Les murs avaient un papier peint éraillé d'en bas, avec une mosaïque de fleurs, d'allure abimée, pâlies. La chambre était tout en désordre et peu meublée, le sol quant à lui grinçait, le lit avait une jambe supportée par un livre dû au fait que celle-ci était cassée. Il y avait une seule fenêtre avec des rideaux usés, qui avait une merveilleuse vue sur une ruelle étroite où si on tendait le bras un peu on pouvait toucher l'appartement d'en face. La voilà sur le lit, il est au-dessus d'elle. Elle le regarde sans dire un mot, pas un souffle, que le bruit muet de leurs paupières qui se clignent et leurs souffles qui se croisent. Sa poitrine en contact avec la sienne, ses yeux vers les siens, son cœur sur le sien. Les battements de cœur s’emballent, le regard timide, de plus en plus innocent, de plus en plus transparent. Elle tremble discrètement, elle ne sait où jeter ses bras, l'inquiétude et le stress la consume, son parfum lui enveloppe les poumons. Il commence par lui faire des baisers dans le cou et ses lèvres descendent sur sa poitrine d'un air maladroit et balourd. Elle suit le mouvement, après quelques temps d'impuissance, elle prend les directives, tout est encore sain et préliminaires. Ils se déshabillent doucement, pièce par pièce jusqu'à renaître de nouveau et redevenir à leurs états originels d'enfants encore espiègles. C'est sa première fois, elle plonge tête première dans le bain, ils s’entrent mélange, ils s’entrent courbe, elle se noie dans les draps. La température s’excite, son corps couvert de sueur, les bouches qui expirent de l’air, les poumons qui l’aspirent aussitôt. Une torpeur l'envahit, son regard penché vers le mur, elle ne voit plus que les fleurs sur ce dernier, plus rien n'existe. Les mouvements deviennent de plus en plus sauvages ; touchant l’orgasme, il se relève et lui dépose quelques billets avant de sortir et la laisser seule, vagabonde, sa vision dans le flou, fatiguée et salie.