Il était une fois une rencontre fort inhabituelle… Je vais essayer de vous la retranscrire le plus fidèlement possible. Commençons les présentations d’usage. Moi, c’est Théo, 17 ans à l’époque, et encore un bon gamin dans ma tête. Elle, je ne connais pas encore son nom, ni même son visage, mais notre rencontre allait nous bouleverser au plus profond de nous, que nous le voulions ou non …

A l’époque, la crise économique était à son paroxysme et nous redoutions l’avenir de notre famille car le boulot de mon père était sur la sellette. Ce qui se profilait arriva et c’est le 26 janvier 2008 que Papa nous annonça la triste nouvelle : licenciement pour motif économique. Nous dûmes dire adieu à notre petit traintrain de New York pour déménager en banlieue de Miami, où les loyers étaient moins onéreux. Nouvelle maison, nouveau lycée, nouveaux amis : une toute nouvelle vie en perspective.

Le jour-J je découvris ma nouvelle demeure, il s’agissait là d’un cottage à quelques pas du centre dans un petit quartier résidentiel calme. Cette maison mitoyenne tranchait avec l’appartement luxueux que nous possédions à Manhattan, mais gardait tout de même un certain charme… Il n’empêche que mes frères et moi étions quelque peu déçus, et la cerise sur le gâteau : la plus petite chambre revenait au benjamin, c’est-à-dire moi !

Tandis que je déballais mes affaires dans ma chambre que je trouvais minable, je l’entendis. Une magnifique musique résonnait telle le chant d’une sirène. Envouté, je cherchais à voir d’où provenait cette mélodie. Je ne vais pas faire plus patienter mon lecteur qui ne l’a certainement pas encore deviné mais cette voix venait de dernière mon mur, c’est-à-dire de l’autre maison accolée à la nôtre. Je collai ma tête au mur, c’était si beau.

N’entendant que mon cœur, je courus dans le salon et m’adressai à mes parents :

« Dîtes-moi, avez-vous entendu ce son merveilleux ?

- Qu’est-ce que tu racontes Théo ? », répliqua ma mère.

Comprenant que j’étais le seul à avoir entendu, je décidai de profiter de la situation et me mis à interroger mes parents :

« Non rien, je rigolais. D’ailleurs, une question me taraude depuis que nous sommes arrivés, l’autre partie de la maison, est-elle occupée ? Aurions-nous, par le plus grand des hasards, des voisins ?

- Oula ! Théo, tu nous en poses de ces questions. On l’ignore ! On vient nous aussi de nous installer, comment veux-tu que nous soyons au courant de quelque potin que ce soit ?! Au lieu de nous embêter, retourne dans ta chambre déballer tes cartons ! », s’énerva mon père.