Ode

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« Tu te vois attaqué par le mensonge ? prends patience, supporte ce mal avec douceur. » Pythagore

Un sourire désarmant.
De ceux qui la font envoler sa contrariété.
D’ailleurs pourquoi l’était-elle ?
Ha oui, il a tambouriné à la porte de son échoppe à pas d’heure.
La question est pourquoi ?
Sans le moindre mot il s’introduit dans la salle, machinalement elle referme derrière lui laissant la clochette retentir une fois encore ce qui la fait pester intérieurement.
Laissant le froid et l’humidité à l’extérieur, préférant amplement le cocon qu’elle s’est fait ici depuis des mois. Ce lieu qu’elle partage qu’avec certaines personnes, enfin pour l’instant il est dans la salle d’accueil mais chez elle. En pleine nuit !
Ode percute et soupire imperceptiblement… « Gast ! En pleine nuit ! Seule.. avec un homme… Pffff ! Cela va encore jaser ! » , en fait cela l’amuse et sa pensée se poursuit avant de lui faire face, « Cela occupera ceux qui s’ennuient dans leur vie, Ode tu leur rends service ainsi ils ne disent pas de mal de leur voisin mais de la mairesse botaniste ! », pincement de lippes pour éviter d’en rire.
Ses noisettes pétillantes d’amusement croisent ses terres sereines alors qu’il donne la raison de sa visite à cette heure si tardive. Certaines personnes s’adresseraient à elle de cette manière, elle lancerait un « Vi ? Allez droit au but je vous prie. » , mais lui… Allez savoir pourquoi elle ne l’interrompt pas. Non, elle l’écoute avec une profonde attention sans piper mot, il ne peut avoir conscience de savoir faire taire la pipelette, pourtant c’est le cas.

« Sa canne… Gast de chez gast ! Satanée canne, je t’avais presque oubliée. », Ode chasse ses pensées d’un léger hochement de tête à l’affirmative signifiant ainsi qu’elle comprend bien de quel objet il lui cause sur l’instant. Mais en même temps ça ouvre d’autres idées qui viennent s’entremêler en son esprit.
« Vous ne m’avez pas semblé boiter là pourtant… Ai-je rêvé ? » , les noisettes quittent un instant les terres pour longer son corps et s’attarder sur sa patte folle.

Il est primordial que je retrouve ma canne, je ne puis attendre davantage alors sûrement pas demain. Saurez vous m'aider, Madame ?
Chemin arrière du regard pour revenir s’ancrer dans ses sombres. Surprise du vocabulaire employé, presque bouche bée, ses lèvres forment un joli « O » avant de se tortiller légèrement. La pénombre ambiante dissimule peut-être ses mimiques, ce serait pas plus mal d’ailleurs, elle ouvre la bouche pour prendre la parole , telle une carpe aucun son n’en sort, puis elle la referme aussi sec.
Un court silence s’installe, très court mais qui lui semble durer une éternité.

Aotrou, vous me voyez navrée que votre canne vous ai fait faux bond. Mais elle ne m’a pas dit où elle se rendait… Êtes-vous certain de l’avoir bien prise ce soir ? Car vous ne m’avez pas semblé souffrir de votre jambe en entrant ici même…
Taquineries et curiosité, c’est là qu’elle se coince elle-même, doit -elle jouer de taquineries ou non… Car là pour le coup certaines questions se posent à elle et il lui faut réponse.
Certes, elle a menti… Mais lui aussi non ?
Un pas sur le côté, un léger déplacement pour prendre un peu de recul, pour préserver son espace et lui laisser le sien, après tout ils ne sont ni intimes, ni amis… Ils se connaissent encore peu, même si Ode l’apprécie.

En quoi est-il primordial que vous la retrouviez cette nuit ? Pourquoi cette canne vous est si précieuse que vous ne pouvez patienter quelques heures ? Quels pouvoirs a-t-elle sur vous pour ainsi vous empêcher de dormir ?
Oh ! Elle en a bien d’autres, mais elle pense que déjà ce flot de questionnements suffit, pour le moment déjà.
Dodeline doucettement de la tête en ajoutant avec douceur.

Si je puis vous aider, soyez assuré que je le ferai sans hésiter.
« Menteuse ! Tu sais bien où elle se trouve… Même si tu l’avais omise. Mais lui aussi me ment, enfin j’en ai le sentiment et j’aimerai bien en apprendre un peu plus sur lui… Vilaine Ode ! Valà ce que dirait Tuck s’il te voyait agir. », un sourire amical et confiant.
Désolée Messire de Machaut mais vous l’intriguez ! Et lorsqu’elle est ainsi, elle pourrait ne point en dormir juste pour connaître le fin mot d’une histoire et là… La jeune Kerloc’h a le sentiment que vous lui cachez quelque chose… Bref !
Nouveau sourire avec une invitation grâcieuse de la main de s’aventurer un peu plus au sein de son échoppe, afin de s’approcher des bougies qui éclairent l’endroit. Sans savoir ou va aboutir cette histoire, elle lui ment en toute impunité… Quoi que… à suivre…

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