Chapitre 7

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Je m'engage dans le couloir, un peu intimidée. Bah oui, même s'il m'a paru sympathique durant les quelques mots que nous avons échangés, Mestri (c'est le seul nom que je lui connaît) reste mon maître quand même !

Arrivés à destinaton, le silence est toujours aussi intimidant. Des éclats de voix nous parviennent depuis le bureau de Mr. Verne. Mestri ouvre la porte juste après avoir frapper et nous tombons sur un Mr. Verne en pleine discussion avec un vieux bonhome en blouse jaune.

-Non Charles ! Nous n'allons pas le mettre sur le marché alors que...

-Et tous ces gens qui meurent dans les hopitaux, tu en fais quoi ? Nous avons la solution et tu préfères la garder pour toi, bien à l'abri dans ta villa !

-Je comprends ton point de vue, mais...

Mestri se racle la gorge. Les deux querelleurs s'arrêtent pour nous regarder.

Je tente de me faire toute petite sous le regard du dénommé Charles, et je sens que Gaspard tente de faire de même.

-Qui est-ce ? demande l'homme en jaune.

-Des nouvelles recrues, répond Mr. Verne.

-Ils me paraissent bien jeune. Tu es sûr que...

-Oui Charles. Je t'expliquerai plus tard. Maintenant si tu veux bien nous laisser, j'ai à faire avec ces jeunes gens. Nous reprendrons notre conversation plus tard.

-J'y compte bien, répond l'autre en se dirigeant vers la porte. Bonne journée, dit-il en s'adressant à nous avant de s'éclipser.

Mestri lui adresse un petit signe de tête.

A peine la porte est-elle refermée que Mr. Verne nous fait signe de nous asseoir.

-Bien. Nous allons pouvoir vous expliquer le reste, dit-il pendant que nous nous asseyons.

-Il y a encore beaucoup de choses que nous devons savoir ? demande Gaspard.

-Oui, mais ne vous inquiétez pas, nous allons nous contenter de vous expliquer l'essentiel.

-Essentiel qui porte principalement sur votre vie de tous les jours, ajoute Mr. Verne.

-C'est-à-dire ? je m'inquiète.

-Pour que je puisse vous apprendre des choses, commence Mestri, il va falloir que vous veniez tous les jours ou du moins toutes les semaines.

-Quoi ? Mais comment voulez-vous que nous venions ici toutes les semaines ? dit Gaspard. Nous n'avons pas de moyen de transport et nous ne savons même pas où nous sommes exactement.

-Ne vous inquiétez pas, nous nous sommes occupés de tout. Mais avant d'en parler, je vais vous remettre vos bracelet-transmetteurs, répond Mr. Verne avant de se lever.

-Mais qu'est-ce que c'est ? je demande.

-Ce sont des petits bracelets argentés qui nous servent à communiquer entre nous. Chaque membre de l'équipe maîtresse en possède un, nous explique Mestri.

Je suppose que les membres de l'équipe maîtresse sont les secrèteurs, évoqués tout à l'heure.

-Ils peuvent aussi émettre de la lumière à petites doses, comme s'ils étaient phosphorescent, ce qui est très pratique, ajoute Mr. Verne en revenant vers nous.

Il tient dans ses mains une petite boîte argentée.

-Voici vos bracelet-transmetteurs, dit-il en ouvrant la boîte.

Dans cette boîte il y a non pas deux, mais quatre bracelets argentés. Un légèrement bleu, un légèrement vert, un autre légèrement rouge et un légèrement jaune.

Mr. Verne saisi le vert et le jaune et nous les tend.

Le vert pour Gaspard et le jaune pour moi.

Le vert pour la terre et le jaune pour l'air.

Je saisi le mien, émerveillée. Il s'ouvre automatiquement. Je le place autour de mon poignet gauche et il se referme. Une voix féminine s'élève alors du bracelet :

-Bonjour, maître de l'air. Je m'appelle Amelia. Comment vous appellez-vous ?

A côté de moi, j'entends que le bracelet-transmetteur de Gaspard dit la même chose, si ce n'est qu'il s'adresse au maître de la terre et que c'est un homme du nom de Cédric.

-Euh... Je m'appelle Ilona Wilson, dis-je d'une voix pas très rassurée.

Un coup d'oeil à Mr. Verne me rassure tout de suite : il semblerait que ce soit tout à fait normal, une voix qui sort d'un bracelet.

-Ravie de vous rencontrer, Ilona, poursuit Amelia. Je suis l'intelligence artificielle chargée de vous aider dans votre mission. Je m'occupe de trier vos messages entrant et de vous en avertir. Si vous avez besoin de quoi que se soit, il vous suffit d'appuyer votre doigt sur le bracelet, puis d'énoncer votre demande à voix haute. Je serais ravie de pouvoir vous être utile.

-Eh bien... Merci Amelia.

-Avec plaisir.

La lumière qui s'était allumée en même temps qu'Amelia s'éteint. Je suppose qu'elle s'est mise en veille.

-Eh bah dis-donc... dis-je abasourdie.

Ainsi, l'équipe maîtresse, puisque tel est son nom, est capable d'intégrer une intelligence artificielle dans un tout petit bracelet ? Mais pourquoi nous, le commun des mortels, sommes-nous seulement capables (même si c'est déjà pas mal) d'introduire une IA dans un ordinateur ? Mais surtout, comment se fait-il que eux en soient capables ? Je pose immédiatement cette dernière question aux deux adultes.

-Nos capacités, quelles soient intellectuelles ou physiques, sont accentuées puisque chaque secrèteur est exposé quotidiennement à une dose de magie plus ou moins forte. Nous sommes donc en avance sur le reste du monde, même si c'est très peu.

-C'est cette même magie qui nous donne nos pouvoirs, ajoute Mestri.

Je suis trop abasourdie pour pouvoir dire quelque chose. Heureusement, Gaspard est plus réactif que moi.

-La magie existe et elle vous permet de développer des objets futuristes ? demande-t-il tout aussi abasourdie.

-Bien sûr, s'amuse Mestri. D'où croyez-vous tenir vos pouvoirs ?

-Je... Je ne sais pas, répond Gaspard. C'est logique, mais nous n'avons pas forcément le déclic.

Mr. Verne et Mestri sourient.

-Tous le monde réagit comme ça, commente Mr. Verne.

-Je n'en reviens pas, dis-je en m'appuyant contre le dossier de mon fauteuil.

-C'est parfaitement normal, dit Mestri. Bien, maintenant que vous avez vos bracelet-transmetteurs, voulez-vous rencontrer vos nouveaux moyens de locomotion ?

-Vous avez dit « rencontrer » ? relève Gaspard.

-Il semblerait, répond notre nouveau maître en souriant.

J'échange un regard avec Gaspard. Mais qu'est-ce qu'ils vont nous donner ?

-Nous y allons ? demande Mestri une fois que nous sommes revenus à eux.

-Eh bien oui, je réponds.

Mr. Verne et Mestri se lèvent, suivis par Gaspard et moi.

Et c'est ainsi que je vais rencontrer mon nouveau moyen de locomotion, dont je n'ai aucune idée de ce que c'est.








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