La Tour de la Terreur est très poussiéreuse. Les lustres sont plein de toiles d’araignées. Des clés pendent au tableau de la réception. Ce sont celles des clients qui n’étaient pas là le jour du drame et qui ont échappé ainsi à la mort. Les autres ont reçu du courrier mais ne sont jamais venus le chercher.

Nous pénétrons ensuite dans les sous-sols où d’énormes chaudières paraissent encore en activité. C’est là que nous prenons l’ascenseur.

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Excusez moi d’avoir interrompu un instant ce récit, mais la seule évocation de cette descente d’ascenseur me retourne l’estomac et j’ai du m’absenter pour vomir. A présent, cela va mieux et je vais essayer de vous décrire ce qui s’est passé.

Un monsieur a dit quelque chose que j’ai oublié car j’avais déjà commencé à mettre mes sens en état de léthargie protectrice. Je garde juste le souvenir de son rictus d’apocalypse lorsqu’il nous a souhaité un bon voyage. Il nous a quittés dans un éclat de rire sarcastique en refermant les portes. Un panneau s’est ouvert devant nous, permettant de voir défiler le mur lorsque l’ascenseur est tombé dans le vide.

 C’était affreux, terrifiant, affolant, épouvantable et atroce. La fiction et la réalité copulaient dramatiquement. Si nous n’avions pas été attachés sur nos sièges (car c’était un ascenseur avec sièges) nous aurions tous été collés au plafond de la cabine.

Tout le monde hurlait et avait l’apparence de la douleur personnifiée. Un courant d’air d’enfer calcinait les poumons des occupants de la cabine.

Je n’étais plus que l’ombre de moi-même (une ombre souffre moins des chutes d’ascenseur). Mais je n’insiste pas car je ne voudrais pas ternir la future mémoire d’une des gloires de ce siècle.

L’organisation américaine étant sans faille, il y avait des toilettes à proximité immédiate de la sortie de l’ascenseur. Des Mickey de service attendaient avec des serpillières. D’autres avec des petites cuillères pour ramasser les derniers clients. Florent s’était coïncé le diaphragme.

Pour être sûr de ne pas revenir, j’ai noté sur mon guide : « Tower of Terror : FAIT ».