Chapitre 41 - Echec et mat Anderson

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Marina

Lorsque nous sommes rentrées à la maison, je m’effondre sur le canapé. Toute cette adrénaline m’épuise. Je suis enfin en sécurité mais je suis surtout soulagée que tout soit terminé.

Vicente m’apporte une boisson chaude pour me détendre. Je vois sur son visage qu’il est encore préoccupé. Beaucoup de choses reposent sur ses épaules. J’espère qu’une fois qu’il aura réglé ses affaires, Anderson nous laissera tranquille. J’aspire à une vie de famille tranquille.

- Qu’est-ce que tu vas faire maintenant ? je lui demande.

- Ne t’inquiète pas pour ça, je sais déjà ce qui va se passer pour Anderson, répond-t-il.

- Tu ne vas pas le laisser gagner ?

Vicente marque quelques secondes de silence avant de m’offrir un sourire pas très convaincant.

- Je m’inquiète pour toi, je lui confie.

- Tout va bien, j’ai déjà un plan en tête, explique-t-il. Je dois prévenir Lejos de ce qui va se passer pour El Barrio.

En disant cette dernière phrase mon mari semble préoccupé. Peut-être que son ami lui a dit quelque chose à ce sujet. Je suis au courant des problèmes du cartel et Lejos sait mieux que personne de quoi il en retourne réellement.

- Il semblerait que El Barrio ne puisse pas survivre sans La Pantera, développe-t-il. J’avais confié les rênes à Lejos mais Anderson a acheté les gangs et financé Los Huerfanos. Il avait raison, notre chute est inéluctable, comme le cartel de Guadalajara et celui de Medellín.

- Je sais que tu es triste mais tu n’es pas obligé d’écouter Anderson, je le rassure.

- Même si je ne faisais pas ce qu’il demande, le cartel serai quand même perdu. Je ne vais pas succomber à tous ses désirs non plus. Je veux que tout le monde se rende compte de qui est cet homme.

En disant ces derniers mots, un éclair de vengeance éclaire le regard de mon mari. Peu importe ce qu’il décide, je peux lui faire confiance.

- Je vais contacter Lejos et mettre notre conversation sur haut-parleur pour que tu puisses entendre. J’ai commencé à élaborer un plan au cas où notre bras de fer tourne au vinaigre. Maintenant, je sais exactement quoi faire mais j’ai besoin une dernière fois de El Barrio.

Vicente prend son téléphone puis contacte son ami qui répond presque immédiatement.

- Quelles sont les nouvelles ? demande-t-il tendu.

- Je suis à la maison avec Marina, nous sommes hors de danger, commence-t-il.

Mon mari marque un silence. Je pense qu’il a peur d’annoncer ce qui va se passer ensuite.

- Anderson a des conditions et elles ne tournent pas en ma faveur. C’est lui qui a financé Los Huerfanos et d’autres gangs alliés au cartel. Il souhaite la fermeture de El Barrio.

- Je ne vais pas dire que je te l’avais dit mais de toute façon nous ne pouvons rien faire, répond Lejos. Il va falloir liquider tout le matériel du cartel pour ne laisser aucune trace.

- Tout mes efforts pour sauver ces jeunes vont être réduits à néants, fulmine Vicente. Ils vont se retrouver avec Los Huerfanos et il va y avoir une guerre de territoire. J’espère que la police est prête.

- Nous n’avons pas le choix, soupire son ami.

- Si je ne fais pas ce qu’il dit, Anderson va porter l’affaire aux médias. Je m’en fiche qu’il le fasse et c’est pour ça que je vais révéler tous les dossiers qu’on a sur lui.

- Tu es sûr de toi ? s’inquiète son interlocuteur.

- Ma société va être liquidée et je vais disparaitre. On va faire le coup monté auxquels on pensait depuis des années. Ma mort va être reléguée par les médias mais personne ne pourra me reprocher d’être La Pantera parce que ne serais plus là. Ce qui me gêne le plus c’est que Marina doit me rejoindre dans la mort et aussi changer d’identité. Son nom est trop connu et il serait facile de remonter jusqu’à elle et découvrir le pot aux roses.

- Je vais contacter Emilio qui délivre les passeports et les cartes d’identité, poursuit Lejos. Tu pourras partir où tu veux dans le monde. De plus, ton testament délivre toute ta fortune à Marina qui elle-même la délivre à un cousin éloigné qui sera ta deuxième identité.

- Nous irons nous installer où tu veux dans le monde, m’explique mon mari en se tournant vers moi. Nous n’aurons plus aucune contrainte et je ne serais personne à l’étranger. J’expliquerai la situation à ton père qui va encore péter un câble mais les circonstances nous y obligent.

Je le prends dans mes bras pour lui montrer mon soutien.

- Anderson va connaitre une chute bien plus brutale que la mienne, conclu mon mari.

Il discute encore quelques minutes avec Lejos pour s’occuper des formalités. Je ne suis pas enchantée par ce tour de magie mais nous n’avons pas le choix. Vicente ne veut pas laisser notre ennemi s’en sortir indemne alors qu’il est responsable de beaucoup de malheur.

- Où aimerais-tu vivre ? me demande-t-il. Nous n’aurons aucun problème d’argent, j’ai ouvert un compte en bourse à un autre nom afin d’engranger les dividendes d’entreprises. Cela nous fera un revenu mais tu pourras continuer tes études et je pense travailler aussi.

- J’aimerais vivre tranquillement au bord de la mer avec beaucoup d’avantages pour nos enfants.

- Je pense que Mayorque est une bonne idée.

- Je suis d’accord, j’approuve en souriant.

Mon mari m’embrasse sur la bouche puis nous montons à l’étage. Vicente me prend dans ses bras et nous nous endormons paisiblement avec la certitude d’un avenir tranquille.

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