Chapitre 39 - Que le combat commence

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Vicente

Je n’ai pas de nouvelles de l’entreprise. J’ai fait comme si le voyage de noce c’était passé comme prévu.

Je n’ai non plus de nouvelles de Lejos. Il ne trouve aucune trace de Marina. Elle pourrait être n’importe où dans le monde.

Je suis en train de réfléchir à des théories aussi débiles les unes que les autres. Je ne vois vraiment pas qui pourrait être derrière tout ça. Ou plutôt, si. Il y a trop de suspects sur la liste et c’est bien là ce problème.

Ça fait des jours que je maudis le moment de ma naissance et que je me reproche toutes les misères du monde. J’aimerais demander à Dieu de vive voix quel destin il a prévu pour moi. Je pensais que c’était clair avant de rencontrer Marina mais maintenant, je ne suis plus sûr de rien.

Je n’ai pas conscience de ma mission sur cette Terre et j’aimerais bien le savoir. Maintenant que je suis marié à Marina, je ne dois plus m’occuper du peuple mexicain. Je pensais être voué à cette tâche toute ma vie mais ce n’est plus le cas. J’ai fait des choix et je ne peux pas revenir en arrière.

Je sais que Lejos se démène corps et âme pour retrouver ma fiancée mais je commence à perdre patience. Nous avons autant de moyens que l’Etat, El Barrio n’a pas d’excuses. A cette heure-là, je devrais déjà être en train de botter le cul à l’enfoiré qui a commandé l’enlèvement.

Je suis assis dans mon jacuzzi dans l’espoir de me détendre un peu. Toutefois, je ne serais pas tranquille tant que je ne serais pas aux côtés de ma femme.

Une sonnerie retentit et je me jette sur mon téléphone avec l’espoir que Lejos ai trouvé quelque chose. Je fronce les sourcils en voyant que je n’ai aucun appel sur le téléphone du cartel. L’appel vient de l’autre smartphone. L’identité de la personne ne s’affiche pas et elle est même masquée.

- Vicente Alcarón, je réponds en stoppant les bulles du jacuzzi.

- Bonjour Vicente, j’ai une information concernant ta fiancée qui pourrait t’intéresser, commence une voix inconnue.

Je bondis aussitôt hors de l’eau pour me concentrer sur mon interlocuteur. Je m’apprête à le bombarder de questions mais il faut que je me calme. Il peut s’agir d’un piège et si les informations se révèlent exactes, je dois me montrer prudent. Si je meurs par inconsciences, je vais me faire tuer par Marina même si je suis déjà six pieds sous terre.

- Qui êtes-vous ? je demande d’une voix menaçante.

- La personne que tu t’acharnes à emmerder depuis des années, réponds mon interlocuteur.

Je fronce les sourcils en réfléchissant à toute vitesse.

- Il y a beaucoup de personnes que j’emmerde, je réplique tendu.

- Tu peux être bête parfois Vicente, continue la voix dans un anglais parfais.

- Anderson ! je rugis en bondissant. J’aurais dû me douter que vous étiez derrière tout ça !

Mon ennemi ricane avec un air mauvais.

- Je suis actuellement avec ta femme sur un yacht amarré en Angola, reprend-t-il sans perdre de temps. Je t’envoie l’adresse sur ton téléphone. On doit discuter alors ne tarde pas trop. Viens seul.

Je n’ai même pas le temps d’ajouter quelque chose que ce bâtard me raccroche au nez. Je suis si en colère que j’ai failli exploser mon téléphone par terre. Il ne faut pas car je viens de recevoir une adresse GPS.

Je m’habille en quatrième vitesse puis je prépare un petit sac avec des affaires. Je dois me débrouiller pour trouver un pilote et faire débloquer mon jet privé. L’aéroport ne va pas être contente mais si j’agite des billets sous leur nez, ils vont rapidement se plier.

J’empoigne mon autre smartphone pour contacter Lejos. Le malheureux ne doit pas être au courant de ce coup de fil.

- Je n’ai aucune information V, me confit-il en soupirant.

- Aucune importance, Anderson m’a contacté, c’est lui qui est derrière tout ça. Je dois le rejoindre pour négocier la libération de Marina.

- Merde ! s’exclame mon ami. Au moins je t’avais dit qu’on allait finir par te contacter.

- Je dois me rendre en Angola, ne pose pas de question. Je vais utiliser un mouchard pour que tu puisses me suivre au cas où je finisse en purée. Cela te laissera le temps de repérer Marina et le lieu. Ce salop est sur un yacht donc il peut bouger à tout moment.

- Bien reçu, confirme-t-il.

Deux heures plus tard, je suis dans l’avion en train de bouillonner d’impatience. Je maudis Anderson et le traite de tous les noms même si je suis le seul à pouvoir l’entendre. Il me faudra plus de dix heures pour rejoindre ma femme. Avec le décalage horaire je devrais arriver dans l’après-midi.

L’aéroport est habitué à mes déplacements spontanés et même si il n’aime pas ça, il ne peut pas refuser un million de pesetas. Oui, je me suis presque ruiné pour ce trajet.

Je suis réveillé par le pilote qui m’indique que nous sommes arrivés. Je bondis de mon siège malgré un état de tension et de fatigue permanent.

Lejos m’a commandé une voiture depuis l’aéroport pour rejoindre le port de Luanda. Heureusement que ce salop ne s’est pas planqué au fin fond d’une forêt.

La voiture s’arrête sur le port de plaisance, un petit endroit qui ne paye pas de mine. Je remarque rapidement un énorme yacht qui est dépareillé avec le paysage.

Je bondis sur le pont mais je suis arrêté par deux gardes du corps. Anderson est attiré par le bruit de mon arrivé.

- Bienvenu Alcarón, m’accueille mon ennemi. Je vois que tu as facilement trouvé le chemin.

- Ne me provoque pas espèce de sale connard.

- Vérifiez qu’il n’a pas d’armes sur lui, ordonne Anderson. Laisse-toi faire si tu ne veux pas avoir d’ennuie.

Je pourrais dégommer ce salop en deux secondes mais je lui laisse croire qu’il a tout le pouvoir. Je ne veux pas qu’il s’en prenne à Marina.

Une fois que les hommes ont fini de faire leur travail, je rejoins mon ennemi sur une terrasse.

- Où est ma femme ? je demande avec agressivité.

- Elle dort, ne la réveille pas s’il te plait car elle est épuisée.

- Je veux que tu me prouves que tu ne l’as pas touché ! je fulmine.

Je tourne à peine la tête pour voir Marina se jeter dans mes bras. Je suis immédiatement rassuré et je la serre contre moi. A partir de là, je sens une force exceptionnelle se glisser dans mes veines.

Que la partie commence !

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