Envolée

Une minute de lecture

Lointain.

Lointain, le temps des doutes.

Lointain.

Lointain, le temps de la morosité.

Lointain, le temps des branlettes.

Nous filons à toute bringue sur une de ces serpentueuses départementales. Rien ne peut nous arriver. Elle me tient la main sur le pommeau.

Nous sommes invincibles. Nous sommes jeunes. Nous sommes amoureux.

Nous sommes saouls.

Quelques heures avant, nos deux corps, serrés, serrés, la mer et quelques kro dégueulasses, pas fraiche du tout avec, faisaient le tableau.

La nuit nous ayant recouvert de sa froidure de fin d'été, nous avions décidé de mettre les bouts en bagnole. Sans trop savoir où. Comme ça, pour rouler, pour avancer, pour être ensemble, au chaud, comme pour continuer l'après-midi que nous avions passés.

Tout insouciants, tout heureux.

Il y avait là la musique en fond, l'ombre des arbres en avant de nos phares et nos deux coeurs bien hauts.

C'était pour tout dire le panard, tant et si bien que c'est sorti comme ça. Sans même y réflechir vraiment, tout naturel. "Tu ne voudrais pas qu'on en finisse là tout de suite maintenant...qu'on en finisse"

Elle m'avait alors foudroyé, puis saisi la poche entre mes deux jambes.

Quand j'ai compris qu'il y avait eu malentendu, je m'en suis remis à sa traduction, innocent.

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