Marina

Le jour J est enfin arrivé et je descends mes valises avec Lina dans le hall. Dans le but de pouvoir me dire aurevoir, ma mère et ma sœur ne sont pas allées travailler à l’inverse de mon père.

Je suis quand même heureuse qu’une partie de ma famille soit restée jusqu’à mon départ. Je prends un trench coat et un parapluie pour palier le mauvais temps de Paris. Ma tenue et mes chaussures sont confortables pour le trajet en avion.

J’attends dans le hall que Vicente arrive. Lina me prend dans ses bras non sans lâcher quelques larmes de tristesse. Ma mère est derrière elle et ne sait pas comment réagir.

- Tu vas me manquer, avoue ma sœur.

- Toi aussi.

Je la serre fort contre moi puis je la relâche. Ma mère pince les lèvres et détourne le regard. Je vois qu’elle se retient de pleurer devant moi. Elle aussi finit par me faire un câlin.

- Ça va être difficile sans toi, mentionne-t-elle. N’oublie pas de nous appeler de temps en temps pour nous dire comment tu vas.

- Je le ferais.

J’entends un klaxon venant d’en bas et je sais que Vicente est arrivé. Quelques instants plus tard, la sonnette retentit. J’appuie sur le bouton pour lui ouvrir la porte de l’immeuble. Ensuite, je déverrouille la suivante puis je l’ouvre. Rapide comme l’éclair, il est déjà sur le pas de la porte.

Mon fiancé dépose un baiser sur ma bouche puis salut ma mère et ma sœur. Je suis étonnée de le voir à nouveau vêtu d’un costard. Je me suis habituée à le distinguer en tant que Pantera.

- Je dois y aller, je confis à ma famille.

- Prend soin de toi, dit ma mère en tenant ma sœur par les épaules.

Je leur fais un dernier signe de la main avant de leur tourner le dos. Une nouvelle page de ma vie se tourne, je vais retourner au Mexique.

Nous arrivons ensemble au taxi dont le chauffeur charge mes bagages. Le trajet jusqu’à l’aéroport est rapide.

Vicente prend une de mes valises mais au lieu de nous diriger vers la zone d’enregistrement, nous allons ailleurs. Au début, je ne comprends pas ce que nous faisons mais des hôtesses et stewarts nous font passer dans un vaste couloir qui mène à un grand salon luxueux. Un bagagiste nous prend nos affaires pour les mettre dans un chariot.

- Voici le carré VIP de l’aéroport, me présente mon fiancé. Et là-bas c’est notre avion.

Il me désigne un appareil couleur crème beaucoup plus petit qu’un avion normal.

- C’est un jet privé ? je demande abasourdie.

Vicente ne répond pas mais me lance un sourire éblouissant.

- C’est beaucoup…

Un stewart vient nous chercher pour embarquer alors qu’il s’apprête à pleuvoir. Deux hôtesses nous accueillent dans un appareil luxueux avec des fauteuils confortables. Il y a trois espaces avec des banquettes et des fauteuils. De l’autre côté, il me semble repérer une cuisine et une porte ouverte sur la salle de bain.

Vicente me prend la main puis nous nous installons l’un à côté de l’autre sur le canapé. Je suis si heureuse d’être là avec lui que j’en perds mes mots.

Quelques instants plus tard, l’avion décolle et les hôtesses nous apportent du champagne. Je prends une coupe du liquide pétillant puis je trinque avec mon fiancé.

- Qu’allons-nous faire une fois à Mexico ? je demande.

- Nous n’allons pas habiter à la capitale, avoue dit-il.

- Quoi ! je m’exclame consternée. Mais tu as ton entreprise et j’ai mes amies dans cette ville.

Vicente me caresse le dos de la main pour me rassurer. Il touche à plusieurs reprises la bague en diamant qu’il m’a offerte.

- Tu pourras voir tes amies quand tu veux, m’assure-t-il. De plus, j’ai déménagé mes locaux dans la ville où nous allons vivre. Mexico nous rappelle trop de mauvais souvenir et je voulais que nous puissions recommencer de zéro.

- Où allons-nous vivre alors ?

- C’est une surprise, mais ne t’inquiète pas, j’ai tout prévu pour que tout soit parfait. La seule chose dont nous devons discuter c’est le mariage. Tu as déjà des idées de ce que tu veux.

- Pas vraiment, je lui avoue gênée.

- Ce n’est pas grave, je prendrais rendez-vous avec Lauren, elle organise des mariages et pourra t’aider.

Vicente boit une gorgé de champagne puis me lance un nouveau sourire.

- Je veux que tout soit parfait pour notre mariage. Cependant, je dois te prévenir qu’il risque d’y avoir des journalistes car c’est un événement qui peut faire vendre des magazines. Je vais devoir inviter des associées et des personnalités. À la vue de ma position, je ne peux pas faire ce que je veux. De plus, nous allons faire un mariage officiel civil et religieux puis une fête de mariage intime avec mes amis.

Je vois très bien ce qu’il veut dire. Je pense sincèrement être plus à l’aise avec ses amis de El Barrio plutôt qu’avec des dizaines de personnes que je ne connais pas.

- On fera comme ça, ce n’est pas grave, je lui confie.

- Je t’aime princesa.

Vicente me donne un baiser sur la bouche. Je veux m’écarter de lui mais il me retient en passant sa main sur ma taille. Il approfondit le baiser et je sens sa langue chercher la mienne. Sa cuisse touche ma jambe et ma poitrine frôle la sienne.

Mon fiancé me colle toujours plus vers lui et je mets mes mains sur ses épaules. Impossible pour moi d’échapper aux assauts de sa langue. Il lâche un léger grognement qui me fait frissonner.

Je me rends alors compte que nous sommes dans un avion avec des hôtesses qui sont peut-être en train de nous observer. Je me dégage de sa bouche pour le lui dire :

- Nous ne sommes pas seuls, je murmure.

Vicente me lâche une seconde puis se lève avant de m’attraper la main. Je le suis jusqu’à la grande salle de bain. Il verrouille la porte puis m’aide à m’asseoir sur le rebord de la baignoire.

- Tu es plus à l’aise comme ça ? questionne-t-il en souriant avec amusement.

Je le regarde médusée sans rien répondre. J’avais oublié à quel point il était provocateur dans ses actions. Je suis peut-être restée trop longtemps avec Oscar. Que fait-il en ce moment ? J’espère qu’il ne pleure pas. Non, je ne dois pas penser à lui alors que je suis avec mon fiancé.

- A quoi tu penses ? demande Vicente.

Je secoue la tête pour lui signifier que tout va bien.

- Quelque chose te tracasse ? insiste-t-il.

- Rien d’important, je réponds.

Vicente hoche la tête puis s’assois à côté de moi. Il m’embrasse à nouveau quelques instants.

Soudain, une secousse nous fait tous les deux basculer dans la baignoire. Je me cogne violemment la tête et je suis un peu sonnée. Mon fiancé m’aide à me relever en jurant.

- Ce satané pilote ne peut pas faire attention !

Il me prend par la main puis nous retournons à nos sièges pour nous attacher. A présent, il est en colère d’avoir été interrompu.

Lorsque l’avion commence à descendre, je regarde par le hublot. Je suis trop loin pour reconnaître la ville mais je pense qu’il s’agit d’une métropole car elle parait immense.

- Nous sommes à Veracruz ! je m’exclame en me tournant vers mon fiancé.

- Tu avais adoré cette ville alors j’ai pensé que ça pourrait-être une bonne idée d’habiter là-bas, se justifie-t-il en souriant.

Je saute dans ces bras pour le remercier d’avoir pensé à moi.

Un moment plus tard, nous prenons un taxi depuis l’aéroport de Veracruz. Je m’attends à ce que nous allions dans les beaux quartiers mais au lieu de ça, nous quittons la ville pour nous dirige en hauteur.

Nous passons devant de nombreuses villas qui surplombent la mer et la cité. Je suis émerveillé et j’ai presque envie de pleurer.

Le véhicule s’arrête devant une immense bâtisse moderne encore plus imposante que le premier repère de La Pantera. Cela n’empêche pas que les lieux soient sécurisés par des caméras à l’entrée et dans le jardin.

Un garage à deux volets relit la maison blanche. Les toits sont plats mais j’en remarque un qui est penché et en verre ! Une fontaine moderne est entourée de gravillons pour faire le tour en voiture. C’est le plus petit joli rond-point que j’ai vu. Il y a même un abri pour mettre les automobiles. De jolies fleurs commencent à pointer le bout de leur nez.

Je remarque la porte en verre et les immenses baies vitrées qui couvrent le rez- de chaussée. On pourrait vivre à six dans une villa pareille alors que nous ne sommes que deux. Je fais le tour de la maison pour constater qu’il y a un vaste balcon à l’étage et une mezzanine que je vois depuis l’extérieur. La terrasse est en marbre avec une superbe piscine et un jacuzzi.

- C’est fantastique ! je m’exclame en embrassant Vicente.