Chapitre trente-six

4 minutes de lecture

(Révélations)

Floriane se réveille de bonne heure et de bonne humeur.

Elle regarde, un long moment, Héloïse, encore endormie, à ses côtés.

Elle se penche vers son amie, pour déposer un petit bisou sur sa joue. Elle en profite pour en déposer un autre dans le creux de son cou. Elle s’y attarde quelques instants pour mieux s’imprégner de son odeur. Un mélange de fleurs, du lait de toilette, et un autre parfum légèrement épicé.

Enfin, Floriane se décide à se lever. Elle prend garde à ne pas réveiller celle qu’elle considère, de plus en plus, comme sa compagne. La pauvre ! Avec toutes les émotions qu’elle a eues la veille, elle a bien mérité de dormir encore un peu !

Floriane boit son thé, tout en admirant la vue, sur les toits de la capitale, d’une des fenêtres du salon. Comme souvent en ce moment son esprit tourne à pleine vitesse. Elle repense à la succession d’évènements qui ont amené Héloïse à venir vivre chez elle. De l’agression, pour un motif futile, à la destruction, par le feu, de son appartement. Elle se rappelle que, depuis leur rencontre, les sentiments, réciproques, n’ont fait que croitre entre elles.

Floriane cesse d’admirer les toits parisiens quand elle entend de légers bruits de pas. C’est Héloïse, qui vient de se lever. Les deux femmes se sourient.

- Hello

- Hello

Elles se rejoignent, s’embrassent tendrement. Héloïse se blottit contre le corps de Floriane. Celle-ci lui demande :

- Bien dormie, ma chérie ?

- Très bien, chérie, je ne souviens plus quand je me suis sentie aussi bien, aussi sereine. J’avais oublié l’effet que cela fait de se réveiller le sourire aux lèvres. De se sentir aussi bien … Merci, ma chérie.

Elles s’observent, quelques instants, se sourient, s’approchent l’une de l’autre, pour s’embrasser, avec passion. À bout de souffle, elles finissent par s’écarter.

Héloïse, veux déjà recommencer ! Floriane l’arrête du plat de la main, en lui disant :

- Attends, chérie, j’ai une question à te poser.

- Vas-y, je t’écoute.

- Qu’as-tu prévu de faire aujourd’hui ?

- Pas grand-chose, en réalité. Ranger mes achats d’hier dans la chambre, puis me reposer, car je ne me sens pas en grande forme.

- Ce n’est pas étonnant, après ce que tu as vécu hier !

Floriane se lève, pour aller préparer deux mug de thé, bien chaud, pour elle-même et Héloïse. De retour, elle pose les deux tasses brulantes sur la table basse puis, s’assoit juste à côté de son amie. Après avoir bu une gorgée de thé, elle demande :

- Dis-moi, chérie, si tu n’es pas trop fatiguée, cet après-midi … Est-ce que tu aimerais m’accompagner quelque part ?

- Oui … Bien sûr. Tu sais, si j’arrive à me reposer, ce matin, ne serait-ce qu’une heure ou deux, cet après-midi ça ira… Mais, où veux-tu aller ?

- Le problème, c’est que je n’ai qu’une adresse. Je ne me suis jamais rendue sur place.

- Ah oui ? Comment ça se fait ? Explique-moi ? Je suis très curieuse n’est-ce pas ?

- C’est que … C’est une très longue histoire !

- J’ai tout mon temps.

Héloïse accompagne cette dernière réponse d’un grand sourire.

Floriane se met donc à raconter de sa rencontre avec Élodie.

Quand elle en arrive au moment le plus funèbre de l’histoire, toutes les deux sont en larmes. Elles sont à deux doigts de se tomber dans les bras l’une de l’autre.

L’histoire achevée, elles sèchent leurs larmes.

Dans le silence absolu de l’appartement, chacune pense aux paroles qui viennent d’être prononcées.

Héloïse brise la quiétude du moment en demandant, d’une voix douce :

- Donc, si j’ai bien compris, cette femme, que tu ne connaissais que depuis, relativement, peu de temps, t’a tout légué son patrimoine ?

- Oui.

- Et …. La maison que nous allons visiter cet après-midi provient de l’héritage d’Élodie ?

- Oui, c’est tout à fait cela, chérie.

- D’accord, j’ai tout compris. Je te remercie pour tes explications.

Elles passent une partie de la matinée à ranger les quelques affaires d’Héloïse. Ensuite, la jeune femme se repose dans le salon devant un bon livre et un mug de thé chaud.

Au bout d’un temps, les mots, les phrases, finissent par se mélanger. La jeune femme pose le livre sur ses jambes et se met à réfléchir. Elle appelle Floriane :

- Chérie ?

- Oui ?

- Ça te dirait de partager un thé avec moi ?

- J’arrive.

Une fois installées l’une à côté de l’autre, elles dégustent leur boisson en silence. Héloïse ose poser la question qui lui brule les lèvres :

- Cette femme, Élodie, tu en as été amoureuse ?

La réponse de Floriane est presque automatique :

- Follement

- … Et moi, qu’elles sont tes sentiments envers moi ?

- Toi aussi, je t’aime … Tiens, Héloïse, je te retourne la question, quels sont tes sentiments pour moi ?

- Je t’aime à la folie, ma chérie !

Sur ses mots, Héloïse se penche vers Floriane pour l’embrasser, tendrement.

Les deux jeunes femmes se regardent dans les yeux. Héloïse demande, d’une voix devenue hésitante :

- Tu …. Tu m’aimes … Tout simplement ? Où … follement … comme l’autre ?

Floriane regarde son amie, un peu surprise par cette question. Elle la prend dans ses bras, lui caresse les cheveux tendrement et lui répond :

- Ne soit pas jalouse ma chérie. C’est vrai, j’ai infiniment aimé Élodie. Mais toi, je t’aime tout autant. Dans le cas contraire, t’aurais-je proposé de venir t’installer chez moi ?

- … Oui … Tu as raison … Excuse-moi, mon amour.

À ce moment-là, la sonnerie du téléphone portable d’Héloïse retentit !

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