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Une minute de lecture

Au jour pourtant, elles sont toujours vivantes, ces petites filles. De leurs frémissements et peurs profondes ne restent que mythes : des miettes de nuits éparses aux songes délicats. C’est ainsi qu’elles se disent, avec un enthousiasme trop grand pour elles, qu’il est possible d’entrer dans la danse du Kagome Kagome. D’être comme les adolescents. De s’amuser, de se jouer de la peur. Et de voir ce qu’il en deviendra, de ce jeu étrange qu’elles ne connaissent qu’en bruits. D’ailleurs Eko et Chiyo débarquent : elles seront sept.

Qui voudrait cependant, pour commencer, aller se placer au centre de la ronde, les yeux bandés, et devenir un oni ? Voilà la question qu’elles se posent, interdites évidemment, et peureuses un tantinet, à se regarder en chien de faïence tandis que le jour décroît lentement, imprimant au ciel un ruban de nuages mauves.

À cela le silence répond, éloquent : personne ! Bouches closes de poupées et regards inquiets déroulent la boucle sans fin d’une hésitation. Et Yumi de se dire, en son for intérieur, que le premier oni n’est pas encore un oni, puisque c’est ensuite que cela devient étrange au Kagome Kagome, quand tout devient vrai et qu’il n’est plus un jeu, mais un enjeu.

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