Chapitre 25 - Confidences

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Marina

Palma est partie avec sa mère et je me retrouve seule avec Estella. La première ne sait pas ce qui se passe et a trouvé étrange que notre amie fasse la gueule pendant qu’on faisait les boutiques.

Ma copine se laisse tomber sur une chaise dans un coin isolé d’un café du centre commercial.

- Il faut que tu m’expliques toute l’histoire avec La Pantera parce que depuis le début je ne comprends, s’exaspère la mexicaine.

- C’est très compliqué mais je pense qu’il y a une chose facile à comprendre, je réponds en me grattant le menton. Je suis tombée amoureuse de La Pantera plus connu sous le nom de Vicente Alcarón pendant ma captivité.

- C’est complètement fou ! réagit mon amie. Je pensais que le syndrome de Stockholm n’existait que dans les films. C’était inimaginable qu’un truc pareil arrive connaissant la réputation des criminels mexicains.

Estella me lance un regard avant de faire de grands signes avec ses mains.

- Tu sais bien que sont des violeurs sadiques qui aiment torturer leurs victimes et les découper avec une tronçonneuse, élucide-t-elle.

- Peut-être mais Vicente n’est pas comme ça, je le défends. Son objectif est d’aider le peuple mexicain face aux corruptions à grande échelle du gouvernement.

Ma copine ne peut rien dire car elle sait que j’ai raison, tout le monde a conscience de ce détail.

- Je n’aurais jamais pensé que c’était lui La Pantera, se confit mon amie. Je l’ai rencontré il y a quelques années avant qu’il ne devienne aussi connu au Mexique.

Je me retourne vers elle avec surprise.

- Ce mec a connu une ascension fulgurante dans la hiérarchie sociale, s’explique-t-elle. On sait qu’il vient d’une famille pauvre mais il avait des alliés de poids pour se faire accepter par les castes supérieures. Impossible de deviner que son argent provient du crime organisé. Mais bon, il est très admiré du peuple et s’est attiré peu à peu la foudre des magouilleurs. Il a dénoncé plusieurs pots de vin de grandes ampleurs qui ont marqué l’actualité avant que tu ne viennes au Mexique.

La version d’Estella colle avec ce que m’a dit Vicente mais m’apporte aussi un point de vue différent. Je ne savais pas qu’il était autant détesté par ses compères. J’aurais dû le comprendre en voyant Yaël Anderson le regarder avec mépris.

- Je suis quand même inquiète pour toi Marina, se confit mon amie.

- Pourquoi ? Je vais me marier avec un homme riche et respectable.

- Quand est-il de El Barrio ? Même si personne n’est au courant que La Pantera est Vicente, tu restes une cible dans le monde de la mafia.

- Vicente m’a promis que si je le rejoignais au Mexique, il quitterait son gang et mettrais un de ses proches à la place.

- Il a beaucoup d’ennemis que ce soit dans notre monde ou dans le sien, s’agace Estella. Tôt ou tard quelqu’un finira par découvrir quelque chose qui va compromettre toute la vie de ton fiancé. A un niveau aussi élevé personne n’est tout blanc, encore moins Vicente Alcarón.

J’observe mon amie qui fait signe au serveur de ne pas approcher notre table.

- Il a découvert des magouilles pétrolières entretenu par Salazar, Nuñez et un anglais nommé Anderson, je chuchote en me penchant vers elle. Ils feraient des recherchent lui ainsi que les services secrets mexicains. Que sais-tu de ces hommes ?

Estella m’observe avec suspicion puis me regarde avec colère.

- Je savais que tu allais courir un danger avec lui. Je ne veux pas que ces hommes te fassent du mal pour atteindre Vicente.

- Que sais-tu sur eux ? je répète.

- Anderson a une mauvaise réputation parce qu’il est venu fouiner dans les affaires du Mexique mais il a l’appuie du gouvernement car il rapporte pas mal d’argent. Ça ne m’étonne qu’il traine dans des histoires louches avec d’autres mexicains. D’ailleurs, je ne connais pas ses compères, ils doivent se faire discrets.

Je m’appuie sur le dossier de ma chaise en fermant les yeux. Estella m’a mis un moment de doute et je la soupçonne de vouloir m’éloigner de tout ça. Elle m’aime beaucoup mais a toujours voulu me laisser en dehors des affaires de son pays.

Je sens quelque chose me prendre la main et je me redresse en ouvrant subitement les yeux.

- Promets-moi de faire attention et de ne pas te mêler des affaires de ton mari, me supplie-t-elle le menton tremblant.

Je me lève pour prendre mon amie dans les bras. Je ne sais pas si je pourrais la tenir mais je sais que si je ne lui promets pas, elle ne va pas me lâcher.

- Je te le promets.

Estella hoche la tête puis nous quittons le café sans rien avoir commandé. Le serveur nous lance un regard mauvais mais nous n’en tenons pas compte. Nous étions trop préoccupés pour consommer quoi que ce soit.

- Je sais que tu as rendez-vous avec Vicente alors je ne vais pas te retenir plus longtemps. On se verra au mariage.

Mon amie semble plus apaisée et me lance un sourire avant de partir.

Je pousse un soupire de soulagement et de frustration. Je ne sais pas vraiment où j’en suis, j’ai peur de ne pas être accepté par les mexicains de la haute société. Je suis aussi inquiète pour Vicente qui risque de perdre plus que moi.

***

Vicente m’a amené dans un restaurant de luxe au centre de Mexico. Il veut que nous passions la nuit dans un hôtel avant de repartir à Veracruz.

Ça fait bizarre d’avoir quitté Paris, une ville où il fait toujours très froid à cette saison pour Mexico où les hivers sont beaucoup plus doux. J’au dû mal à me dire que c’est Noël dans quelques jours à peine. Pour la première fois, je ne vais pas le passer avec ma famille et ça m’angoisse.

- Quelque chose ne va pas ? me demande mon fiancé lorsque nous nous installons à une table du restaurant.

- Non ça va, je réponds en forçant un sourire.

Vicente n’est pas dupe et lâche un petit grognement de mécontentement. Il arrache presque les cartes au serveur en faisant la grimace.

Je pousse un soupir d’agacement en lui donnant un coup de pieds dans le tibia. Il se tourne vers moi en me fusillant du regard.

- J’ai discuté avec Estella tout à l’heure et j’avoue que je suis assez inquiète concernant ma position.

Mon fiancé se radoucit immédiatement en posant sa main sur la mienne.

- Tu m’as dit que je serais en sécurité avec toi mais je sais que tu as des ennemis même si tu n’es plus La Pantera. Estella me l’a rappelé et je ne veux pas faire quoi que ce soit qui puisse te mettre mal à l’aise ou que quelqu’un essaye de me faire du mal.

- Personne ne te fera du mal tant que je serais avec toi, réplique-t-il en souriant. Tu sais très bien que je sais me battre.

- Je ne parlais pas de ça, je soupire.

- Celui qui a des intentions malveillantes envers toi sera écrasé sur le champ, me rassure-t-il. Même si je ne suis pas le boss dans l’histoire, je défendrais notre famille.

L’air assuré de Vicente me donne confiance en ses affirmations. Pourtant, je ne me sens pas complètement sereine.

Afin de profiter de la soirée, je préfère repousser mes doutes dans le placard.

Pour l’occasion, j’ai revêtu une robe bleu marine simple à manche trois quart. Je n’ai qu’une paire de talon et de boucle d’oreille pour harmoniser la tenue.

Je discuter avec Vicente de tout et de rien en le taquinant sur son français. J’adore la façon dont il prononce certains mots. Comme il l’a montré à mes parents il sait dire quelques phrases même si certains sont un peu maladroite.

Nous quittons le restaurant pour rejoindre notre hôtel. Dans l’ascension de ce dernier, un groom nous accompagne pour nous amener à notre étage.

- Voulez-vous coucher avec ce soir ? demande Vicente en souriant de toute ses dents.

Je ne peux m’empêcher d’exploser de rire face à son accent et son sourire débile. Je ne sais pas si le groom comprend ce qui se passe mais il ne dit rien et reste droit comme un I. Mon fiancé me tient par la hanche pour ne pas que je tombe par terre à cause de mon fou rire.

Arrivée dans notre, Vicente se plaint que je me moque de lui. Je tombe hilare sur le lit mais je parviens à lui demander :

- Tu sais ce que ça veut dire au moins ?

- Tu réponds oui ou non ? me provoque-t-il en défaisant sa cravate.

Je me redresse sur le lit en arrêtant de rire. Je pense qu’il a compris mais je voudrais jouer un peu avec lui.

- Je ne sais, tu as été sage ?

- Ça dépend, grogne-t-il en arrachant presque les boutons de sa chemise.

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