-Bonsoir Mestri ! le salue Suzanne.

-Bonsoir les enfants, vous allez bien ? lui répond Mestri en arrivant.

Il ressemble à Monsieur Moustache mais sans la moustache. Je suis sûre qu'ils sont frères.

-Oui, merci, répond Suzanne. Regardez qui voilà !

Mais elle est toujours excitée celle là ! J'ai beau l'apprécier énormément, je n'arrive pas à comprendre comment elle peut-être aussi joyeuse.

-Oh, bonsoir. Des amis à vous ? demande mon nouveau maître en s'adressant aux enfants Verne.

-Non, ce sont Ilona et Gaspard, répond Suzanne, trop excitée pour se retenir. Vos nouveaux élèves !

-Mes nouveaux élèves ? répète-t-il. Seriez-vous des maîtres ?

-Oui ! répond Suzanne sans nous laisser le temps d'ouvrir la bouche. Ilona est un...

-Suzanne, la coupe son frère. Tu pourrais peut-être laisser Gaspard et Ilona parler, non ? C'est d'eux qu'il s'agit après tout.

-C'est vrai Suzanne, calme-toi, renchérit sa soeur.

-Oui, pardon, excusez-moi, dit Suzanne en reculant, déjà un peu plus calme.

-Donc, reprend Mestri, vous êtes des maîtres ?

-Oui, acquiesçais-je. Je suis un maître de l'air et Gaspard est un maître de la terre.

-Bonsoir, dit-il discrètement.

-Un maître de la terre et un maître de l'air... dit Mestri en s'asseyant, abasourdie. Depuis le temps que nous vous cherchons...

-Vous nous cherchez depuis longtemps ?

-Depuis la mort des derniers maîtres, soit un peu plus de douze ans, répond-t-il en nous regardant d'une autre oeil.

-Depuis notre naissance, en gros, remarque Gaspard.

-C'est ça.

-Mais comment nous avez vous retrouvés ?

-En grandissant, les maîtres élémentaires commencent à attirer leur élément autour d'eux. Par exemple, un maître de l'air va provoquer des vents violents, un maître de l'eau des inondations, etc. Nous avons des appareils météorologiques capable de capter la plus petite différence par rapport à l'un des éléments. A la moindre anomalie, nous sommes prévenus, surtout si nos appareils sont proches des dites anomalies. Une fois que nous avons localiser la ville où réside le nouveau maître, il nous reste à déterminer qui est-ce parmi toute les personnes vivant dans ce lieu. C'est pourquoi nous mettons beaucoup de temps avant de vous retrouver. Je hoche la tête pour montrer que j'ai compris.

-Pourtant, il n'y a pas eu de tremblements de terre ni de vents violents, avant que vous nous trouviez, remarque Gaspard.

-C'est vrai. Mais comme nos appareils sont très proches de vous, nous avons pu vous localisez rapidement.

-Avez-vous retrouvés les maîtres du feu et de l'eau ? je demande à mon tour.

-Non, répond Mestri. Mais nous avons peut-être localisé le maître du feu suite aux incendies qui se sont déclenchés l'été dernier en Australie.

-Ce serait lui ? s'étonne Gaspard.

-C'est fort possible, oui. Il n'est pas rare que des incendies se déclenchent dans cette région du monde, mais ils étaient anormalement élevés cette année. Malheureusement, ces incendies ne se sont pas déclarés dans une zone précise, ce qui empêche une localisation exacte. Il est possible que le maître du feu se soit déplacé en fuyant les incendies qu'il créait lui même. Mais depuis il n'y a pas eu d'autre alerte d'une telle ampleur, ce qui laisserait présumer que ce soit une fausse alerte.

Son explication est totalement plausible, mais je vois bien que quelque chose le chiffone, même s'il n'en montre rien. Je décide de ne rien dire, préférant garder les explications pour plus tard.

Apparemment, je ne suis pas la seule avoir compris que quelque chose ne va pas, car Valentine regarde elle aussi Mestri d'un air suspicieux.

-Bon, reprend-t-il. Je suppose que Jean vous a déjà tout expliqué ?

-Euh... Oui.

-Bien. Vous a-t-il donné vos bracelet-transmetteurs ?

-Nos quoi ? demande Gaspard

-Bon, je vais prendre ça pour un non. Suivez-moi, dit-il en se levant.

Tandis qu'il se dirige vers la sortie j'adresse un petit signe à Suzanne en espérant la revoir bientôt. Elle est vraiment sympathique. Son frère et sa soeur aussi, mais je l'apprécie particulièrement, je ne sais pas pourquoi.