Chapitre quarante-deux

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(Changement)

- À demain, donc. Bonne journée et bon courage.

La jeune femme raccroche. Elles échangent un long regard. Floriane finit par murmurer :

- Voilà, c’est fait. Ils vont se charger de tout, nous serons tranquilles. Sans rien avoir à gérer.

Héloïse acquiesce de la tête et ajoute :

- Oui, pour le moment, il n’y a plus qu’à attendre la visite de la personne à qui nous venons de parler.

Un silence s’installe, seulement perturbé par le brouhaha parisien. Bruits qui, décidément, perturbent de plus en plus Floriane.

Celle-ci qui observe son amie voit son visage s’illuminer. Héloïse s’écrie :

- Chérie ! Ça te dirait si nous retournions à Lyons, là, maintenant ? Nous pourrions être de retour demain. Juste à temps pour le rendez-vous, avec la personne de l’agence.

Après quelques secondes de réflexion, Floriane répond :

- Pourquoi pas, nous pourrions en profiter pour faire le point sur les travaux à réaliser…

- Oui … Ce serait un bon début.

Le temps de rassembler quelques affaires, et elles sont prêtes à prendre la direction de la maison, dont a hérité Floriane.

Elles n’oublient pas de faire un détour par les toilettes avant de quitter l’appartement. Elles ne vont pas le regretter.

Au moment de fermer la porte de l’appartement, Floriane jette un regard sur la pendule, en face de la porte d’entrée. Celle-ci indique neuf heures. Très bien, se dit-elle, nous allons pouvoir passer près d’une journée entière sur place.

Quand l’antique Clio, première génération, de Floriane démarre, celle-ci remarque un voyant rouge qui reste allumé quelques secondes. Elle n’y prête pas plus d’attention que cela, car Héloïse lui dit, juste à ce moment-là :

- J’espère que nous n’avons rien oublié !

- Moi aussi, mais pas d’inquiétude, nous ne serons pas partis longtemps. Quoique nous ayons oublié, ça ne portera pas à conséquences.

La voiture s’engage dans la circulation parisienne, déjà dense. Arrivées au boulevard périphérique, elles s’aperçoivent que les voitures y roulent au pas !

Fataliste, la conductrice déclare :

- Bon … Il n’y a plus qu’à être patientes. Heureusement que nous sommes allées aux toilettes avant de partir !

- Oui ! Réponds Héloïse en riant.

Au bout d’une heure à patienter, leur véhicule s’engage, enfin, sur l’autoroute de Normandie. Elles parcourent encore quelques kilomètres quand, Floriane remarque un voyant rouge qui s’allume, puis un autre. Elle a juste le temps de jurer entre ses dents, que le moteur commence à claquer de plus en plus fort, puis cesse de fonctionner. La jeune femme réussit à immobiliser la voiture, sur la bande d’arrêt d’urgence.

Elles échangent un regard affolé. Floriane respire profondément, puis murmure :

- Ne t’inquiète pas ma chérie. Tout va bien se passer. Je sais ce qu’il faut faire. Écoute bien ce que je vais te dire et tout ira bien, sois en certaine. Tu es d’accord ?

- Oui mon amour, lui répond Héloïse d’une voix chevrotante.

Floriane aimerait tant pouvoir la prendre dans ses bras et la rassurer, mais la situation le lui interdit. Elle continue :

- Commence par enfiler le gilet jaune, qui se trouve dans le vide-poche de ta portière. Ensuite, tu sortiras de la voiture et tu iras te mettre derrière les glissières de sécurité. Une fois-là, tu ne craindras plus rien.

Floriane voit sur le visage de son amie que celle-ci est sur le point de craquer. Elle lui prend doucement les mains, les caresses, l’embrasse doucement sur les lèvres et poursuit, d’une voix douce :

- Tu vois là-bas, le truc bizarre, orange, sur le bas-côté ?

Héloïse opine de la tête. Florian reprend :

- C’est une borne d’appel à utiliser en cas de panne, comme nous, je vais y aller et demander que quelqu’un vienne nous aider. Tu as compris ?

- Oui.

- …. Bon … Maintenant fait ce que je t’ai demandé et tout ira bien…

Elles échangent un autre baiser, rapide, puis Héloïse fait ce que sa compagne lui a demandé.

Floriane quant à elle enfile son gilet jaune. Puis va fouiller dans le coffre à la recherche du triangle de signalisation, qu’elle va poser en amont.

Maintenant, elle peut s’occuper de prévenir les secours, grâce à la borne d’appel. Elle s’y rend en trottinant. Heureusement qu’elle porte des vêtements et des chaussures confortables. Il n’aurait plus manqué qu’elle soit en jupe courte et chaussures à talons aiguilles !

Elle appuie sur l’unique bouton, puis attend. Au bout de quelques sonneries, quelqu’un répond :

- Secours d’urgence, que puis-je pour vous ?

- Bonjour, ici mademoiselle Boudou. Je vous appelle de la borne cent vingt-sept. Ma compagne et moi sommes tombées en panne de voiture. Le véhicule se trouve à environ cent mètres en amont de cette borne d’appel.

- Un instant s’il vous plait … D’accord, je vous vois sur les caméras … J’alerte le dépanneur d’astreinte. Il sera là dans un délai de trente minutes au maximum.

- Trente minutes ! S’écrie Floriane.

- Oui, c’est le délai maximum d’intervention. Bon … En attendant les secours, restés bien derrière le rail. Vous y serez en sécurité vous et votre compagne.

- D’accord … Merci de vos conseils, passez une bonne journée, et un bon courage.

Merci … Vous aussi, au revoir.

De retour à la voiture, Héloïse remarque que sa compagne à l’air contrariée :

- Que se passe-t-il chérie ? D’autres mauvaises nouvelles ?

- Nous sommes coincées, ici, toutes seules pour au maximum une demi-heure. C’est leur délai d’intervention maximum !

- Bon … Patientons, déclare Héloïse, d’un ton fataliste.

Au bout de seulement un quart d’heure d’attente, les deux jeunes femmes distinguent, au loin, les gyrophares bleus du camion de dépannage. Elles en sauteraient de joie.

- Bonjour, mesdames, que vous arrive-t-il ? Le ton de dépanneur est enjoué, presque joyeux.

- Bonjour monsieur. Répondent-elles d’une voix morne.

C’est Floriane qui explique :

- Les voyants se sont allumés les uns après les autres sur le tableau de bord. Ensuite le moteur a émis une série de claquement. Et, aussi tôt après, c’est arrêté.

La mine du mécanicien s’assombrit, la situation s’avère beaucoup plus compliquée que ce qu’il avait espéré au début. Il marmonne :

- Bon … Voyons cela, les clefs sont sur le contact ?

- Oui.

- Très bien.

Le jeune homme s’installe derrière le volant. À plusieurs reprises il tente de faire démarrer la voiture … Rien, elle n’émet plus un bruit. Il débloque le capot.

Quand il l’ouvre, tous sentent que le moteur est beaucoup trop chaud.

Il s’approche avec précaution examine le moteur puis, tente de faire bouger la voiture en la poussant. Celle-ci ne se déplace pas d’un millimètre !

Le jeune homme siffle légèrement entre ses dents. Il leur dit :

- Et bien, mesdames, vous étiez à deux doigts de déclencher un incendie. Heureusement que le moteur a cassé avant !

- Cassé, répond Floriane, vous voulez dire que la voiture est bonne pour la casse ?

- … Oui, je vous mentirais en disant le contraire.

- Bon …Vu son âge …

Le mécanicien va chercher des documents dans son camion. Il fait signer une feuille, pour la prise en charge, à Floriane, et ajoute :

- Je vais faire monter la voiture sur le plateau, vous pourrez décharger vos affaires, une fois au garage.

- Ok, répond Floriane, par contre j’ai une question.

- Oui, dites-moi ?

- Est-ce que votre garage vend des véhicules ?

- Oui, je vous laisserai voir cela avec le patron.

- D’accord.

Arrivées au garage, elles déchargent leurs bagages, les posent dans le bureau du mécanicien en chef puis vont s’adresser au commercial de la concession. Elles ont la surprise de constater qu’il s’agit d’une charmante jeune femme.

Celle-ci se lève pour les accueillir :

- Bonjour mes demoiselles, veuillez vois assoir.

Les des amies lui répondent d’un simple signe de la tête, tant elles sont stressées

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