Chapitre 23 - Nouvelle menace ?

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Vicente

Telle une furie, je débarque dans les locaux de Lejos en jean déchiré et t-shirt orange. Face à la colère qui irradie de mon corps, personne ne se met en travers de mon chemin. Mon ami n’est pas surpris de me voir car je lui ai envoyé un message rapide sur la route.

Lejos me guide dans la salle de réunion dans laquelle personne ne peut nous entendre. La Pantera n’existe presque plus et c’est lui qui dirige l’organisation à présent. C’est lui qui aurait dû le faire depuis le début. Lino s’est effacé mais la légende de La Pantera doit persister pour protéger mes généraux.

Même si plus rien ne me concerne, je demande tout de même des nouvelles de temps en temps. Je souhaite que mon œuvre se perpétue, les gens ont besoin de nous.

- Je suis dans la merde, je commence en me laissant tomber sur une chaise pour me calmer. Salazar et les autres me surveillent.

- Dans ce cas, ce n’est pas une bonne idée de venir ici, me coupe mon ami l’air inquiet.

- Je ne suis pas idiot, vous allez déménager vos locaux d’ici deux heures et j’ai vérifié que personne ne me suivait, je réplique. J’ai zigzagué dans les rues de Mexico en prenant mon mal en patiente avant de venir te trouver. Avant ça, j’ai même pris un bus et un avion. Je ne serais pas venu te voir à la capitale si ce n’était pas grave.

- Qu’est-ce que je peux faire pour toi ?

- M’aider à faire définitivement taire Salazar, Nuñez et Anderson. C’est ce dernier qui m’inquiète le plus. Cet enfoiré d’anglais est puissant dans le monde du pétrole et très influent. En plus, cette une pauvre merde est intouchable ; il a le soutien du Gouvernement mexicain.

Je laisse une minute de silence s’écouler pendant que je réfléchis.

- En cas de merde, il faudrait que nous ayons de quoi faire couler Percy Anderson, je reprends en me levant. Nous savons qu’il traine dans des trucs louches, choses que toi et moi connaissons bien. Cela nous donne un avantage sur lui. Cependant, il ne doit jamais découvrir que j’ai été La Pantera.

- Pour nous, tu resteras toujours La Pantera, ajoute Lejos. Je suis heureux que tu aies choisi une meilleure vie pour toi et que tu aies retrouvé Marina, mais tu ne pourrais pas effacer ton passé.

Je médite un instant les paroles de mon ami. Malgré la nouvelle voie que j’ai choisie, j’ai trop trempé dans le monde du crime. De plus, Lejos est une personne importante pour moi, je ne pourrais pas couper les ponts avec lui. Cependant, je vais devoir faire profil bas pendant un moment. Si l’un de ces enfoirés découvre la vérité sur moi, je suis fini et les secrets d’Anderson dévoilés au grand jour ne pourront rien changer.

- Je ferais tous ce qui est nécessaire, dis-je en soupirant.

- Je t’aiderais du mieux que je peux, me promet mon ami.

Je quitte discrètement le repère le Lejos mais je ne suis pas tranquille pour autant. Moi qui pensais que ma vie allait devenir tranquille, loin de ces merdes, je me suis trompé. Mais je ne veux pas inquiéter Marina alors que nous allons bientôt nousmarier.

Je ne vais rien lui révéler de la menace qui pèse à nouveau sur nous, je ne veux pas qu’elle s’enfuie en courant. Ce week-end, je vais la conduire à Mexico comme nous l’avions prévu et tout ira bien.

Quelques heures plus tard, je suis de retour à la maison. Le souci, c’est qu’il est vraiment tard, plus de vingt-deux heures et que j’ai été obligé de trouver une excuse pour ma fiancée : le travail. Encore des mensonges et je déteste ça.

- La réunion a duré plus longtemps que prévu, je me justifie en rentrant.

Je suis accueilli par les effluves alléchants d’un bon repas chaud. Marina dépose un plat sur le bar de la cuisine puis vient m’embrasser sur les lèvres.

- Ça aurait pu durer jusqu’à minuit je t’aurais attendu, avoue-t-elle en souriant face à mon visage transpirant. Tu as bien fait de te dépêcher.

Elle ne croit pas si bien dire, je me suis speedé comme un abruti pour arriver le plus tôt possible.

- Je ne voulais pas faire attendre ma princesse, je déclare en retirant ma veste de costume.

Aujourd’hui, j’ai encore joué un double rôle. Je me suis montré très prudent pour faire le voyage. Je me suis changé dans des toilettes publique pour redevenir Lino puis j’ai envoyé un message à Lejos dans le bus. Sans oublier que j’ai pris un avion de ligne en classe économique. Je dois avouer que c’est la merde quand nous sommes entassés comme des sardines, mais c’est ce que vivent la plupart des gens.

Nous nous installons à table pour déguster un plat de lasagne. Au Mexique, nous ne mangeons pas trop de plat italien donc ça me fait plaisir de changer un peu.

- Tes cours se sont bien passés ? je demande.

- Oui très bien, je suis même étonnée de voir que le programme est aussi complexe que celui que nous avons en France.

- Parce que tu pensais que ça allait être plus facile sous prétexte que nous vivons dans un pays émergeant ? je ricane en levant un sourcil.

Elle rougit en observant les mouvements de sa fourchette. Je vois que j’ai touché juste mais ça m’amuse de la taquiner un peu. Face à son air ennuyé, je ne peux m’empêcher de déposer un baiser sur sa tempe. Je trouve ça super mignon.

- Si tu as un quelconque problème, tu peux venir m’en parler, je lui dis en continuant de manger.

- Le seul souci que je puisse avoir concerne le choix de ma robe de marié, avoue-t-elle en riant.

- Tu demanderas à tes amies de t’aider sur ce sujet. Ça porte malheur de voir la robe avant le mariage.

- Tu y crois vraiment ? s’étonne-t-elle.

Avec toutes les merdes qui se posent sur mon chemin en ce moment, je pourrais croire n’importe quoi. C’est pour ça que je ne vais pas tendre le bâton pour me faire battre.

J’aide ma fiancée à débarrasser et à laver le plat de lasagne. Je suis fatigué de mon voyage mais je ne veux pas quitter Marina. Nous nous installons dans le canapé moelleux pour regarder la télé. Même si ce n’est pas mon passe-temps favori, je suis avec la femme que j’aime.

J’ai passé un bras autour de ses épaules pour lui caresser la peau. Son ventre commence à apparaître légèrement au-dessus de ces vêtements. En allant faire du shopping, elle en profitera pour acheter des habits de grossesse. Ou plutôt devrais-je dire nous. Je ne vais la laisser toute la journée avec ses amies. Moi aussi, j’ai envie de passer du temps avec elle et de lui offrir des choses.

Ma fiancée se penche soudainement vers moi pour m’offrir un baiser intense. Elle se retourne pour être face à mon visage. Sans crier gare, Marina se pose à califourchon sur moi. Je sens son petit ventre cajoler mes abdominaux.

Elle commence à se frotter contre mes parties pour me faire bander. Le problème c’est que je n’y arrive pas assez. Après quelques bisous dans le cou et des caresses, elle arrête ses mouvements pour retomber sur le canapé.

- Tu n’as plus envie de moi ? demande-t-elle avec tristesse.

- Quoi ? je m’exclame. Bien sûr que non, ça n’a rien à voir avec toi. Je suis fatiguée de la journée. J’ai réglé des problèmes au bureau et assisté à une longue réunion. Depuis mon retour de Paris, je suis bien emmerdé. Quand le PDG part, mes employés ont dû mal à gérer le stress.

Je m’enfonce encore plus dans le mensonge.

- Mais tu ne peux pas tout faire, compatis Marina. Tu dois laisser à tes employés les tâches subalternes.

- Oui, c’est ce que je fais mais c’est compliqué de gérer une entreprise, même plus qu’une organisation criminelle, je réponds en faisant de l’humour.

Ma fiancée se rapproche de moi en souriant et en posant sa tête sur mon torse. Je pousse un soupir d’aise en la sentant contre moi. Je ne saurais pas quoi faire sans elle. Maintenant qu’elle est là, j’ai la sensation d’avoir retrouvé une partie de mon âme. Je me sens à nouveau vivre dans un monde où je méritais de la rencontrer.

Mon regard s’assombrit quand je pense à tous ce que j’ai fait. J’ai détruit des familles, des gangs entiers pour satisfaire mes idéaux. J’ai grandi en apprenant à me battre pour ce que je veux. Rien ne viendra se poser dans ma main naturellement, je dois le gagner et sacrifier des choses. Non, je ne la mérite toujours pas et probablement jamais.

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