Chapitre 6 - Mauvaise nuit

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Marina

J’ai passé une très mauvaise nuit. Je suis passée devant ma mère en rentrant mais elle n’a pas posé de question quand je suis montée dans ma chambre tel un zombie. Je lui ai bien envoyé un message quand je suis arrivée à la soirée mais je n’ai pas pensé à lui en envoyé un autre.

A minuit j’étais dans mon lit en train de pleurer sous ma couette. J’ai éteint mon téléphone qui sonnait car je ne voulais parler à personne. Je ne sais pas comment s’est terminée la soirée mais je suis certaines qu’Aurélie m’a envoyé plein de messages.

Aujourd’hui, j’ai une salle tête mais je me sens un peu mieux. Moi qui ne suis pas une adepte du maquillage, je fais un effort pour cacher mes cernes et mon teint blanc. Je m’applique une couche de fond de teint puis j’utilise l’anti cerne de ma mère. Il me reste encore de la veille du mascara sur mes cils et du rouge à la lèvre que je réhausse avec un gloss.

Pour une fois, je me trouve un peu jolie et ça me remonte le moral. Je revêts une robe noire à mange longue avec des fleurs puis des collant et des bottines noires. Lorsque j’arrive dans au rez-de-chaussée, je me sens de meilleure humeur. Ma mère et Lina sont parties depuis un moment.

Je mange des céréales et une banane puis je mets mon manteau et mon sac sur mes épaules. Je n’ai qu’un cours de deux heures ce matin et un cours de pâtisserie cet après-midi.

Dans le métro, j’allume mon téléphone et je me retrouve assaillit par une vingtaine de messages d’Aurélie. Je les lis un à un et je prends conscience que mon amie ne voulait pas me faire du mal. Je ne la verrais pas ce matin alors je lui envoie un long message. Je réponds également à Jade qui s’inquiète pour moi.

En consultant mon Facebook, je remarque que certains gars de la soirée m’ont demandé en amie. Je ferme l’application sans avoir donné de réponses.

Lorsque j’arrive sur le campus, je me dirige dans ma salle de classe. A peine ai-je pénétré dans le bâtiment qu’Aurélie fond sur moi. Je manque de tomber quand elle me prend dans ses bras.

- Je suis tellement tellement désolée, s’exclame-t-elle. Je ne sais pas ce qui m’a pris de te dire ça hier soir. Si j’avais su tous ce que tu avais vécu, je n’aurais rien dit du tout.

- Ce n’est rien, passons à autre chose, je réplique en m’écartant d’elle. Je suis très tendue en ce moment après ce qu’il s’est passé au Mexique.

- J’ai entendu dire que c’était un pays difficile et violent, approuve ma camarade.

Je sais qu’Aurélie n’est pas pareille avec les filles et avec les garçons. En soirée, elle est très extravertie et l’alcool ne joue pas en sa faveur.

- C’est déjà oublié, pas besoin d’en parler plus longtemps, j’insiste.

Elle comprend que je ne veux pas m’attarder sur le sujet. Je marche vers ma salle de classe suivie par Aurélie.

- Le cours va bientôt commencer, on se voir lundi, je la congédie avant de pénétrer dans la pièce.

- Oui bien sûr.

Mon amie s’éloigne et je prends place près du bureau du professeur. Je ne connais personne dans ce cours alors je reste dans mon mutisme.

***

De meilleure humeur, j’ai réussi à travailler un peu mes cours aujourd’hui. Il est bientôt seize heures lorsque j’arrive dans le bâtiment qui abrite mon cours de pâtisserie. Je suis la plus jeune du groupe de dix personne. En effet, beaucoup de gens travaillent ou étudient à cette heure-ci.

Je revêts mon tablier par-dessus ma robe puis je prends place à côté de Geneviève une ancienne professeure d’université. La cuisine est très grande avec plusieurs grands îlots comme on le voit dans les émissions culinaires.

- Comment s’est passé votre journée Marina ? me demande-t-elle en souriant.

- Plutôt bien et vous Geneviève ?

- Je prépare un colloque qui aura lieu dans quelques mois.

Notre conversation est interrompue par Jean-Marc notre professeur pâtissier. Il est accompagné d’un jeune homme à peine plus âgé que moi.

- Je vous présente Oscar, notre nouvelle recrue, présente le cuisiner.

Il offre un sourire lumineux et éblouissant à tout le monde. Je me sens immédiatement attirée par cette personne qui dégage quelque chose de positif.

- Oscar, tu peux te mettre avec Marina pour ce premier cours, indique le pâtissier. Vous avez à peu près le même âge et vous devriez bien vous entendre.

Ses yeux bleus croisent les miens et il me sourit. Je me sens immédiatement rougir mais je bouge rapidement vers un nouvel îlot. Le nouveau se place près de moi et je sens la chaleur que dégage son corps. C’est la première fois depuis que j’ai quitté le Mexique que je suis troublée par un homme.

Jean-Marc commence à nous dire quels ustensiles et ingrédients sortir pour réaliser des cupcakes. La recette est écrite au tableau et en prenant un œuf, je touche la main d’Oscar. Surprise, je croise son regard et il me sourit. Je détourne rapidement la tête avant qu’il comprenne qu’il me plaît.

- Tu es étudiante aussi ? me demande-t-il.

Je suis étonnée qu’il m’adresse la parole mais je décide de répondre sans rougir ni bégayer.

- En Licence 1 de droit, je confirme. Et toi ?

- Je suis en Licences 3 de géographie à la Sorbonne, me dit-il. Tu habites près d’ici ?

- Je vis près du jardin Anne Frank, je lui indique.

- Je ne suis pas loin non plus, s’enthousiasme Oscar en mettant des colorants naturels dans notre garniture.

- Tu es plutôt douée en pâtisserie, je le complimente.

- Ne sois pas si sûre de toi, rit-il. Je suis douée en cuisine mais pour faire des gâteaux, c’est une autre histoire. C’est pour ça que j’ai décidé de prendre des cours.

Après avoir terminé les pâtisseries que nous avons mis au four, je me sens plus à l’aise avec lui et je peux enfin le regarder dans les yeux.

Lorsque les gâteaux sont prêts, nous nous amusons avec la garniture. Oscar se rate un premier cupcake et Jean Michel vient lui donner des conseils.

- Ça fait un moment que je n’ai pas rit comme ça, je confie à mon acolyte lorsque le professeur part aider un autre groupe.

- Je suis heureux que ce soit avec moi que tu t’amuses.

Ses yeux sont remplis d’étoiles et je me sens succomber un peu plus à son charme. Oscar est vraiment quelqu’un de gentil. Ses cheveux parfaitement peignés lui donnent un air de prince charmant ou d’ange venu sur Terre. D’ailleurs, je me demande si cette dernière proposition n’est pas vraie.

Il porte un pull de marque qui met en valeur sa fine stature ainsi qu’un chino et des baskets de ville. Il est assez grand et j’aime beaucoup la montre qu’il porte au poignet.

A mon tour, j’essaye de réussir en enrober le gâteau avec la pâte colorée. Je ne m’en sors pas trop mal et Oscar applaudit. Je termine mon chef d’œuvre en ajoutant des étoiles en sucre. Mon partenaire essaye de m’imiter et il parvient à faire un peu mieux.

- Tu t’améliores, je fais remarquer en lui souriant.

Quand nous avons terminé nos cupcakes, j’indique à Oscar que nous pouvons prendre des Tupperwares en carton pour emporter nos pâtisseries chez nous. Ensuite, nous nettoyons notre plan de travail et mettons nos ustensiles dans un énorme lave-vaisselle.

Je troque mon tablier pour mon manteau puis je sors en compagnie d’Oscar. Le temps est passé très vite puisqu’il est presque dix-huit heures et que la nuit est en train de tomber. Je n’arrive toujours pas m’habituer au froide et je me mets à greloter.

- Tu sembles avoir froid, je peux t’inviter à prendre quelque chose de chaud dans le café d’en face ? me propose mon partenaire de cuisine.

C’est la première fois depuis que je suis ici qu’un homme me propose d’aller dans un bar. A vrai dire, je tirais toujours la gueule et je vivais comme un zombie donc les mecs n’avaient pas très envie de m’inviter.

- Avec plaisir, je réponds tout sourire.

Nous nous installons dans un coin tranquille l’un en face de l’autre. Les gens rentrent du travail et il n’y a pas foule dans l’établissement. Un serveur vient immédiatement prendre notre commande et nous prenons tous les deux un chocolat chaud.

- Tu es parisienne ou tu viens d’une autre ville ? me demande Oscar.

- Je suis né à Paris parce que mon père a commencé sa carrière à la capitale. Ensuite, j’ai passé une grande partie de ma vie en Espagne avant d’aller au Mexique l’année dernière, je lui explique.

- Une voyageuse à ce que je vois, sourit-il en buvant une gorgé. Pour ma part, j’ai toujours vécu à Paris, je suis un pur produit parisien.

Je m’apprête à répondre mais la sonnerie de mon téléphone m’interpelle. Je réponds à ma mère qui s’inquiète de pas venir me voir. J’ai oublié de lui envoyer un message pour la prévenir.

- Je dois y aller, j’indique à Oscar.

- Peux-tu me donner ton numéro ? questionne-t-il.

Il semble un peu gêné de me demander ça et je trouve qu’il est trop mignon. Je repars donc après le lui avoir donné.

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