6 - Mon début de partie accompagné des autres.

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Imaginons : être un enfant dans une famille normale. Juste ça.

Par normal, j'entends un couple qui s'apprécie, une situation financière stable ainsi qu'un enseignement scolaire sans grandes difficultés. Et encore, il faudrait définir ce qui serait "normal" pour chacun...

Même cela aujourd'hui, c'est rare. Quand bien même cet enfant est à l'école, il se peut qu'il ait des difficulté en apprentissage. Je ne dis pas qu'il est forcément un cancre mais il va sans dire que nous ne naissons pas tous surdoués. La plupart des enfants sont obligés d'étudier pour parvenir à des résultats corrects et certains y arrivent plus que d'autres mais généralement, ses proches et/ou ses parents sont là pour le leur rappeler « N'oublie pas, l'école, c'est important pour toi ! C'est ton avenir alors ne le gaspille pas ! ». Je le sais car je ne compte plus le nombre de fois où une personne de ma classe se plaignait de ce "problème".

Certes, ils peuvent trouver cela très ennuyeux mais c'est tout de même agréable de se sentir soutenu non ?

Ça n'a pas été mon cas. Il y a beaucoup de choses que je ne connais pas de ma famille. Et la principale question est : est-ce que j'en ai une ?

Oui, bien sûr que biologiquement, je viens de quelqu'un. Mon père existe ou a existé. C'est un fait qui ne peut être renié. Pareil pour ma mère mais ça, je le sais vu que je l'ai connu, certes très peu de temps, mais assez pour m'en souvenir apparemment. Je n'ai, du coup, que très peu de souvenirs d'elle ce qui fait que la notion de "maternité" est encore inconnue pour moi.

Il y a de cela quelques mois avant que tout commence, un homme est venue se présenter à l'accueil de l'orphelinat. Au début, Mama pensait que c'était pour une adoption car bien évidemment, les gens viennent pour ça mais non, c'était pour voir quelqu'un ou plutôt pour lui parler et c'était moi. Je n'avais pas bien compris le fait que quelqu'un veuille me voir, après tout, pourquoi vouloir me parler ? Je ne suis absolument pas une personne avec qui il est bon de discuter...

Cet homme disait s'appeler Edward Harper.

C'est un Américain qui est venu habiter en France depuis un long moment déjà donc son accent était presque imperceptible mais son nom le trahissait. C'était un de mes voisins ou plutôt un voisin de ma mère. Il m'a expliqué que le jour de l'accident, il avait été profondément choqué d'apprendre que j'étais devenu orphelin en l'espace de quelques secondes. Elle revenait du travail quand cet accident eut lieu et il l'avait appris comme tout le monde à la télé. Il m'avait apparemment emmené chez lui quelques jours car ma mère était une bonne amie à lui. D'ailleurs, il venait me garder aussi mais je n'avais absolument aucun souvenir de lui.

C'est dans ce contexte qu'il l'avait appris, il regardait la télé chez moi alors que je dormais et c'est là qu'il fut au courant. Sans rien me dire, il m'avait conduit chez lui en me disant que « ma maman allait revenir dans longtemps ».

Bien évidemment, j'avais longuement pleuré mais j'avais vite fini par m'arrêter car après tout, elle reviendrait...

C'est ce qu'il m'avait tout le temps répété d'après ce qu'il me disait lors de notre rencontre. Il m'avait gardé chez lui quelques jours mais le problème, c'est qu'il avait une famille nombreuse. Trois enfants d'une dizaine d'années et deux autres en bas âge comme moi. C'était impossible pour eux de tenir un rythme de vie pareil, déjà qu'ils s'en sortaient assez mal mais avec un autre enfant sur les bras...

Sa femme et lui en ont discuté pendant un moment avant de se décider de se séparer de moi. Cette décision fut difficile à accepter car pour lui, j'étais comme un de ses enfants et il semblait vouloir s'occuper de moi car il connaissait bien ma mère et c'était en quelque sorte pour lui rendre hommage aussi je pense.

Un soir, il m'avait emmené dans ce fameux orphelinat qui est aujourd'hui le lieu de toute ma vie. Mama Mia avait appris toute l'histoire sur moi et a bien sûr accepté de me prendre dans l'orphelinat. D'après Mama qui était avec nous lors de cette discussion, j'avais eu beaucoup de mal à me séparer d'Edward. Et lui aussi d'ailleurs. J'étais celui qui pleurait car "maman me manquait" et lui était attristé par la suite d'évènements. Edward n'avait pas eu le courage de me dire au revoir ni même de revenir me rendre visite, c'était trop difficile pour lui.

D'après son discours, il semblait vraiment attaché à moi. Il disait qu'il était revenu aujourd'hui car il avait pris le courage de voir qui j'étais devenu et de m'expliquer comme j'étais arrivé là. Il ne pouvait toujours pas m'adopter pour les mêmes raisons mais il était fier de voir le bébé qu'il a connu devenu presque adulte.

J'ai également appris un peu sur ma mère : peu après ma naissance, elle était devenu très taciturne et sombre comme lors d'une dépression. Il n'a jamais pu lui demander pourquoi mais ça avait sûrement un rapport avec mon père. C'est ce que je me disais car mon père m'avait abandonné à la naissance. Ça, je le savais par Mama qui me l'avait dit alors que j'avais insisté pour savoir. C'était d'ailleurs Edward qui lui en avait informé en me déposant à l'orphelinat la première fois. J'avais appris beaucoup sur moi ce jour-là, j'ai appris que je n'ai jamais été seul depuis le début de ma vie et ce même lorsque je suis arrivé à l'orphelinat car Mama veille sur nous tous et j'ai tendance à l'oublier. Avec Bill, Mama est la seule personne que j'apprécie car elle ne ment jamais et dit toujours ce qu'elle pense de nous. C'est pour ça qu'elle a sa réputation de 'méchante' et le pourquoi de son surnom mais on sait tous qu'elle nous aime et c'est une chose que je ne dois pas négliger. Quelque part dans ce monde, une personne comme ça qui m'aime comme je suis apparaîtra... et c'est quelques jours plus tard que je fit la connaissance de Valya.

Tout arrive pour une raison. C'est ce que j'ai pensé avant de me faire tuer par cette fille. Si j'en viens à me refaire torturer de la sorte, c'est que je l'ai mérité. L'organisateur m'avait prévenu pourtant : si je parle de quoi que ce soit aux autres, j'allais le regretter. En soi, ça confirme une chose car depuis le début, je pensais être dans un cauchemar interminable mais non : je peux réellement remonter le temps jusqu'à un moment précis. C'est impensable, inimaginable même mais je dois me rendre à l'évidence au vu de toutes les preuves que j'ai vues et vécues

S'il y a une chose que je ne dois pas oublier, c'est de toujours écouter ce que cette montre me dit car elle m'a en quelque sorte prédit ma mort. L'organisateur savait que j'allais tenter de parler et il s'est servi de ça pour me tendre un piège bien que celui-ci soit évident. J'aurais juste pu l'écouter mais non, c'était plus fort que moi. Moi qui ne m'inquiète généralement jamais des autres, j'avais fini par vouloir les avertir, leur dire que je souffrais mentalement comme physiquement mais c'était là la chose à ne pas faire.

D'ailleurs, c'est une chose que je ne comprends pas : pourquoi ne puis-je pas parler de cette histoire de voyage dans le temps ? Et pourquoi le fait même que je puisse remonter dans le temps est cohérent avec le jeu.

Si un jeu pareil existe, la mort des personnages ou la réussite est ce qui signe la fin mais dans ce cas, il fallait terminer le jeu et ici, le jeu se résume en un mot : survivre. Et c'est impossible de perdre car tout recommence à chaque fois alors... où se trouve l'enjeu ?!

Tout s'est répété : le coup placé dans l'oeil avec celui-ci extrait de son orbite, le nerf optique coupé, le commentaire de la fille et mon égorgement. Tout s'est déroulé exactement de la même façon... quatre fois ! Je ne comprends toujours pas cette histoire de remonter le temps juste avant que je meurs pour me faire revivre la mort. Il n'y avait pratiquement plus rien qui me surprenait puisque la manière de me tuer de cette fillette était exactement la même à chaque fois. Ce qui me surprenait moins en revanche, c'était cette abominable douleur ! À chaque fois, je priais pour qu'elle se dépêche et qu'elle me tue rapidement mais le temps d'attente entre l'oeil sorti et l'égorgement me paraissait être une eternité ! Le temps s'allongeait lorsqu'il voyait ma mort arriver. Je vivais encore et encore l'instant de mon meurtre... Je ne pense pas qu'il existe de choses plus douloureuses que de se voir mourir de façon atroce plusieurs fois de suite sans empêcher cet événement et surtout sans pouvoir réagir.

Bien que je ne sois pas sûr de cette affirmation. L'être humain trouvera toujours un moyen plus horrible de faire souffrir son prochain...

L'instant de ma quatrième mort fut le plus atroce car après m'être vu mourir, je me suis sentis nauséeux. J'avais un mal de tête abominable et une envie de vomir tout aussi désagréable, mais ce qui devait arriver arriva car je me sentais revenir dans mon corps. Un changement de réalité, une réalité altérée, une réalité où je suis vivant.

Et cette chose se confirma quand je sentis la vibration à mon poignet suivi de la voix de Claria :

« Sorel ! Tu viens ? »

J'étais revenu dans le passé.

J'étais revenu à l'instant où nous quittions la chambre de Claria pour se diriger vers celle d'Ophélia. La première fois, j'étais complètement confus mais à présent, je savais totalement ce que je ressentais : j'avais peur.

J'étais mort de trouille car je savais que si les quatre joueurs mouraient, j'allais subir la "punition". Je l'ai déduit car c'est après la mort des autres que la phrase sur mon bracelet affichait :

"Fin prématurée de la partie pour cause de mort de tous les joueurs. Début de la séquence de punition."

C'est explicite : si tous les autres joueurs sont morts, alors j'allais subir la mort à répétition. Je ne savais cependant pas pourquoi je mourais quatre fois. Ce chiffre a peut-être une symbolique mais je ne la comprenais pas. Ce n'est pas le chiffre du démon après tout pas vrai ?

Face à la question de Claria, je ne savais pas comment réagir : m'effondrer en larmes ? Elles me poseraient des questions auxquelles je serais incapable de répondre, je venais d'en payer le prix après tout. Et puis, cela attirerait les soupçons sur moi.

C'est pour cette même raison que je ne peux hurler de rage bien que ce soit la chose que j'avais envie de faire. Je ne pouvais ni parler, ni réagir trop brusquement car elles ne peuvent pas savoir ce que je suis en train de vivre.

Je n'avais plus que ce dernier choix : accepter.

Ou plutôt ne rien dire et continuer comme si c'était la première fois que je vivais tout cela. Et ça me donne un avantage : je peux changer mes réponses et éviter de faire des erreurs vu que j'ai connu les personnes avant même de les rencontrer. C'est un peu l'utilité d'un point de sauvegarde dans les jeux après tout.

La boule au ventre, j'ai acquiescé en signe de réponse à Claria :

« Ouais. Je suis là. »

Je vais essayer d'être le plus naturel possible. Déjà que la situation dans laquelle je suis est très problématique, le fait de ne pas m'entendre avec les autres ne fera que rajouter des ennuis. Je dois alors faire une chose que je n'aime pas faire du tout : bien me faire voir.

Je vais limite devoir jouer l'hypocrite car en tant qu'asocial, j'ai tendance à détester les gens très facilement et ça ne va pas m'aider du tout. Je vais devoir gagner leur sympathie et faire en sorte qu'ils m'apprécient sans pour autant leur dire que je vis un véritable cauchemar et ça, ça va être compliqué pour moi. Et puis, ils peuvent m'aider si je peux me considérer comme un de leurs "amis" n'est-ce pas ?

Vu que je n'avais pas eu de réactions particulières, tout se passait exactement comme la première fois. Enfin, je ne m'étais pas arrêté en plein milieu du couloir cette fois. La première personne à parler fut la même cependant :

« Ah... Quel endroit glauque... Je me demande s'il y a d'autres gens. »

Cette réflexion me fit penser à une chose : mes possibles relations avec un des joueurs seront réinitialisées si je me fais tuer. Je reviendrai ici, au point de départ avec un sentiment de frustration. C'est vrai, le principe du jeu repose sur le fait que je sois obligé de mourir, ça m'embête de le dire mais c'est comme ça. Je n'aurais jamais pu savoir qu'il ne fallait pas que je parle des voyages (bien que la montre m'ait averti) et la toute première fois fût à cause de mon caractère, donc, je n'aurais pas pu l'empêcher non plus. J'ai été obligé de mourir mais c'est parce que c'était moi justement. Ce sont mes réactions qui ont conduit à la perte de tous les autres et cela deux fois. Et je ne compte pas ma ou plutôt mes morts...

« Je le pense. Regardez, une nouvelle porte. »

Bien évidemment, je savais très bien ce qui m'attendait mais il fallait que je feinte mes réactions. J'allais éveiller les soupçons autrement et j'en ai marre de devoir argumenter :

« Qui êtes-vous ?! Je vous ai entendus ! Allez-vous-en ! »

C'est étrange de revivre une situation. Elle a la même réaction que la première fois à savoir qu'elle demande de la laisser tranquille. Ophélia est pour l'instant la plus problématique à cause de sa manière de s'emporter aussi rapidement.

Sans même répondre, j'ai déverrouillé la porte pour entrer dans la chambre. Je me suis directement approché d'Ophélia pour tout lui expliquer avant qu'elle ne me prenne pour son ennemi :

« Bon, je vais te résumer la situation pour pas que tu te trompes à mon sujet : nous sommes coincés ici, les deux filles ont un collier autour du cou qui ne s'enlève pas puisqu'il est planté dans la chair et c'est également ton cas, leur utilité est encore inconnue.

Nous allons participer à un jeu lancé par... je dirais un taré parce que nous avons tous des fiches avec des infos personnelles à notre sujet, vous êtes appelés "joueurs" et je suis apparemment le "maître du jeu". "Pourquoi moi ?", tu te le demandes aussi pas vrai ? Si je le savais, je te l'aurais déjà dit. Crois-moi, je suis autant dans le flou que toi à ce niveau-là. Nous sommes complètement impuissants face à cette situation alors j'aimerais te demander une chose : ne rends pas tout cela plus compliqué. On a entendu tes cris de peur et tu dois être affolée ce que je comprends mais nous aussi ! Il faut juste que tu te calmes et tout le monde se sortira de ce cauchemar. Je vois que tu es attachée alors je vais te délivrer. La clé n'est pas loin et c'est comme ça que j'ai sauvé les deux autres. Je te supplie de me croire quand je te dis que je suis là pour ton bien et que je suis loin d'être ton ennemi. »

Je me suis rapproché d'elle puis, tout en la délivrant, lui ait adressé ces simples mots :

« Je m'appelle Sorel Ilsoya, enchanté de te connaître et j'espère que malgré le contexte de la situation, nous pourrons devenir amis et s'entraider. »

Ce n'était pas moi.

Je parlais mais les mots qui sortaient de ma bouche étaient faux.

Je n'y peux rien. J'essayais avant de complimenter les gens pour leur faire plaisir mais les mots n'ont jamais été sincères alors j'ai arrêté. Je dois avouer que je me suis surpris à avoir fait un discours aussi long et surtout avec ce contenu. C'est le genre de chose que jamais je n'aurais fait mais là, vu que je sais que les autres joueurs sont cruciaux dans ma survie (d'une manière que je n'arriverai pas à décrire mais le monsieur de la télé me l'a fait comprendre), je vais essayer de gagner leur confiance. Le jeu se passera plus facilement et je pourrai sortir de cet enfer.

Les mots peuvent être aussi des armes redoutables après tout, presque autant qu'un couteau ou une hache dans le sens où les blessures peuvent être aussi douloureuses. Je me rends compte que je deviens comme les gens que je hais tant : à vouloir berner par la parole sans se soucier de la vérité. Quand bien même la vérité peut être douloureuse, je fais partie des personnes qui préfèrent être blessées en entendant la vérité plutôt que de se prendre un coup de poignard dans le dos en apprenant que j'ai été trahi.

Et je sais de quoi je parle... l'école me l'a fait comprendre.

Ophélia ne répondait pas, elle était bouche bée. Moi qui pensais qu'elle allait me traiter de menteur ou quelque chose du genre, elle restait là, sur le sol, sans même se lever.

Derrière moi, j'avais entendu Claria ricaner d'une manière que je qualifierai de "j'essaie d'être discrète", puis, elle prit la parole :

« Eh bah Sorel ! Tu perds pas ton temps toi ! Espèce de charmeur ! »

En temps normal, j'aurais hurlé que non mais cela irait à l'encontre de l'image que je veux donner. Bien évidemment, c'est absolument faux : non seulement je n'aime pas le concept même de draguer mais en plus sur "elle", juste... non.

Je me suis contenté de répondre mais à Ophélia :

« Ne l'écoute pas, je ne cherche pas à te draguer ou quoi que ce soit. J'aimerais juste éviter les conflits dans cette situation très propice justement. » Je me suis tourné vers Claria : « Tu sais, on peut choisir d'être ami avec une fille sans arrière-pensée. »

Le sourire sournois de Claria m'indiquait que ce que je disais était totalement vain, étonnamment, Ophélia n'avait pas réagi non plus suite à la "blague". Je me suis remis face à elle qui était toujours dans la même position :

« Bon, je vais pas avoir besoin de t'aider à te relever quand même ? Si ? Tiens. »

Est-ce que c'est ça jouer les "gentlemen" ? Qu'est-ce que c'est chiant... je n'aime pas ça du tout.

En ayant prononcé ces mots, j'avais tendu ma main vers Ophélia, celle-ci hésita un peu avant de l'attraper pour se relever. J'entendais encore les rires de Claria que j'essayais d'ignorer. Céleste ne donnait même pas de signe de vie, elle restait silencieuse comme à son habitude.

Lorsqu'Ophélia était face à moi, je vis quelque chose que me cloua sur place : elle rougissait !

Elle rougissait !

Une fille rougissait devant moi ! Comment est-ce possible ?! Les mots sont aussi puissants que ça ? Si j'avais bien agi dès le début, les choses se seraient mieux passé ! Je dois avouer que je ressentais une fierté : voir Ophélia dans ce genre de situation me satisfaisait vraiment. Elle qui était si froide avec nous, ça fait un choc de la voir ainsi. Je pense que ce jeu va me réserver pas mal de surprises et c'est la première qui est amusante et non terrorisante.

« M-merci. J'ai vraiment peur de cet endroit... et je-je m'appelle Ophélia Sokovy ! J'ai 17 ans. »

T'en fais pas Ophélia, je te connais déjà ! Et je viens de me rendre compte que dans l'histoire, c'est toi la tsundere ! Hahahaha ! Tu vois quand tu veux, tu peux être vraiment mignonne...

« Vous êtes qui ? »

La voix d'Ophélia s'était endurci en un instant lorsqu'elle s'était adressé aux deux filles. Amusant...

Céleste fut la première à répondre :

« Je m'appelle Céleste Nyakoa, j'ai pour ma part 16 ans et tout comme l'a dit Sorel, j'espère que nous pourrons devenir... que nous pourrons bien nous entendre. »

Étrange, Céleste s'était arrêté en plein milieu de la phrase pour en changer la fin. Je me demande pourquoi...

« Je m'appelle Claria Ymise, 17 ans comme toi. Et... bah j'ai rien à dire puisque Sorel a tout résumé. Notre situation fait peur mais comme il a dit, on peut y arriver en s'entraidant !

— Ouaip. Allons voir le dernier joueur qui se trouve à côté, j'ai vu une autre porte quand on était dans le couloir. »

Bien sûr que je le sais, Haron s'y trouve. C'est assez bizarre de connaitre à l'avance ce qu'il y a dans une pièce. C'était une surprise la première fois mais plus maintenant.

« Est-ce que... vous pensez qu'on nous regarde ? »

Cette question qu'avait posée Ophélia arrêta net les autres joueurs :

« De quoi est ce que tu parles ? demandai-je l'air de rien.

— Regardez ! En haut du mur ! »

En dépit de la faible luminosité, Ophélia avait réussi à repérer ce qui ressemblait fortement à une caméra. Je le savais déjà que nous étions filmés car le monsieur de la télé nous l'avait dit donc ce n'était pas une surprise pour moi. Mais tout de même, le fait qu'elle ait réussi à le voir est assez impressionnant...

« C'est très étrange. Au vu de la dégradation avancée du bâtiment, il semblait être abandonné mais si des caméras sont toujours fonctionnelles, cela ne semble pas être le cas. »

Céleste parlait pour la première fois depuis que je suis "revenu". Je me rappelai soudainement de sa voix pleine de douleur lors de sa dispute avec Ophélia. Elle qui a une voix si calme, c'était vraiment affreux à entendre. C'était la voix d'une fille qui criait « Au secours ! », sans personne pour venir la sauver.

Ophélia semble être étrangement lucide. Elle qui était celle qui ne faisait que poser des problèmes venait de remarquer quelque chose d'intéressant. J'espère que ça va rester ainsi le plus longtemps possible.

« Mais en fait, pourquoi tu portes une capuche toi ? »

Oh non... c'est vrai que cette question sera récurrente si je "reviens" à ce moment, je vais m'en occuper une bonne fois pour toutes. Sans même laisser le temps à Céleste de répondre, je suis intervenu :

« Bon, elle nous l'a expliqué mais elle ne souhaite pas montrer son visage. Pourquoi ? Nous ne le savons pas mais je t'en prie : respecte son choix. Nous avons tous des secrets ou des choses que l'on ne veut pas avouer alors laisse lui cette liberté. »

Eh bien ! Je m'étonne aujourd'hui ! Il me suffit d'assez de motivation pour que je puisse changer. J'en parlera à Valya, elle sera fière de moi ! Enfin, je donne l'illusion d'avoir changé car je ne considère absolument pas ces gens comme étant mes amis voire même des "partenaires". Ma seule partenaire est Valya ! Cependant, je ressens des remords à ne pas agir comme je le souhaite mais mes réactions naturelles sont contre une quelconque sociabilité et ce n'est absolument pas le bon moment pour se permettre d'agir de la sorte.

Pourquoi est-ce que je pense de façon bipolaire comme ça...

« C-c'est ça. Je...

— Je comprends. S'il s'est passé des choses dont tu ne veux pas parler, alors je te comprends. Tu n'imagines pas comment je te comprends. »

Est-ce que c'est vraiment Ophélia que j'ai sous les yeux ? On dirait une autre personne. Ai-je autant d'influence que ça ? Ophélia, dans sa phrase, semblait très sérieuse, plus que d'habitude. J'imagine que comme l'a dit le monsieur de la télé, sa vie ne doit pas être facile mais de quelle manière ?

Aucune idée et franchement, je m'en fiche pas mal. Chacun ses problèmes mais dans cette situation, leurs problèmes sont-ils aussi les miens ?

Face à la réponse énigmatique d'Ophélia, nous nous sommes tus. Aucun de nous n'avait visiblement envie de lui demander ce qu'elle voulait dire par "tu n'imagines pas comment je te comprends".

Au lieu de laisser un silence gênant s'installer, j'ai fini par prendre la parole :

« Bon, si tu veux bien nous suivre. Nous allons voir qui est le dernier "joueur" avec nous. Et je- »

Je me suis arrêté net dans la phrase. Je venais de sentir dans ma poche arrière quelque chose de métallique :

« Euh, Sorel ? Qu'est-ce que t'as ?

— Je, je sens un truc bizarre dans ma poche. C'est assez dur et-

— Oh ben c'est qu'Ophélia te fait plus d'effet que je ne le pensais ! »

Suite à ça, Claria éclata de rire de sa propre blague.

Je dois avouer que son rire est assez communicatif parce que je me suis surpris à avoir un demi-sourire mais franchement, Claria est une fille vachement bizarre pour faire ce genre de blague dans un contexte pareil... Pour ne pas ternir l'image que je venais de donner, j'ai immédiatement répondu :

« Très drôle, tellement drôle que tu rigoles toute seule. Je parle sérieusement ! Regardez, c'est une clé ! »

Tout en étant un peu surpris, j'exhibai la clé aux yeux des trois filles. Ophélia prit la parole en première :

« Mais, t'as combien de clés en fait ?

— Ben... en comptant celles du porte-clé que j'ai trouvées à côté de moi en me réveillant, ça fait 5.

— Oh mais attends, t'as un porte-clé ? »

Ophélia avait repris son ton froid qu'elle avait eu avec Céleste et Claria mais envers moi :

« Je préfère t'arrêter tout de suite : Claria a fait la même erreur que toi en me jugeant coupable de la situation dans laquelle nous somme à cause justement de ces clés. Regarde-moi dans les yeux : je te jure que je ne sais pas pourquoi c'est moi qui ai eu les clés pour vous délivrer. Enfin, si à moitié puisque je suis censé être le "maître du jeu" donc ça veut peut-être dire que je devais vous délivrer ou un truc du genre... mais à part ça, je ne connais pas les avantages ni même les inconvénients.

— Ça fait peur ton truc... mais je voudrais te dire que je trouve ça bizarre ta façon d'autant te justifier. Aurais-tu quelque chose à te reprocher ? »

Non. Juste le fait que j'ai provoqué votre mort par pur égoïsme mais à part ça...

Bien évidemment, je ne pouvais pas répondre ça, alors j'ai essayé du mieux que j'ai pu :

« Si je suis désigné comme étant le "maître du jeu", je dois m'assurer que les choses se passent bien non ? Enfin, je crois... mais je ne sais pas pour toi mais je déteste déjà cet endroit alors si on s'entraide, nous pourrons vite sortir d'ici après avoir participé à son jeu, alors ? T'es avec moi ou plutôt avec... nous ? »

J'ai eu du mal à la finir cette phrase. J'espère que ça ne s'est pas trop vu...

« O-ouais ! On va s'enfuir d'ici le plus rapidement possible ! Et... euh...

— On va botter les fesses du méchant ! »

Claria tout en prononçant ces mots frappa d'un coup sec le dos d'Ophélia ce qui visiblement surprit cette dernière car elle grimaça de douleur :

« Du méchant ? »

Claria tout en m'entendant répliquer ne put s'empêcher d'éclater de rire :

« Hahaha ! Sorel ! Si tu voyais ta tête !

— C'est juste que dire "méchant", ça fait très disons... bébé. »

Claria s'arrêta de rire pour reprendre un air plus sérieux :

« Ouais c'est vrai... Sachant que ce type est une ordure, il ne mérite pas ça. Mais je vois pas comment le désigner après tout.

— On verra plus tard. C'est pas vraiment le plus important de toute façon.

— Attendez, pourquoi vous dîtes que ce n'est qu'une personne ? Qui vous dit que ce n'est pas plusieurs personnes derrière ça ?

— On en parlera avec le dernier joueur. J'ai pas envie de tout répéter à celui-ci bien que je vais devoir le faire comme pour toi. Cette situation est assez difficile à expliquer en plus... »

Je me souvenais des mots que nous avaient dit le monsieur de la télé "nous vous regardons", s'il y a "nous", alors, ils sont forcément plusieurs n'est-ce pas ?

« T'as raison. »

Après l'approbation des trois filles, nous nous sommes dirigés vers la chambre d'Haron, chambre dont je suis le seul à en connaitre le "contenu" :

« Eh oh ! Y'a quelqu'un ? »

Claria tambourinait à la porte tandis que je me crispais d'un seul coup : j'avais oublié de demander aux filles leurs clés ! C'était la raison même pour laquelle je l'ai sorti et que j'ai imaginé tout ce stratagème ! Claria et ses blagues aussi... elle m'a fait oublier l'essentiel de mon action !

D'ailleurs, en parlant d'oubli, je venais de me souvenir du fait que la première fois, Claria était parti chercher la fiche de Céleste puis avait attendu qu'il se passe un "truc" mais là, elle n'a même pas mentionné son existence. Bon, une chose à la fois Sorel... tu vas te perdre sinon. Je vais laisser les évènements se dérouler pour attendre le bon moment pour en parler.

« T'ouvres Sorel ? Malgré ma force évidente, je ne peux pas passer cette porte. »

Je me suis exécuté et ai ouvert la porte tout en ignorant sa tentative d'être drôle.

Tout était exactement pareil, j'avais beau vivre cette situation une troisième fois, je n'arrivais toujours pas à y croire ! Bon allez Sorel, tu vas montrer que tu es digne d'être "maître du jeu" !

Bien que Claria jouait la fille assurée, elle restait sur le pas de la porte tout comme Céleste. Je suis le seul qui a commencé à m'aventurer dans la pièce d'Haron. Elle qui avait été la première à aller le voir d'ailleurs, elle restait en arrière cette fois.

« Fais attention Sorel, on ne sait pas qui il est ni de quoi il est capable... »

Et c'était Ophelia qui parlait ! Cette fille qui ne pouvait pas me supporter vient de me dire de faire attention ! Combien de fois cette fille me surprendra ?

« Oui, ne t'en fais pas. »

J'ai répondu machinalement tout en progressant dans la chambre, Haron était allongé de la même manière que la première fois donc pas de surprises de ce côté-là. Je me suis agenouillé devant lui et ait commencé à doucement le secouer :

« R-réveilles-toi ! »

Je ne savais pas vraiment comment réveiller une personne et de toute façon, ce sera moins mauvais que le réveil de Claria ou du mien d'avant...

À force d'être secoué, il finit par se réveiller mais cette fois, il n'a pas crié :

« Qu-qui êtes-vous ?! »

Bon... je vais devoir faire tout mon discours une fois de plus. J'ai pris une profonde inspiration avant de répondre d'une voix que j'espérais être calme :

« Je vais te résumer la situation pour que tu la comprennes du mieux possible : nous sommes piégés dans un bâtiment aux airs abandonnés, nous devons participer à une espèce de "jeu" dont nous ne connaissons même pas les règles et nous le savons puisque nous possédons des fiches sur nous avec des infos personnelles dessus. Ces fiches nous appellent joueurs sans que nous sachions pourquoi. Tu as un collier sur ton cou que je te déconseille d'essayer d'enlever où tu finiras comme ça... »

En finissant ma phrase, je pointai du doigt Ophélia ou plutôt son cou encore marqué par les blessures. Celle-ci ne fit aucune remarque mais se contenta juste de baisser la tête :

« Je veux pas paraître méchant Ophélia ! C'est juste pour lui montrer donc ne le prends pas mal. »

Est-ce que je ne parais pas trop... hypocrite ?

« Non, ne t'en fais pas pour moi. Je suis juste idiote d'avoir insisté comme une forcenée mais j'avais peur... »

Ah bah apparemment non. Pas mal Sorel !

« Attendez, vous dites que nous sommes enfermés ici ? Et vous n'êtes pas mes ravisseurs ?

— Non. »

Mon ton assuré s'est fait ressentir parce qu'il avait l'air de me croire, je ne voyais pas dans ses yeux de la terreur mais de l'interrogation :

« Mais... est-ce qu'il y a une rançon ? »

Encore cette question, pourquoi Haron tient tant que ça à le savoir ? Je sais bien que ses parents sont riches mais bon...

« À ce que nous savons jusqu'à maintenant, aucune menace de ce type ne nous a été communiqué.

— Je vois... eh mais pourquoi tu portes une capuche ?

— On ne sait pas et n'essaie pas de savoir. Elle doit avoir une bonne raison et après tout, on a tous nos secrets pas vrai ? Je suis sûr que tu dois également avoir des choses à cacher, n'est-ce pas ? »

Je reprenais la défense de Céleste avant que quelqu'un fasse la remarque parce que je ne voulais pas de conflit, du moins, je ne voulais pas perdre de temps et donc commencer le jeu une bonne fois pour toutes !

— Euh... pourquoi est-ce que tu dis ça ? Ce n'est pas comme s'il y avait un criminel ici n'est-ce pas ? Je n'ai pas tort hein ? De toute façon, je-je n'ai rien à cacher. »

Haron avait une voix qui tendait légèrement vers les aigus et il semblait avoir peur de la réponse, je me suis contenté de lui répondre :

« Ne t'en fais pas, je suis là pour tous vous protéger même si cela implique de devoir défendre une agression par l'un d'entre vous, dans ce cas-là, je ne me retiendrai pas. »

Peut-être que je faisais peur, peut-être que j'avais l'air ridicule mais je m'en fiche. J'en ai juste marre de devoir recommencer à chaque fois donc celle-là, ce sera la bonne ! Foi de Nightsillusion !

« Haron Mélono je présume ? »

Nous nous sommes tous retournés vers Céleste qui avait la fiche d'Haron dans les mains :

« Oh mais c'est comme le restaurant. »

Mon manque de surprise n'a pas eu d'impact ou de questions comme "et ça t'étonne si peu que ça ?", Claria s'est juste contentée de répondre :

« Oooooooh ! Mais oui ! Tu es le fils des Mélono ? Ceux du restaurant ?

— Oui... mais je n'aime pas que ça se sache trop. Ne me traitez pas différemment je vous prie, je trouve cela énervant.

— Eh ben ! Mais qu'est-ce que tu fais là ? »

À ton avis ? Il visitait !

« Je n'en sais rien... je me suis fait capturer par des gens quand je sortais de mon cours de cuisine, ils m'ont mis un chiffon sur la bouche et... je me suis réveillé là. Ils m'avaient tendu une embuscade !

— Assez classique comme méthode d'enlèvement... vous n'avez pas des gardes du corps ? Je suppose que le fils d'un des plus riches de ce pays doit avoir une sécurité n'est-ce pas ? »

Haron regarda Céleste avec étonnement :

« Ah mais non ! J'avais demandé à mon père de me laisser juste pour mes loisirs, il m'y amène et revient me chercher... et ça me fait penser qu'il y a quelque chose qui ne tournait pas rond.

— Plaît-il ?

— Mon père m'attend toujours juste devant la porte, durant la totalité du cours. Pourquoi n'était-il pas là ?!

— Tout le cours ? Vous sous-entendez par là qu'il reste à ne rien faire pendant... combien de temps dure-t-il ?

— Une heure et demie par semaine, tous les jeudis soir de dix-sept heures à dix-huit heures trente.

— Ah quand même... c'est assez surprenant... »

Nous étions tous choqués par cela, son père attendait pendant une heure et demie juste devant la porte ? Mais pourquoi ? Est-ce un père beaucoup trop affectif ? Dégoûtant...

« Enfin bref, maintenant que le dernier joueur est avec nous, on va pouvoir discuter de certaines choses. Comment avez-vous été capturé ? »

Tout le monde se regardait, en attente du premier qui répond à ma question. Finalement, Claria fut celle qui prit l'initiative :

« Ben euh... je rentrais des cours quand j'ai entendu quelqu'un m'appeler...

— Laisse-moi deviner, il appelait à l'aide ?

Vu que Haron et moi avons été capturés de cette façon, il était logique de penser que ça avait été le cas pour Claria.

« Nan, pas du tout.

— Quoi ?

— Un type m'a interpellée dans la rue puis m'a demandé "Je peux te faire écouter une musique ?"

— Pardon ? Un type dans la rue qui te demande ça comme ça ? T'as pas accepté quand même... ?

— Ben euh... si ! Même s'il avait l'air d'un adulte, il m'avait demandé ça tellement gentiment...

— Mais même ! C'est bizarre que quelqu'un te demande ça comme ça dans la rue ! »

Franchement, Claria est vraiment une fille stupide pour être tombée dans un piège aussi nul...

« Attendez Sorel, Claria n'a même pas fini de parler. Que vous est-il arrivé ensuite ?

— J'ai dit "oui" et il m'a mis des écouteurs sur les oreilles en enlevant au préalable mon casque. »

Claria a d'ailleurs toujours un casque sur elle, même en ce moment mais il est sur son cou. Je m'en fichais jusqu'à présent mais ce détail a de l'importance apparemment.

« Il m'a fait écouter une musique d'électro tellement géniale ! J'étais complètement sous le charme ! De la musique hein, pas du type !

— De l'électro ? Sérieusement ?! »

Claria s'approcha de moi avec vigueur tant et si bien qu'elle se trouvait à quelques centimètres de mon visage :

« Dis Sorel, tu aimes ça l'électro ? »

Ses yeux rayonnaient, elle attendait la réponse comme un enfant qui attend ses cadeaux de Noël, sa voix avait adopté un ton très enjoué :

« Non mais quel est le rapport ? Nous voulons connaître ton histoire, pas tes goûts musicaux !

— Dis t'aimes ça ?! Est-ce que tu aimes ?! »

Elle s'approchait de plus en plus de moi, je la pris par les épaules pour la repousser :

« Pas plus que ça. Je ne suis pas vraiment fan de ce style. Maintenant, continue ton histoire ! »

Son visage redevint alors normal, comme si rien ne s'était passé. Elle aime tant que ça "l'électro" ?

« Ahem... quand j'écoute une musique que j'aime bien, j'ai tendance à fermer les yeux. C'est une habitude que j'ai car quand je le fais, je suis submergée par les émotions de la musique !

— On passe les détails !

— Et finalement, c'est un peu la même chose que Haron, on m'a mis un chiffon sur la bouche et... tu connais la suite pas vrai ? »

Je vois. Elle aussi a donc été capturé de cette façon. C'est assez bizarre de voir que ça a été aussi facile parce qu'elle fermait les yeux...

Bien, personne suivante qui est... :

« Et toi Ophélia ? Comment t'es tu retrouvée ici ? »

Ophélia me regarda avec des yeux dont j'apercevais l'éclair de haine que je connaissais tant :

« Désolée Sorel... mais ce ne sont pas tes affaires. Dis-toi juste que j'ai aussi subi le même traitement avec le chiffon. Mais je n'ai pas envie de parler des circonstances. »

Sa voix avait un mélange d'énervement et de... tristesse ? Je ne pouvais pas en être sûr mais pour ne pas détruire l'image que je réussissais à avoir malgré moi, je n'ai pas cherché à en savoir plus. D'ailleurs, personne n'a protesté donc bon...

Enfin :

« Et toi Céleste ? Tu t'es retrouvée comment ici ? »

Céleste ne me répondis pas tout de suite, elle baissa un peu plus sa tête juste avant :

« Disons que cela peut être mal interprété...

— Roh ! Ne t'en fais pas Céleste ! Une loli comme toi ne peut pas avoir fait quelque chose de mal !

— Claria, arrête avec cette histoire s'il te plaît.

— Hihi !

— Bien, comme me l'avait dit ma soeur, je devais me présenter à toutes les personnes présentes dans l'orphelinat. Sauf qu'il y en a une qui n'était pas là... »

J'ai commencé à siffler nerveusement, l'air de rien. Tous les regards se sont tournés vers moi :

« Quoi ?! J'avais autre chose à faire...

— Pourtant, un de vos amis m'a informée du fait que vous n'avez pas voulu venir. »

Un de mes amis ? Elle devait parler de Bill.

« Attendez une minute, vous êtes tous les deux orphelins ? »

La question d'Ophélia rejoignait le niveau de stupidité de celles de Claria, c'est d'ailleurs elle-même qui répliqua :

« Ben oui banane ! S'ils sont dans un orphelinat, ça tombe sous le sens.

— Ooooh ! Tu m'impressionnes Claria. »

J'avais bien évidemment dit ça de manière sarcastique.

« Eh ! C'est ma réplique ! Espèce de copieur de "ooooh !" »

Aucun commentaire. J'ai l'impression de parler à un bébé.

« Bref, j'avais des raisons pour refuser. Ne le prends pas mal.

— Non, non pas du tout ! C'est ce que j'ai dit à ma soeur : "Il doit être occupé, ce n'est pas grave." »

Céleste... tu es beaucoup trop naïve.

« Et votre ami m'a fait part de l'adresse de votre restaurant pour que j'aille me présenter. Ma soeur avait insisté en me disant que je n'étais pas obligée mais j'en ressentais le besoin. Je voulais voir tout le monde et cela comprenait vous.

— Mais... pourquoi tu dis que "ça peut être mal interprété" lui demandai-je l'air surpris.

— J'aimerais reformuler : Claria pourrait mal l'interpréter. »

Claria, en entendant son prénom et en voyant les regards se tourner vers elle, réagit au quart de tour :

« Eh bien... je ne comprends pas où tu veux en venir...

— Ah oui ? »

Céleste était prise au dépourvu et cela se voyait :

« Ah... euh... ahem.... oubliez ce que je viens de dire alors ! Je n'ai rien dis du tout ! Qu'est-ce que vous devez oublier si je n'ai rien dit ? Hum hum... »

Céleste toussait nerveusement à la fin de sa phrase, je ne comprends pas non plus où elle voulait en venir...

« Et c'est sur le chemin le soir que je me suis faite enlevée, mais contrairement à vous tous, j'ai été piquée par une seringue et ce fut assez désagréable... quelqu'un appelait à l'aide car une personne s'était effondrée dans une ruelle. Ils me disaient qu'ils n'avaient plus de batterie sur leur portable et que je devais appeler les secours. Mais lorsque je suis venue voir le corps, j'ai été prise en embuscade et... la suite est ce que nous vivons actuellement. »

J'étais complètement bouche bée, ils avaient utilisé la même technique que pour moi. Presque à l'évènement près !

« Woah ! Ils sont allés jusqu'à élaborer une stratégie de capture aussi sophistiquée !

— Non Claria, ce n'est pas compliqué du tout... répliqua Ophélia.

— Mais... ! J'ai été capturé exactement de la même manière ! Si ça se trouve, c'était moi sur le sol ! »

Après la fin de ma phrase, tout le monde poussa un "quoi ?!" d'étonnement :

« Capturé de la même manière ? Vous voulez dire qu'ils ont profité du fait que je sois venue pour également me capturer ? Et pourquoi êtes-vous aussi sûr de ce que vous dîtes ? Votre capture s'est passée de la même façon ?

— Oui. On m'a appelé alors que je rentrais du travail, c'était un homme qui appelait à l'aide parce que son ami avait fait une "crise cardiaque", je suis venu voir mais quand je me suis trop approché, j'ai été piqué par une seringue. Et je me suis retrouvé là.

— Alors c'est effectivement possible. Cela pouvait être vous étendu sur le sol...

— Attendez ! Vous êtes en train de me dire que Céleste et Sorel ont été capturés presque en même temps ?!

— C'est fort possible.

— Oooooh ! Vous avez tellement de points communs...

— On s'est juste fait capturer de la même façon et nous sommes orphelins tous les deux. Point.

— Héhé... »

Après que Claria ait fini de me taquiner, j'ai su que c'était le bon moment pour en parler :

« Bon, ce n'est pas tout ça mais j'aimerais vous faire part d'une chose. »

Bon timing ? Je pense.

« Tout à l'heure, j'ai trouvé une autre clé sur moi, exact ?

« Ouais, même que j'ai fait ma blague trop marrante ! »

Soupir de ma part :

« Ahem, eh bien j'ai pensé que si j'ai une clé supplémentaire sur moi, cela doit être le cas pour vous non ? Est-ce que l'un de vous s'est fouillé ?

— Attends, je regarde et... oooooh ! Mais il a raison ! Regardez ! »

Claria brandissait fièrement une petite clé en argent, la même que j'avais vu la dernière fois. J'espère que je ne suis pas soupçonné de quoi que ce soit...

Finalement, tout le monde a sorti une clé.

Et je venais de me rendre compte d'une chose assez déroutante, nous avions cinq clés et non quatre. C'était pour cela que je devais délivrer les autres, parce qu'ils possédaient les clés pour ouvrir le tiroir contenant la vidéo mais la mienne ?

Je ne l'avais pas remarqué avant et c'est la première fois que je la vois. À quoi sert-elle alors si ce n'est pas pour le tiroir ? Je voulais jouer la comédie mais on dirait que je n'ai même pas eu besoin car je n'ai jamais vu cette clé avant... je n'avais pas pensé à fouiller mes poches arrière aussi donc cela s'explique.

« Bon, allons voir la fin du couloir. Ces clés doivent forcément servir à quelque chose ! »

Je voulais commencer ce jeu, et sans mourir cette fois ! Il y a toujours eu des problèmes qui ont fait que nous n'avions même pas commencé à survivre mais là, c'est décidé ! Nous allons enfin commencer !

Nous nous sommes dirigés vers le fond du couloir où se trouvaient la télévision et le meuble, sur le côté, il y avait la porte. J'ai essayé de l'ouvrir sachant pertinemment que ça ne servirait à rien et bien évidemment, ce fut un échec :

« Pas moyen de l'ouvrir...

— Eh Sorel, t'as vu la télé ? On doit regarder un truc ?

— Qu'est-ce que j'en sais ? Sûrement s'il y a une télé... ah bah regardez ! Il y a un... lecteur de cassette. »

Claria malgré la situation se mit à rigoler :

« Hahaha ! Mais on a été pris en otage par une maison de retraite ! »

Alors déjà, c'est ma blague et ensuite, s'ils pouvaient t'entendre, ils te massacreraient... enfin bref :

« Peu importe, moi, je vois que ce tiroir à quatre serrures. Ce qui est vraiment bizarre...

— J'allais le faire remarquer. C'est quelque chose d'assez surréaliste en effet. »

Céleste n'avait pas tort après tout, je n'avais jamais vu ça avant mais je me suis contenté de jouer le jeu vu que c'était elle qui l'avait fait remarquer la première fois :

« C'est sûrement pour les clés que nous avons sur nous. Essayez les vôtres pour voir.

— Je reconnais ce style de serrure, il y a les mêmes chez moi. »

Tout le monde se retourna vers Haron :

« Vous possédez ce genre de serrures Haron ? Serait-elle spéciale ?

— Non, elles sont justes plus résistante mais les meubles ou tout autre chose comportant ce type de serrure vaut plus cher que le reste.

— Ça veut donc dire que les gens qui nous ont capturés sont riches ? demanda Ophélia.

— Pas forcément mais ils sont très stricts sur la sécurité en tout cas. »

Je vois. Ils ne voulaient sûrement pas que je force la serrure tout seul ou quelque chose de similaire.

Le tiroir finit par s'ouvrir après que les quatre joueurs eurent mis leur clé dans la serrure, la cassette nous attendait.

« Je comprends mieux pourquoi il y a un lecteur de cassettes ! Mais c'est bizarre quand même ! »

Cette fois, ce n'était pas Céleste qui avait dit cela mais Claria, avec sa voix habituelle d'ailleurs, sans aucune trace de peur. Je ne sais pas comment elle fait...

Sans même laisser aux autres le temps de réagir, je mis la cassette dans le lecteur et allumai la télé. Je commençai alors pour la troisième fois à voir cette vidéo.

Je revoyais pour la troisième fois ces images qui m'emplissaient de haine pour ce type. Mais je réussissai à me contrôler, même quand les regards se sont posés sur moi lorsqu'il aborda ma partie. Non, cette fois, ils sont censés avoir confiance en moi ! Je ne veux pas revivre ces morts ! Ça n'arrivera plus !

Extinction de la vidéo et ouverture des portes accompagné du même silence glacial. Mais comme je le craignais, la première à parler fut celle que je ne voulais pas :

« Sorel ?! C'est qui lui ?! Pourquoi a t'il dit que tu te fichais de nous ?! Tu vas nous laisser mourir ?! Tu nous as mentis depuis tout à l'heure hein ?! Réponds ! Je pensais pouvoir te faire confiance ! »

Non. J'allais résister. Parce que je venais d'avoir une idée, une idée que jamais je n'aurais eu avant mais qui fermera cette grande bouche qui m'énervait tant.

« Sorel ? Pourquoi tu me regardes comm- »

Je me suis rapidement dirigé vers elle et la prit dans mes bras. Je l'ai enlacé.

Sa réaction fut bien évidemment immédiate :

« Q-q-q-q-qu'est ce que tu- l-l-l-lâche moi !! Je-

— Jamais je ne vous ferais du mal !! »

Ma voix résonnait dans tout le couloir, Haron et Claria me regardaient d'un air totalement ahuris. Céleste, je ne pouvais pas savoir par contre... Ils devaient penser que j'étais un peu trop direct mais je continuai de parler :

« Claria Céleste et Haron l'ont bien compris, enfin je l'espère ! Ils me font confiance et ils savent que je ne leur ferais pas de mal ! Même si je déteste les autres comme ce type l'a dit, si leurs vies sont en danger, c'est une tout autre histoire ! Mon rôle est apparemment de vous protéger et c'est ce que je ferais ! Tu ne semblais pas l'avoir compris, voilà pourquoi je fais ce que je suis en train de faire ! C'est ça dont tu avais besoin : être rassurée ! "Rien de mieux qu'un câlin pour rassurer les gens", c'est une phrase que m'a apprise une amie qui m'est chère. Sache le si tu doutes encore, personne ne mourra ! »

Ophélia parvint à se dégager de mon étreinte et je pus apercevoir son visage rougi par la honte peut-être mais également par les larmes :

« Oui... j'ai peur et je-

— Ne t'en fais pas, nous sortirons d'ici vivants ! Et personne ne se tuera ! »

Ophélia sécha ses larmes avec ses manches tandis que Claria s'approchait de moi :

« Toi, avant de parler : sache que ce geste n'était là que pour la rassurer ! C'est tout ce dont elle a besoin. Non, je ne suis pas amoureux d'elle.

— Oooooh... tu lis dans mes pensées ! Mais sache-le quand même : je te fais confiance. Depuis tout à l'heure, j'ai compris que tu n'étais pas là en tant qu'organisateur. Et comme l'avait dit Céleste, tu n'as pas l'air d'être méchant.

— Et je garde cet avis qui est le mien. Après cette vidéo, vous auriez pu vous enrager, nous insulter voire même vous enfuir mais vous ne l'avez pas fait. Vous essayez également de nous rassurer quant à la situation, j'avoue avoir peur en ce moment même mais je sais que nous pourrons nous en sortir ensemble ! »

Pourtant, je ne ressentais rien. Pas une once de sympathie envers eux, seulement un mépris que je dissimulais par le mensonge. Je ne sais pas quoi dire ni même quoi penser... parce que j'avais fui la première fois, ma véritable réaction a été la fuite.

Je ne fais que fausser mes sentiments et réactions pour avancer dans ce fichu jeu.

« En parlant de sortir, allons voir ce qu'il y a au fond de ce couloir. Et commençons ce jeu une bonne fois pour toutes ! »

Tous approuvèrent d'un signe de la tête et nous commençâmes à marcher dans ce fameux couloir où je n'avais jamais mis les pieds.

Alors que nous marchions, j'analysais l'endroit en regardant de tous les côtés :

le chemin se séparait en deux parties : tout droit se trouvait un autre couloir, sur la droite de ce couloir, il y avait quelques portes qui étaient fermées avec des chaînes à l'allure assez solide. Un peu devant nous se trouvait un petit escalier qui montait de quelques mètres de haut en plus, cela amenait vers un lieu un peu surélevé mais pas à un autre étage, sauf que nous ne pouvions pas voir à cause de l'obscurité, juste apercevoir les marches.

Sur la gauche du couloir de droite se trouvaient différentes pièces que nous allions devoir explorer. Il y avait par terre des babioles en tous genres : bouts de verres, de détritus etc... cet endroit est dégoûtant mais il va de pair avec la situation après tout.

Le chemin avait aussi un côté gauche mais celui-ci semblait s'enfoncer plus profondément, nous n'allions pas devoir prendre trop de risque car "elle" peut surgir de n'importe où... je me dirigeai donc vers les escaliers qui m'intriguaient plus qu'autre chose.

Tout l'endroit était pourri par la moisissure mais à ce que je pouvais reconnaître, nous étions dans ce qui ressemblait à un hôpital abandonné. La disposition des pièces que je suppose être des chambres, l'allure du couloir... tout avait cet air administratif bien que le bâtiment semblât vide de ses patients et personnels. Il faut en savoir plus sur cet endroit intrigant.

« D'ailleurs Haron, tes parents doivent s'inquiéter à l'heure qu'il est, vu qu'ils sont riches, ils doivent avoir donné l'alerte non ? »

La question anodine de Claria stoppa net Haron dans sa marche ce qui nous surprit tous :

« Tu as... raison. Si... s'il s'aperçoit que je ne suis pas là à l'heure du dîner... il va... il va... Non... ! »

Haron tremblait de tout son corps et il venait de se mettre à crier, j'avais peur que cela recommence : c'est lui qui devenait fou maintenant ?!

« Mon père va me... non ! Je ne veux pas !

— Euh... je pense qu'ils ont dû nous capturer tous dans la même journée, en tout cas je l'espère pour toi car ça fait une journée que nous sommes restés inconscients. J'ai été capturé tard le soir et lorsque je me suis réveillé, il était vingt et une heures...

— Je-je-je suis désolé mais je dois partir au plus vite !! J'ai-j'ai besoin d'être là-bas ! Je... »

Haron s'arrêta de parler, il semblait avoir eu une idée ou il avait aperçu quelque chose :

« Mais... oui ! Si je... oui... je vais le faire. Ce... ce n'est pas contre toi Céleste mais...

Haron prit une profonde inspiration accentuée par ses tremblements :

« CRÈVE !!! »

Haron ramassa un tournevis qui traînait et se rua vers Céleste en hurlant.

Je n'ai pas réfléchi une seconde, ce fut instinctif. Je parvins à me mettre sur sa route mais...

« ARRRGH !! »

Le tournevis vint directement se planter dans mon épaule ! Ça faisait un mal de chien ! Mon épaule me brûlait, cette sensation de brûlure que je ne connaissais que trop bien. Tout revenait ! Tout... recommençait !

« Haron ! Mais t'es complètement malade ! » hurla Ophélia

— Sorel ! Qu'est-ce que tu fais ?! Laisse la crever ! Nous sortirons plus vite et je pourrais rejoindre mon père ! Il le faut alors pousses-toi ! On doit en sacrifier un et c'est la plus inutile ! »

Je ne bougeai pas. J'entendais Céleste qui avait peur derrière moi et le peu d'humanité que j'avais me disait de la protéger. Je ne pensais pas qu'Haron serait comme ça, on ne révèle la vraie personnalité de quelqu'un que lorsqu'il est confronté à une situation qui lui échappe à ce que je vois...

J'ai retiré le tournevis de mon épaule avec grandes difficultés, c'était horrible de le sentir dans ma peau et le sang commençait à couler... j'ai jeté le tournevis au loin tout en lançant un regard noir à Haron :

« Personne... ne mourra. En tant que maître du jeu, c'est un ordre : arrête.

— Nan ! Si tu ne veux pas bouger, alors, ce-ce sera toi ²! »

Haron se précipita sur moi pour essayer de me donner un coup de poing que j'esquivai habilement malgré la douleur, c'était l'adrénaline qui m'empêchait de m'effondrer et qui me faisait agir. Malgré cela, il avait réussi à m'attraper par la gorge, à me plaquer au sol et il commençait déjà à m'étrangler :

« Un de nous doit mourir ! Il le faut !! Ce sera toi !! »

Pourtant, la différence de nos carrures tourna la situation à mon avantage : il était plus maigre que moi et un peu plus petit, c'est donc (presque) sans difficultés que je lui assénai un coup de poing dans l'abdomen. Haron eut le souffle coupé et je profitai de ce moment pour le retourner : j'étais alors sur lui et bien plus avantagé.

La rage que j'avais accumulée me fit lui mettre plusieurs coups de poing dans la figure :

« Sorel !! Arrêtez !! Vous allez le tuer !

Je continuais sans même écouter la petite voix de Céleste. Claria me demandait de me calmer mais Ophélia ne disait rien.

— Arrête ! Je suis... désolé ok ?! Et je- »

Un coup de poing l'arrêta net dans sa phrase, tu ne m'auras pas avec tes fourberies !

« Sorel... ! Tu vas... Arrête ! Arrête ! »

Haron commençait à avoir vraiment peur pour lui, sa voix se faisait de plus en plus forte, il était en proie à un stress fort et cela se voyait de mon point de vue mais j'étais tellement remonté contre lui que je ne m'arrêtais pas et c'est à ce moment que...

« Je... ARGH ! Ma-ma poitrine me... ARGLL ! »

Haron commençait à suffoquer sérieusement, c'est là que j'ai compris que j'étais allé trop loin. J'ai tout de suite arrêté de le frapper. Pourtant, il continuait de suffoquer. Il haletait en se tenant la poitrine avec une forte expression de douleur sur le visage. J'avais peur du fait que je venais de le tuer mais l'intervention de Claria me fit comprendre que la situation était grave :

« Oh mon Dieu ! Il fait un arrêt cardiaque ! »

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