Evan

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Je le regardais, me demandant comment il avait pu arriver aussi vite. Est-ce que c'était possible ce genre de choses ? Normalement non, comment est-ce qu'il avait pu faire ça ? Est-ce qu'il m'avait suivie ? Observée ? Sans que je ne l'entende en plus !

Ma bouche s'était ouverte pour ensuite se refermer alors que je cherchais toujours à remettre mes idées en place pour savoir quelle question j'allais d'abord lui poser. J’inspirais une grande goulée d'air pour me donner plus de temps avant de devoir lui poser ma première question.

Je croisais les bras sur ma poitrine alors qu'il se trouvait face à moi souriait toujours. Il souriait comme un enfant espiègle sachant qu'il avait fait une bêtise et attendant qu'une personne tombe dans son piège. Comme s'il était amusé par le fait que cette situation me dépasse totalement. Comme à chaque fois que j'étais contrariée je retroussais mon nez et le jeune homme rit.
- Qu'est-ce qu'il y a ?
-Rien c'est mignon ce que tu fais avec ton nez, je ne m’en lasse pas.
-Quoi ?! Tu m'as déjà vue faire ça ?
-Bien sûr, à chaque fois que quelque chose ne te plaît pas.
-Mais... Mais comment tu sais ça ?
-Parce que je te surveille tous les jours voyons ! Je te protège, c'est mon travail.
-Ton travail ? Qui es-tu ? Qu'est-ce que c'est ton travail ? Pourquoi moi ? C'est une caméra cachée c'est ça ?!
Il soupira devant la multitude de questions que je posais et il secoua la tête légèrement.
-Minute papillon, laisses moi le temps de répondre. Alors je suis Evan, mais ça tu le sais. Mon travail est de te protéger comme un ange gardien si tu préfères ou un garde du corps. Et toi parce que tu as été choisie. Ah oui, ce n’est pas une caméra cachée non plus même si je suis sûr que je rendrais très bien à l’écran.
-Choisie ? Par qui ?!
-Ça ce n’est pas à moi de te le dire, tu sauras tout ça plus tard. Tu devrais rentrer chez toi, demain matin on va avoir du boulot. Enfin toi surtout.
Il secoua la tête alors qu'il se mettait à marcher en direction de chez moi, comme s'il connaissait le chemin avant même que je ne le lui dise.
"Mais qui est-il ? Comment peut-il savoir tout ça ? "

- Non mais attend ! Je ne te connais même pas, tu crois que je vais te laisser entrer chez moi ainsi ?!

-J'attendrais devant ta porte alors. C'est aussi simple que ça, je ne te lâche plus maintenant que tu te souviens un minimum de moi.

Je le suivais un peu intriguée, il ne me donnait pas l'impression de devoir me méfier de lui, il avait l'air -oui mais, avec des "on a l'air" tout le monde peut avoir l'air gentil - comme on dit "L'habit ne fait pas le moine " c'est bien dommage mais bon.

Secouant la tête comme pour chasser cette pensée de mon esprit, je le suivis un peu plus vite. Il m'avait déjà bien devancée, enfin ce n'était pas compliqué il devait bien faire un mètre quatre-vingt alors que moi je mesurais à peine un mètre soixante. Pas étonnant qu'en quelques foulées il soit déjà plus loin que moi.

Au bout d'une petite dizaine de minutes nous étions arrivés chez moi et comme s'il était chez lui, il ouvrit la porte pour pouvoir entrer dans la demeure, et me la tenait, attendant que j'arrive. Trottinant donc pour le rattraper j'entrais dans la maison et soupirais doucement, se mettant face à lui, même s'il ne donnait pas l'impression de me vouloir du mal je ne voulais pas être dos à lui, un homme avertit en vaut deux.
-Aller montes te reposer, ça te fera du bien, on discutera demain.
-Tu veux que j'aille dormir alors qu'un inconnu est chez moi ?!
-Ton ange gardien s'il te plaît.
-Tu restes un inconnu pour moi !
-Mais je te ferais rien, j'ai toujours veillé sur toi. Tu me vexes quand même là.
-Roh mais tais-toi ! Je ne t’ai jamais vu, je ne sais même pas si je peux te faire confiance ! Et tant pis pour ton égo !
-Bien sûr que si, sinon j'aurais déjà essayé de te tuer.
-Hum... Tu marques un point. Je ferme ma chambre à double tour.
Le regardant avec méfiance, je montai les escaliers, ne le quittant pas des yeux jusqu'au dernier moment avant de faire entendre le bruit de la clé dans la serrure, fermant ainsi ma porte à clé pendant que Evan prenait ses aises. J'inspirais doucement en m'asseyant sur le bord de mon lit. Quelle histoire ! avais-je réellement laissé un inconnu entrer chez moi ? Enfin, inconnu était un bien grand mot, j'avais l'impression que je le connaissait. Son parfum, sa voix, ses gestes, tout me donnait une impression de déjà-vu désagréable, je n’aimais pas ne pas pouvoir mettre les choses au clair dans mon esprit et avec lui tout était flou. Je n'arrivais pas à savoir où ni quand j'avais pu le connaître. Je finis par soupirer et me laisser tomber en arrière pour regarder mon plafond, un million de pensées en tête.

Pendant ce temps, au rez-de-chaussée, Evan s'était installé dans le canapé en cuir brun du salon et avait pris la commande pour allumer la télé qui se trouvait face à ce dernier. Accrochée au mur se trouvait la télévision, entourée de diverses photos de personnes et de lieux. Sur la majorité on pouvait apercevoir les mêmes personnes, une jeune femme aux yeux vairons et de longs cheveux aubeurnes qui se trouvait à présent à l'étage, une femme qui ressemblait à la demoiselle mais avec des yeux bruns et quelques rides marquant son âge et un homme aux cheveux poivre et sel. Une odeur de bois flottait dans la maison, provenant du poêle à bois qui était maintenant sur le point de s'éteindre, n'étant plus alimenté en bois.

Après plusieurs heures, un bruit dans la cour extérieure se fit entendre. Evan bondit presque du fauteuil pour se mettre debout alors qu'il regardait l'écran, qui diffusait une de ces séries de secondes zones totalement idiotes qui abrutirait n'importe quel humain, même le plus intelligent. Marchant lentement et sans faire de bruit il alla ouvrir la porte, qui laissa entrer un courant d'air glacial à l'intérieur de la demeure, courant d'air qui finit d'achever le petit feu qui avait eu peine à survivre, avant de froncer les sourcils en voyant la personne face à lui, un autre jeune homme, tout de noir vêtu, ses chaussures qui ressemblaient à des bottines de métalleux, son jean lui collant à la peau et moulant, son t-shirt et son gilet, même ses cheveux étaient noirs corbeaux mais le paradoxe était sa peau, elle était d'une blancheur presque comme de la porcelaine contrastant avec sa tenue. Malgré toutes ses différences entre les deux garçons il n’était pas difficile de voir le lien de parenté qui les unissaient.

-Coucou petit frère.
-Toi ? Qu'est-ce que tu fais ici ?
Les deux jeunes gens se toisaient, se regardant comme des chiens de faïence.

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