Chapitre 30 - Discussion sérieuse

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Marina

J’ai dormi une grande partie de la journée. Je pense que mon état de colère m’a fatigué plus que ce que je pensais.

Je suis seule dans la chambre et la brise pénètre à travers les rideaux malgré que la clim soit activée. Ça me fait du bien d’avoir cette liaison avec l’extérieur car j’aimerais vraiment sortir.

Je me redresse doucement en tenant mon ventre puis je quitte la douceur des draps. Je retrouve Vincente assis sur le canapé du salon. Il est en train de lire un magazine de finance mais le délaisse rapidement pour venir à ma rencontre.

- Tu te sens ma chérie ? demande-t-il en me prenant dans ses bras.

- Oui beaucoup mieux, je lui confie. J’aimerais aller dehors, j’ai passé toute la journée dans cette chambre.

- On peut aller dans le jardin de l’hôtel se commander quelque chose, approuve mon mari.

J’enfile des sandales puis je prends mon sac à main et nous quittons les lieux.

Il est dix-huit heures passées et le déclin du soleil a déjà commencé. Un serveur nous guide vers une table en face de la piscine.

Nous avons choisi le coin terrasse qui se situe entre des palmiers et des arbustes. Les chaises et les tables sont disposées sur une pelouse douce et régulièrement entretenu.

Je vois la place au loin et je ne peux m’empêcher de vouloir me baigner absolument tout de suite. La couleur de l’eau est très belle et je veux sentir le sable sous mes pieds.

- Je prendrais une limonade fraiche, je dis en français.

- Une coupe de vin blanc, je vous laisse choisir, poursuis Vicente en anglais ce me fais sourire.

Son accent est un peu étrange mais il maitrise bien cette langue.

- Pourquoi te moques-tu de moi ? demande-t-il en haussant un sourcil.

- Ton accent anglais.

- Montre-moi le tient, insiste mon mari.

Je prononce plusieurs phrases en anglais pour lui montrer la différence. Il ronchonne en disant que le français est une langue avec plus de facilité de prononciation et que nous partons avec un avantage.

Je reste silencieuse un long moment en regardant la piscine. Je me souviens alors que j’étais énervé contre lui au début de la journée. Pourtant, cette colère n’arrive pas à émerger comme je le souhaiterais.

Je ferme les yeux plusieurs secondes pour comprendre ce que je ressens réellement au fond de moi. Je n’arrive pas à sentir quoi que ce soit.

Je sens une main se poser sur mon épaule et je lève les yeux vers mon mari.

- Je t’en veux beaucoup tu sais, je commence.

- Oui je sais, soupire-t-il. Je n’aurais pas dû te cacher mes intentions.

Un silence s’installe entre nous avant qu’il ne reprenne :

- Il est vrai que j’ai encore une relation avec El Barrio mais ce n’est pas la même qu’avant. Il y a un danger qui tourne autour de ces gars et même autour de moi. Je ne peux pas effacer ce que j’ai fait avant qu’on se rencontre. Même si j’arrête tout aujourd’hui mon passé, La Pantera continuera toujours à me poursuivre.

- Mais tu peux commencer une nouvelle vie avec moi, je lui dis en lui caressant le dos de la main.

- C’est ce que je compte faire, affirme-t-il d’un ton décidé. Malheureusement, je serais toujours La Pantera et des personnes veulent absolument me démasquer. J’ai peur que ça arrive et à ce moment-là, tu seras vraiment en danger.

- Mais il y aura toujours quelqu’un qui voudra te faire tomber Vicente ! je m’exclame. Que ce soit avec ton entreprise ou El Barrio, tu auras toujours des ennemis. Tu ne veux pas la même chose que ces crapules d’étranger et les gouvernements qui font tout pour se mettre du fric dans les poches.

Mon mari serre ma main en fermant les paupières pendant quelques secondes.

- Je ne sais pas qui est derrière tout ça, dit-il, peut-être le gouvernement qui a ouvert les yeux et qui s’est allié avec d’autres acteurs. De nouveaux pions sont probablement entrés en jeu dans l’échiquier.

- Lejos ne trouve pas qui c’est ? Il est capable de se défendre seul sans que tu interviennes.

Vicente ne m’écoute plus, il est perdu dans le flot de ses sombres pensées. Le serveur revient avec nos boissons mais il ne le remarque même pas.

- Si je finis en prison, il va falloir que tu nies, me presse-t-il en me regardant avec insistance. Tu n’es au courant de rien, tu ne savais pas que j’étais La Pantera.

Je le regarde en écarquillant les yeux comme s’il était fou.

- Le fait que tu m’as enlevé va forcément tomber dans l’oreille de quelqu’un…

- Tu diras que je ne t’ai jamais révélé que j’étais derrière tout ça, me coupe-t-il. Promets-le-moi !

- D’accord, d’accord, je te le jure.

Mon mari semble plus rassuré par ces mots comme s’ils étaient magiques et pouvaient me sauver.

Je retire ma main de celle de Vicente. Je ne peux toujours pas m’empêcher d’être trahi et je préfère garder ma distance avec lui encore un peu.

Je sais que c’est notre voyage de noces et que ce n’est pas bien qu’il se passe comme ça mais je n’ai pas envie de faire d’efforts. Mon mari m’a blessé et je ne sais pas comment lui pardonner de m’avoir maintenu dans l’illusion que notre vie était normale.

Vicente semble s’apercevoir qu’il y avait son verre de vin posé devant lui. Je suis en train de touiller ma limonade pendant qu’il sirote sans intérêt son breuvage.

Je ne sais pas quoi penser de tout ce qu’il vient de me raconter. En effet, je n’ai pas envie de me prendre la tête avec ces histoires en m’imaginant le pire des scénarios. Toutefois, mon mari n’est pas du genre à s’inquiéter pour rien alors je le crois quand il pense que le danger existe vraiment.

Je pense avoir été naïve en pensant qu’il allait quitter El Barrio du jour au lendemain sans jamais se retourner en arrière. De plus, j’aurais dû penser à son parcours dans la criminalité au lieu de le rejeter. Une partie de moi a été injuste avec lui, je ne l’ai pas accepté comme il était. Cependant, je ne suis pas la seule fautive dans l’histoire, il n’aurait pas dû me cacher la vérité.

Je n’ai pas envie de passer notre voyage de noces dans une ambiance gênante. Il vaut mieux que je surmonte cette forme de trahison.

Je prends à nouveau la main de mon mari en lui souriant. Il me sourit en retour et semble soulagé que je ne lui en veuille pas autant.

Je me lève pour m’asseoir sur ses genoux.

- Tu ne voudrais pas que demain on y aille se baigner ? je demande.

- C’est une bonne idée, approuve-t-il prudemment.

- Mais avant, j’aimerais qu’on rattrape la nuit dernière, je lui chuchote à l’oreille.

- Alors tu veux la jouer comme ça, grogne-t-il avec excitation.

Je me lève tranquillement puis je m’étire avant de rejoindre l’intérieur de l’hôtel. Je trouve ça grisant de sentir mon mari marcher derrière moi avec la sensation qu’il peut me rattraper en deux pas.

Une fois dans la chambre, je quitte mes vêtements. Vicente arrive dans la chambre en claquant la porte derrière lui.

- Tu es si belle comme ça, il faudrait que j’appelle un photographe pour t’immortaliser avec nos enfants.

- Tu voudrais qu’un autre homme me voit nue ? je lui demande perplexe.

- Bien sûr que non, tu porterais des feuilles pour cacher tes parties intimes.

Sans attendre plus longtemps, mon mari retire ses habits puis me prend dans ses bras. J’aime sentir sa peau nue contre la mienne.

Je m’assois doucement sur le lit puis je m’allonge entre les draps. Mon mari me caresse les seins en descendant sur mon ventre. Il pose son oreille dessus pour sentir les bébés.

- Leurs cœurs sont déjà en train de battre, chuchote-t-il, ou alors c’est le tien.

En effet, le mien bat fort d’excitation. Ses larges doigts descendent sur mes cuisses alors que sa bouche vient m’embrasser.

Il dépose des baisers en se rapprochant de plus en plus de mon intimité. Lorsque je sens enfin sa bouche sur mon clitoris, je lâche un soupir d’aise.

Tout mon corps commence à devenir humide et je ne peux retenir des gémissements. Je serre les draps jusqu’à avoir des picotements au bout.

Je sens ensuite les doigts de Vicente s’immiscer en moi. Mon corps ondule sous lui et je me sens décoller de plus en plus.

Mon mari se redresse doucement puis retire ses doigts. Je sens son sexe me pénétrer mais il ne peut pas se coucher sur moi à cause de mon ventre.

Il me pénètre avec de plus en plus de puissance jusqu’à ce que je pousse un cri de jouissance. Deux secondes après, il éjacule en moi. Il se retire rapidement puis vient se coucher à mes côtés.

- Je t’aime tellement Marina, dit-il en me caressant les cheveux.

- Je t’aime aussi Vicente, je souffle.

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