Chapitre trente-sept

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(Voyage en Normandie)

Héloïse décroche aussitôt, tout en allumant le haut-parleur :

- Bonjour, ici mademoiselle Ducoin, je vous écoute.

- Bonjour mademoiselle, ici l’inspecteur Henri Krajewski, je viens prendre de vos nouvelles.

- Et bien, écoutez, elles ne sont pas très bonnes. Hier en rentrant chez moi, j’ai découvert que mon appartement avait été cambriolé puis incendié ! Je n’ai plus rien ! Juste ce que je porte !

- Mon Dieu ! Je suis bien désolé de l’apprendre !

- Actuellement, je dors chez mon amie, mademoiselle Boudou, qui m’a offert l’hospitalité.

- Bon … Disons que dans votre malheur vous avez un peu de chance …

- Oui … En effet. Les deux amies se font un grand sourire, elles se prennent par la main.

- Écoutez… Je vais me mettre en relation avec le commissariat de votre quartier. Je me demande si les deux affaires, qui vous concernent, ne sont pas liées entre elles !

- Bon … Très bien … Vous nous tenez au courant ?

- Bien sûr, aussitôt que j’ai des nouvelles, je vous contacte. Mais … Attendez un instant s’il vous plait. J’avais autre chose à vous demander. Pourriez-vous passer au commissariat, pour signer un document, afin que je puisse transmettre cette partie du dossier ?

Les deux femmes se consultent du regard. Floriane lui fait comprendre que ce serait possible en fin d’après-midi. Héloïse acquiesce de la tête et poursuit :

- D’accord … Disons vers dix-sept ou dix-huit heures, cela vous convient-il ?

- … Parfait, à cet après-midi, dans ce cas.

- Au revoir inspecteur.

Héloïse raccroche, son regard se fait rêveur, elle semble fixer un objet, dans le lointain. Au bout de quelques instants, la jeune femme se tourne vers son amie, en écartant les bras :

- Viens ici, toi, que je puisse me faire pardonner.

Elles s’enlacent, puis s’embrassent tendrement. Toutes deux restent un long moment ainsi, blotties dans les bras l’une de l’autre.

Héloïse se dégage la première, elle demande :

- Dis-moi chérie, tu comptais prendre la route vers quelle heure ?

- Je ne sais pas trop, selon Google Maps, nous en avons pour environ une heure de route, sans tenir compte de la circulation… Et si nous partions maintenant ? Nous n’aurions qu’à manger sur la route, dans un restaurant ?

- Chinois ?

- Pourquoi pas ? Si on en trouve un !

Sans ajouter un mot de plus, elles filent se préparer. Toutes les deux choisissent de porter du rose. Une robe couleur fuchsia à encolure V, pour Floriane. Tandis que pour Héloïse ce sera une longue jupe corail sur un petit haut blanc. Pour compléter le look, elles portent des ballerines en cuir verni noir.

Elles s’installent dans la voiture. Au moment de mettre le contact, Floriane s’exclame :

- Eh zut ! J’ai oublié quelque chose !

Elle se tourne vers Héloïse :

- Que veux-tu, ma chérie, quand on n’a pas de tête, il faut avoir des jambes !

L’absence de la jeune femme ne dure que quelques minutes. Elle récupère ce qu’elle a oublié dans le tiroir de la table de chevet et le dissimule au fond de son sac à main.

De retour derrière le volant, Floriane programme le GPS puis, s’élance dans la circulation parisienne.

Il est près de midi quand elles sortent, enfin de la capitale. Elles prennent alors la direction de la Normandie et de son bocage.

Arrivées à la hauteur d’un panneau de sortie qui indique Aubergenville, les deux femmes échangent un regard, un sourire. Floriane murmure :

- Ça te dit, chérie ?

- Oui, pourquoi pas ? Tu connais le coin ?

- Non pas du tout, mais j’aime bien le nom de cette ville

En arrivant dans le centre-ville, elles repèrent rapidement l’Office de Tourisme. Floriane y pénètre, elle remarque tout de suite la jolie jeune femme assise derrière le comptoir d’accueil. Elle s’avance d’un pas décidé :

- Bonjour, mademoiselle.

- Bonjour.

Sans trop réfléchir, elle décide d’être franche :

- Ma femme et moi cherchons un restaurant asiatique. Pouvez-vous nous aider ?

- Oui, bien sûr, vous avez une brochure sur votre gauche. Celle-ci recense l’ensemble des professionnels de la restauration de la ville. Je suis certaine que vous y trouverez votre bonheur.

Après quelques instants de recherche, Floriane trouve la bonne brochure.

Elle quitte l’Office de Tourisme, non sans en avoir remercié, chaleureusement, l’hôtesse.

Elle commence à feuilleter la brochure tout en regagnant la voiture, où Héloïse l’attend patiemment.

Ensemble, elles étudient la liste des restaurants. Elles trouvent facilement, l’adresse du seul et unique établissement asiatique. Un restaurant chinois qui porte le nom de « Wok King ».

Par chance il n’est pas très loin selon le GPS. Elles décident de s’y rendent, à pieds.

La salle, où elles pénètrent, est vaste, claire, lumineuse même. Elles sont accueillies par une charmante jeune femme :

- Bonjour mesdames, soyez les bienvenues au Wok King. Vous serez deux ?

- Bonjour, oui non serons deux. Floriane répond seule, pendant qu’Héloïse reste bouche bée, devant l’immense lustre accroché au plafond.

- Veuillez me suivre s’il vous plait.

Elles s’assoient à une table au milieu de la salle. À cette heure, un peu tardive, il ne reste plus grand monde.

La jeune hôtesse poursuit ses explications :

- Sur votre gauche se trouvent les entrées. Sur votre droite, les desserts. Tous deux sont en accès libres.

Au fond de la salle, vous trouverez les plats principaux. Vous composez votre assiette, comme bon vous semble. Puis, vous la présentez au cuisinier qui la cuira devant vous.

La jeune femme fait une courte pause puis poursuit :

- Désirés vous un apéritif sans alcool ?

- Oui, avec plaisir.

- Très bien je vous apporte cela tout de suite, bon appétit.

- Merci, bon courage à vous.

Au beau milieu du repas, Floriane remarque qu’Héloïse est devenue toute rouge :

- Tout va bien chérie ? C’est peut-être trop épicé ?

- Non, non tout est parfait. Réponds la jeune femme d’un ton évasif.

Puis, Héloïse commence à remuer sur sa chaise, un peu comme-ci quelque chose la gênée ! Floriane, de plus en plus intriguée, demande, de nouveau :

- Bon Héloïse, dis-moi ce que se passe maintenant ! Tu m’inquiètes là !

- Ce n’est rien ! Rien !

- Je vois bien que non !

Les deux femmes se regardent, droit dans les yeux. Héloïse finit par parler, enfin :

- C’est assez gênant !

- Vas-y je t’écoute chérie.

- Et bien voilà …. J’ai envie. La voix d’Héloïse n’est plus qu’un murmure.

- Envie de quoi ?

Devant la mine interloquée de sa chérie, Floriane comprend, elle murmure à son tour :

- Oh, je vois…. Ça va être compliqué dans un restaurant, ma chérie.

- Attendons d’être dans la maison que j’ai reçue en héritage…

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