Je hais la voix, la voix humaine pleine de mots, pleine de parasites, pleine de morceaux de poussière qui me violent l'oreille en permanence.

La voix est comme un bâton qui me frappe, dont je suis l'objet récepteur, sans pouvoir, et qui m'impose ses désirs et ses envies.

La voix est quelque chose qui excède ses droits, qui ne réfléchit pas, qui ne pose pas, qui ne fait que remplir encore et encore.

Le silence est devenu vertigineux. Il est devenu rare au point d'être inaccessible, inexistant et absolu. On l'empêche d'exister continuellement, comme si on en avait peur, comme si le silence était opiniâtrement ce qui permettait le mieux au so[i]n d'exister, comme si on ne voulait pas l'entendre.

Que dire d'une société qui s'impose le tintamarre sans relâche et refuse de s'écouter jusqu'à l'asphyxie ? Quand le silence est devenu le suc de la conscience ?

Le 19 Mai 2019