rattraper, vous descendez de votre voiture en prenant bien votre temps, vous toisez le con dans sa voiture et lui dites, victorieux « Allez, bouge ton cul, petit con ! »

Lui au volant, n’en peut plus. Il baisse la vitre et vous lance « Vas te faire foutre vieux con ! »

Et dans un crissement assourdissant, il s’en va, sans plus. La connerie ultime aurait été qu’il arrête son moteur, qu’il descende de voiture et qu’il teste ses capacités « conitives (1) » avec vous. Le con a choisi de partir, il a dû réfléchir, et oui, c’est possible. Le fait est que dans son emportement, il ne s’est pas rendu compte que deux voitures plus loin, deux places se sont libérées. Eh, oui ! Si le cerveau du con se met au ralenti, voir se bloque quand il est envahi par sa connerie et il ne peut pas voir des évidences même si elles se présentent.

La conne par contre, elle, les voit mais toujours après. Et là, c’est le summum de la connerie. Elle agresse son conjoint en le culpabilisant, lui lançant « Putain t’as pas vu les places ? T’es con ou quoi. Au lieu de foutre ton bordel, tu pouvais voir plus loin que le bout de ton nez et tu aurais vu qu’il y avait des places de libre. Allez, fais le tour et grouille. Con comme tu es, tu es capable de te faire doubler une deuxième fois ».

Fin de l’histoire.

Comme qui dirait l’autre « Quelle connerie, la vie ! ».

(1) À ne pas confondre avec « capacités cognitives ». Vous avez confondu ? Ouh, la honte ! Vous en êtes donc un ! Bienvenu au club.

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