Chapitre 8

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Il enlève un par un les objets que nous avions utilisés pour bloquer la porte. Je le regarde faire, les bras croisés. Il ne m'a pas demandé mon avis, il l'a fait. Je soupire avant de décider de l'aider. De toute façon, ils nous trouveront que je le veuille ou non. Ils sont dangereux et intelligents. Ils ne lâcheront rien. Ils me veulent dans leur camp depuis longtemps et tant que je répondrais non, ils continueront.

Aaron termine enfin son rangement et me regarde une dernière fois avant d'ouvrir la porte. Il sort de la pièce, heureux de revoir ses amis. Je prends mon sac, le mets sur mon épaule et quitte la pièce. Aaron va au centre de la pièce et crie assez fort pour qu'ils puissent nous entendre et attend. Ses amis arrivent assez rapidement et sourient en me voyant.

D'accord..

Je lève les yeux aux ciels et mets mes mains dans mes poches. Aaron parle avec eux tandis que je regarde les alentours à la recherche d'objets qui pourraient m'être utile. L'un d'eux me surveille croyant que je cherche une échappatoire. Je regarde entre les rayons, si je pouvais avoir de l'alcool, des bandages, des ciseaux.

- Eh !! Tu fais quoi là-bas ? M'interpelle un garde.

Je le fusille du regard avant de continuer ce que je faisais. Je ne supporte pas recevoir des ordres, ou me faire crier dessus par des inconnus, dont je ne connais ni d'Adam ni d'Eve.

- Évite de la contrarier, réplique Aaron.

L'homme regarde Aaron en fronçant des sourcils puis me regarde avant de quitter la pièce principale et de fouiller le magasin. Un en moins. Je commence à trouver un par un les outils que j'ai besoin et confectionne mon arme, mes explosifs ainsi que le rangement des balles dans mon sac. Étant prête, je me relève et regarde Aaron qui fait un signe à son ami avant de lui dire.

- C'est Enola, la fille qui m'a sauvé la vie plus d'une fois.

- Enchanté, moi je suis Éric.

Je hoche la tête sans répondre. Je ne veux pas lui parler, je ne lui fais pas confiance et encore moins à Aaron depuis qu'il m'a présenté. Un silence s'installe dans la pièce durant laquelle Éric en profite pour me mater. Je vois..

- Quand est-ce qu'on rentre Aaron ?

- Vous comptez rentrer ? Avec ces choses dehors ?

- Oui et ?

- Euh, non, en fait, on va vous suivre pour la nuit et on rentre demain, d'accord ?

Il essaye de calmer le feu qui est en moi et ça fonctionne. Mais si ça ne tenait qu'à moi, je serais déjà en train d'envoyer une balle entre ces deux yeux et personne ne m'en aurais empêcher. Je hoche de nouveau la tête pour signifier que je suis avec eux et sors dehors, pour les attendre. Je m'adosse au mur pour les attendre près de la fenêtre et fronce des sourcils en entendant leurs conversations.

- Elle ne veut pas venir Éric ! Ça se voit !

- Il le faut, on doit la faire changer d'avis.

- Mais tu ne comprends pas que c'est impossible !

- On essaie et on ne lâche rien.

Je soupire encore une fois. J'avais raison, ils ne voudront pas me laisser tranquille et pourtant, je leur ai fait comprendre que je ne voulais pas être avec eux, parce que je reste seule et je le resterai. Depuis l'infection, nous avons décidé de ne pas faire confiance à personne d'autre pour éviter une trahison. Et aujourd'hui, je venais de briser cette règle qui me permettait de rester en vie.

Éric sort de la boutique détruite et me lance un regard avant d'avancer suivi de son ami. Aaron en sort aussi et me fait un sourire qui se transforme en grimace et part lui aussi.

Dans quelle galère suis-je tombé ?

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Dix minutes, plus tard, nous étions arrivés en ville. Le fait de voir tous ces bâtiments me rendait nostalgique. Je me revoyais en train de marcher parmi tous ces débris à la recherche de nourriture, d'arme et de vêtements. J'aidais aussi les personnes qui étaient blessées et mettaient à l'abri ceux que je pouvais, le reste mourrais sous mes yeux. L'armée essayait de nettoyer au maximum les rues, mais ces infectés augmentaient tout chaque jour. Survivre était une nouvelle façon de vivre pour nous.

On arrive devant un immense portail. Nous nous arrêtons juste devant et Éric siffle deux fois avant qu'un homme ouvre la porte afin de nous laisser passer et surveille derrière nous puis referme la porte. Plusieurs personnes sortent de leurs maisons et nous regardent, comme ci, c'était la première fois qu'ils voyaient des personnes entrer ici. Je souffle en sachant que j'allais passer la nuit ici et regarde autour de moi. Des maisons, des bâtiments, des garages, tout est utilisé afin de redonner une deuxième vie à ces endroits. Nous avançons tranquillement entre les passants et arrivons au bout d'un certain temps devant une école. D'accord..
Aaron pousse les grilles rouillées par le temps et avance vers le bâtiment principale. Le silence règne dans la cour, tandis que nous marchons. Le ciel est gris, l'atmosphère pesant. Je n'aime pas cet endroit, pourtant, n'ayant jamais mis les pieds ici, j'ai le pressentiment que quelque chose de grave va se passer. Les oiseaux tournent autour de l'endroit. Le bâtiment devant moi est presque détruit, les débris de cet immeuble sont éparpillés et nous devons les éviter pour atteindre le lieu.
Une fois que nous sommes arrivés, je pousse la porte voulant voir à quoi ressemble cet endroit après tant d'années. Cet endroit qui était rempli de bonheur, de joie, de rire d'enfants et de cri et maintenant devenu désert. Et dire que cette école a été le mien dans le passé.

- Tu connais cet endroit ?

Je ne disais jamais d'où je venais, mon histoire à personne de peur qu'il l'utilise contre moi, alors je me taisais et racontait des mensonges, m'aidant la plupart du temps à éviter des questions sur mon passé et je le faisais, pour moi, pour maman.

- Non..je vérifiais juste qu'il n'y avait pas d'infecté.

- De toute façon, on le saurait.

Je me tourne vers Éric et lui demande.

- Comment ?

- Avec ça.

Il sort un bâton de fer de son sac, me regarde puis observe autour de lui en cherchant un objet précis. Je le regarde faire, ayant un léger doute sur ses intentions. Si son but est de faire du bruit, et qu'il y a ces choses dans les parages, je serais capable de le tuer afin d'assurer ma survie, sinon j'attendrais le moment venue pour l'étrangler dans son sommeil. Il est hors de question de le laisser en vie, cet homme me veut depuis le début en sachant qu'il est pervers, je ne compte pas le laisser vivre même si je sais que je n'ai aucun droit sur lui.


Il avance vers un casier, cherche une forme plate avant de frapper une fois de toutes ses forces. Le bruit résonne dans le couloir et s'éloigne de plus en plus. Les secondes défilent. Aaron, lui a l'air pas du tout rassuré. Je peux le comprendre, ils ne viennent que très rarement ici, alors le nettoyage des zombies n'est pas régulière. Il se peut qu'il en reste sans qu'on le sache. Après plusieurs minutes qui m'ont parue longues, je souffle de soulagement, d'entendre le silence. Je croise les bras et regarde Éric qui sourit fière de son coup suivi de quelques accolades qui se stoppe au moment où on entend des cris. Le nombre ne fait qu'augmenter au fur et à mesure que nous perdons tous notre sourire.

On dit quoi maintenant ?

Merci Éric !!!

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