Chapitre quarante-huit.

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(Les travaux commencent, suite)

À ce moment-là, ils entendent le bruit d’une camionnette qui se gare devant la maison. Monsieur Noiré reconnait tout de suite l’une des personnes qui en descendent. En le désignant de la main, l’artisan fait les présentations :

- Mesdames, je vous présente mon beau-frère, monsieur Jean Petit.

Ils se serrent la main. Puis, monsieur Petit se tourne vers la toiture :

- Ah oui ! Les intempéries de cette nuit ne vous ont pas épargnées ! … Bon, excusez-moi, mais je vais me dépêcher de poser une bâche sur cette toiture. Tout en la posant, je ferais une estimation rapide des travaux à réaliser. Je ne peux pas faire plus, aujourd’hui, je suis surchargé de travail ! On me demande aux quatre coins de la ville !

- Bon courage à vous dans ce cas.

- Merci.

Pendant que les couvreurs se préparent à protéger la toiture, monsieur Noiré prend congé :

- Mesdames, je serai de retour en début d’après-midi. Je vais venir avec deux ou trois de mes hommes, ainsi qu’une benne, afin de vider la maisonnette.

- Très bien, répond Floriane.

- À ce propose, j’ai failli oublier, qu’est-ce que je fais de tout ce bric à brac ?

La réponse fuse de la bouche d’Héloïse :

- Vous pouvez le vendre ou en faire don.

- Très bien je ferai au mieux dans ce cas.

Ils se séparent sur une poignée de main.

Une fois seules, les deux femmes échangent un regard :

- Qu’est ce que l’on fait, maintenant ? Demande Héloïse.

- Rentrons, nous avons des appels à passer. Toi à l’inspecteur Krajewski, moi à l’agence immobilière.

- C’est parti !

Héloïse s’isole dans le salon, tandis que Floriane s’installe dans la cuisine.

- Immobilier Plaza, bonjour, Marie à votre écoute, qui puis-je pour vous ?

- Bonjour, je suis mademoiselle Floriane Boudou. Un de vos collaborateurs devait venir nous rendre visite demain. Car mon épouse et moi voulions mettre en location l’appartement. Seulement nous avons changé d’avis.

- Ah, expliquez-moi s’il vous plait. Le ton de la secrétaire est légèrement déçu.

- Oui, désormais, nous préfèrerions le vendre cet appartement, nous voulons changer de vie.

- Très bien. Le ton de la secrétaire est redevenu plus optimiste.

- Pourriez-vous nous indiquer la marche à suivre ?

- Bien sûr. Quelqu’un de chez nous va venir vous rendre visite afin d’estimer le bien. Peut-être va-t-il vous suggérer aussi quelques embellissements, afin de mieux vendre votre appartement.

- Embellissements ?

- Oui, par exemple, ajouter ou retirer une décoration, un meuble, etc.

- Je comprends … Et, cela peut faire la différence lors d’une vente ?

- Tout à fait.

- Bon … Et, quand cette personne peut-elle venir nous rendre visite ?

- veuillez attendre quelques instants…

Floriane l’entend taper avec énergie sur les touches de son clavier. La secrétaire reprend bien vite la communication :

- Mademoiselle Boudou ?

- Oui.

- Merci d’être restée en ligne … le rendez-vous serait pour la semaine prochaine, le mardi quinze, à treize heures, cela vous convient ?

- C’est parfait, merci.

- Dans ce cas, mademoiselle Boudou, passez une bonne journée.

- Merci, vous aussi et bon courage.

- Merci.

Floriane se hâte de noter le nouveau rendez-vous dans son agenda. Ensuit, elle rejoint sa femme, dans la cuisine. Celle-ci est en attente au téléphone. Elle lui explique en quelques mots :

- L’inspecteur est parti chercher le dossier. Mais à priori, les nouvelles sont bonnes. Comme le suspect a tout reconnu, le dossier a déjà été transmis au parquet. Celui-ci devrait bientôt annoncer une date d’audience.

- Ok

- Là, j’attends pour lui communiquer notre nouvelle adresse …. Oui, inspecteur ? … C’est bien cela à Lyons-La-Forêt, au numéro deux de l’impasse du Bois.

Héloïse pose le téléphone sur la table et appuie sur la touche du hautparleur.

- Inspecteur, je viens d’activer le hautparleur de mon smartphone. De cette manière, ma conjointe vous entend.

- Bonjour mademoiselle Boudou.

- Bonjour inspecteur, lui répond-elle.

- Bon, mesdames, j’ai bien noté votre nouvelle adresse, que je transmets rapidement au parquet. La convocation vous parviendra là-bas. Comme je vous l’ai dit tout à l’heure, la date d’audience ne devrait plus tarder à être connue … Une dernière chose, vous devriez commencer à réfléchir au nom d’un avocat, pour assurer votre défense.

- Oui, merci, nous y avons déjà songé. Je lui écrirai dès que la date d’audience sera connue.

- Parfait … Dans ce cas, je vous souhaite une bonne journée.

- Nous aussi, et surtout, bon courage.

- Merci.

Quand le couvreur revient vers elles, en observant son visage sombre, les deux femmes comprennent que les nouvelles ne sont pas bonnes. Sans rien dire, il s’assoit lourdement sur une chaise libre. Puis, passe longuement ses mains sur sa figure.

Devant sa fatigue manifeste, Héloïse propose :

- Voulez-vous un café, monsieur ?

- Ce serait avec plaisir … Mais je n’ai vraiment pas le temps. Bon … Avec mes hommes, nous avons terminé de poser une bâche protectrice sur votre toiture.

Il sort de sa poche des feuilles pliées en quatre les leur tend puis, poursuit :

- Voici un certificat qui décrit les dégâts, accompagné d’un devis provisoire. Elles sont destinées à l’expert qui va venir estimer le cout des réparations.

Pendant que Floriane prend connaissance des documents, Héloïse la voit blanchir. Elle lui demande :

- Tout va bien, chérie ?

- Oui … Oui … près de quinze mille euros ?

- Oui, répond le couvreur, nous sommes sur un site classé aux monuments historiques nous ne pouvons pas mettre n’importe qu’elle ardoise. De plus les vôtres sont parmi les plus onéreuses.

Monsieur Petit se lève difficilement de sa chaise :

- Mesdames, je suis obligé de vous quitter j’ai encore énormément de travail. Je vous conseille vivement de contacter sans tarder votre assurance, afin de déclencher l’ouverture d’un dossier de demande d’indemnisation. Une dernière chose, vous devriez vous renseigner auprès de la mairie, afin de savoir si une demande de reconnaissance de catastrophe naturelle va être faite… Sait-on jamais…

Ils se serrent la main et le couvreur repart.

D’un regard elles se comprennent, Floriane demande :

- Tu t’occupes de contacter la mairie ? Moi, je me charge d’appeler l’assurance.

- Ok, je file m’installer dans la cuisine.

- Moi, dans le salon, ajoute Floriane.

Quand elles se rejoignent, autour d’une tasse de café fumant, Héloïse demande :

- Alors, qu’est-ce que l’assurance a dit ?

- Ils envoient un expert, selon eux il devrait venir d’ici trois jours. En attendant, nous ne devons toucher à rien. Je leur ai dit que le couvreur avait fait un certificat descriptif des dégâts et, un devis provisoire. Pour eux cela sera suffisant… Et toi, la Mairie, ça a donné quoi pour la reconnaissance de catastrophe naturelle ?

- Ils attendent les instructions du maire, mais, sans grande conviction. Vu que, selon Météo France, l’orage n’a pas été exceptionnel, ni en durée ni en intensité.

- Bon, ok, j’ai compris, heureusement que nous sommes bien assurées.

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