Détente au soleil

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Après une petite sieste - sans rêve d'aucune sorte cette fois, je me réveille avec la bouche pâteuse. Je profite d'aller chercher ma gourde d'eau pour revenir avec le roman que j'ai entamé quelques jours plus tôt. Il n'y a toujours personne aux alentours, je vais pouvoir continuer à bronzer nue. Je suis une nouvelle fois happée par la vie de Charlotte, l'héroïne de la talentueuse Octavie Delvaux. Elle ne sait toujours pas qui est son admirateur secret, mais va le rencontrer, toujours masqué, pour la deuxième fois. Elle doit suivre à la lettre chaque instruction, plus obscènes les unes que les autres. Ce petit jeu mystérieux est fort excitant.

Comme à chaque lecture, ma main s'égare sur mes seins. Malgré la chaleur, un petit vent frais vient caresser mes mamelons durcis par mes caresses. Au moment où Charlotte est attachée au lit à l'aide de ses bas collants, ma main dérive presque inconsciemment entre mes cuisses. Pauvre petite chose à la merci de son déviant amant. Je me retrouve à "être" Charlotte, les bras maintenus et les cuisses écartées, en attente de l'être qui me remplira et appaisera le feu qui consume mon entrejambe. Alors que je sens la montée de plaisir arriver à son terme, mon esprit s'égare. J'imagine une langue ferme remonter le long de mes cuisses, deux mains puissantes les écarter et des lèvres chaudes se frotter au coeur de mon intimité. Mes doigts attrapent la tignasse de boucles brunes pour qu'il accentue ses caresses buccales. Des boucles brunes ?! Non ! Je referme les jambes d'un coup sec. Je me sens basculer, je manque de perdre l'équilibre et bam... Je me retrouve par terre, sonnée.

- Ça va ? dit une voix derrière moi, quelques secondes après chute.

Je n'ai pas le temps de dire quoique ce soit, qu'un Maxime, vétu uniquement d'un short, saute au-dessus de la barrière pour venir à mes côtés. Ce torse !

- J'ai entendu crier. Tu n'as rien ? Dit-il avec compassion.

Encore un peu groggy, je pense tout de même à couvrir ma nudité, mais ma robe est introuvable.

- Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Dit-il.

- Les pieds... Les pieds ont lâché je crois. Retourne-toi, dis-je en reprenant mes esprits.

- Tu ne veux pas que je t'aide à te relever ? Dit-il avec un petit sourire, sans se retourner. Pas gêné du tout !

- Où est ma robe ? Je suis toute nue, dis-je platement en commentant une évidence qu'il a bien dû remarquer depuis le début.

- Ho tu sais... J'en ai vu d'autres. Allez viens... Je vais t'aider, dit-il en me tendant les bras.

Je me trouve bête à rester ainsi, assise en boule pour garder un semblant de dignité, alors qu'il ne semble pas du tout s'en émouvoir. J'accepte donc son aide et ressens une douleur à la hanche gauche en étant debout. Ne rien laisser paraitre... C'est déjà assez humiliant comme ça ! Après s'être assuré que je tenais bien sur mes deux quilles, il me tend ma robe qui se trouvait simplement derrière moi.

- Merci. Je vais rentrer maintenant, dis-je en essayant de refermer mon transat, comme si de rien n'était.

- Sex in the kitchen, dit-il avec un petit sourire dans la voix.

- Hein ?!

- Oui, ton livre. Il devait être passionnant.

Sait-il ce que je faisais ? Je sens le rouge me monter aux joues. Impossible, j'étais cachée.

- Oui, en effet, dis-je en ramassant le reste de mes affaires.

Je repars vers la maison en espérant qu'il n'ait rien remarqué. Je l'entends attraper mon transat, qui est effectivement bon pour la poubelle vu que le pied du milieu n'est plus retenu à rien. Je ne sais vraiment pas comment j'ai fait pour tomber comme ça ! Ouch, j'ai vraiment mal.

- Tu boîtes.

C'est loupé pour la dignité. Je dépose mes affaires sur la table de jardin.

- Merci. Tu peux laisser la chaise là. J'irai la mettre au parc à conteneur plus tard.

- Non, c'est bon. J'essaierai de la réparer. J'aime bien les causes perdues, dit-il en me regardant dans les yeux. Est-ce un message caché ? Suis-je une cause perdue ?! Tu sembles quand même avoir mal. Est-ce que tu as de la crème contre les bleus ?

- Non.

- "Non, tu n'as pas mal" ou "non, tu n'as pas de crème" ?

- Deuxième option, dis-je bêtement. J'aimerais qu'il parte pour que je puisse clopiner jusque chez moi et m'affaler dans mon canapé.

- Bouge pas. Je vais en chercher.

Trois minutes plus tard, il revient avec un tube d'Hirudoid à la main.

- Maman m'en mettait toujours quand je tombais. Penche-toi.

Est-ce l'autorité dans sa voix ou un manque de jonction dans mon cerveau... Toujours est-il que me voilà en train de me pencher sur la table et de lui présenter mon fessier. Sans faire plus de cas de ma personne, il relève ma robe jusqu'au milieu du dos, se maintient d'une main sur ma fesse droite et commence à masser ma cuisse gauche avec la pommade. Je devrais avoir mal, ou tout du moins être gênée. Mais non... Je profite juste de sentir la pression de ses mains sur mon corps. Qu'est-ce qui ne va pas chez moi ? Beaucoup trop vite à mon goût, il s'arrête. A croire que mon cerveau s'est arrêté parce que je reste là, les fesses à l'air.

- C'est bon. Tu peux te redresser, dit-il en remettant ma robe en place et en s'en allant aussi vite qu'il était arrivé.

J'ai chaud. Bien plus chaud que tout à l'heure en plein soleil. Je crois avoir vu une légère tension dans son short. Non, pas possible. C'était probablement un pli dans le vêtement, rien de plus. Je récupère mes affaires sur la table et rentre me coucher dans mon divan, à l'abri de toute chute cette fois.

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