Chapitre 2

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-Ils ne sont pas encore réveillés ? -Non, pas encore. Tu sais, le produit qu'on leur a administré est très puissant. -Je sais mais bon...

Doucement, je commence à me réveiller. La première chose qui me vient à l'esprit est : « Où suis-je ? ». Logiquement, je pense d'abord à une sorte de cellule. Mais le matelas bien moelleux, l'oreiller et la grosse couverture que je sens autour de moi me contredisent. A moins que l'on mette de véritables et confortables lits dans les cellules maintenant ; mais ça m'étonnerait quand même. Je reviens donc à ma première question. Pour y répondre, j'ouvre légèrement les yeux. Le peu que j'aperçois me semble tout à fait être une chambre. Comme quoi les prisonniers n'ont toujours pas de véritables lits dans leurs cellules. Enfin bon,revenons à nos moutons. Il faut que je trouve une solution et vite, car les deux zigotos qui étaient en train de discuter approchent. La seule solution me semble être de montrer que je suis réveillée aux deux zigotos en question et aviser après. Je pourrais essayer de fuir, mas mon petit doigt me dit qu'ils me rattraperaient facilement. Je prends donc mon courage à deux mains et ouvre faiblement les yeux en poussant le gémissement qui va avec. Un homme qui me semble costaud mais agréable se penche vers moi, avec un autre homme à la peau métis, qui semble assez grand et qui a une moustache qui était certainement à la mode le siècle dernier.

-Comment vous-sentez vous ? me demande le premier.

Il ressemble tellement à l'image que je me fais de Passepartout que je vais l'appeller ainsi. Je me relève péniblement en réfléchissant à ma réponse. Pas question de dire n'importe quoi à des personnes qui m'ont enlevée. Une fois confortablement installée, je réponds :

-Ca pourrait aller mieux si on me disait où je suis et pourquoi. -Vous vous trouvez à '' l'infirmerie '' de la villa secrèta. me répond Passepartout. Pour le reste, mon maître vous expliquera mieux que moi. -La villa secrèta ? Votre maître ? dis-je, abasourdie. -Exactement. Si vous voulez bien me suivre, il vous expliquera tout. -Euh, je préfèrerais que ce soit lui qui se déplace.

Il ne croit tout de même pas que je vais le suivre comme ça ?

-Je vais lui demander, mais ça m'étonnerait qu'il accepte. Il a beaucoup de travail.

Je hoche la tête pour lui montrer que j'ai compris. Une fois qu'il est sortis, je me tourne vers le moustachu pour lui demander plus d'expliquations lorsqu'un gémissement m'interrompt. Je regarde dans la direction d'où il vient et je me rends compte qu'il y a deux autres lits dans la salle. Sur l'un d'eux un garçon dont je ne cois presque pas le visage à cause de l'oreiller. Monsieur Moustache se précipite à son chevet :

-Comment vous sentez-vous ? lui demande-t-il. -Ca pourrait aller mieux... grimace-t-il en attrapant ses lunettes. -Gaspard ?! je m'écris.

Avec ses lunettes la ressemblance est frappante : c'est Gaspard, un garçon de ma classe !

-Ilona ? dis-t-il, bien plus calme que moi, mais tout aussi étonné. -Comment se fait-il que nous soyons ici tous les deux ? fais-je en m'adressant à l'homme. -Mr. Verne vous l'expliquera par lui même, répond-t-il.

Je n'ai pas le temps de m'étonner de ce nom que la porte s'ouvre pour laisser passer Passepartout, seul.

-Monsieur pense que vous serez plus à l'aise pour discuter dans son bureau, dit-il en s'adressant à moi.

Puis il s'aperçoit que Gaspard est réveillé lui aussi, et il s'exclame :

-Ah, vous êtes réveillé ! Parfait, nous allons pouvoir y aller tout de suite dans ce cas là. -Aller où ? demande Gaspard. -Aller rencontrer le maître de ce monsieur pour savoir pourquoi nous sommes ici, lui dis-je en sautant du lit, toute fatigue envolée.

Je n'ai plus aucune crainte : s'ils voulaient me faire du mal ils l'auraient déjà fait, n'est-ce pas ?

-Dans ce cas là, je vous accompagne, fait Gaspard en m'imitant. -Eh bien, suivez-moi, dit Passepartout avant de partir dans le couloir.

Je le suis d'un pas ferme, sans ressentir aucune fatigue, simplement une résolution inébranlable pour découvrir ce qui se passe ici. Gaspard me suit d'un pas décidé lui aussi, suivi par un Monsieur Moustache qui ne semble pas vouloir nous quitter.

Après 2 bonnes minutes de marche dans ce dédale de couloirs immaculés, Passepartout frappe à une porte.

-Entrez, lui répond une voix d'homme. -Monsieur, ils ont là, dit Passepartout en passant la tête dans l'entrebaillement de la porte.

J'imagine que le '' ils '' désigne Gaspard et moi.

-Qu'ils entrent, répond la voix. -Par ici s'il vous plaît, nous dit Passepartout en désignant la porte.

J'y entre, un peu intimidée par l'atmosphère sérieuse du lieu. La pièce dans laquelle nous pénétrons est toute blanche, on voit qu'elle est récente, comme les couloirs que nous avons traversés. C'est un bureau avec des images encadrées et accrochées sur un mur, une bibliothèque qui occupe deux autres pans de murs et une grande fenêtre se trouve au centre du quatrième mur, laissant entrer la lumière à flots dans la pièce. Sous nos pieds se trouve du parquet flotant en bois gris clair, comme dans le couloir encore une fois. Au centre se trouve un tapis bleu foncé, sur lequel se trouve un bureau de bois blanc lui aussi. Sur la chaise derrière le bureau (blanche pour changer) se trouve un vieux monsieur qui ressemble tellement aux image que j'ai vu de Jules Verne que je crois un instant que c'est lui. Mais je me reprends rapidement ; c'est sûrement un de ses descendants. Une fois que nous sommes tous rentrés, Passepartout nous présente :

-Monsieur, voici Ilona Wilson et Gaspard Dunord.

Etonnée, je tourne la tête vers lui. Comment sait-il comment nous nous appellons ? D'un autre côté, il sait certainement où nous habitons, alors...

-Merci Passepartout, vous pouvez disposer, dit l'homme qui est certainement le chef des deux hommes.

Après s'être inclinés, Passepartout et Monsieur Moustache sortent dans le couloir en refermant la porte, nous laissant seuls, Gaspard et moi, face à notre geôlier.

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