Tout les événements rappelés par Elie Coïdal ne sont pas étrangers à l’alourdissement des formalités douanières dès que l’on veut prendre l’avion. Or, cela était précisément dans nos intentions, n’envisageant pas de faire le voyage en bateau, même en première classe. Après une heure vingt, une heure trente de RER, nous avons rejoint le hall de départ où se trouvait le guichet Look Voyages, l’agence pour voyager plus malin. « Voyagez grand, payez petit » dit la publicité : Le genre de formule qui me fait craindre les pires déconvenues, (mais il n’y a que les gens appointés qui risquent les désappointements).

Après que l’on nous eut remis nos billets d’avion, nous avons été questionnés par une personne de couleur que nous ne connaissions pas et qui nous posait les questions les plus indiscrètes qui soient :

—  Qui a fait les valises ?

Est-ce que ça la regardait ! Evidemment, Christine a dit que c’était elle - ce qui était parfaitement exact - avec l’air de celle qui fait toujours les bagages - ce qui n’est que pure vérité - comme si un homme était incapable de faire une valise - ce qui est fort juste dans mon cas. Le questionneur était une questionneuse dont les regards étaient chargés de sous entendus féminins qui ne m’ont pas échappés, ce qui prouve, une fois de plus, que les femmes ne manquent jamais une occasion de gratter l’amour-propre des hommes.

—  Quelqu’un a t’il touché à vos bagages ? Une personne vous a t’elle demandé de transporter quelque chose pour elle ?

Et quoi encore ! Manquerait plus que ça qu’on transporte les affaires des autres ! Nous avons fait comprendre à l’inquisitrice qu’on était pas des gogos et que le militaire qui nous refilerait son paquetage à transporter n’était pas encore né. Nous avions déjà suffisamment comme cela : une valise à roulettes de deux tonnes, un volumineux sac pour les affaires de Florent, un bagage à main qui me scie l’épaule jusqu'à l’os, un appareil photo, ainsi qu’un sac à dos, un sac à main et un sac à chaussures. Nous étions sacrément chargés !

Elle n’a pas paru entendre et nous a posé des tas d’autres questions intimes dont je ne me souviens plus. L’oubli, c’est la vie. Pendant qu’elle nous interrogeait, elle examinait nos passeports avec la plus grande attention, scrutant les tampons, étudiant nos signatures et nous demandant à l’improviste (pour que nous n’ayons pas le temps de préparer nos réponses) quel était notre prénom.

Nous avons répondu juste et sommes donc sortis victorieux de cette première épreuve.

Ensuite, nous avons du placer notre équipement sur un tapis roulant afin qu’il passe aux rayons X. Cette machine permet de voir sur un écran les fusils, les bombes et les sèche-cheveux qui se trouvent dans les bagages. Seuls les sèche-cheveux sont autorisés.

Ensuite, il nous a fallu procéder aux formalités d’enregistrement de ces bagages. Ceux dont je viens de parler plus haut. Un monsieur très aimable nous a placé dans l’avion (vous ai-je dit que nous partions en avion ?) à coté de la famille DEYA et nous a remis nos cartes d’embarquement après avoir examiné très attentivement nos passeports.

Ensuite, il nous a fallu procéder aux formalités douanières. Un monsieur très intelligent (il était douanier) nous a demandé nos passeports et s’est comporté exactement comme si l’inquisitrice et l’enregistreur de bagages étaient de purs imbéciles incapables de déceler un vrai faux passeport. Je soupçonne nos papiers d’être en règle car il nous a laissé passer sous le portique à rayons X. Cette machine permet de voir sur un écran les fusils, les bombes et les sèche-cheveux que vous pourriez transporter sur vous. Comme dans le premier cas, seuls les sèche-cheveux sont autorisés.