Journal - Jour 19: dimanche 29 aout 2021, 16h47

4 minutes de lecture

J'ai toujours été définit comme anarchiste. Les personnes politisées à avoir le plus insisté, se définissaient de la sorte et m'y incluaient et finissant par sceller sur moi une appartenance plus forte qu'eux avant qu'ils s'en écartent pour se rattacher au système.
L'anarchisme, me dit l'un d'eux il y a peu de temps alors que j'étais critique vis à vis de sa démarche de vie, c'est un idéal et le monde est loin de l'être. Cet idéal qu'il me collait à la peau, avait fait de moi dans la radicalité de mes choix l'homme qui dépendait de lui pour payer la note plus que salé du restaurant dans lequel nous déjeunions.
Plus jeune, en arrivant au lycée, je me souviens que les extrêmes enrôlaient. Je me sentais loin de la politique et dans mon fort intérieur pensait pouvoir m'en tenir éloigné en créant, en dessinant et faisant de la musique à ce moment là.
Les humains vendant, et arborant lacets rouges d'un côté blanc de l'autre, leurs idées politiques, n'étaient pas si différentes les unes des autres. J'avais vu les regards de défiances qu'ils avaient les uns vis à vis des autres, aucunes violences, juste des tags sur les murs et nos tables d'étudiants. C'est plus tard en fac de droits que la violence se faisait plus palpables.
Pour l'heure, j'avais des parents de gauches et descendait de communistes espagnols. Je fis aussi vite le constat qu'être de gauche était mieux vu en général par une grande majorité. Dans un pays ou l'on se cache pour voter et élire des bourgeois qu'ils soient de gauche comme de droite, il est très rare que l'électeur d’extrême droite se vante dans une « démocratie de liberté d'expression », d'être raciste. Puisqu'en gros c'est le facteur retenu et interdit, et surtout très mal vu par le plus grand nombre.
Ayant été victime de racisme, celui de sale gueule, puisque je suis blanc et que j'étais refusé du bar du village ou j'ai grandi et me retrouvais au petit bois avec les enfants de familles de noirs et d'arabes que le village avait su accepter... Plus mal vu que les taureaux.
Si le racisme est juste la crainte de la différence, il n'y a pas plus con comme délire mais il va de soi qu'il va s'adresser aux plus petits, aux plus humbles, aux moins cultivés qui ne se retrouvent au final que dans la logique d'enracinement, dans la logique qui fait que d'être né quelque part te rattache à ce lieu. Et quand on a rien, la seule chose qu'il nous reste est ce sentiment d'appartenance, d'identité et les guerres qui ne sont pas celles qui ont des prétextes néo-coloniaux, ne sont faites que de ça ; d'identités qui se battent contre d'autres identités avec pour but d'agrandir cette identité pour en accroitre l'influence.
Je pense que ce qu'a engendré la gauche en délaissant le terrain du social, c'est à dire le gauchisme ; maladie psycho-pathologique apparu deux ans après le début du règne de François Mitterand aillant mis sous les spots médiatiques la figure de Jean-Marie Le Pen lui faisant porter dès sa première émission grand public, tous les stigmates du monstre, tout cela pour diviser le camp de droite.
Si bien qu'en 2002, j'ai failli me rendre aux urnes pour sauver la république des voleurs contre un criminel comparé à Hitler dans les manifestations qui ont sévit pendant l'entre deux tours. J'ai pu observer les limites de la démocratie par ses médias, qui la première semaine nous expliquaient que les français avaient mal votés et qu'ils devraient sans doute retourner aux urnes afin de racheter leurs « péchés ». Ils apprirent par les mêmes médias après la première semaine et le premier sondage donnant Chirac largement devant Le Pen qu'ils n'auraient finalement pas l'obligation de retourner aux urnes exercer exceptionnellement une fois de plus leur droit d'élire.
Le même schéma se reproduisit lors de l'élection d'Emmanuel Macron en 2017. En 2002, je me suis débarrassé et pour toujours de la télévision.
En 2017, c'est Loran Beru qui m'insulta presque de Nazi car j'avais laissé mon vote, en m'abstenant, au « front nazional ». Lui qui me disait ne pas avoir peur d'un banquier, car non sans prétention il m'avouait ne pas avoir de compte en banque... Ce qui ne l’empêchait tout de même pas de faire une reprise avec les Ramoneurs de Menhirs du morceau des Berurier Noir : Porcherie, ou l'une des phrases du texte dit : « la jeunesse emmerde le Front National ». Qui allait donc encaisser l'argent ? Comment acheter ses cigarettes et ses bières ainsi que l'essence du bus climatisé qui menait le groupe de concert en concert ?

Pour revenir à mon prétendu anarchisme, je me pense libertaire avec une grosse fibre sociale. Le mot anarchie est à présent galvaudé car étant la victime d'un nombre incalculable d'amalgames le résumant au chaos alors que l'étymologie du mot parle d'ordre sans pouvoir.

Mais la Nov-langue s'étale pendant que la langue française s'étiole.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire Gérôme-Mary Trebor ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0