4 - Mon cauchemar et celui des autres (3/3)

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J'en revenais pas, c'était aussi simple que ça ! J'avais eu finalement raison ! Je me suis empressé de l'annoncer à tout le monde :

« J'ai trouvé.

— Ah ouais ? T'as trouvé quoi ? » me demanda Claria.

J'ai alors lu le message caché derrière la feuille. On se complique trop la vie parfois.

« Bien. Mais au final, qu'est-ce que ça veut dire ? questionna Haron.

— Qu'on doit regarder une vidéo ! C'te question ! s'écria Claria.

— Oui mais la deuxième phrase ? Ça veut dire qu'on a la clé dans notre chambre ?

— Non. En fait, je crois qu'on l'a déjà sur nous. Fouillez vos poches ! »

Et j'avais eu raison. À peine cinq secondes plus tard, nous avions tous trouvé une clé dans nos poches... J'imagine que c'est pour ça qu'ils ont précisé "tous les joueurs" et qu'il fallait obligatoirement que je les libère, sans eux, je n'aurais pas pu ouvrir le verrou. De plus, nous avons été stupides de ne pas s'être fouillé en premier, cela aurait dû être un réflexe...

Chacun a donc inséré une clé dans une des serrures et ça a fonctionné ! Lorsque nous avons ouvert le tiroir, il y avait simplement une cassette. Une cassette ? En 2019 ?! Ça y est ! Nous avons été capturés par une maison de retraite.

Blague à part, ça nous a tous surpris de ne trouver qu'une cassette dedans.

« Je comprends mieux pourquoi il y a un lecteur de cassettes. »

Céleste venait de nous faire remarquer cet objet posé en dessous du meuble. Je n'y avais pas accordé d'importance et les autres non plus au vu de leur réaction. Il n'était pas là pour décorer non, il était là pour nous donner des réponses... ou nous faire poser encore plus de questions.

« Bon bah je suppose que l'on doit mettre la cassette dedans ?

— Bien joué Ophélia ! » dis-je tout en applaudissant ironiquement.

Céleste a pris l'initiative en ramassant la cassette, en allumant le lecteur qui était branché, heureusement, et en allumant également la télé. C'est amusant de voir qu'elle sait tout faire toute seule vu que cette télé date pas mal...

L'image que nous avons vue était très sombre en plus d'avoir des saturations. On arrive toutefois à percevoir un homme qui restait dans un angle de caméra où la faible lumière n'atteignait pas son visage. On y voyait juste une silhouette. Nous ne pouvions même pas dire où était le lieu de tournage à cause de la ridicule qualité de la projection. Pourquoi ne pas avoir choisi un DVD à la place ? J'imagine que les cassettes font plus "film d'horreur"...

« Avant de commencer, je tiens à vous remercier de participer à notre jeu. »

Mais personne ne veut y participer à ton satané jeu ! Nous avons tous été capturés ici ! C'est légèrement différent non ?! D'ailleurs quand j'y pense, les filles ne m'avaient pas répondu quand j'ai demandé comment ont-elles été capturées. Je vais reposer ma question à la fin de la vidéo.

« Je sais que vous devez vous poser beaucoup de questions mais laissez-moi répondre aux plus probables.

Première question : pourquoi avons-nous été capturés ?

Je dois dire que répondre à cette question en dévoilerait beaucoup trop, trop vite. Et nous ne voulons pas ça n'est-ce pas ? Vous le découvrirez au moment venu et juste pour vous dire : aucun n'a été choisi par hasard. Vous êtes tous là pour une bonne raison. »

Pourquoi ne pas répondre directement à la question ? Ce type garde une espèce de suspens inutile, nous ne sommes pas dans une histoire ! Au moins, je sais que je ne suis pas là par malchance ou quoi, c'est la seule information que j'ai pu comprendre.

« Deuxième question : pourquoi avons-nous des fiches à nos noms avec toutes sortes d'informations dessus ?

Je vais de suite vous le dire : vous avez été observés depuis presque deux semaines. Chacun de vous. Certains ont été plus difficiles que d'autres, voire même complètement impossible, mais nous avons réussi à récolter assez d'informations pour la plupart d'entre vous. Car oui, tout cela est pour les autres participants. Ces fiches permettent de donner une présentation brève de la personne pour éviter que celle-ci ne mente sur son identité ou je-ne-sais quoi d'autre. Quant aux groupes sanguins, croyez-moi, ils vous seront utiles même si je ne vous souhaite pas en avoir recours. »

S'ensuivit un rire assez bref et sinistre du monsieur. Enfin, je dis "monsieur" mais la voix est assez robotisé et il serait impossible de la reconnaître une fois réelle devant nous. Ces fiches étaient donc là pour empêcher les gens de mentir sur qui ils sont. J'avoue ne pas savoir quoi dire là-dessus surtout face à l'histoire du groupe sanguin. J'en reste perplexe.

« Troisième et dernière question : qu'est-ce que c'est cette histoire de jeu ? Et quelles en sont les règles ?

Voilà la question la plus intéressante mais aussi celle qui me demande le plus d'explications alors je vais y aller par étapes : je vais commencer par vous expliquer les règles car je pense que vous connaissez déjà le but n'est-ce pas ? En soi, les règles sont très simples et elles se résument en un mot : survivez.

Vous allez chaque soir être confronté à-bzzzt »

À ce moment précis, l'image avait saturé de façon extrême ce qui fait que nous n'avions pas entendu l'information. Nous ne savions pas face à quoi nous allons devoir survivre.

« La nuit commencera à vingt et une heure pile. À ce moment précis-bzzzt sera libéré dans l'enceinte du bâtiment. Votre but ? Lui échapper durant la totalité de la nuit qui terminera à six heures du matin. À ce moment là-bzzzt retournera à son point de départ et ne vous pourchassera plus durant la journée. Cela sera le déroulement de la première nuit : juste survivre. Mais ne vous en faites pas, je pimenterai un peu la suite, oh que oui ! On va bien rigoler après ! Hahaha !

La journée, quant à elle, vous servira de repos et surtout... d'exploration. Vous avez envie de savoir où vous êtes pas vrai ? Pourquoi vous avez été capturés ? Ces réponses se trouvent dans le bâtiment, j'ai délibérément laissé quelques documents expliquant en partie pourquoi vous êtes là mais je ne vous donne pas tout d'un coup. Les questions plus précises auront le droit d'être posées à la fin d'une nuit, une sorte de récompense si vous voulez. Je préfère vous dire que je peux faire des annonces par haut parleur si je dois vous dire quelque chose pendant la nuit. On ne sait jamais...

Pourquoi je fais ça au lieu de vous donner les réponses directement ? Allons, ne faites pas les enfants gâtés ! On obtient quelque chose en travaillant pour cela ! Voilà la seule et unique raison !

La journée sera donc consacrée à votre exploration et à ce que vous voulez en fait. Mais ne faites rien de cachottier, rappelez-vous que vous êtes filmé et que nous vous regardons en ce moment même.

Ah d'ailleurs, n'essayez pas de vous enfermer dans vos chambres. Si je vois que vous restez trop longtemps dans la même pièce, un son retentira à l'endroit où vous êtes et-bzzzt viendra gentiment vous cueillir. Je veux vous voir lutter pour votre survie, pas vous cacher tels des lâches ! Ce serait ennuyant pas vrai ? Restez plus de vingt minutes dans la même pièce et vous n'en ressortirez plus jamais.

Pour la deuxième partie de la question, je vais m'adresser à Sorel. »

Tous les visages se retournèrent vers moi, je sentais mon poing se crisper pour je ne sais quelle raison. Attirer l'attention sur moi est la pire des choses et je commençais à bouillir de rage...

« Sorel, tu es bien conscient de ton statut de "maître du jeu" n'est-ce pas ? Bien sûr que oui ! C'est écrit sur ta fiche. Tu te demandes ce que ça veut dire ? Crois-moi, cela va bien plus loin que tu ne le penses.

Ici, tu as le rôle le plus important dans ce jeu. Je vais même en dire plus : l'issue même de la vie des joueurs est entre tes mains. C'est toi qui sera l'impact direct sur leur pauvre et misérable vie. Chacun a une vie bien difficile mais comme tu le dis si bien, ils ne sont pas comme ils le laissent paraître et préfèrent cacher la vérité sur eux, pas vrai ? Ce sont tous des pourritures pour toi après tout, et ils ne feraient pas exception, pourquoi seraient-ils différents ? Ne pensant qu'à leur survie, les gens sont capables de bien des choses et je vais même te le prouver !

Les autres, écoutez-moi : si vous ne voulez pas participer à ce jeu de survie, si vous êtes trop faible pour cela, il vous suffit d'une chose : tuer n'importe quel participant et attendez six heures.

Cela peut être durant la nuit ou même la journée. À vous de voir mais si vous réussissez à survivre durant six heures, tout le monde pourra rentrer chez lui ! Même si quelqu'un sera mort, vous serez vivant vous ! C'est tout ce qui compte.

Choisissez le plus faible, le plus inutile ou que sais-je encore. Après tout, un seul mourra et le reste survivra ! Pourquoi ne pas essayer ? »

Tout le monde commença à reculer d'un pas, muet par la surprise et paralysé par la peur. Je me sentais bouillir de plus en plus de l'intérieur : pourquoi moi ?!

Pourquoi ai-je un rôle crucial dans leur... vie ?! Je ne les connais pas et je n'ai plus envie maintenant ! Si ce sont des gens comme ceux que je connais au lycée, j'en ai rien à faire de leur mort ! Ils n'en ont pas l'air pourtant...

Je commençais à trembler : de rage ? De peur ? Les deux ? Je ne sais pas. Et la suite n'allait vraiment rien arranger du tout :

« Sorel. Vas-tu réussir à leur faire comprendre que tuer est mauvais ? Les faire changer d'avis ? Qui sait ? Quelqu'un pense peut-être au meurtre là, maintenant. Mais pourquoi cela te toucherait ? Tu es seul après tout, tu l'as toujours été. Alors pourquoi la mort de l'un d'entre eux est une chose que tu devrais empêcher ?

Eh bien, je peux prédire une chose : tu vas les supplier de ne pas s'entretuer et leur mort sera le pire de tes cauchemars ! Ne l'oublie pas Sorel, tu es le joueur clé, la pièce maîtresse de ce jeu. Mais tu n'auras pas à t'en faire si tu acceptes les autres tels qu'ils sont. Essaie de les comprendre, ils apprennent que leur vie est entre tes mains, qu'ils doivent se reposer sur toi, cela doit être dur pour eux mais, après tout, tu t'en fiches royalement qu'ils meurent pas vrai ? Ils doivent s'en mordre les doigts de l'apprendre je pense. Que leur vie est entre les mains d'un pur égoïste. Ce jeu te sera beaucoup plus facile si tu te remets en question. Être seul n'est pas toujours le meilleur choix et tu le comprendras bien vite. Lorsque cette vidéo se terminera, je débloquerais la porte et vous aurez accès à la première partie du bâtiment. Le jeu commencera alors et tout ce que cela implique. Parfois Sorel, il faut apprendre à faire confiance aux autres même quand ils ne te disent pas tout.

Alors, "maître du jeu", quelle sera votre décision ? Vivre... ou mourir ? »

La vidéo se coupa brusquement tandis que nous entendions les portes s'ouvrir. Un silence plus que glacial régnait dans la pièce maintenant agrandie par les portes ouvertes.

La voix d'Ophélia fut la première à se faire entendre mais... :

« C'est quoi ce bordel ?! Je veux pas mourir ! Sorel ! T'as intérêt à nous sauver ! C'est ton rôle ! Ce monsieur bizarre nous l'a répété ! T'es celui qui doit nous sauver ! Pourquoi il a dit que tu ne le ferais pas ?! Tu nous laisserais crever sans bouger le petit doigt et sans même que ça te dérange ?! Réponds-moi ! »

Tout avait pourtant l'air bien parti, mais c'était sans compter sur mon mauvais caractère. Je ne sais pas ce qui m'a pris, peut-être la colère qui bouillonnait en moi ou la peur constante mais j'ai explosé de rage, peut-être même un peu trop d'ailleurs :

« Ferme-la ! Je ne suis ni le maître du jeu, ni celui qui vous sauvera ! En fait, j'en ai rien à faire si vous crevez ! Vous pouvez tous vous faire tuer par le truc qui nous pourchasse que ça ne m'attristerait pas le moins du monde ! Pourquoi je dois être celui qui a la soi disante responsabilité de vos vies quand je hais d'une puissance colossale les gens d'une manière générale ?! Faites ce que ce taré vous a dit de faire et entretuez-vous si ça vous chante mais n'essayez même pas de me toucher car je peux vous garantir que vous le regretterez ! Si vous êtes assez stupide pour vous tuer, c'est votre problème ! »

Je ne m'en rendais pas compte mais j'étais en train de hurler, je hurlais de toute la rage qui s'était accumulé en moi sans me dire que cela pourrait attirer la "chose". La voix d'Ophélia me paraissait être un mélange de colère et de peur :

« Espèce de grand malade ! Le taré ici, c'est toi ! Tu vas tous nous faire tuer à cause de ton égoïsme de sale pourri gâté ! T'es le maître nan ?! Bah joue ton foutu rôle ! »

Tout en vociférant, elle commençait à me pousser en signe de colère.

Ce fut la goutte d'eau qui fit déborder le vase, un réflexe de mon temps de collégien, un temps où les élèves me bousculaient de la même façon pour me provoquer, un temps que j'avais réussi à oublier mais Ophélia avait fait remonter tous les souvenirs d'un coup : je lui ai asséné un coup de poing sur le visage. Et avec toute la force de ma haine envers la situation.

Ophélia fit un bond en arrière et tomba sur son épaule droite, le choc entre elle et le sol fut assez violent.

Tous les autres reculèrent de plusieurs pas en arrière choqué par ce que je venais de faire. Claria se précipita sur Ophélia pour voir comment elle allait : elle saignait du nez et avait commencé à pleurer.

Claria me lança un regard noir de haine tandis que Haron me dévisageait avec mépris. Seul Céleste se tenait éloignée de moi sans dire un mot mais je pouvais la voir trembler légèrement. Elle doit penser qu'elle s'est totalement trompé sur moi et que je ne suis qu'une pauvre ordure.

« Alors, c'est ça ?! "je hais les maris qui frappent leur femme" tu devrais juste pourrir en enfer ! C'est toi qui devrait mourir ici ! Crève ! Crève ! C'est toi qu'on devrait tuer ! Je te souhaite la mort la plus douloureuse qui soit ! »

Ophélia hurlait de douleur non pas seulement physique mais également morale, aucune de ces insultes ne m'atteignit, j'étais dans un état indescriptible : un mélange de peur, de haine et de dégoût.

Comment la situation a pu dégénérer à ce point-là ?!

« T'es pas ma femme à ce que je sache ! Je t'ai prévenu ! Je frappe qui je veux sans distinction de sexe. J'ai dit que je ne frapperai jamais les gens qui comptent pour moi, or, tu n'es rien pour moi ! Souhaite-moi la mort, je m'en fiche totalement ! »

Haron prit la parole :

« Je ne pensais pas que tu serais capable de faire une chose pareille. T'es vraiment qu'une ordure ! » bougonna-t-il d'une voix méprisante et ferme tout en allant au chevet de Claria avec les deux autres filles.

Je n'explique pas ma prochaine réaction, je ne la comprends toujours pas :

« C'est-c'est un cauchemar. »

— Ça tu l'as dit ! rétorqua Claria d'une voix froide.

— Tais-toi ! Tu n'es que le fruit de mon imagination ! Personne ici n'est réel ! Je ne frapperai jamais les gens comme ça ! Je ne suis pas maître de ce que je fais car je suis dans un cauchemar ! Hahahahahaha ! Mais ça tombe sous le sens ! Ce jeu, vous tous, rien n'est réel ! Pourquoi ne l'ai-je pas remarqué avant ?! Je vais me réveiller et je serai dans ma chambre, tranquillement avec Valya qui me réveillera. Comme au bon vieux temps ! »

Des larmes commencèrent à couler de mes yeux : larmes de haine, de peur, de nostalgie ? Aucune idée. Je ne contrôlais plus mes émotions... je riais nerveusement.

« Mais de quoi est c- »

J'ai coupé net Claria dans sa phrase pour hurler tout en courant en direction de ma chambre :

« Vous n'êtes pas réel ! Allez-vous-en ! Jamais je ne ferais ça ! »

J'ai couru vers ma chambre, ouvert la porte puis je l'ai refermé sans même me retourner. J'ai fermé la porte à clé avec le loquet puis je me suis effondré en larmes sur mon matelas. Je ressentais tellement d'émotions en même temps que j'en devenais malade : j'avais frappé une fille, une fille qui avait juste peur et qui avait besoin d'être rassuré. Je suis la pire ordure qui puisse exister ! Je veux... juste mourir.

J'ai d'un seul coup senti quelque chose me caresser la tête, c'était quelque chose de très affectueux :

« Quelque chose ne va pas ? Le mage serait donc affaibli par quelque chose ? J'ai entendu crier donc j'ai eu peur et je me suis cachée... »

J'ai instantanément reconnu la voix de Valya. Je l'avais presque oublié mais j'étais venu dans la chambre pour la voir justement. Il n'y avait qu'elle pour me consoler.

« C'est... pas important.

— Oh que si ça l'est ! Si mon mage préféré se met à verser des larmes, quelque chose de tragique a dû arriver ! »

La douce voix de Valya faisait plaisir à entendre. Après ce que je viens de faire, elle ne me pardonnerait sûrement pas, je ne lui ai alors rien dit. Jamais elle ne l'accepterait...

« Disons que certaines choses sont arrivées... mais je n'ai pas envie d'en parler.

— Bien. Si Nightsillusion n'a pas envie d'en parler maintenant, alors j'attendrai. Et je serai là quand il ressentira le besoin de se confesser. »

Valya prit ma tête qui était sur le matelas pour la poser sur ses genoux, je me sentais.. étrangement bien. Mais j'étais toujours un peu mal à l'aise à cause de cette histoire...

« Maintenant, mon mage va faire un gros dodo ! Rien de tel qu'un bon sommeil pour se remettre de ses émotions. »

Je souriais intérieurement :

« Je... ne suis pas un bébé tu sais... »

Valya ne répondit rien, elle continuait juste de me caresser la tête.

Je me sentais beaucoup mieux, je m'en voulais beaucoup pour ce que j'ai fait. J'allais présenter mes excuses le lendemain et... essayer de m'expliquer. Il faut que la situation s'arrange.

Juste avant de m'endormir, Valya me chuchota ces quelques mots directement dans l'oreille :

« Sachez que je serais toujours là pour vous, maître. »

"Haha... je t'ai dit d'arrêter de m'appeler comme ça" fut ma dernière pensée avant de m'endormir paisiblement. J'allais me réveiller et nous allions jouer, je voulais sécher les cours juste pour cette fois à cause de ce mauvais rêve, je voulais... profiter du temps que je passais avec Valya.

Je me suis réveillé. J'étais toujours là. Dans cet endroit. Chose étrange, Valya n'était pas dans la pièce. Est-elle partie se présenter ?

D'ailleurs, pourquoi n'est-elle pas comme une des joueuses ? Il n'y a pas sa fiche et il n'y a pas eu besoin de sa clé. Valya me cachait sûrement quelque chose : est-elle entrée discrètement en évitant les caméras ? Mais alors pourquoi aller dans le couloir ? Je me souviens qu'il y a justement une caméra ici.

Poum... poum...

Ce bruit me fit sursauter, des coups lents et répétés se faisaient entendre sur ma porte. Regard sur ma montre : vingt trois heures cinquante cinq ! Mais qui pouvait venir toquer à un moment pareil ?! Est-ce que c'est le "truc" qui nous pourchasse ? Ce n'est pas quelqu'un qui allait me faire peur de toute façon, non, je n'avais pas peur de cette chose. À moins que ce soit tout simplement Valya qui-

Je me suis coupée net dans mon monologue, Valya était là, endormie mais derrière moi ce qui fait que je ne l'ai pas remarqué de suite. Je n'avais pas envie de la réveiller donc je l'ai laissée là.

J'étais toujours dans ce cauchemar mais... est-ce vraiment irréel ? Suis-je vraiment en train de rêver ?

Poum... poum...

Les bruits continuaient. C'était bien trop distinct pour appartenir à mon imagination, ils étaient sourds et assez lents, c'est comme si quelqu'un s'amusait à taper la porte pour me faire peur. Ce n'était pas Valya car elle était là et cela m'étonnerait que ce soit l'un des joueurs après ce que j'ai fait alors qui était-ce ? Je ne pense pas non plus que quelqu'un me fasse une blague vu ce qui s'est passé...

Comme la "chose" ne m'effrayait pas le moins du monde, j'ai lentement déverrouillé le loquet. Peut-être est-ce une mauvaise idée ? N'importe qui serait resté à l'abri mais pas moi, cela me dérangeait alors j'avais bien l'intention de savoir qui c'était pour lui dire "gentiment" d'arrêter.

Le loquet se déverrouilla de son petit "clic". La porte n'était plus bloquée et les bruits s'étaient arrêté. J'ai hésité un peu avant de me décider à ouvrir la porte car vu ce qu'avait raconté le type de la télé, cela pourrait être la "chose" qui nous pourchasse donc il fallait que je sois prudent.

Je m'attendais à tout mais alors vraiment tout et pourtant :

« AAAAAAAHHHH !! »

Mon hurlement de frayeur me fit sursauter de plusieurs pas en arrière. Une nausée très désagréable m'envahissait d'un seul coup, mon coeur accéléra son rythme à une vitesse affolante, ma respiration se faisait de plus en plus rapide. Je me sentais pleurer de rage intérieurement envers moi-même car ce que je vis dépassa de loin tout ce que j'ai pu imaginer : c'était bien une personne et celle-ci était Claria...

Un énorme frisson d'épouvante me parcourut l'échine. Claria, la fille énergétique et d'étrange bonne humeur constante malgré la situation, une fille que j'ai à peine eu le temps de connaître se trouvait devant moi. Sur le sol, le corps complètement désagrégé !

La partie basse de son corps manquait, un sectionnement net avait séparé les jambes du tronc, elle avait rampé jusqu'à ma chambre en faisait une trace de sang affreuse qui continuait de s'étaler. En regardant son visage, une autre chose me terrifia : son oeil droit n'était plus là. On pouvait y voir une cavité, un trou rougeoyant dont s'écoulait du sang à la place...

L'expression qu'elle arborait était indescriptible, elle qui était toujours aussi joyeuse le peu de temps que je l'ai connu, la voir éprouver de la souffrance à son extrême était impensable et pourtant... on ne voyait que ça : des cernes affreuses, un visage pâle sans parler de la quantité astronomique de sang présente qui coulait de ses jambes sectionnées...

Son visage représentait l'agonie même, je ne pouvais imaginer ce qu'elle était en train de vivre. Une souffrance pareil ne peut être décrite avec des mots, elle est simplement comprise en regardant le visage, et c'était juste effroyable...

Le vide terrifiant de la cavité oculaire manquante me plongea dans l'angoisse, une angoisse qui ne cessa de s'accroître avec la souffrance que je pouvais lire sur ce visage maintenant borgne :

« S-Sorel... enfuis...toi... »

En terminant sa phrase, Claria cracha un peu de sang en faisant un affreux rictus de douleur. Elle poussait des petits gémissements de détresse. Sa voix était très faible, ce n'était pas une blague comme je le pensais mais une situation désespérée, une urgence ! Il fallait que je prévienne les autres !

« Qu-qu'est-ce qui vous est arrivé ?!!!

— Les autres.... ils sont tous.... je n'ai pas... pu les- »

Claria ne terminera jamais cette phrase... Sa tête retomba lourdement sur le sol. Elle venait de rendre l'âme sous mes yeux ! Son corps qui était autant mutilé... était-ce l'oeuvre de la créature ?! Qu'est-ce qui s'est passé ici ?! Comment peut-on s'acharner à ce point-là ?!

J'ai alors commencé à sortir pour voir le couloir, il fallait que j'aille chercher de l'aide, les autres doivent s'être caché mais je me devais de leur annoncer la terrible nouvelle, j'en ressentais le besoin pressant.

Je me suis arrêté net de m'inquiéter pour les autres en me rendant compte que c'était totalement inutile. En sortant, je venais malgré moi de signer mon arrêt de mort. La scène que j'avais sous les yeux me marquera sans doute à tout jamais à cause de sa morbidité :

les quatre participants avaient tous été massacrés dans une violence et un acharnement absolument effroyable ! Une quantité effarante de sang était présente dans le couloir. Une odeur absolument épouvantable empestait, ils étaient tous là mais aucun ne pourra jamais plus s'exprimer car leur cadavres représentaient la définition même du mot "carnage" :

Haron était adossé au mur, je ne pouvais même pas décrire son visage car celui-ci avait été déchiré en deux ! Une entaille assez importante occupait majoritairement le côté gauche de son visage tandis que le côté droit ressemblait à celui de Claria dans le sens où son oeil droit manquait également. Son pied gauche avait été tranché mais le reste était toujours là contrairement à Claria... son sang ne coulait pratiquement pas mais c'était parce que celui-ci était présent en quantité à ses côtés...

Ophélia, juste à côté, était celle qui avait dû le moins souffrir mais qui, paradoxalement, avait la pire allure : contrairement à Haron qui avait eu le côté gauche de son visage déchiré, c'était le visage entier qui lui manquait ! Il était méconnaissable car il n'y avait qu'une trace de taillade assez profonde, comme si on lui avait asséné un coup de hache au milieu du visage. Je l'avais reconnu grâce à ses vêtements car toute identification par un autre moyen était impossible à cause de l'atrocité de son état. Elle n'avait cependant pas d'autres blessures, seul son visage avait été "touché" car le reste du corps était indemne.

Mais ce qui me choqua le plus fut l'état de Céleste. J'avais malgré ce qu'elle disait, l'impression que c'était une enfant donc ce que je voyais d'elle me dégoûta d'autant plus : elle était pendue sur les tuyaux. Une corde venue de je ne sais où avait servi à la pendre sur les tuyaux présents près du plafond. Un filet de sang important se dégageait de sa capuche et c'était comme Ophélia la seule blessure de visible car le reste de son corps n'avait rien. La seule blessure qu'elle avait m'était invisible mais la vue de son cadavre était ce qui me choquait le plus car j'avais l'impression qu'on avait torturé une petite fille...

Je ne pus empêcher un vomissement, tout ça... n'était pas réel ! J'avais atterri en enfer ! Cela ne pouvait s'expliquer autrement ! C'était une véritable boucherie, la vue de tout ce sang et de ces cadavres m'était insupportable...

Je sentais la peur m'envahir complètement. Ce qui me faisait peur dans l'immédiat, c'était la "chose" qui avait fait cela. C'était de la folie ! Cela ne pouvait pas être humain ! Ce n'était rien de plus que l'oeuvre d'un monstre, ni plus, ni moins !

J'étais paralysé. Je ne savais pas comment réagir. Je ne disais rien, je ne faisais que pleurer doucement, des sanglots de rage mêlés à de la tristesse... Je ressentais une forte sensation de culpabilité : si j'avais été là et que je ne m'étais pas énervé, les choses se seraient-elles passées différemment ? Je ne sais pas et je ne le saurais jamais car ils étaient morts... Le jeu aura été rapide, le dénouement aussi...

Tout... se termine maintenant...

J'ai alors senti mon poignet vibrer, je l'ai regardé en tremblant, il y avait une simple inscription que j'arrivais à lire malgré le flou provoqué par mes larmes :

"Game over".

Juste après la lecture, je sentis quelque chose de bizarre me traverser l'avant-bras. J'ai d'un seul coup ressenti une puissante douleur qui m'obligea à m'agenouiller dans la mare de sang, comme si quelque chose avait été injecté dans mes veines : ce bracelet ne sert donc pas à me trancher la main ?

Oh que non. Cette chose servait à me paralyser. Je ne pouvais plus bouger du tout ! Ce truc m'avait cloué sur place car je ne pouvais que difficilement bouger la tête, rien de plus. Mon corps ne répondait plus. J'étais au final allongé dans des litres d'hémoglobine, la tête face contre terre...

Je sentis une nouvelle vibration sur mon poignet, avec d'immenses difficultés, je parvins à poser mon regard sur la nouvelle inscription :

"Fin prématurée de la partie pour cause de mort de tous les joueurs. Début de la séquence de punition."

Une... punition ? Je... vais être puni ? Mais qu'est-ce que ça veut dire ?!

Un rire sinistre m'arrêta net : devant moi à juste quelques mètres se trouvait une petite fille.

La première chose que j'ai remarquée fut le fait qu'elle n'avait pas les mains vides, dans sa main droite se trouvait une paire de ciseaux assez pointus et dans l'autre une... hachette. La hachette ainsi que les ciseaux étaient ensanglantés, ils dégoulinaient même ! Mais... !

Cliquetis cliquetis

Elle faisait des mouvements de rotation avec sa paire de ciseaux tout en s'approchant de moi. Elle portait une robe très sale (surtout par le sang) mais présentait également des lacérations au niveau des jambes et de ses avants bras. Je n'avais même pas le temps de me poser des questions car elle était juste devant moi, la sensation de peur me tordait le ventre. J'allais mourir dans peu de temps si je ne faisais rien !

J'ai essayé d'ouvrir la bouche pour appeler à l'aide mais tout ce qui sortit fut une voix pratiquement inaudible :

« V...Valy... »

Mes appels à l'aide étaient vains, elle était en train de dormir dans ma chambre et j'arrivais à peine à faire autant de bruit qu'un chuchotement. Ça doit être ce satané produit !

Elle était en grand danger ! Il fallait au moins la prévenir ! Mais c'était impossible... j'avais beau essayer de m'égosiller, presque aucun son ne sortait de ma bouche.

La fillette, m'ayant entendu car elle avait maintenant la tête près de mon visage à demi-relevé, s'approchait de moi.

« Te... voilà.

— Qui... es-tu... ? »

Chaque syllabe que je prononçais me demandait un effort surhumain, le produit que j'avais reçu avait un effet dévastateur. Ma tête était lourde. Mon environnement se floutait et j'avais du mal à distinguer le visage de la fillette.

« Je... veux... voir ! J'ai... besoin... de ça ! J'en ai besoin ! »

Ses mots étaient entrecoupés de sa respiration très dérangée. Mais ce fut les derniers mots que j'entendis en pensant de façon "rationnelle".

La fillette d'un geste rapide de la main droite dirigea les ciseaux vers mon oeil droit et vint les planter avec agressivité.

La douleur fut immédiate et inouïe ! C'était une abomination ! Une atrocité ! Et ce qui me faisait d'autant plus peur, c'était qu'elle en rigolait ! Comme si tout cela n'avait aucun effet sur elle. C'était le ton que j'arrivais à sentir malgré la douleur fulgurante qui me parcourait tout le crâne.

Elle tournait les ciseaux avec acharnement dans mon orbite oculaire, chacun de ses mouvements ne faisait qu'accroître la douleur déjà plus que présente. Je souffrais le martyre. C'était plus qu'un véritable supplice : j'étais désespéré, désespéré qu'on m'achève ! Rien ne pouvait égaler le niveau de souffrance que j'endurais. La douleur était sourde et puissante, elle m'embrouillait l'esprit de par sa violence !

Alors qu'elle fouillait dans la cavité accompagnée de mes hurlements de douleur, je vis tout d'un coup quelque chose qui me terrifia encore plus : mon oeil. Qui pendait et qui était retenu par le nerf optique.

Complètement surréaliste... et effroyable ! On croirait voir un film d'horreur qui essayait d'être le plus gore possible pour choquer le spectateur mais... tout cela était réel ! Je ne pouvais pousser que des gémissements de frayeur à ce stade-là, je n'avais même plus la force d'hurler. J'étais complètement tétanisé.

Elle utilisa alors les ciseaux comme on utilise habituellement ces objets mais pour couper... le nerf optique ! La douleur que je ressentis était tout aussi éprouvante, plus rien ne pouvait me sauver et ma vie, si j'arrivais à m'en sortir, ne sera plus jamais la même. Je ne pense pas qu'il existe assez de mots pour décrire ce que je ressentais : de la peur, de la souffrance, de l'angoisse et de la peine pour être aussi... impuissant dans cette situation. Lorsqu'elle coupa le nerf, la douleur avait été très vive mais terriblement douloureuse...

Ma tête était lourde, je me sentais très faible d'un seul coup, je sentais que j'allais m'évanouir malgré la douleur plus que dérangeante qui me parcourait l'orbite du crâne. La fillette marmonna d'un air que je qualifierais de triste :

« Non... mauvais ! Il n'est pas comme je le veux... Pourquoi toi aussi ?!

— Par pitié... achève... moi... »

Je ne voulais que mourir, je ne pouvais même plus réfléchir à cause du calvaire que je vivais.

« C'est... ce que je vais faire. »

Toujours la paire dans les mains, elle m'égorgea d'un coup sec avec la lame sans même attendre que je réagisse.

Je ne pouvais plus respirer, ma gorge était en feu, je voyais mon propre sang s'échapper de celle-ci en plus de celui qui coulait de mon oeil droit qui était désormais une cavité dont je ne voyais évidemment plus rien. Ma tête se faisait de plus en plus lourde, oui, j'allais m'évanouir... mais pour l'éternité.

Est-ce comme ça que j'aurais imaginé ma mort ? Très peu probable. Tué par une fillette dans un endroit inconnu ? Totalement irréaliste. Je pensais il y a de cela quelques minutes que ce n'était que dans les livres ou films mais... non, je m'étais trompé.

Je n'aurais pas vécu longtemps finalement, j'approchais de mes 18 ans. J'allais être majeur, j'allais débuter dans la vie mais au final, je n'aurais jamais à me soucier de quelconques responsabilités. Un mort ne sera rien de plus que ce qu'il sera : un cadavre.

Je me sentais partir, ma vision devenait de plus en plus floue. Au final, j'ai été quelqu'un d'inutile toute ma vie. Je n'ai jamais aidé personne, mis à part ces grands-mères mais ce n'était purement que pour l'argent que je gagnais. Ma mort a été... stupide. De toute façon, mise à part Valya, Mama et Bill, aucune personne ne se souviendra de moi. Que va devenir Valya d'ailleurs ? Comment réagira t-elle ? Je ne pourrais jamais le savoir, et je me demande même si je voulais voir sa réaction...

C'était elle qui occupait ma dernière pensée : adieu Valya, je ne t'oublierai jamais. Je suis désolé de ne jamais avoir pu te dire « Merci » pour tout ce que tu as fait pour moi... Je continuerai de veiller sur toi dans l'au-delà comme tu l'as fait pour moi tout ce temps. Je serai... toujours là pour toi, partenaire.

Une sorte de flou assez étrange se forma dans ma vision alors que je me sentais happé par une force que je ne pouvais comprendre, que m'arrivait-il ? Est-ce comme ça la vie après la mort ?

S'ensuivit un flou assez puissant dans ma vision et... je me retrouvai à entendre ce rire. J'étais de nouveau face à cette fillette. Chose étrange, je voyais des deux yeux : comment ma vision est-elle revenue ?! Et... qu'est ce qui se passe ?!

« Je... veux... voir ! J'ai... besoin... de ça ! J'en ai besoin ! »

Mais... j'ai déjà vu ça ! Je... deviens fou ? Ne... ne me dites pas que...

Mes craintes se sont confirmés presque aussitôt car la même scène se répéta : la perte de mon oeil droit et l'égorgement accompagné de la douleur la plus éprouvante possible. Pourquoi mon cerveau me faisait revivre cette scène des plus atroces ?! Si j'étais "réellement" mort, pourquoi les sensations étaient aussi réelles ?! Je ne comprenais plus rien, ma confusion s'ajoutait à toute l'horreur de la scène et j'avais l'impression que tout se déroulait de manière plus lente rien que pour le plaisir de me faire souffrir davantage...

Je suis alors mort une nouvelle fois et de la même façon. Était-ce une hallucination ?! Était-ce l'oeuvre de mon cerveau devenu fou ?! Je l'espère... je l'espère vraiment.

Mais... :

« Je... veux... voir ! J'ai... besoin... de ça ! J'en ai besoin ! »

Cette phrase... se répéta. TOUT se répéta. Revivre une mort très douloureuse est la pire des choses qui puissent exister. Pourquoi mon cerveau me faisait ça ?! Avais-je atterri en enfer ?! Comment est-ce même possible ?! Le pire, c'est que je ne pouvais rien faire ! J'étais constamment paralysé par ce bracelet. Et cette douleur qui était permanente ! Je ne faisais que souffrir... en boucle !

La scène se répéta une troisième fois puis une quatrième. Je n'étais plus qu'un pantin. Je ne savais plus rien, ne pensait plus rien. Juste cette douleur interminable, à quoi bon lutter contre lorsque je ne peux même pas bouger un orteil... ? Je ne ressentais aucune émotion si ce n'est la douleur abominable et la colère d'entendre son rire. Un rire que je ne pouvais plus supporter.

C'était ma punition pour avoir été égoïste toute ma vie ? Ma punition pour avoir fait tuer tous les autres bien que je ne sache pas comment j'aurais pu les sauver ? Ma punition pour avoir été... qui je suis ?

Je ne faisais que me revoir mourir, encore... et encore... et encore... mais la fin de la quatrième "mort" fut différente, cette fois lors de ma "mort", je n'ai plus entendu ce rire, ce rire qui était devenu une abomination...

À la place, c'était une voix que je connaissais bien :

« Sorel ? Je viens de dire : on y va ! Alors allons-y !

— Qu'y a-t-il Sorel ? Vous avez l'air pâle. Ne vous en faites pas, il n'y a rien ici. »

Je sentais la vibration de mon poignet qui venait de se terminer.

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